Le durcissement de la fiscalité des revenus des gîtes et meublés de tourisme doit inciter à regarder de plus près le régime du bénéfice réel.
Concerne
les chambres d’hôtes
les gîtes et meublés de tourisme
les hébergements insolites
Une fiscalité moins favorable
La proposition de loi visant à renforcer les outils de régulation des meublés de tourisme à l’échelle locale vient d’être adoptée au Parlement. Le régime micro-BIC des meublés de tourisme va évoluer significativement à compter des revenus 2025.
Le premier changement concerne le taux d’abattement fiscal qui est réduit de 50% à 30% pour les meublés de tourisme non classés et de 71% à 50% pour les meublés de tourisme classés.
Le second changement porte sur le plafond du régime micro-BIC qui est abaissé de 77 700 € à 15 000 € pour les meublés de tourisme non classés et de 188 700 € à 77 700 € pour les meublés de tourisme classés.
Ces nouvelles règles doivent inciter à demander le classement officiel en étoiles lorsque cela est possible ou à passer au régime du bénéfice réel si le bien ne peut être classé ou si le chiffre d’affaires est supérieur aux nouveaux plafonds, or le choix du réel est tout particulièrement intéressant en début d’activité car il y a de facto plus de charges lors de l’ouverture d’un gîte ou d’un meublé de tourisme que par la suite. Autant se mettre au réel dès le début.
Un abattement fiscal réduit
Faute d’obtenir le classement en étoiles, de très nombreux loueurs de meublés de tourisme verront leur abattement fiscal réduit à 30% du chiffre d’affaires, d’où une forte hausse de leurs impôts sur le revenu mais également de la CSG, CRDS et des prélèvements sociaux. Ce pourcentage de 30% peut convenir à ceux qui ont très peu de frais de fonctionnement, par exemple ceux qui louent ponctuellement leur résidence principale. En revanche, pour les loueurs qui louent régulièrement un ou plusieurs meublés de tourisme si on intègre les coûts énergétiques, les commissions de commercialisation, les taxes foncières, les frais liés à l’accueil et au linge …, le taux de 30% risque d’être inférieur aux frais réels. Dans ce cas, mieux vaut être au bénéfice réel et déduire toutes les charges y compris les amortissements liés au matériel et au mobilier, voire ceux liés au bâtiment.
Le taux d’abattement de 50% applicable aux meublés de tourisme classés peut poser problème également, notamment lorsque le loueur passe par les services d’une conciergerie, certaines prennent jusqu’à 30% de commission sur le chiffre d’affaires, et que la commercialisation est effectuée via certaines centrales de réservations qui prennent parfois plus de 15% de commission sur le chiffre d’affaires. Resterait à peine 5% pour couvrir les coûts énergétiques, l’eau…
Une solution pas nécessairement compliquée
Pour de très nombreux loueurs, le bénéfice réel signifie complexité et frais de comptabilité. Ceci étant, tenir les comptes d’un gîte ou d’un meublé de tourisme n’est pas très difficile surtout s’il n’y a qu’un seul hébergement. Il est possible de tenir une comptabilité « super simplifiée » sans recourir à un expert-comptable. Le loueur enregistre tous les jours les encaissements et les dépenses, conserve les pièces justificatives et constate les créances et les dettes uniquement en fin d’année pour l’établissement des comptes.
Il paraît donc essentiel de calculer la rentabilité de son meublé de tourisme en 2024, ou de s’intéresser de près à cette question lorsque l’on est créateur, pour choisir le meilleur régime fiscal en 2025, voire dès 2024 ce qui est encore possible. L’activité reste rentable mais faire un point précis est nécessaire.
Les débats vont continuer dans les prochaines semaines, la loi de finance pouvant revenir sur certaines dispositions. Si vous souhaitez les suivre et faire les bons choix fiscaux, abonnez-vous à Accueillir Magazine.
Cet article du 5 février 2024 a été mis à jour le 13 novembre 2024