Gîtes et chambres d’hôtes, penser flexible ou hybride

Tantôt meublé de tourisme ou gîtes, tantôt chambres d’hôtes, la flexibilité a un sens, mais ce n’est pas si facile à organiser. On parle aussi d’hybridation.

Depuis quelques années, les professionnels du bâtiment parlent de logements modulables, hybrides, évolutifs ou flexibles. L’idée de ces professionnels est de proposer des logements capables de s’adapter plus facilement aux étapes de la vie sans nécessiter des déménagements : arrivée des enfants, vie familiale, familles recomposées, départ des enfants de la maison, hébergement d’un proche âgé, vieillissement des occupants…
La maison utile aujourd’hui n’est probablement pas la même que celle nécessaire dans 10 ans. Le travail de projection n’est pas simple et personne ne peut prédire l’avenir, il dépend de chaque situation personnelle mais certaines préoccupations reviennent régulièrement.
Cette idée peut intéresser les créateurs de gîtes et chambres d’hôtes qui réfléchissent à leurs travaux et aménagements.

Ne pas avoir la même activité toute l’année

La chambre d’hôtes est nécessairement à la nuitée avec petit déjeuner inclus dans le prix. Cela demande donc de la disponibilité. Alors que le meublé de tourisme  peut être loué pour 2, 3 nuits ou à la semaine.

Proposer l’un ou l’autre à une période de l’année, ou convertir deux chambres d’hôtes en gîte l’été pour baisser le rythme et aussi profiter de la belle saison c’est le choix de certains loueurs.
Dans l’autre sens, louer à la nuitée en chambre d’hôtes, les chambres d’un gîte ou meublé de tourisme présent sur la société peut intéresser hors vacance scolaires pour dynamiser l’activité.

D’autres loueurs enfin, louent la maison dans la totalité en meublé de tourisme quand ils souhaitent partir en vacances.

De même, certaines pièces peuvent être tantôt salle de séminaire ou salle de yoga ou toutes activités.

Respecter la réglementation

Dans les deux, cas, il faut bien sûr respecter les réglementations liées à la fois aux chambres d’hôtes et aux meublés de tourisme. Notamment si on propose les chambres d’hôtes à la location en meublé de tourisme, il faut qu’il y ait un ensemble indivisible avec cuisine équipée. Ce n’est pas la chambre d’un côté avec la cuisine de l’autre, c’est bien une location :  “Les meublés de tourisme sont des villas, appartements, ou studios meublés, à l’usage exclusif du locataire, offerts en location à une clientèle de passage qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois, et qui n’y élit pas domicile.” (Code du tourisme – Article D324-1)

Certains loueurs équipent la salle à manger d’une cuisine américaine. Pour d’autres, l’ensemble est dans une dépendance aménagée en appartement avec des chambres et leurs pièces d’eau attenantes. Rappelons que ce n’est pas une obligation pour les chambres d’hôtes d’avoir une pièce d’eau et des sanitaires privatifs, c’est une question d’information au consommateur.  Cela permet de louer en chambres d’hôtes avec petit déjeuner quand le gîte n’est pas loué, même si les chambres n’ont pas de pièce d’eau attenante et privative.

Anticiper les conséquences juridiques et fiscales

L’activité principale va déterminer le meilleur statut juridique, il faudra savoir comment on déclare aux impôts les revenus complémentaires à son activité principale et l’impact sur le régime de TVA. Et repenser les déclarations à faire à la ville ou communauté de commune, la taxe de séjour qui n’est pas la même, ainsi que l’assurance. Penser ses contrats, l’accueil, l’état des lieux, les formalités ne sont pas les mêmes.

Gérer ses plannings

C’est peut-être dans la gestion de plannings que c’est le plus compliqué. Il faut éviter les surréservations et donc savoir précisément quand on loue en chambres d’hôtes et quand on loue en gîte.

Ce peut être dicté par les vacances scolaires. Ce peut être louer le gîte en priorité et le fermer quelques jours avant s’il n’est pas loué pour mettre alors les chambres d’hôtes en dernière minute.

Il faut aussi avoir des fiches de réservation sur son site et les grandes plate-formes de réservation différentes selon que cela parle des chambres d’hôtes ou des meublés de tourisme.

Dans tous les cas, cela ne s’improvise pas.

Et aussi penser à l’après-activité

Réoccuper la maison, la revendre à une famille traditionnelle (opposé à activité de location de chambres d’hôtes ou meublés de tourisme), et pour cela penser cloisons réversibles, comme revenir à une situation antérieure par exemple proposer à nouveau un salon qui avait été converti en chambres d’hôtes et sa salle d’eau attenante. La liste des possibilités est vaste. La question peut également se poser pour les extérieurs, les cheminements et les espaces de stationnement qui devront s’adapter aux évolutions de la maison.

Lorsque l’on se lance dans des travaux voire dans la construction d’une maison, il me semble important d’imaginer différents scenarii et de se projeter sur le long terme. Cette flexibilité pourra être utile ou pas, elle n’est pas nécessairement beaucoup plus chère à intégrer dans les travaux initiaux, elle pourra également faciliter la revente de la maison le jour venu ou simplement l’évolution de l’activité. Et je sais que c’est un exercice purement virtuel sur ce blog et pas forcément réalisable dans la vie. Mais quand on se lance, on exploite toutes les hypothèses puis on trie ce qui est faisable, en fonction de l’architecture, du coût et de son projet.

Ce billet a été publié initialement le 3 juillet 2018 et mis à jour le 25 avril 2023

L’hébergement hybride, est-ce une bonne idée ?

Certains loueurs font le choix de créer des hébergements qui peuvent se louer tantôt en chambres d’hôtes, tantôt en gîte. Ils voient dans cette formule hybride une façon de plaire à différents types de clients et d’améliorer leur rentabilité.

L’hybridation est à la mode

Pas un jour sans que l’on ne vante les espaces modulables, les formules à mi-chemin en l’hôtel et l’auberge de jeunesse, les chambres qui peuvent devenir des bureaux, les bureaux qui peuvent devenir des salles de réception… L’hybridation est un concept à la mode qui est séduisant à de nombreux titres mais, comme en toute chose, le risque est grand de s’y lancer sans réflexion préalable car cela est plus complexe qu’il y paraît.

Les avantages de l’hébergement hybride

Le principal avantage est probablement de s’adapter au rythme du loueur lui-même. Il peut prendre quelques semaines de vacances en haute saison en louant la maison dans son ensemble en tant que gîte. Il peut limiter sa charge de travail à certains moments de l’année en louant une partie de la maison en meublé de tourisme sur des durées plus longues, par exemple s’il a des contraintes familiales ou une activité professionnelle par ailleurs.
Un autre avantage réside dans le fait d’attirer d’autres types de clients. En basse saison, une location meublée à prix raisonnable peut séduire des étudiants ou des professionnels qui cherchent un logement pour plusieurs semaines ou plusieurs mois alors que l’offre chambres d’hôtes aura plus de mal à les convaincre. En revanche, en haute ou moyenne saison, l’offre chambres d’hôtes retrouve toute sa logique par rapport à une clientèle de loisirs.

Des agendas à maîtriser

Les calendriers doivent être très définis, car dans le channel manager, à l’office de tourisme ou sur une centrale de réservation, vendre sous forme de chambres d’hôtes ou de meublé de tourisme, ce seront des fiches différentes, des prix différents, des services différents, il faut dissocier les deux et ne pas risquer du surbooking, avec le même espace loué deux fois sous des formes différentes.

Les inconvénients de l’hébergement hybride

Le principal inconvénient tient de la communication. Le client qui réserve sur internet a besoin de comprendre rapidement de quoi il s’agit. Selon le moment, il est à la recherche d’une chambre d’hôtes ou d’un gîte. Il faut apporter une réponse claire à sa demande. La caractère hybride de l’hébergement peut le perturber et l’internaute n’a pas le temps de contacter le loueur pour en savoir plus. Il veut être rassuré et réserver immédiatement.
Un autre inconvénient réside dans le fait que les attentes d’un client de gîte ou de chambres d’hôtes ne sont pas les mêmes, ce qui a des conséquences sur les aménagements, les services, la décoration… A force de vouloir satisfaire ces deux clientèles, le risque est de ne plaire à aucune.

Dans certaines situations, créer un hébergement hybride peut être une solution à étudier, surtout lorsque le bâtiment s’y prête. Il faut notamment bien maîtriser les questions fiscales et juridiques car les règles applicables aux chambres d’hôtes et aux gîtes ne sont pas les mêmes.

Chambres d’hôtes et décoration, oui mais pas seulement

  • Chambres d’hôtes, décoration et photos sont étroitement associées,
    c’est valable pour les gîtes et meublés de tourisme.
  • A l’époque d’Instagram, Facebook ou Pinterest, penser décoration et beauté des lieux est indispensable pour réussir son projet.
  • Se concentrer uniquement sur la décoration en oubliant le pratique est une erreur.
  • Et puis, qu’entend-on par décoration, quand il existe tant de styles, de couleurs, l’idée est bien de faire un lieu de vie qui ressemble à ses choix et pas d’être une photo intemporelle pour papier glacé.
  • La décoration est très importante en chambres d’hôtes et gîtes, ce sont les photos qui déclenchent la réservation quand les critères emplacement et prix sont remplis.
  • On ne peut pas plaire à tout le monde, il faut faire des choix, ne pas en faire, c’est prendre le risque de ne plaire à personne.

La décoration déclenche la réservation

Beaucoup de créateurs de gîtes et chambres d’hôtes aiment la décoration et beaucoup misent, avec raison, dessus pour séduire leurs futurs visiteurs. Même s’il ne faut pas oublier les autres aspects – étude de marché, actions de promotion traditionnelle, création et référencement du site internet… – on ne peut pas nier l’importance grandissante de la décoration dans les hébergements touristiques et surtout sa capacité à séduire voire à dynamiser les réservations. Parce que finalement, une fois toutes les méthodes mises en oeuvre pour être visible sur le net et ailleurs, c’est la décoration qui transmet l’ambiance de la maison grâce aux photos. Et les photos, c’est bien l’un des principaux critères sur lesquels le client qui n’est pas encore venu fait son choix.

Chambres d’hôtes et meublés de tourisme, on y vit

Les chambres d’hôtes doivent être bien aménagées, confortables, propres, l’hygiène doit y être respectée. On doit bien y dormir, ce qui demande de s’adapter à chacun, qualité de la literie, occultation parfaite des fenêtres, nombre de personnes ne supportant pas de voir de rais de lumière. La température doit être pensée, été et hiver.

Il faut aussi qu’elles soient pratiques à vivre, on ne fait pas qu’y dormir, on y lit, on y travaille, on s’y repose, on prépare son séjour, on fait une sieste, on y range ses vêtements, on y recharge son portable
Et ces considérations sont prioritaires, la décoration vient après. Sinon on aura des hébergements beaux, mais peu confortables.

La décoration doit intégrer prises électriques, rideaux, volets, radiateurs ou ventilateur…, pas les plus sexys des éléments.

Côté loueur l’hébergement doit être facile à nettoyer ce qui demande de se pencher sur les matières, le nombre d’objets, la literie… Le souci d’hygiène, exclut certains choix de tissus ou même des revêtements difficilement nettoyables comme ces carrelages mosaïques ou petits galets.

La décoration peut intégrer l’accessibilité au handicap, c’est tout à fait possible d’avoir des chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme accessibles et déco, ils plairont à tous car seront très confortables.

La décoration se pense en plus mais pas à la place, sinon, on aura un hébergement charmant mais pas confortable, et s’il n’a pas pensé ménage, le loueur peut s’y épuiser avec des petits détails qui font perdre beaucoup de temps quotidiennement.

Décoration, oui mais pas convenue

Instagram, Facebook, Pinterest, le monde de la photo et de la vidéo est parmi nous. Au moment de la réservation et de ses recherches sur internet, le visiteur est attiré par cette ambiance créée. Que la décoration soit simple ou beaucoup plus sophistiquée, elle évoque le dépaysement, celui de se retrouver bientôt dans une maison traditionnelle à la campagne entourée de grands plaines ou de forêts, dans une villa contemporaine de bord de la mer un peu isolée ou au sein d’une station balnéaire ou dans une maison d’architecte très moderne au mobilier design…, tant de choix sont possibles.

La décoration dans le sens “déco”, ce n’est pas une obligation absolue, ni un enjeu fondamental.

Il y a quelques maisons très déco, très belles, on les voit dans la presse car sur papier glacé de magazine cela ressort bien mais cela reste une minorité. Mais pour en avoir aussi visité, on peut avoir des maisons très déco, très froides, sans âme. La vraie décoration, c’est très difficile, sinon on obtient quelque chose de léché, souvent trop vu et sans personnalité.

Si vous êtes fan de déco, que vous adorez les dernières tendances, que vous ne ratez pas une émission, voire même des formations techniques, que vous développez votre style, alors foncez ! Votre décoration sera le reflet de ce que vous aimez.

Mais n’oubliez pas que l’objectif est de créer une atmosphère, une ambiance, qui vous ressemble, chaleureuse, familiale, conviviale, confortable. Parce que ce qu’on vient chercher chez vous, c’est votre accueil, votre rencontre, votre personnalité qui doivent se refléter dans vos chambres d’hôtes. Ce “petit quelque chose d’indéfinissable” qui fait toute la différence et qui est le vrai enjeu de l’aménagement de vos chambres d’hôtes et au final que les hôtes se sentent bien chez vous, dans votre maison d’hôtes, qu’ils auront choisie parce qu’elle leur plaît.

Réfléchir à la décoration de ses chambres d’hôtes, de ses gîtes ou meublés de tourisme avant de les ouvrir, modifier l’ambiance de la maison de temps à autre, avoir une décoration cohérente avec sa maison, le bâti, ses goûts, son accueil, sa table… sont des enjeux de poids. A condition de rester soi-même, beaucoup plus difficile que d’être simplement déco !

Cet article a été initialement publié le 27 janvier 2012, il a été actualisé le 4 février 2021

Literie des gîtes et chambres d’hôtes, des erreurs à éviter

L’enjeu de l’achat de la literie en gîtes et chambres d’hôtes

  • la literie, son sommier et matelas doivent plaire au plus grand nombre
  • Le créateur doit payer son lit au juste prix
  • Le lit doit durer, choix des matières, protections, entretien sont pensés pour un usage professionnel
  • Le niveau de confort de la literie doit être adapté au niveau de confort et au prix de l’hébergement

L’achat des lits et le choix des sommiers et des matelas prend souvent du temps aux créateurs de gîtes et chambres d’hôtes. Il faut dire que l’enjeu est important puisqu’il en va de la qualité des séjours et du confort de ses hôtes. Il n’y a pas une réponse unique, le choix du lit dépendra évidemment du niveau de prix de la chambre d’hôtes ou du gîte, meublé de tourisme, c’est une évidence que tous les loueurs n’ont pas le même budget à y consacrer.

Des milliers de références de sommiers et matelas

Dans le domaine de la literie, il y a des milliers de références. Sur un des grands sites d’ameublement grand public, j’ai recensé 400 références de sommiers et 1 600 modèles de matelas. Faut-il choisir des ressorts ? de la mousse ? du latex ? Faut-il un soutien souple ? ferme ? très ferme ? Faut-il un sur-matelas ?
Vous risquez de passer des heures à comparer les densités, les épaisseurs, les hauteurs de lit… Et, en plus, les prix varient du simple au décuple ! Si vous allez en magasin sans avoir préparé votre visite, cela peut tourner au calvaire entre un commercial qui risque de vous faire essayer n’importe quoi pour, au final, vous vendre la référence sur laquelle il y a le plus de stock ou la meilleure marge. Et dans tous les cas, ces magasins vendent au grand public. Quand on achète une literie pour soi, on l’adapte à sa morphologie. Mais quel intérêt d’avoir un vendeur qui vous demande si vous avez des problèmes de dos et comment vous aimez dormir, vos préoccupations sont autres, notre corpulence, notre santé, nos goûts sont tous différents, la literie est choisie pour un usage professionnel.

Budget literie à surveiller

En plus, il s’agit d’un budget de plusieurs milliers d’euros et sur lequel cela peut déraper dans tous les sens. On n’a pas le droit de se tromper, il n’est pas question de racheter tous les lits de la maison dans six mois. Au contraire, il faut tout faire pour les entretenir et protéger afin de les conserver plusieurs années et amortir ce qui est un investissement. Si on achète trop cher, c’est de l’argent gaspillé et la multiplication des références a bien pour objectif d’empêcher la comparaison entre les vendeurs de literie et de rendre difficile la notion du juste prix
Acheter cher n’est pas nécessairement la garantie du bon choix, il faut surtout acheter juste, c’est-à-dire la literie qui correspond à son hébergement et qui va plaire au plus grand nombre. C’est une décision à mûrir bien avant l’ouverture du gîte et des chambres d’hôtes.

La literie, avis élogieux ou critiques fréquentes

Lorsque l’on lit les avis de voyageurs, la question du sommeil et de la literie est un des sujets qui revient fréquemment. Soit le lit était confortable, incomparable, soit il était de mauvaise qualité et la nuit a été un enfer. Il y a rarement de demi-mesure sur le sujet et critiques sont souvent très tranchées.
Sachant que les avis de voyageurs ont un impact non négligeable sur les réservations surtout lorsqu’il s’agit de la qualité du sommeil, le créateur ne peut pas traiter ce sujet à la légère. Il ne peut pas prendre le risque de se tromper. Vous même, vous n’avez pas envie de réserver dans une chambre d’hôtes ou une location touristique où vous avez lu que le matelas s’affaisse, que le sommier est pourri, qu’il y a un creux au centre !

Quand on achète une literie pour ses clients en gîtes, meublés de tourisme ou chambres d’hôtes, on est dans une démarche professionnelle, différente des achats que vous avez faits dans votre vie antérieure personnelle. Pour vous aider dans ce choix, vous poser les bonnes questions et vous approprier le vocabulaire du lit, nous avons fait le point. Le numéro 72 novembre/décembre vient de sortir, son dossier est consacré à la literie. Il est en vente sur le site. Lire ce dossier vous fera gagner du temps et de l’argent !

Chambres d’hôtes et salles de bains partagées

Je rebondis sur une question de Nicolas qui se demande combien de salles de bains ou de salles de douche dans une maison d’hôtes.

D’abord, la loi ne prévoit pas des salles d’eau privatives pour chaque chambre d’hôtes. “Art D 324-14. − Chaque chambre d’hôte donne accès à une salle d’eau et à un WC. ” Vous trouverez sur le site d’Accueillir Magazine le texte du décret de référence.
Donc accès, ne dit pas privatif.

En revanche, les labels peuvent avoir d’autres exigences et refuser de labelliser des chambres d’hôtes aux sanitaires partagés, c’est le cas de Gîtes de France. Rappellons que la labellisation n’est pas un classement et qu’il n’existe pas de classement dans le domaine des chambres d’hôtes.
Une démarche de labellisation des chambres d’hôtes par les offices de tourisme existe, elle s’appelle Chambre d’hôtes référence, nous l’avons détaillée dans notre numéro d’Accueillir Magazine 52 de juillet / août 2014. La charte de Chambre d’hôtes référence donne pour choix en ce qui concerne les salles d’eau ou de bains, je cite : “Salle d’eau (jusqu’à 5 personnes) (A partir de 6 personnes, 2 salles d’eau avec lavabo + douche ou baignoire, et 2 WC). Celle-ci ne devra pas être partagée avec les exploitants.”
Cela reste une charte de labellisation, donc pas d’obligation à s’y reporter, mais un bon indicateur.

Chambres d’hôtes, salles de bains privatives ?

Nicolas, quelques réflexions
– il faut se poser la question de la fluidité, on n’imagine pas une seule salle d’eau pour cinq chambres d’hôtes avec des temps d’attente ou des tours à prendre sur papier avec des quarts d’heure chonométrés.
– Cela pose nécessairement la question du prix, nécessairement plus bas que si la salle d’eau est privative.
– C’est une question d’information au consommateur, celui-ci doit savoir ce qu’il réserve et ça c’est non seulement du ressort de la loi mais aussi du bon sens si on ne veut pas le voir se déchaîner dans les avis de voyageurs.

Maintenant, c’est une bonne question à se poser, parce que créer une salle d’eau supplémentaire n’est pas toujours possible, on pense par exemple aux appartements, elle peut prendre la place d’une pièce de vie dont on a besoin. Des solutions existent, deux chambres en suite se partageant une salle de bains, la baignoire directement dans la chambre quand elle est spacieuse, la douche derrière un muret dans la chambre, j’ai pratiqué, très sympa et prend très peu de place…
Au final, une remarque, la montée en gamme donne maintenant beaucoup de maisons confortables, voire haut de gamme ou luxueuses, mais la chambre d’hôtes, c’est avant tout l’accueil, et cela laisse de la place avec des maisons plus simples, moins de travaux et d’investissements, des plus petits prix.

Pas de bruit, je dors en chambre d’hôtes, merci !

C’est une demande de la quasi-totalité des hôtes que vous recevrez dans votre maison. Ils recherchent le calme et la tranquillité or ce n’est pas toujours simple de vivre à plusieurs dans une maison d’hôtes. Le bruit est un sujet majeur auquel il convient de réfléchir très tôt bien avant l’ouverture d’un gîte ou de chambres d’hôtes.

Le bruit dérange

Le citadin stressé, le couple d’amoureux, le voyageur professionnel en déplacement…, nous avons tous peur du bruit. Tout un chacun a été confronté au moins une fois dans sa vie à une nuit pénible dans un hébergement sonore. Bruit de canalisation, voisins bruyants, portes qui claquent, circulation automobile, télévisions, trains, aéroports…, les sources de bruit sont nombreuses et peuvent faire d’une nuit un enfer. Or on vient en chambre d’hôtes avec en tête les notions de charme, de rencontre et de se reposer et cela exclut le bruit.

Silence et calme en chambres d’hôtes et gîtes

Parfois les créateurs de gîtes et chambres d’hôtes négligent cet aspect, notamment lors de l’achat de la maison d’hôtes. C’est vrai que c’est compliqué de trouver la maison d’hôtes à acheter et qu’il faut bien faire des concessions, des concessions oui mais pas sur les fondamentaux. Et négliger un environnement sonore qui semble lointain, c’est prendre un gros risque. Je pense à l’autoroute, on est parfois surpris d’entendre de très loin le bruit alors même que la route n’est pas visible. Quelqu’un qui habite sur place ne l’entend plus, mais quand on est pas habitué à un environnement sonore, on perçoit tous les bruits, ce n’est donc pas de la mauvaise fois des hôtes d’être dérangé par des bruits que vous n’entendez plus par habitude.

Autre aspect, décider  des travaux, des revêtements ou du choix du mobilier sans penser à l’insonorisation peut créer de bien mauvaises surprises, à commencer par la déception des hôtes et de très mauvais avis sur internet. Mauvaise e-réputation, des chambres vides, car les clients ne plaisantent pas sur ce sujet. Qui a envie de réserver dans des chambres d’hôtes désignées publiquement comme bruyantes ou dans un gîte dont on indique qu’il est longé par la nationale et qu’on ne peut pas ouvrir les fenêtres ?

Pas de bruit en maison d’hôtes, merci !

Réfléchir au bruit et à l’insonorisation de ses chambres, organiser le fonctionnement de la maison pour limiter les nuisances sonores sont des questions à se poser sérieusement. C’es en fait revenir aux fondamentaux, les hôtes veulent d’abord bien dormir et plus encore, accueil, petit déjeuner…, mais d’abord bien dormir ! Pour ceux qui souhaitent aller plus loin et bien intégrer cet élément dans leur projet de création, nous leur conseillons le dossier consacré au bruit du numéro d’Accueillir Magazine 53 Septembre/Octobre. Vous pouvez l’acheter sur le site internet ou par correspondance.

Baignoire ou douche en chambre d’hôtes ?

Baignoire ou douche pour ses chambres d’hôtes, c’est la question qui m’est posée par Jacques, un lecteur du blog. Si j’étais à sa place, voici comment je réfléchirais. Il y a plusieurs critères à prendre en compte pour faire son choix.

La consommation d’eau

Une douche consomme moins qu’une baignoire, encore plus parce qu’on peut y mettre un mousseur pour diminuer le débit sans baisser la qualité.
C’est un critère économique, le coût du mètre cube ne va pas diminuer et c’est une considération écologique et quand on ouvre une maison d’hôtes, on est attentif à l’environnement.

Le temps de ménage, c’est de l’argent

Votre temps – pour moi qui témoigne auprès des créateurs de chambres d’hôtes -, c’est primordial. Nettoyer une douche ou une baignoire, ce n’est pas le même travail, ni le même mal de dos, encore plus quand on peut faire des douches à l’italienne, même “fausses”, avec une petite marche car on ne peut pas toujours creuser pour la pente d’évacuation.
Gagner 10 minutes de ménage par chambre, par jour en pleine saison, si on a cinq chambres, cela représente presque une heure de femme de ménage, ou si c’est vous qui faites le ménage, c’est cinquante minutes de sommeil en plus. Un hébergeur qui dort suffisamment a plus de chances d’avoir le sens de l’humour, une attention aux autres et l’accueil, fait vraiment partie de la qualité, plus qu’une baignoire.
Cependant, je fuis aussi les bacs à douche avec portes coulissantes, la grande majorité est non nettoyable, on finira nécessairement par avoir des traces noires dans les rainures et ça ce n’est pas acceptable en chambres d’hôtes, ni en gîte.

Les attentes des clients

Sur les études hôtellerie, les clients préfèrent majoritairement la douche, ceci dit cela prend beaucoup en compte les voyages d’affaires et urbains où on est plus pressé, ce qui n’est pas le cas non plus d’une “maison d’hôtes destination” où les chambres d’hôtes accueillent des personnes pour le repos et la détente.
Cela dépend aussi si on accueille des familles, dans une chambre familiale, la baignoire est bienvenue car plus facile pour laver les plus petits et laisser un peu jouer les plus grands.
En revanche, les personnes âgées ont du mal dans les baignoires.
C’est d’ailleurs pour cela que les chambres aménagées pour les personnes handicapées sont aussi plébiscitées par tous ceux un peu grands, forts, ou ayant des problèmes de mobilité.

Le coût d’équipement et le retour économique

L’hypothèse évoquée par notre lecteur de mettre baignoire et douche, cela multiplie les coûts (achat équipement et travaux et frais de plomberie), et le temps d’entretien.
Cela prend de la place et l’espace, c’est du luxe surtout si on accueille des citadins.
Est-ce qu’avoir baignoire ou douche cela va faire réserver plus la maison ? J’en doute ou alors ce sera à la marge et pas suffisamment pour que cela soit un critère économique. Dans tous les cas, vous pouvez justifier votre choix de douche par une démarche environnementale et de plus en plus de personnes l’accepteront.

Pour poursuivre la réflexion, on peut prendre en compte le fait d’avoir ou pas dans la maison une piscine et / ou un spa. Si oui, les hôtes vont multiplier les douches et pas les bains. Je ne sais pas vous, mais le bain, c’est une détente fin de journée, après la piscine, ou dans la journée c’est plus douche tonique et on en revient à la consommation d’eau si les hôtes se lavent plusieurs fois par jour.
C’est vrai aussi pour les régions chaudes, où en pleine chaleur, un hôte passera facilement sous la douche pour se rafraîchir pas dans une baignoire.

Surenchère à la montée en gamme

De manière générale, il y a une tendance à la surenchère des équipements qui pousse les créateurs de maisons d’hôtes à faire des investissements de plus en plus conséquents. Et ce parce que les référentiels de classements se basent uniquement sur l’équipement, ils ne mesurent pas la qualité de l’accueil. Alors faut-il nécessairement les suivre ?

Si c’était moi puisque vous me demandez mon avis, je ne mettrais pas les deux, douche et baignoire.
Si j’ai plusieurs chambres, j’en ferai probablement une avec baignoire pour les amateurs et les familles et les autres avec douche.
La qualité de votre maison se juge sur l’ensemble de la prestation. Pour moi, le vrai luxe, ce n’est pas la baignoire ou la douche balnéo, c’est ne me poser aucune question car tout est intuitif. Je déteste me battre avec des mitigeurs, m’ébouillanter ou me prendre de l’eau froide, me tremper les cheveux quand je ne le veux pas parce que je n’ai pas compris le fonctionnement de la douche, ça ça m’agace au plus haut point. En revanche, je n’ai jamais choisi une maison pour une baignoire. D’autres critères sont bien plus importants.

Quelle surface pour mes chambres d’hôtes ?

Je lis tout et son contraire sur la question de la surface minimale des chambres d’hôtes, parfois 10 m², d’autre fois 12 m², voire 15 m². Et pourtant c’est un point essentiel à connaître avant de se lancer dans des travaux ou l’achat immobilier d’une maison d’hôtes.

Tout d’abord, le texte de loi et le décret ne précisent pas ce point. Ils se limitent à parler d’une chambre meublée située chez l’habitant. Par conséquent, la chambre d’hôtes est une chambre et la réglementation impose qu’aucune pièce d’habitation ne soit inférieure à 7 m², surface portée à 9 m² si l’on considère que la chambre d’hôtes est une chambre isolée.

Rentre après en ligne de compte la question des labels puisque certains vont avoir leurs propres exigences quant à la superficie de la chambre et de celle des sanitaires. Il n’y a pas d’obligation à être labellisé mais si on le souhaite mieux vaut se renseigner dès le départ sur les exigences du label car il sera difficile de déplacer les murs par la suite. Autre point à penser, mieux vaut se projeter sur la surface des chambres après travaux, si on doit en prendre une partie pour aménager des salles d’eau et sanitaires privatifs.

Enfin, le confort et le bien-être sont très souvent associés à l’espace. C’est souvent le point fort des maisons d’hôtes qui proposent des chambres et des sanitaires spacieux ou dont l’agencement a été très bien pensé. Vos futurs hôtes, étrangers mais aussi français, y seront très sensibles. D’une certaine façon, la taille des chambres est un élément qui va être pris en compte dans le calcul du coût de la nuitée, c’est un de ces éléments facilement comparables qui déterminent le prix d’un hébergement.

Ceci dit, des petites chambres d’hôtes très bien aménagées et pensées peuvent paraître plus grandes et avoir plein de charme. C’est à considérer car le coût de l’achat immobilier est à prendre en compte dans son projet. Et en cette période de crise économique, je suis convaincue qu’il y a un créneau pour des hébergements un peu moins chers que la moyenne actuelle, dont l’emprunt immobilier pèse moins sur les loueurs, mais chez qui l’accueil a toute sa place.

Chiffrer les travaux avant d’acheter sa maison d’hôtes

A cette période de l’année, une bonne partie des personnes qui ont un projet de maisons d’hôtes à court ou moyen terme, qu’il s’agisse de faire chambres d’hôtes et/ou locations saisonnières, sillonnent la France et visitent des maisons à vendre. Certaines propriétés sont séduisantes à des prix accessibles mais il y a parfois beaucoup de travaux. L’enjeu est de les chiffrer correctement, ce qui est tout sauf facile.

Comment chiffrer ?

Tout d’abord pour le gros oeuvre, le mieux est de faire appel à un architecte ou à un entrepreneur lors d’une revisite. Il est en effet difficile de se faire son opinion sur la complexité et le coût de la rénovation d’une toiture ou d’un plancher ou de chiffrer convenablement le coût d’un agrandissement ou d’une modification complète des circulations.

Pour les autres travaux, le chiffrage est parfois plus facile. On compte entre 250 et 500 euros par m² pour refaire les revêtements, peinture et sol, lorsque les matériaux sont standards ou de 80 à 150 euros par m² pour une rénovation électrique. Quant aux salles de bains, les fourchettes sont souvent importantes selon l’ampleur des travaux. Cela peut aller de 3 000 à plus de 10 000 euros…

Il existe de nombreux sites internet qui proposent des devis en ligne ou des outils de simulation pour affiner les coûts en fonction des équipements. Cela peut paraître séduisant mais sous condition de bien lister toutes les tâches qui devront être effectuées et de se limiter à des travaux simples. Sur ces sites, construire une terrasse peut paraître abordable sauf si l’on oublie le coût du terrassement car le terrain est en pente. De même, refaire une toiture peut être raisonnable sauf s’il faut reprendre toute la charpente voire consolider les murs. Quant à construire une piscine, cela dépend aussi de ce qu’on va trouver en creusant.

Se faire conseiller avant achat

Pour toutes ces raisons, je pense qu’il ne faut pas hésiter à se faire conseiller avant l’achat. C’est un investissement rentable si on le met en relation avec tous les risques de dérapage du budget travaux ou de non-faisabilité des travaux. Cela suppose cependant que l’on est soi-même au clair sur les travaux à effectuer. Reste à trouver sur place l’homme de l’art qui sera en mesure d’établir des devis rapidement ou au moins de donner des ordres de grandeur fiables avec des délais réalistes.

Les CAUE peuvent vous aider. Ce sont des services départementaux, conseils d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement. Ils connaissent bien les gîtes et chambres d’hôtes et prennent en compte les problématiques liés à la restauration de bâtis anciens, la rénovation énergétique et l’intégration dans le paysage de piscine ou l’aménagement de jardins.

Il ne faut pas se mentir, c’est compliqué, parce qu’il faut multiplier les visites du bien immobilier pour comprendre le potentiel de la propriété, définir ses attentes finales, en déduire les travaux à faire, leur faisabilité, y compris sur le plan légal. Pendant ce temps, on retarde la promesse de vente, au risque de voir d’autres acheteurs intéressés vous prendre de vitesse. Mais cela vaut mieux que d’acheter un bien immobilier dont les coûts de remise en état seront prohibitifs ou les travaux si longs qu’on ratera une saison touristique en épuisant sa trésorerie.

 

Travaux, attention piège pour votre projet de chambres d’hôtes

Tout projet, chambres d’hôtes ou autres, comporte  pièges et embûches, mais il y en a des erreurs plus graves que d’autres. Quand on achète une maison pour y créer des chambres d’hôtes, la grande difficulté est d’évaluer les travaux à faire et leurs coûts. Chacun est conscient qu’on ne peut pas se tromper dans l’estimation de ce budget.
Tant financièrement parce que cela peut être source de forts dépassements et on n’a pas toujours l’argent pour y faire face, que parce que cela peut retarder l’ouverture des chambres d’hôtes en ratant une saison touristique, sans compter que certains travaux se révèlent en fait irréalisables. L’achat coup de cœur d’une vieille bâtisse pleine de charme à rénover, où on voit déjà ses chambres d’hôtes si douillettes, peut se révéler un désastre.

Il faudrait avant de signer la promesse pouvoir faire tous les devis, mais cela implique aussi d’avoir finalisé tous les plans et tout cela prend du temps et de multiples visites chez les vendeurs. C’est l’idéal, mais pas toujours possible, entre-temps ils ont pu trouver d’autres acheteurs ou ne pas être d’accord pour être dérangés à répétition.

Déjà être conscients des pièges à l’achat, c’est indispensable. Visitez avec le kit de l’acheteur averti, boussole, niveau à bulle, hygromètre, testeur d’humidité, métreur laser… C’est un petit investissement bien utile pour détecter d’éventuels problèmes.

Listez a priori avant de commencer les visites de maisons à vendre tout ce qui doit être vérifié absolument avant de signer la promesse de vente.
On pense bien sûr charpente et toiture, caves et sous-sols, diagnostic énergétique, état de l’électricité, humidité, fenêtres, isolation, chauffage, état parasitaire, assainissement… Cela vous évitera de repartir et de vous dire, mais au fait on n’a pas visité les caves !
Caves et greniers, sont plus importants lors de la visite que la belle pièce en bas avec cheminée et gros potentiel de décoration où vos hôtes seront si bien, parce qu’ils ne seront pas bien et d’ailleurs pas là si la toiture est une passoire et la cave bourrée d’humidité !

On peut se faire accompagner par un architecte ou un entrepreneur, mais aussi compétents qu’ils soient, je ne suis pas sûre qu’une seule visite de deux / trois heures permette de vérifier tous les dangers. Une fois son choix confirmé, parce que le bâtiment, son emplacement, et le prix conviennent, mieux vaut demander une expertise par un expert assuré. Cela a un coût, mais moindre que de se tromper et tomber dans le piège infernal des coûts sans fins et des procès à répétition qui durent des années.

Vous dire qu’il existe une solution fiable qui marche à 100%, je ne m’y risquerais pas, malheureusement dans le domaine des vices cachés et mauvaises surprises, le problème est bien dans leur manque de visibilité. Mais on peut mettre toutes les chances de son côté et au moins éviter les pièges classiques.