Recherche réservation de chambre d’hôtes désespérément pour finir à l’hôtel !

En ce moment, quand on dîne entre amis, on parle beaucoup vacances, de toutes les façons, c’est à peu près le seul sujet qui ne risque pas de nous déprimer.  Ou presque : samedi soir, ras le bol chez un couple. Impossible de trouver une chambre d’hôtes !

Pourtant ce sont les candidats idéaux.
– Couple sans enfant donc une seule chambre pas familiale
– sans aller dans le luxe, budget pas trop serré
– recherchant une chambre d’hôtes pour quatre à cinq jours
– dans un département donné mais sans être fixé sur une destination précise.

Le problème : ”  En fait cela nous prend trop de temps et on n’en a pas car on rentre tard du travail. La journée, pas le temps de chercher ou de téléphoner ou alors on téléphone le soir ou le week-end et on dérange. On envoie des mails mais pas de réponse. On ne voit pas les disponibilités en ligne, on ne sait pas très bien comment trouver les chambres d’hôtes, c’est trop confus sur le net. Alors finalement, on va passer par une centrale de réservation hôtelière et aller à l’hôtel ” !

D’accord c’est le mois d’août et la pleine saison, mais je suis sûre qu’il y avait des chambres d’hôtes disponibles qui auraient été heureux de les accueillir.
Et en fait quelque soit la période de l’année, ce n’est pas évident de trouver une chambre d’hôtes  si on s’en prend à la dernière minute.

Un des problèmes, c’est le manque de lisibilité de l’offre internet, le nombre de sites internet, d’intermédiaires dans le tourisme, entre labels, annuaires, offices de tourisme, CDT, etc.
L’autre, c’est qu’être propriétaire de chambres d’hôtes, c’est courir après le temps et qu’à la haute saison on reçoit des dizaines de demandes, alors on ne répond pas tout de suite à ses mails, voire on ne répond pas si on n’a pas de chambre disponible.

Que faire ? Le propriétaire installé ou le créateur ne peut pas grand chose à la confusion du net qui fait qu’on trouve sur la requête “chambre d’hôtes” des centaines de milliers de réponses.

Mais un créateur peut réfléchir à guider ses futurs hôtes en mettant ses disponibilités sur le site, voire en favorisant la réservation en ligne, en mettant un lien vers sa centrale de réservation (label ou CDT ou office de tourisme) si il y a adhéré.
Ou si il ne veut pas indiquer ses disponibilités, en programmant des mails de réponse  automatique ou même son répondeur qui indiquent si la maison est complète et éventuellement le numéro de la centrale de réservation locale.
En s’équipant d’un smartphone pour répondre le plus souvent possible en ayant préparé ses réponses type et donné les numéros des chambres d’hôtes voisines, en connaissant les disponibilités de ses voisins, en faisant une petite association locale qui permet d’avoir toujours quelqu’un qui répond… Il y a plein d’idées même s’il n’y a pas une solution idéale.

J’achète une maison, un jour, peut-être, je ferai chambres d’hôtes

Nous sommes parfois contactés par des particuliers qui sont en train d’acheter une maison et qui se disent qu’un jour, peut-être, ils feront chambre d’hôtes. Le projet est imprécis et aura lieu ou pas.
Ils ont envie d’anticiper les travaux en prenant la dimension chambres d’hôtes ou meublés de tourisme / gîtes en compte. Ils se disent surtout que tant qu’à faire d’ouvrir un chantier autant créer les salles de bains immédiatement ou séparer le bâtiment pour une partie privée, aménager les espaces communs, bref créer un lieu qui sera exploité plus tard en hébergement touristique sans reprendre un chantier conséquent..
Ils nous questionnent alors sur les normes à respecter. Ils ont en tête des exigences pour la taille des chambres ou la création de sanitaires privatifs. En un mot, ils n’intègrent que le point de vue du voyageur.

Prendre en compte le quotidien du loueur

Attention, l’aménagement de chambres d’hôtes ou d’un meublé de tourisme / gîte dans sa maison ne se limite pas aux lieux mis à disposition des clients. Il faut en prendre en compte bien d’autres : pièces à vivre, cuisine, rangement, buanderie, stationnement, jardin, piscine, chauffage, isolation de la maison, eau chaude, électricité…

Je passe un message à tous ceux qui sont dans ce type de questionnement.
Je ne parle pas d’investir plus d’argent, ni de faire des travaux supplémentaires, ni même de passer des heures à vous renseigner.

Mais si vous avez déjà décidé d’intégrer pour partie dans l’aménagement de votre maison le projet de faire un jour chambre d’hôtes, alors consacrez-y un peu de temps avant de décider des travaux à effectuer.
Oubliez votre vision de touriste, écartez le temps d’une journée les beaux livres de décoration où l’on ne vous montre qu’un seul côté du décor.
Mettez-vous aussi dans la peau d’un propriétaire qui doit gérer le quotidien de ses chambres d’hôtes ou meublés de tourisme / gîtes et pensez à trouver des aménagements astucieux tant pour vous-même que pour “vos peut-être futurs hôtes”. Peut-être que quelques placards en plus, une circulation autre dans la maison, mettre le potager ailleurs,  isoler mieux la maison, penser développement durable vous rendront service le jour où, peut-être, vous ouvrirez votre chambre d’hôtes. Offrez-vous notre formation, en deux jours, vous aurez tous les outils pour acheter une maison qui pourra un jour être rentable.

Cet article initialement écrit le 16 juillet 2010 a été mis à jour le 26 juillet 2023

Référencement internet, cela veut dire quoi être en première page ?

Je poursuis mes réflexions sur l’importance de comprendre un peu l’envers d’internet quand on a un site pour ses chambres d’hôtes.
Il est difficile  de trouver quelqu’un qui sache faire un doublement bon site internet. Doublement car lisible, pratique et sympa pour l’internaute, être humain, qui se trouve devant son écran et efficace en matière de référencement donc pour les robots des moteurs de recherche qui eux ne sont pas humains.
Et l’une des grandes tromperies – et j’assume parfaitement mes propos – en la matière est de vous vendre un site internet en vous disant, mais oui il sera en première position sur Google !

Premièrement, personne ne peut vendre et garantir une pôle position sur Google parce que seul Google, Bing et les autres moteurs de recherche décident comment ils organisent leurs résultats de recherche. Et à l’heure de l’intelligence artificielle, des évolutions sont nécessaires.

Deuxièmement, sur quelle requête, recherche ou mots clés ?
Parce que si c’est pour vous mettre en tête de liste sur “ces charmantes chambres d’hôtes de la vallée lointaine au coeur de la forêt de Millepertuis, avec panorama sur les montagnes” ou “les chambres d’hôtes du Mas des Orties à Perlimpinpin-les-Stroumpfettes”, vous serez très certainement premier, donc le contrat sera rempli.
En revanche, je ne pense pas que cela va vous amener beaucoup d’internautes sur votre site – et donc de clients dans vos chambres d’hôtes – qui vont plutôt chercher à dormir, séjourner, être en vacances, dans un département, un pays touristique, près d’une ville, d’un lac, d’un parc d’attraction, etc.

Et là c’est un  challenge technique pour que le site soit bien référencé et donc arrive dans la première page de résultats, les deux premières au maximum. Cela a un prix aussi car cela demande des personnes compétentes qui se forment et s’informent et cela demande plus de travail au prestataire de service et les heures de travail se payent.

Si vous pensez que votre futur site internet est important pour faire connaître vos chambres d’hôtes, considérez-le comme un investissement, ne prenez pas forcément le moins cher mais le mieux disant, la visibilité sur internet étant partie de l’équation.

Je sais que quand vous faites des travaux, vous allez vous renseigner sur les matériaux, les techniques, les ouvriers et artisans de votre région, c’est la même chose pour commander un site internet. Essayez de comprendre les enjeux et vos attentes et renseignez-vous, sur le net, il y a toutes les ressources disponibles et dans Accueillir Magazine où à chaque numéro depuis plus de cinq ans ans, on écrit des articles pour expliquer l’envers du décor du net et vous permettre d’avoir un site efficace pour vos chambres d’hôtes.

Créer un site internet pour ses chambres d’hôtes, ce n’est pas la même chose que le référencer

Petite discussion le week-end dernier sur la façon d’être visible sur internet. Reprenons depuis le début, je suis plutôt branchée internet et mail. Si je créais mes chambres d’hôtes aujourd’hui, je compterai essentiellement sur internet pour les  faire connaître.

D’un autre côté, quand je regarde mon entourage, la plupart des personnes que je connais  se servent d’internet comme d’un Minitel amélioré, paniquent quand Windows leur envoie un de ses messages  incompréhensibles, se demandent à quoi sert le trombone dans Word, flottent quand on leur dit de se créer une adresse mail poubelle…  Bon, je reconnais que l’extra-terrestre pour eux c’est moi et que mes réflexions sur le SEO, le nofollow, le choix d’Apache ou d’un CMS… ne les intéressent pas du tout, d’ailleurs, cela n’intéresse absolument personne autour de moi !

Donc au final, lors de cette discussion ce week-end, je disais ne pas comprendre pourquoi peu de propriétaires de chambres d’hôtes essayent de  rendre visible leur site sur internet, autrement dit de le référencer. Peu écrivent une annonce détaillée, changent souvent leurs photos en ligne, échangent des liens, interviennent sur les réseaux sociaux, font des commentaires sur les blogs ou dans les forums…
Un de mes amis plein de bon sens, me dit  “Mais pourquoi le feraient-ils ? Ils n’en voient pas le résultat”

Vrai, la politique de référencement sur le net, c’est du long terme, c’est ingrat, c’est difficile de faire des liens, il faut regarder ses statistiques pour voir quels sites apportent du trafic et au final quand les clients téléphonent, eux-mêmes sont incapables d’expliquer comment ils vous ont trouvé. Quand on ne connaît pas l’envers du décor, on a un site internet parce que c’est devenu la norme, parce que la grande majorité des chambres d’hôtes en ont une comme elles ont une carte de visite papier. Et puis c’est tout, parce que pourquoi faire des efforts quand on n’a pas l’idée du résultat ou de comment cela marche ?

Le référencement sur internet, c’est un métier, c’est compliqué, il n’y a pas un système garanti, cela n’est jamais acquis, mais essayer de comprendre un minimum “intellectuellement” comment cela marche, se demander pourquoi quand on fait une recherche sur un moteur de recherche, celui-ci propose certains sites et pas d’autres et pourquoi il les classe  dans un certain ordre, c’est important. Sinon, il vous faudra aveuglément faire confiance à celui qui vous fera votre site internet et ce n’est pas facile de trouver quelqu’un de bon qui saura référencer votre site et puis cela coûte cher alors qu’il y a plein de travail que vous pourriez faire vous-même sans prendre trop de temps, juste en s’y consacrant un peu chaque jour.

Chambres d’hôtes, quel code APE serez-vous ?

  • Le code APE est une certification administrative
  • On le choisit lors de l’inscription au RCS ou quand on se déclare comme micro-entrepreneur
  • Il a des conséquences notamment en cas d’embauche de personnel car il définit la convention collective du futur salarié
  • Chambres d’hôtes et meublés de tourisme plusieurs choix possibles

La codification administrative

Non, ce n’est pas une crise existentialiste à aller régler sur le divan de son psy, mais pour ceux qui ne le savent pas encore, le code APE est une codification de l’activité. Simple, me direz-vous, je crée des chambres d’hôtes, j’ai le code APE correspondant. Et bien non, ce serait trop facile, il faut bien vous prendre aussi un peu la tête à des questions absolument passionnantes !

Certains d’entre vous feront le choix de s’inscrire au Registre du Commerce et des Sociétés ou de se déclarer comme auto-entrepreneur. Lors de cette démarche, ils devront décrire en quelques mots l’activité la plus importante. Cette description aboutira à une codification de l’activité, avec attribution d’un code APE.

Outre son rôle statistique, le code APE pourra avoir quelques conséquences, notamment s’il y a embauche à terme d’un salarié, même à temps partiel – eh oui un jour vous aurez peut-être envie de vous faire aider par une femme de ménage ou un jardinier. C’est en effet le code APE qui sert généralement à déterminer la convention collective applicable, le taux de cotisation pour les accidents du travail ou encore pour déterminer l’éligibilité d’une entreprise à certaines aides publiques sectorielles.

Les chambres d’hôtes sont le plus souvent codifiées en 55.20Z Hébergement touristique et autre hébergement de courte durée. Cette catégorie regroupe des lieux d’hébergement assez variés allant de la simple location meublée de courte durée sans aucune prestation annexe à des hébergements avec quelques prestations de services.

La catégorie 55.10Z Hôtels et hébergements similaires peut cependant correspondre à l’activité de certaines maisons d’hôtes. Il s’agit des hôtels ou hébergements similaires qui proposent des chambres meublées avec obligatoirement service quotidien des lits et nettoyage de la chambre. C’est ce dernier point qui les distingue de la catégorie 55.20Z.

Enfin, une autre catégorie, la 68.20A, est utilisée dans le secteur de la location. Elle concerne la location d’appartements ou de maisons, vides ou meublés pour une habitation principale ou secondaire. Elle est censée désigner des locations de longue durée et pas vraiment des courts séjours, la notion de résidence secondaire pouvant être trompeuse.

Tout ceci peut paraître bien administratif mais c’est ainsi que l’INSEE différencie hôtels, chambres d’hôtes et locations meublées. Comme vous l’avez compris la notion d’accueil chez l’habitant n’y a pas sa place.

Serez-vous stressé ?

Le stress est beaucoup une notion de caractère. Telle personne se réveillera la nuit parce qu’elle se demandera si son pain sera bon demain matin alors qu’une autre dormira tranquillement sans avoir même ouvert les recommandés arrivant de sa banque.
TNS Sofres vient de sortir une étude “le stress des entrepreneurs” en parlant des TPE (très petites entreprises). Et quelque soit le statut juridique que vous adopterez ou non, là n’est pas l’objet de ce billet, vous serez de toutes les façons comme un patron de TPE : à savoir tout faire vous-même, à avoir des journées très longues et personne à qui déléguer. Tout dépend bien sûr si vous avez une ou cinq chambres d’hôtes, piscine, jardin… A chacun d’adapter selon sa situation.
Alors bienvenue au club et voyons ce qui va vous stresser !

dirigeants de TPE […] (68%) à se déclarer souvent fatigués

Je porterai ce pourcentage à bien plus pour les propriétaires de chambres d’hôtes en pleine saison. En revanche, pour beaucoup, les mois d’hiver sont plus calmes. L’important c’est d’annualiser son temps de travail, ce n’est pas l’été qu’on se met à ranger sa comptabilité !

Cité par 64% des dirigeants de PME-TPE, l’évolution du carnet de commande apparaît comme le principal facteur de stress des entrepreneurs

Là, je dirai que différemment des TPE, cela dépend de vos attentes et besoins financiers. Ceux qui ouvrent des chambres d’hôtes pour des raisons patrimoniales et par plaisir seront moins stressés que ceux que le banquier harcèle parce qu’ils ont souscrit un prêt pour acheter la maison ou les travaux. Et l’évolution du tourisme avec des réservations de plus en plus de dernière minute n’aide pas à rasséréner ceux qui  regardent avec inquiétude leur carnet de réservation.

les dirigeants de TPE se sentent plus souvent « dépassés par tout ce qu’ils ont à faire »

En pleine saison, je pense que vous vous sentirez concerné, en tout cas dans les débuts de votre maison d’hôtes car comme en toute chose, l’expérience et l’organisation font la différence au bout de quelques mois.

Tous ceux qui pensent que créer des chambres d’hôtes, c’est avoir plein de temps libre au bord de la piscine à boire l’apéro avec vos hôtes, retournez au premier billet de ce blog et relisez tout, vous n’êtes pas franchement prêt.

Dois-je servir un digestif à ma table d’hôtes ?

Question posée il y a quelque temps par un créateur de chambres d’hôtes. Et intéressante, pas pour le côté table d’hôtes – ah oui, je dois d’abord vous dire que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération – Bon ceci fait, passons au sujet de mon billet qui n’est pas de vous inciter à vous saouler tous les soirs, mais à réfléchir à votre prochaine vie de propriétaires de chambres d’hôtes en pensant à vous avant de penser à vos hôtes.

Mettez vous au coeur du système

Plein d’enthousiasme, les créateurs prévoient souvent les petits détails qui vont faire plaisir. Ma recommandation serait plutôt de penser à vous protéger. Je ne crois pas que lorsque l’on est exténué on soit capable de faire le meilleur accueil possible. Et en saison, les journées sont très longues. Et personne ne tient sur le long terme un rythme trop soutenu.

Alors le digestif, puisque c’est cet exemple qui a suggéré ce billet, c’est très sympa du côté hôtes. Après tout on ne conduit pas, on est bien, juste à aller à la chambre, demain on peut se lever plus tard, alors savourer une vieille prune, une mirabelle ou un Armagnac en discutant, super !

Oui mais vous, couché à pas d’heure après avoir tout rangé, nettoyé et préparé le petit déjeuner et levé tôt pour les premiers hôtes, vous serez vite TRES TRES fatigué. Anticipez votre prochaine vie de propriétaire de chambres d’hôtes en veillant à vous ménager et à dégager du temps. Là, vous profiterez des bons côtés de votre vie tournée vers l’accueil et la rencontre. Et cela ne vous empêchera pas si vous en avez envie de savourer un digestif ponctuellement avec des hôtes que vous apprécierez.

Ce n’est pas un projet de création, c’est un projet de vie !

Ce blog est destiné à la création de chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme. Les billets  sont à 99 % écrits à partir de questions qui me sont posées par des créateurs. Du coup, on parle beaucoup argent, – normal quand on investit tout son patrimoine -, de taux de remplissage, étude de marché, référencement du site internet, etc.
Mais j’ai un reproche à faire à  beaucoup de créateurs. Ils se concentrent sur la création, la décoration, l’aménagement mais n’anticipent pas  leur vie future.

Or la création, c’est un ou deux ans de sa vie dans le but d’accueillir des hôtes chez soi plusieurs années. La création, cela a un côté passionnant, on aménage, on décore, on a des rendez-vous de chantier, on fait tempête de cerveaux, on espère, on désespère, l’adrénaline est au rendez-vous.

Ensuite, une fois installé, comme dans toute activité, il y a beaucoup de routine, mais on peut rester en mouvement et faire évoluer son activité. On peut être seul ou en couple.
Il y a aussi l’accueil des hôtes avec tout ce que cela comporte : le plaisir de la rencontre mais aussi le fait d’avoir des inconnus chez soi, d’être disponible, de faire passer ses problèmes au second plan.
La raison pour laquelle tenir des chambres d’hôtes n’est pas un métier, c’est que c’est un projet de vie. Dans n’importe quelle autre activité, on n’a pas ses clients chez soi, jour et nuit.

Dans les échecs que je vois, souvent – de mon point de vue en tout cas -, les créateurs ne se sont pas projetés dans leur vie future. Ils n’ont pas pensé leur quotidien et sont au final malheureux.
Même si ouvrir des chambres d’hôtes reste le rêve français numéro 1, peu de personnes ont en fait la capacité à le faire. Tout simplement parce que cela demande des qualités humaines, qu’aucune école, aucune formation ne peut donner.

La galère des travaux dans la maison d’hôtes

Nombreux sont les loueurs qui ont vécu le stress, les travaux seront-ils fini à temps, dois-je prendre des réservation pour mes chambres d’hôtes ou dois-je annuler celles que j’ai prises ? les dernières semaines sont toujours difficiles à vivre, mais parfois cela se passe vraiment mal.

Ce matin j’ai “encore” eu un appel de quelqu’un qui se retrouve en procès avec son entrepreneur. C’est déjà plus qu’un problème pour tous ceux qui entreprennent de gros travaux et rénovation dans leur maison, mais quand cela fait rater une saison touristique, cela devient un drame financier. Quand je dis “encore”, c’est parce que malheureusement, c’est une situation trop fréquente : délais pas tenus, malfaçons, matériaux pas livrés, etc. La liste est longue des créateurs et propriétaires de chambres d’hôtes qui se retrouvent dans une situation difficile. Alors quelques conseils sur des exemples vécus.

Assurance, ne pas s’engager à la légère

Il est vraiment nécessaire de signer un contrat dans les règles avec un devis détaillé ! Je sais, on discute avec quelqu’un de sympathique, on parle avec enthousiasme de ce qu’on veut faire, on écoute les bonnes idées et les conseils et on tombe d’accord à l’oral sur les finitions mais comme elles ne sont pas écrites, si elles ne sont pas réalisées, on n’aura pas de recours.

L’entrepreneur doit être assuré, appelez l’assurance pour vérifier que c’est vrai. Je connais un propriétaire qui avait bien une assurance mentionnée sur son contrat mais les échéances n’avaient pas été payées donc pas d’assurance au final et évidemment un entrepreneur insolvable. Il y a même de faux certificats d’assurance. Et quand on vérifie l’assurance, on vérifie aussi le type de travaux qu’elle couvre. Un plombier par exemple n’est pas toujours assuré pour raccorder un chauffe-eu solaire !

Le contrat et les pénalités

Autre cas rencontré, dans l’enthousiasme du projet de chambres d’hôtes et parce qu’on a en tête une idée bien précise qui ne plaît pas aux entrepreneurs, certains sont prêts à renoncer à quelques garanties. A éviter absolument !

Pour les travaux qui concernent les chambres d’hôtes, mieux vaudrait commander les travaux comme professionnel et non comme particulier. Car s’il y a retard dans l’ouverture des chambres d’hôtes, le préjudice économique sera “peut-être” plus facile à prouver. Dans tous les cas, prévoyez des pénalités de retard.

Enfin si vous n’y connaissez pas grand chose en gros oeuvre ou que vous n’êtes pas sur le chantier au quotidien, réfléchissez à vous faire accompagner par un architecte ou un professionnel qui va coordonner vos travaux.

Les coûts variables en chambres d’hôtes

Les charges variables en opposition aux charges fixes sont les charges qui dépendent de son chiffre d’affaires ou de sa production.
Pour exemples : une charge fixe, c’est le remboursement mensuel à la banque de son emprunt, que la maison d’hôtes soit pleine ou vide, le remboursement est dû et ne varie pas en général. Alors que des charges variables en chambres d’hôtes sont l’électricité et l’eau dont les consommations augmentent selon le nombre de clients qu’on reçoit. Ces charges variables sont souvent sous-estimées par les créateurs de  chambres d’hôtes et c’est une erreur.

Le chiffre d’affaires n’est pas le revenu

Beaucoup de créateurs s’intéressent au chiffre d’affaires qu’ils tireront de l’activité chambres d’hôtes et / ou gîtes et oublient un peu vite les coûts, à commencer par les charges variables qu’ils considèrent comme quantité négligeable.

Il n’est pas inutile de rappeler que le chiffre d’affaires ce n’est pas
ce qu’on met dans sa poche à la fin de l’année. C’est l’addition de
tout ce qu’on a gagné, il faut en déduire toutes les dépenses, charges
fixes et variables, des impôts et taxes à la facture de téléphone en passant par l’électricité et le pain…
Le lavage du linge, l’achat des aliments et des boissons servis, les
consommables et produits d’accueil offerts dans la chambre ou dans la salle de bains, l’eau et l’énergie consommés ne sont pas des coûts négligeables, d’autant qu’ils sont proportionnels au nombre de séjours ou au nombre de nuitées. Ils peuvent représenter facilement 5 à 6 euros pour un séjour d’une nuitée, voire plus si on les sous-traite.
En réalité, tout dépend des durées de séjour puisque certains coûts
(blanchissage…) peuvent être amortis sur plusieurs nuitées alors que d’autres sont fonction du nombre de nuitées ou encore du nombre de personnes accueillies.

Veiller aux coûts variables, source de rentabilité

Economiser sur ces coûts sans remettre en cause la qualité apportée à ses hôtes est une vraie gageure. Toutes les idées sont bonnes à prendre. Placer des économiseurs d’eau sur les robinets, mettre en concurrence les fournisseurs, sélectionner le meilleur café ou thé tout en restant dans des budgets raisonnables, acheter les bons équipements de lavage ou de repassage…
Au fil des nuitées, tous ces gestes représentent beaucoup d’argent, d’autant que les marges sont souvent faibles. Et il m’arrive d’avoir un appel de propriétaires installés qui se rendent compte à la fin de la première année qu’ils n’ont rien gagné, juste couvert les frais. Et encore tant mieux car il y en a qui ne les couvrent pas ou qui se rendent compte qu’ouvrir leurs chambres d’hôtes l’hiver leur coûte plus cher en chauffage que l’argent qu’ils en retirent. Dans ce cas, autant rester fermé à se reposer.

Economiser 1 euro par nuitée en chambres d’hôtes si on
a 5 chambres et 100 nuits d’occupation représente 500 euros non dépensés, on va vite vers des sommes pas négligeables pour la rentabilité de l’activité et qui peuvent améliorer les revenus du loueur et de sa famille.

Je ne peux que recommander à chaque créateur de prendre le temps d’évaluer ses coûts variables pour avoir une idée plus précise de la marge obtenue et de décider ainsi des bons investissements. Il me paraît en effet très difficile de fixer ses prix, de signer avec un prestataire de coffrets, avec une centrale de réservation ou encore de décider de remises pour les longs séjours sans connaître précisément tous ces éléments.

Et cela passe nécessairement par établir un business plan détaillé. Nous en travaillons un modèle créé sur mesure lors de nos formations. 

Cet article a été relu en septembre 2019