Ouverture de chambre d’hôtes, c’est une aventure personnelle

Une ouverture de chambre d’hôtes, c’est un projet personnel. Quand on crée une franchise d’hôtel, tout est défini, les fournisseurs chez qui on va équiper son établissement, les tailles de chambres et de lits, les menus de petits déjeuners… Ces hébergements sont des projets extrêmement cohérents et fonctionnels qui répondent à une demande “pratico-pratique”.

La chambre d’hôtes répond à un autre besoin.

Le client qui vient en chambre d’hôtes attend un accueil, une rencontre, une maison qui a son charme propre, une chambre d’hôte aménagée et décorée, un petit déjeuner spécifique, bref un hébergement unique. Bien sûr, il y a l’immobilier qui joue à créer la différence, entre une longère en Bretagne, un chalet en Savoie et un château en Auvergne, on est déjà transporté dans des univers différents. Si on ajoute des prestations plus ou moins luxueuses et des situations en ville, à la campagne ou à la mer, on obtient bien des chambres d’hôtes qui ne se ressemblent pas. Mais en fait, ces différences permettent essentiellement de faire la différence entre deux chambres d’hôtes où on vient dormir et qui ont du charme.
Ce qui crée la vraie différence pour choisir une chambre d’hôtes où on vient passer un moment de vie, où on se crée des souvenirs, c’est vous.

La chambre d’hôtes doit surtout répondre à vos attentes, vous le loueur

Dans l’un de nos derniers stages « 2 jour pour ouvrir sa chambre d’hôtes », il y avait des projets différents bien sûr, mais l’un d’entre eux reposait sur le créateur, « sa personnalité ». Il va souvent en chambres d’hôtes, sait ce qu’il en aime, ce qu’il en attend, ce qu’il veut offrir et il s’apprête à monter son projet en fonction de lui et c’est bien l’un des secrets. Il ne veut pas plaire à tout le monde mais plaire à des personnes qui ont des goûts et curiosités proches. Il fait des choix, veut s’y épanouir et s’il est bien dans sa vie, ses hôtes le ressentiront, il y aura un partage de ses passions.
L’une des toutes premières questions à se poser avant de commencer business plan et autres démarches pour présenter son projet à son banquier, c’est quand même vous, vos attentes, vos goûts, vos passions
C’est quoi pour vous une chambre d’hôtes en dehors d’une définition légale ? Qu’est-ce qui va faire la différence avec une autre chambre d’hôtes ? Qu’est-ce qui va faire que vous allez « rencontrer » vos hôtes autrement que pour les accueillir et leur montrer leur chambre. Si vous savez ce que vous attendez vraiment de ce projet, une partie de vos choix et la façon dont vous allez en parler en découlera naturellement.

Entreprendre, c’est nécessairement prendre des risques, créer des chambres d’hôtes aussi

Créer des chambres d’hôtes, c’est entreprendre et par entreprendre, je ne parle pas du statut juridique du loueur mais du fait de se lancer dans une nouvelle activité. Entreprendre, c’est prendre des initiatives, faire des choix et cela comporte forcément des risques.

Le risque financier

A la question traditionnelle, est-ce rentable, peut-on vivre de ses chambres d’hôtes, la réponse est toujours la même, qui déçoit à chaque fois, je le sais.

C’est possible d’avoir un projet de chambres d’hôtes rentable, mais cela dépend de beaucoup de critères, de la localisation des chambres d’hôtes, de la cohérence du projet, de la capacité à se faire connaître, de la capacité à évoluer dans le temps et avec son temps…
Mais même si vous mettez toutes les chances de votre côté, que vous vous informez, que votre business plan est parfait, rien n’est garanti.
Investir dans une maison en immobilier ou en travaux pour y ouvrir des chambres d’hôtes, c’est nécessairement prendre des risques, calculés certes, mais des risques quand même.

Le risque du changement de vie

Au delà d’être capable d’ouvrir sa maison d’hôtes à l’autre, de mettre sa vie au service de l’accueil, qui demande déjà des qualités personnelles, et qui n’est, j’en suis convaincue, pas la vocation de chacun. Il faut être aussi capable de dormir alors que le cahier de réservation n’est pas encore plein, que le banquier attend le remboursement du prêt, qu’on ne sait pas en début d’année ce que sera la fin.
Tout le monde n’est pas fait pour être entrepreneur, pour prendre des risques, si cela doit vous empêcher de dormir pendant des mois, ce n’est peut-être pas la peine de se lancer dans cette aventure de création de chambres d’hôtes comme source principale de revenus du ménage, il faut peut-être attendre quelques années et en faire un revenu complémentaire comme la grande majorité des propriétaires d’ailleurs. En tout cas cela vaut la peine d’y réfléchir avant.

Bienvenue chez nous, qu’en avez-vous pensé ?

Pour ceux qui l’auraient ratée, TF1 a diffusé la semaine dernière une émission où des propriétaires de chambres d’hôtes se rencontrent et se jugent les uns les autres. Autant annoncer la couleur, depuis le départ j’ai de gros doutes quant à l’intérêt de participer, à la façon dont ça peut nuire à l’image des propriétaires. Mais j’ai attendu d’avoir vu les cinq volets pour en parler sur ce blog.

Un des problèmes, c’est  de comparer l’incomparable, la chambre d’hôtes est unique, les prix différents selon les régions, le prix du foncier et le choix fait par le propriétaire de son niveau de gamme et donc de ses équipements, on ne prétend pas avoir le même matelas dans une chambre à 50 euros que dans un tipi ou une chambre à 150 euros, mais c’était le le choix fait par la production.

Ensuite, le côté artificiel avec un montage, qui à dessein prend le pire pour créer de l’audience, les gens heureux n’ont pas d’histoire donc on amalgame les petites phrases critiques qu’on passe en boucle – au fait, message personnel à la production, nous ne sommes pas tous séniles, inutile en 40 minutes d’émission de rééditer deux fois les mêmes séquences, on s’ennuie franchement.

La voix off et la musique, cela crée quand même un côté kitch et artificiel qui n’existe pas dans la vraie vie, les mariatchis dans la chambre mexicaine, bof.

Enfin, est-ce qu’en tant qu’hôtes, vous traquez les défauts ? Non, vous arrivez zen pour profiter de vos vacances et c’est seulement si cela se passe mal que vous commencez à regarder ce qui ne va pas autour de vous, les avis de voyageurs en témoignent et il n’y a que les visiteurs mystères des labels pour déplacer les armoires, moi en tout cas je m’en passe en vacances.

Si j’ai bien regardé et là j’accepte me tromper car je n’ai pas non plus exploré le site de la chaîne, les coordonnées des propriétaires et le site internet de leurs chambres d’hôtes ne sont pas mis en valeur. Rectificatif après publication le même jour, les adresses et sites internet figurent bien. Alors on retrouve qui ils sont mais a-t-on envie finalement d’avoir chez soi des personnes qui viennent en “voyeur” parce que “vu à la télé” regarder s’ils trouvent des défauts à leur tour et pas ceux qui se sont dit “super ce coq au vin”, qui avait l’air franchement bon mais qui n’est peut-être pas au menu tous les soirs quand même.
En plus ces émissions risquent de passer en boucle pendant des années, on commence à connaître le recyclage sur la tnt. Imaginez revoir à la télé vos chambres qui n’existent plus parce que vous les avez réaménagées, votre petit déjeuner qui a changé, parce que la maison d’hôtes évolue en permanence alors que la pellicule reste figée.

Dommage aussi que on soit resté dans le bas du débat, et ce ne sont pas les propriétaires qui sont en cause, mais les choix faits au montage où on est quand même resté dans le basique. Si je prends Un dîner presque parfait, l’émission copiée de la concurrence, cela donne envie de faire la cuisine, là  je ne suis pas sûre que cela donne envie d’aller en chambres d’hôtes à des personnes qui ne connaissent pas le concept.

Ceci dit, les personnes sympa tirent toujours leur épingle du jeu et chez moi la gourmandise l’emportant toujours, j’ai noté les menus des tables d’hôtes, les confitures et le miel maison et les assiettes de fruit frais, ça avait l’air plutôt super bien.

Et vous qu’en avez vous pensé et le débat se continue sûrement sur Facebook.

Ajout fin 2013, nous avons écrit dans Accueillir Magazine une double page sur l’intérêt de participer à l’émission Bienvenue chez nous et les précautions à prendre pour tirer son épingle du jeu

Il faut de la psychologie pour ouvrir des chambres d’hôtes

Client stressé, fatigué en arrivant, totalement insensible à tout ce que vous leur racontez sur la beauté de la région et de sa gastronomie, eux ce qu’ils veulent, c’est prendre une douche et que vous leur fichiez la paix. Les mêmes, ressuscités une heure plus tard, seront ravis de prendre un verre et de discuter restaurants.

Petit déjeuner, certains n’ouvrent pas la bouche avant le troisième café et vont avoir du mal à supporter votre doux babillage. J’ai un ami revenu épouvanté d’un week-end en chambres d’hôtes : « la propriétaire s’est collé à moi et m’a parlé pendant une heure des phoques que je pouvais voir si je me baladais sur la plage, évidemment je n’en ai pas vu un seul et elle m’a gâché mon petit déjeuner ». Dix ans après quand je veux l’énerver, je lui dis le mot magique « phoque », ce pauvre animal, n’y est vraiment pour rien cependant.

D’un autre côté, aussi disponible que vous le serez, vous ne pourrez pas être à la disposition des hôtes vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Comment faire dégager en douceur ceux qui s’incrustent au petit déjeuner avec leur carte à vous demander des bons plans en pagaille alors que vous avez les chambres d’hôtes à refaire, comment ne pas vous faire harponner quand vous êtes en train de vous occuper de votre jardin, de piquer une tête dans la piscine, que vous voulez remonter voir votre famille le soir…

Quand je vous disais qu’il fallait de la psychologie pour tenir des chambres d’hôtes. Sentir si ses hôtes ont envie ou pas de parler, savoir se retirer en douceur pour ne pas se faire kidnapper sans qu’ils le ressentent comme un rejet… Vous trouverez vos marques quand vos chambres d’hôtes seront ouvertes, rien ne vaut l’expérience, je suis sûre que tous les propriétaires de chambres d’hôtes installés vous le confirmeront..

Il faut du tact pour ouvrir des chambres d’hôtes

Quand je raconte des anecdotes sur ce blog ou dans Accueillir Magazine, elles m’ont toujours été racontées par des loueurs de chambres d’hôtes ou meublés de tourisme. En voici deux pour vous montrer qu’il va falloir avoir du tact et ça c’est inné ou pas, mais encore faut-il réfléchir aux situations embarrassantes, pour éviter de se planter.

Des hôtes arrivent dans la maison :

– deux chambres réservées, trois adultes, oui mais qui va avec qui.
Tact : « voici vos deux chambres, je vous laisse vous organiser. »
Manque de tact, « Madame prendra la grande chambre avec son compagnon et l’autre Monsieur a la chambre à côté ».
Oui mais si c’est un couple homosexuel qui voyage avec une amie ou parente ?

– Une chambre réservée, différence d’âge évidente.
Tact : « la chambre vous convient-elle ? »
Manque de tact : « Madame et son fils préféreront probablement la chambre avec deux lits séparés ».
Et bien non, c’était un couple et Madame n’a certainement pas apprécié la réflexion.

Un créateur averti ne se fera pas avoir ou peut-être que si une fois. Nul n’est parfait et on ne peut pas réfléchir en permanence à ce qu’on dit, la spontanéité, ça existe. Qui d’entre-vous n’a pas fait une gaffe dans un dîner en se trompant sur qui est avec qui ou en demandant à un père plus âgé que la moyenne si ses petits-fils vont bien quand il s’agît de ses fils ? Vraie question comment allez-vous rattraper la situation ? A mon avis, en enchaînant carrément sur autre chose, la région, le repas…, parce qu’il y a des choses pas rattrapables et que moins on s’y attarde, mieux cela vaut !

Acheter une maison pour l’activité de chambres d’hôtes oui, mais aussi la vendre

Tout le monde n’a pas une maison de famille qui convienne pour y créer des chambres d’hôtes, donc il faut acheter la maison d’hôtes. Comme ce blog s’adresse à ceux qui ont un projet à court, moyen ou long terme, forcément j’y parle souvent immobilier, notamment parce qu’on peut se tromper sur tout sauf sur l’achat de la maison.
On peut changer une peinture, jeter un site internet, déplacer une baignoire, cela fait râler, mais l’achat de la maison, cela engloutit quand même, à quelques exceptions près, tout le patrimoine, voire on a besoin d’un prêt bancaire – qui se rembourse.

Vendre sa maison d’hôtes

Quand on achète une maison pour y faire plusieurs chambres d’hôtes, c’est une grande bâtisse. Le créateur de chambres d’hôtes, devenu exploitant, fait pendant des années des travaux, il valorise énormément le bien immobilier. Piscine, spa, jardin paysagé, fresques, mobilier de qualité…
Le problème se situe à la retraite, on n’a pas toujours un enfant ou un proche qui veut reprendre l’activité, donc on veut vendre la maison d’hôtes, car c’est trop grand pour y vivre seul ou en couple.

Le problème, qui va acheter ? Il y a des maisons d’hôtes qui sont devenues tellement atypiques comme maison d’habitation qu’elles vont avoir du mal à séduire une famille. Qui a envie de mettre des enfants ou adolescents dans une dépendance du bout du jardin ?
Elles atteignent un tel niveau de sophistication, que leur prix est également conséquent, sûrement mérité, mais inatteignable pour l’ensemble de la population qui veut y vivre mais pas en vivre.
Alors certes, il y a des créateurs qui achètent des maisons d’hôtes en activité, mais cela restreint quand même singulièrement le marché, on parle de plus d’une centaine de ventes par an, c’est statistiquement très petit.
Et c’est ainsi que je vois des propriétaire fatigués, malades ou avec un autre projet de vie, devoir continuer l’activité plusieurs saisons, en espérant qu’une opportunité se présente.

Comment réfléchir l’achat ?

Quand on achète une maison pour y faire des chambres d’hôtes, se demander si on l’achèterait pour sa famille, c’est facile à dire, mais cela ne fait pas avancer le dossier tellement c’est compliqué de trouver la bonne maison d’hôtes.
Je prendrais peut-être les choses différemment, en réfléchissant sur le prix d’achat de la maison. Je me dirais que quand je revendrai, sauf à avoir acheté des ruines, ce sera au prix de l’immobilier et que les travaux d’amélioration et d’embellissement ne seront peut-être pas valorisés car cela rendrait alors le bâtiment trop cher. Du coup ils doivent être amortis par l’activité de chambres d’hôtes et donc il faut blinder le business plan, pour qu’au final, mon activité ne m’ait pas coûté plus cher qu’elle ne m’a rapporté. Il faut quand même ajouter à la réflexion économique les années de vie qu’on y passe en imputant un loyer. Avoir une qualité de vie a aussi de la valeur.

NB. Je suis bien conscient que c’est une réflexion de période de crise économique qui vaut ce billet, Avec un peu de chance pour tous ceux qui s’apprêtent à créer, le problème de la revente immobilière ne se posera pas.

Des annonces de maisons d’hôtes à vendre sur le site d’Accueillir Magazine

Chambres d’hôtes et piège de la prison dorée

C’est le paradoxe, on ouvre une maison d’hôtes, tout est beau, propre, pensé pour le confort de ses hôtes. Le loueur et sa famille ont fait ce projet pour accueillir et se retrouvent « enfermés » dans une prison dorée, ils n’ont plus le temps de sortir ni de profiter de leurs équipements. Ce billet m’a été suggéré récemment par une créatrice de chambres d’hôtes et elle a raison.

Concerne
les chambres d’hôtes
les gîtes et meublés de tourisme
les hébergements insolites

Dans les premiers temps, on est tellement submergé par tout ce qu’on a à faire, travaux, aménagements, accueil, réservations…, qu’on ne sort plus de chez soi, que pour faire des courses, liées à l’activité bien sûr. On déjeune travaux, on dîne fiscalité, on dort référencement de sites internet. Certains propriétaires en activité se rappellent probablement même avoir campé dans leur partie privée, parce que pas le temps, ni le courage de reprendre des travaux et de s’aménager son coin à soi alors que tout ce qui est dédié aux chambres d’hôtes est impeccable. Certains même ne se baignent pas dans leur propre piscine ou ne vont pas dans leur spa.

C’est la logique du lancement d’une entreprise, peu importe son statut juridique, ou son activité. Après quelques saisons, le rythme vient, on connaît ses moments creux et on retrouve un rythme de vie.

Des outils pour piloter à distance

Le smartphone, la réservation en ligne avec la possibilité de consulter son site internet et ses agendas en ligne, le fait de pouvoir répondre au téléphone, sur WhattsApp, d’avoir les applications de réseaux sociaux, tout ceci permet de sortir de chez soi, de profiter de sa région et de ses passions. Il faut s’organiser pour pouvoir soortir, même si certaines périodes, comme dans tout travail, sont plus stressantes que d’autres.

Alors cela dépend beaucoup des caractères de chacun, certains ont l’art de garder une vie équilibrée peu importe le stress et la charge de travail, d’autres moins !
C’est important pour celui qui est du style à se plonger corps et âme pour gérer un projet de se forcer à se prévoir une plage de temps pour lui où il va faire quelque chose qu’il aime. Parfois on a envie de lâcher, trop de travail, trop de choses qui tournent dans la tête…
En fait, c’est vous qui faites de votre maison un lieu d’accueil unique et vos hôtes seront heureux si vous êtes disponible dans votre tête, si vous êtes détendu et cela passe sûrement par prendre soin de vous et vous ressourcer en vous livrant à vos activités favorites. En ouvrant des chambres d’hôtes, vous ne signez pas pour renoncer à toute vie personnelle !

 

Pourquoi créez-vous des chambres d’hôtes ?

A l’occasion du lancement du livre Mes chambres d’hôtes, mes hôtes et moi de Christiane Villamaux, Accueillir Magazine vous propose de nous parler un peu de votre histoire. Quel a été le déclic qui vous a poussé à ouvrir vos chambres d’hôtes ? Si vous avez un projet, qu’est-ce qui vous pousse aujourd’hui à vous lancer ? S’agit-il d’une décision mûrement réfléchie, d’un rêve de toujours ? Qu’en attendez-vous ? Dites-le nous en quelques mots !

Et découvrez en lisant le livre Mes chambres d’hôtes, mes hôtes et moi, vingt-huit années de souvenirs d’une propriétaire de chambres d’hôtes. Christiane a connu les démarrages de la chambre d’hôtes, quand on ne savait pas encore ce que c’était, elle a vécu l’arrivée d’internet, elle a reçu le monde entier chez elle, des hôtes venus des 4 coins de la planète. Des morceaux de vie partagés le temps d’un séjour chez elle à Caudebec-en-Caux.

Faut-il acheter la maison d’hôtes en SCI ?

SCI (société civile immobilière) ou pas pour sa maison d’hôtes ? La question préoccupe souvent les créateurs lorsqu’ils sont à la recherche d’une maison à acheter pour y faire chambres d’hôtes.

Créer ou pas une SCI demande de faire le point sur sa famille et son patrimoine

Nous le constatons à chacune de nos sessions de formation, 2 jours pour ouvrir sa maison d’hôtes, puisque c’est un des sujets sur lesquels les créateurs avancés dans leur projet et prêts à signer un compromis de vente s’interrogent encore. Il y a en effet deux grandes options, soit détenir le bien en direct, seul ou avec un conjoint, un parent ou un tiers, soit créer une SCI ou société civile immobilière qui sera propriétaire de la propriété.

Il existe une prose très abondante sur les avantages et inconvénients de la société civile immobilière, et le sujet est très personnel puisqu’il faut prendre en compte de nombreux paramètres, comme le régime matrimonial quand on est marié ou protéger son compagnon quand on n’est pas marié, la transmission du patrimoine aux enfants, la fiscalité, la SCI peut-être transparente ou pas, le régime des plus-values, les personnes qui achètent et celle qui exploite avec loyer éventuel à reverser…

Réfléchir à acheter ou pas par l’intermédiaire d’une SCi, c’est rentrer dans toutes ces questions très personnelles de patrimoine, de famille, de durée de l’activité et de la volonté de garder à terme ou pas le bien immobilier. C’est un sujet qui mérite l’avis d’un conseil et je rappelle que seul un professionnel agréé, avocat, notaire ou expert-comptable est habilité à faire du conseil juridique. 

Clause de substitution par une SCI

Mon idée n’est pas de revenir sur tous ces aspects, mais plutôt de vous rappeler qu’il est possible d’inclure une clause de substitution lorsque vous signez un compromis de vente.

Le compromis peut alors bénéficier à toute autre personne physique ou morale, par exemple une SCI, que les acheteurs désigneront par la suite, ou pas. Pour le vendeur du bâtiment, cela ne change rien puisque si la SCI n’achetait pas, ce sont les acheteurs ayant signé le compromis qui se sont engagés à aller au bout de l’achat. Introduire cette clause permet de se laisser du temps. Une fois le compromis de vente signé, il restera quelques semaines pour trancher pour acheter en direct ou créer la fameuse SCI qui se substituera lors de la signature de l’acte définitif. Et créer une SCI, si la décision est finalement prise, n’est pas long, votre notaire en charge de l’achat immobilier pourra s’en charger sans problème.

Attention cependant, la clause de substitution porte sur l’acte tel qu’il est rédigé. Il n’est pas possible de substituer une SCI pour l’achat d’une partie des biens décrit dans le compromis, la maison principale par exemple, et d’acheter en direct les dépendances, le terrain ou le fonds de commerce. Comme à mon habitude sur ce blog, je vous conseille donc de réfléchir à cette question juridique dès le début du projet pour ne pas vous rajouter une dose de stress avant la signature du compromis de vente. Cela représente quand même l’investissement le plus important et  le plus définitif de votre projet de chambres d’hôtes.

Ouvrir des chambres d’hôtes et s’installer dans un village

Un village a par définition peu d’habitants. Quand on a enfin trouvé la maison de ses rêves à acheter, qu’elle correspond à son budget et à son projet, qu’elle est dans la région où on voulait s’installer, il serait dommage de ne pas donner suite. Et pourtant quand on vient s’installer dans certains villages, le projet est parfois vu avec peu d’enthousiasme par ces habitants qu’on va croiser souvent.

Plein de raisons possibles, de la jalousie parce que vous avez les moyens d’acheter une grande maison, parce que toute personne née au delà de 30 kilomètres du village est un étranger pour au moins trois générations, parce qu’on a peur des nuisances occasionnées par l’activité chambres d’hôtes, parce qu’on arrive avec ses gros sabots sans percevoir qu’il va falloir se faire adopter…

Comme ce billet m’a été directement inspiré par une propriétaire en activité, je connais son sens de l’humour et son envie d’accueil et de contact. Je peux raconter quelques anecdotes qui lui sont arrivées : problèmes de bornages de terrain ou comment déplacer des clôtures pour 10 centimètres, haie le long de la route taillée à la hussarde laissant les animaux s’échapper alors que celle des voisins est intacte, voisins qui envoient les touristes en quête d’hébergement à la ville voisine, etc.

La question pourrait être pourquoi s’installer dans un village où on ne veut pas de vous et de vos chambres d’hôtes ? Cette question, elle m’y répond en me disant que ces problèmes n’étaient pas apparents quand elle est arrivé dans le village et a exposé son projet. De toutes les façons, quand on voit la difficulté et le temps passé à trouver la bonne maison, y renoncer semble difficile. Et puis, des contacts humains ne se jugent pas en quelques jours, des personnes réticentes peuvent devenir chaleureuses quand ils vous connaîtront mieux et l’inverse est vrai.

Alors que faire ? Passer par la mairie du village dans tous les cas, outre les problèmes de PLU et autres à vérifier, cela donnera l’atmosphère. J’ai en tête quelques anecdotes où le maire refusait de parler à un créateur, il n’était jamais disponible, où les voisins étaient résolument hostiles, allant jusqu’à prétendre ne pas connaître la maison quand des hôtes leur demandaient le trajet, où on reste ad vitam aeternam l’étranger… Un petit passage à la mairie pour évaluer la température s’impose, car pourquoi s’installer là où on ne veut pas de vous ?

Expliquer son projet de chambres d’hôtes, consommer local, faire une inauguration pour faire visiter aux voisins, et puis repérer les personnes à qui vous pouvez vous fier et ignorer les autres. Ce n’est pas très loin de ce que vous faites probablement déjà dans votre vie, au bureau ou dans votre immeuble.
Savoir que cela arrive aussi à d’autres permet de relativiser, tout ceci n’est qu’une histoire de nature humaine et ça, je crois qu’on ne peut pas la changer.
Et un clin d’œil à celle qui m’a inspiré ce billet, la nouvelle immatriculation des voitures le permet, adoptez tout de suite le département de votre nouvelle vie, parce que si vous continuez à rouler en 75, je ne donne pas cher de votre réputation locale, n’est-ce pas…

Et je précise qu’il y a plein de villages en France où on sera ravi de vous accueillir, vous et votre projet de chambres d’hôtes, où on verra l’intérêt de votre consommation et de celle de vos hôtes pour les commerçants locaux, pour maintenir une classe ou une école si par bonheur vous avez des enfants à y inscrire, pour votre dynamisme et je vous souhaite d’y trouver une maison où créer vos chambres d’hôtes et vous y épanouir…