Quelle rentabilité pour des chambres d’hôtes ?

La rentabilité des chambres d’hôtes est connue, les dépenses prévisibles, encore faut-il faute l’effort de faire un business plan puis de tenir ses comptes de façon détaillée pour trouver les pistes d’économies. On peut augmenter sa rentabilité sans baisser sa qualité, et il ne faut pas confondre dépenses et investissements.

Le sujet de la rentabilité intéresse de nombreux loueurs et créateurs de chambres d’hôtes. C’est une question qui revient fréquemment et pour laquelle je vais répondre en deux temps. Cependant, la rentabilité des chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme est un sujet difficile à traiter.
Rentabilité, c’est un mot parfois galvaudé derrière lequel on peut mettre des notions différentes quand on n’est pas contrôleur de gestion et apparenté.

Faire chambres d’hôtes, est-ce rentable ?

Combien de fois ai-je du répondre à cette question sans trop bien savoir ce que mon interlocuteur avait en tête. S’agit-il de calculer un taux de rentabilité ? S’agit-il de savoir si l’on peut rembourser son emprunt ou compléter son revenu ?
Mieux vaut tenter de le définir pour parler tous de la même chose, du moins dans ce billet.
En termes économiques, une façon d’appréhender la rentabilité, c’est de calculer la valeur dégagée par l’activité.

Définir la notion de rentabilité

Il faut bien comprendre qu’une très grande partie de ces activités est exploitée sous le régime de la micro-entreprise, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’information statistique sur les marges et les résultats. Il faut donc rechercher d’autres éléments, par exemple ceux qui se rapportent à la rentabilité des entreprises dans leur ensemble.

Il y a une première approche avec le chiffre calculé par l’INSEE. Pour cet organisme de référence, la rentabilité économique s’établit à 6,4 % pour les hébergements de courte durée en 2013.
Les hébergements de courte durée, c’est la catégorie dans la quelle on retrouve les maisons d’hôtes. Pour ceux qui veulent rentrer dans le détail du calcul financier, l’INSEE utilise l’excédent brut d’exploitation, c’est à dire le chiffre d’affaires déduction faite des principales charges d’exploitation et de la rémunération de l’entrepreneur. Ceci étant, la moyenne n’apporte pas grand chose, ce qui est plus intéressant est de préciser que ce ratio est proche de celui des restaurants ou des débits de boissons mais deux fois plus faible que celui des hôtels. En un mot, l’activité de chambres d’hôtes est, en moyenne, rentable, mais sa rentabilité économique est faible.

Ensuite, il y a une seconde approche plus difficile à appréhender par des ratios ou des pourcentages. Il faut prendre en compte toutes les ressources mises en œuvre par le loueur, les investissements, les travaux effectués, l’énergie et le temps passé à tout préparer et à tout gérer. En face, il faut estimer toutes les retombées, la marge… Le taux de rentabilité est le rapport entre le revenu et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. Stricto sensu, il faut donc estimer la marge dégagée par l’activité, une fois toutes les charges prises en compte, et la comparer à la valeur de la maison, emprunt déduit. En fonction de la situation, on peut aboutir à un taux de rentabilité de 5 %, peut-être plus, peut-être moins. Les experts es tous financements et placements vous diront alors que si ce taux est inférieur à la rémunération du livret A, mieux vaut ne pas se lancer, vendre la maison et se contenter de placer ses fonds. Réponse bien théorique, dont on leur laissera la responsabilité !

Rentabilité des chambres d’hôtes, inclure d’autres paramètres

Si je résume, la rentabilité des chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme est faible.

Ce calcul de rentabilité n’intègre pas d’éventuelles plus-values dégagées sur de l’immobilier, ni les raisons pour lesquelles on ouvre des chambres d’hôtes où gîtes, notamment la recherche d’un mode ou d’une qualité de vie.
Ces enquêtes confirment bien le retour régulier que j’ai des loueurs de gîtes et chambres d’hôtes qui me parlent très souvent d’une activité peu rentable, surtout au regard du temps et de l’énergie consacrés à bien accueillir les hôtes.

Dans tous les cas, au vu des investissements immobiliers et des objectifs personnels de chaque projet, il faut faire ses propres calculs et ne pas croire qu’on peut dans ce domaine si atypique que sont chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes, appliquer une formule tout faite.

Est-ce rentable ?

Peut-être faut-il aussi se donner la peine de tenir son budget !

L’achat de la maison d’hôtes et les coûts des travaux pour respecter son budget, c’est ce à quoi on pense en premier quand on veut créer des chambres d’hôtes. Il faut pourtant dans le même temps estimer ses futurs coûts de fonctionnement dont l’eau et le chauffage qui peuvent être deux postes très importants de votre futur budget et dépendent de la région où vous vous installez et de la maison en elle-même, plus ou moins bien isolée. Ne pas négliger la fiscalité locale,  et choisir les bonnes options fiscales, car c’est l’ensemble de vos dépenses à laquelle vous devrez faire face.

Faire le budget du quotidien

Beaucoup de créateurs sous-estiment le prix du quotidien, celui du petit déjeuner par exemple, on veut faire plaisir à ses hôtes avec raison, puisque c’est le symbole fort de l’accueil en chambres d’hôtes. Or si vous ne prenez pas en compte dans votre simulation de budget le coût réel de votre fonctionnement, vous risquez de ne pas vous en sortir et de dépenser pour vos chambres d’hôtes plus que vous n’avez de chiffre d’affaire.

Le problème du microbic

Le régime microbic est fréquemment choisi par les propriétaires de chambres d’hôtes ou gîtes. Et c’est un bon régime. Les loueurs de chambres d’hôtes ou de meublés de tourisme ont pourtant l’énorme tort de ne pas tenir leurs dépenses de façon détaillée. Un euro d’écart qui se répète chaque jour sur chaque client et ce sont des milliers d’euros qui auraient pu être économisés sans baisser la qualité. Les budgets, on les fait au moment du business plan, mais ils doivent se remettre à jour régulièrement, nous en donnons la trame dans nos formations en présentiel ou distanciel pour ouvrir chambres d’hôtes et meublés de tourisme.

Donc est-ce rentable ?

Si les chambres d’hôtes vous permettent de dégager un revenu d’appoint, de cotiser quelques années en attendant la retraite ou de faire face à des remboursements d’emprunt, l’activité est peut-être suffisamment rentable. Tout dépend de votre objectif personnel. Tout ne peut pas – je dirai même, ne doit pas – s’évaluer à l’aune d’un taux de rentabilité, l’actualité nous le rappelle chaque soir.

Accueillir des hôtes, partager des moments avec eux, faire la promotion de son territoire, préserver l’environnement, se sentir bien dans son activité quotidienne…, tout ceci fait partie de l’équation à prendre en compte avant de se lancer. Personnellement et je ne vous oblige pas à être d’accord avec moi, je suis convaincue que l’approche économique est utile mais bien insuffisante lorsque l’on parle de chambres d’hôtes. Il faut calculer aussi la satisfaction, le bien-être personnel, le cadre de vie… S’épanouir, ne pas subir les transports en commun franciliens, cela a de la valeur. Vous savez sûrement que certains économistes cherchent à calculer le Bonheur national brut pour évaluer la richesse d’un pays car les notions économiques leur paraissent souvent insuffisantes. En tout cas, cela ne se calcule pas sur la base d’un taux horaire comme en entreprise quand on est salarié.

La vraie question n’est pas celle de la rentabilité.

La vraie question que doit se poser tout entrepreneur, c’est est-ce que cette activité va me permettre de dégager des revenus suffisants par rapport à mes besoins, mes contraintes et ma famille. Et cette équation est différente selon qu’on est retraité avec des revenus ou jeunes parents, avec un domaine familial ou qu’on achète, avec un capital de départ ou des emprunts. Il appartient à chacun d’être clair et cohérent avec sa situation personnelle et ses attentes avant de se lancer.

Et pour ceux qui se posent la question de la rentabilité des meublés de tourisme, nous y avons consacré un billet.

Cet article a été initialement mis à jour le 1er juillet 2015 et mis à jour le 23 septembre 2023

Mille et une petites attentions pour vos hôtes

Je ne prends pas assez le temps de parler sur le blog de ce qui constitue un des charmes de la chambre d’hôtes, avec à la clé des clients fidèles qui reviennent ou conseillent la maison d’hôtes à leurs amis et des avis de voyageurs enthousiastes qui commentent la maison d’hôtes et l’accueil qu’ils y ont reçu.

Je parle beaucoup de travaux, d’aménagements, d’équipements et de budget…, moins souvent des mille et une petites attentions qui font la joie d’un séjour en chambre d’hôtes. Confitures, gâteau maison, découverte de produits locaux, petits sachets de lavande à conserver…, les loueurs fourmillent de bonnes idées pour laisser à leurs hôtes un bon souvenir de leur passage. Bien sûr, vous allez me dire que cela va de soi mais je n’en suis pas certaine.

Nous autres, Français, avons parfois la fâcheuse manie de tout mettre dans des cases et vouloir tout chiffrer et de trop souvent penser rentabilité.
Mea culpa, je parle beaucoup de rentabilité dans ce blog parce qu’il faut quand bien même faire un business plan pour savoir où on se lance et ne pas partir dans le mur, on ouvre pas des chambres d’hôtes pour faire fortune, mais je ne veux pas non plus que la pression financière devienne telle que cela vous gâche la vie.

Le charme des chambres d’hôtes

Mais, il faut aussi savoir sortir de ce cadre et laisser libre cours à ses envies pour chouchouter ses hôtes et leur donner envie de rester ou de revenir. Certes, la chambre d’hôtes est un hébergement marchand avec comptabilité et budget nécessaires, mais paradoxalement ce qui fait sa valeur, c’est l’immatériel, l’accueil. Et ces petits gestes, ces attentions, participent à une relation plus proche et moins mercantile. Il en va de même pour tous ces moments partagés où le propriétaire prend le temps d’échanger avec ses hôtes, de leur donner ses bons conseils, de leur faire découvrir pas La région, mais bien Sa région, celle qu’il connaît et aime.

Vous ne trouverez nulle part, la liste exhaustive de toutes ces petites attentions, tant elles varient en fonction des régions, des maisons et des propriétaires eux-mêmes. Reste à y réfléchir pour choisir celles qui vous ressemblent et qui laisseront un bon souvenir à vos hôtes. Profitez aussi de cet été pour faire le tour des chambres d’hôtes, objectif, noter toutes les bonnes idées, mais surtout à la fin de l’été, demandez-vous celles qui vous ont le plus marquées, dont vous vous souvenez avec le plus de plaisir, je prends le pari que c’est celles où l’accueil a été spontané, chaleureux, attentionné.

Gîtes et chambres d’hôtes, quels impôts vais-je payer ?

  • Meublé de tourisme et chambres d’hôtes sont deux projets différents sur le plan fiscal
  • Certains loueurs ont à la fois gîtes et chambres d’hôtes et doivent le prendre en compte
  • Taxe foncière, taxe d’habitation et cotisation foncière des entreprises, taxes locales, impôt sur le revenu, redevance audiovisuelle, taxe de séjour…, les impôts taxes et contributions sont nombreux sans oublier la fiscalité des entreprises si c’est votre statut juridique
  • La fiscalité française demande un travail d’investigation.

La fiscalité, ou plutôt les fiscalités

Tout d’abord, il y a la question du statut du loueur. Dans de nombreux cas, le loueur est un professionnel qui cotise aux caisses sociales des exploitants agricoles, des travailleurs indépendants ou des salariés.
Seuls des loueurs de gîtes ou dont l’activité est très limitée peuvent rester de simples particuliers. Dans ce cas, ils ne sont pas redevables des cotisations sociales mais uniquement de la CSG (contribution sociale généralisée) , de la CRDS (Contribution pour le remboursement de la dette sociale) et des prélèvements sociaux sur les revenus dégagés.

La fiscalité liée à l’activité du loueur

Il y a ensuite les questions relatives au bâtiment. Taxe foncière, taxe d’habitation et cotisation foncière des entreprises (CFE) vont s’appliquer. Les taxes locales varient fortement selon la valeur locative des bâtiments et les taux fixés par les collectivités territoriales. Elles ont fortement tendance à augmenter depuis quelques années. Dans certains cas, le loueur peut encore bénéficier d’exonérations ou de plafonnements.

Enfin, il y a la taxation des revenus dégagés par l’activité. Que l’on soit particulier, micro-entrepreneur, entrepreneur individuel ou gérant, les revenus dégagés devront être déclarés chaque année et seront soumis au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

D’autres taxes sont à regarder de près, la taxe d’aménagement s’il y a construction ou agrandissement des bâtiments, la contribution à l’audiovisuel public s’il l’on souhaite installer des télévisions ou encore la taxe de séjour. Que vous soyez familier de ces sujets ou moins à l’aise, il me paraît utile de s’y plonger véritablement pour bien comprendre les impôts que vous aurez à payer. Pour ceux qui le souhaitent, nous proposons un Cahier pratique dédié à ces sujets, le Panorama des solutions juridiques et fiscales  ainsi que des formations à découvrir sur le site d’Accueillir Magazine https://www.accueillir-magazine.com/.

La fiscalité française demande un travail d’investigation et évolue en permanence. Accueillir Magazine la suit pour vous et arrive tous les deux mois dans votre boîte aux lettres : https://www.accueillir-magazine.com/abonnement.html

C’est quoi un meublé de tourisme illégal ?

La Ville de Paris vient d’annoncer un vaste contrôle des meublés de tourisme dans le 4e arrondissement de la capitale, principalement le Marais, avec pour objectif d’obtenir la fermeture des meublés de tourisme illégaux. C’est un sujet qui revient régulièrement dans l’actualité. Mais de quoi s’agit-il exactement ?

Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches

Meublé de tourisme et politique de la ville

Les PLU (PLU = plan local d’urbanisme) et plus récemment la loi ALUR ont donné des pouvoirs aux maires notamment de grandes villes car ce sont plutôt celles-ci qui sont concernées. Dans ces zones dites tendues, l’habitat est cher et rare. Il y a volonté de conserver les logements existants pour la population et donc de limiter ceux dédiés exclusivement aux touristes et pris sur le parc d’habitation. La France n’est d’ailleurs pas le seul pays concerné, au Québec, à San Francisco, à Berlin et Barcelonne par exemple, les autorités réfléchissent et agissent. Les nouvelles formes de commercialisation avec des centrales de réservations comme Airbnb accessibles à tout un chacun ont fait émergé une tendance nouvelle, investir dans l’immobilier pour louer aux touristes, on parle aussi d’économie collaborative.
Cela concurrence également les professionnels de hébergement marchand installés et favorise il faut le reconnaître une économie souterraine où les impôts taxes et cotisations sociales ne rentrent pas.
Nous y avons consacré plusieurs articles dont une enquête exclusive auprès des loueurs dans Accueillir Magazine.

Gérer un meublé de tourisme illégal cela peut coûter cher

Les villes donc peuvent prendre des dispositifs de compensation de locaux, de changement de destination et d’usage…
Et donc il peut être illégal de transformer un appartement d’habitation à l’année en meublé de tourisme. Il reste en revanche possible de louer quelques semaines (limite de 120 jours) sa résidence principale

Avant d’ouvrir un gîte ou un meublé de tourisme à Paris ou ailleurs, mieux vaut comprendre de quoi il s’agit pour éviter toute future déconvenue. Et il faut reconnaître que les informations que l’on peut entendre ici ou là sont imprécises voire même folkloriques. Cela n’a rien à voir avec le fait de payer ou non ses impôts, de collecter la taxe de séjour ou d’avoir ou non effectué la déclaration en mairie, démarches obligatoires au demeurant. Cela concerne le bâtiment ou l’appartement et porte sur l’existence même du meublé de tourisme.

Les règles d’urbanisme distinguent les bâtiments selon leur destination : habitation, hôtellerie, commerce, exploitation agricole… et tout changement de catégorie nécessite une démarche. Celle-ci n’est possible que si les documents d’urbanisme l’autorisent.
De plus, certaines communes, c’est le cas de Paris, peuvent renforcer ces règles pour protéger les biens d’habitation et rendre certains changements de catégorie plus délicats, notamment la transformation d’un bien d’habitation en gîte rural ou meublé de tourisme, c’est le changement d’usage.

Quand est-ce légal ou illégal ?

En un mot, avant d’envisager l’ouverture d’un meublé saisonnier, il est essentiel de se renseigner sur la réglementation et ce n’est pas si simple. Venez à un de nos stages, 2 jours pour ouvrir gîtes, meublés de tourisme et chambres d’hôtes ou lisez notre cahier pratique Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches. Mieux vaut se lancer dans de lourds investissements et travaux en étant certain de pouvoir mener à terme son projet.

La chambre d’hôtes, retour aux sources

Avec ce dossier, “Maison d’hôtes, retour aux sources“, le numéro 57 d’Accueillir Magazine  revient sur ce qu’est la chambre d’hôtes, son essence, son ADN. Nous avons donné la parole à des loueurs qui témoignent de leur vie, de leurs engagements.
Il est logique et prudent quand on est créateur ou loueur de se préoccuper de son business plan, de la fiscalité, de savoir si le projet est viable. Il est nécessaire quand on est loueur de se demander comment on optimise son emploi du temps, quels investissements on fait… Il est incontournable pour faire connaître ses chambres d’hôtes des touristes de se former aux règles du net qui changent tous les jours.
Selon ses goûts, ses compétences issues de ses précédentes expériences professionnelles, ce peut être vécu comme passionnant, parce qu’on aborde plein de sujets, comme angoissant et trop compliqué et pour tous certainement comme prenant trop de temps, il ne faut pas oublier que pour beaucoup de loueurs la chambre d’hôtes est une activité patrimoniale basée sur le plaisir de la rencontre et pas une activité à temps plein.
Le piège pour tous est de ne plus voir que la partie “technique” de la chambres d’hôtes, en oubliant ce qui est son ADN : l’accueil, l’accueil, l’accueil et d’ailleurs non, pas l’accueil mais “son” accueil..

L’essence de la chambre d’hôtes
Pour tout projet, il faut revenir aux fondamentaux, sinon on risque de se perdre en route. La chambre d’hôtes, ce n’est pas qu’un lit, une chambre, un spa, une déco, un petit déjeuner – même s’il y en a de fabuleux, une nuit où on dort…, c’est aller vivre une rencontre, faire le plein d’émotions, découvrir…

Il n’y a pas UNE ou LA chambre d’hôtes de référence, il y en a environ 25 000 toutes différentes, uniques, légitimes et c’est bien leur richesse.
Alors si vous êtes créateur, le nez plongé dans votre business plan, levez les yeux et projetez-vous sur votre future vie, celle où la porte va s’ouvrir devant l’autre, devant l’hôte. Etes-vous fait pour cette vie, c’est la vraie question, la seule qui compte. Et le meilleur moyen de saisir cet ADN, c’est bien d’aller en chambres d’hôtes, profitez de ces beaux week-ends.

Déclarer ses chambres d’hôtes, les principales démarches

Avant l’ouverture de chambres d’hôtes, certaines démarches sont obligatoires. Connaissez-vous les principales ?

1. Où dois-je déclarer l’ouverture de mes chambres d’hôtes ?

En mairie
A la chambre de commerce et d’industrie
A la préfecture
Au centre des impôts

Réponse : L’habitant qui souhaite ouvrir des chambres d’hôtes doit se déclarer au préalable à la mairie de son lieu d’habitation. Cette démarche est gratuite et se fait par un cerfa ou parfois un enregistrement sur internet.
formulaire en ligne sur https://www.accueillir-magazine.com/createurs/cerfa.html

2. J’ai besoin d’une autorisation pour servir ?

Des petits-déjeuners
Des boissons sans alcool
Du vin
Des boissons alcoolisées

Réponse : Le loueur de chambres d’hôtes doit détenir une licence boissons pour pouvoir servir du vin ou des boissons alcoolisées lors des repas ou en dehors. Son obtention est conditionnée au suivi d’une formation, le permis d’exploitation dispensée apr un organisme agréé. Aucune démarche spécifique n’est plus nécessaire pour les boissons sans alcool et les petits déjeuners.

3. Je souhaite faire table d’hôtes, je dois me déclarer

A la mairie
A la préfecture
A l’office de tourisme
Au syndicat des restaurateurs

Réponse : Avant l’ouverture d’une table d’hôtes, le loueur de chambres d’hôtes doit se déclarer en préfecture, auprès de la direction départementale de la protection des populations, ex-services vétérinaires.

4. Pour exploiter des chambres d’hôtes,

Je peux rester un particulier
Je peux me déclarer comme entrepreneur individuel
Je peux choisir le régime de l’auto-entrepreneur
Je peux créer une société

Réponse : chacune des réponses proposées est possible. La question du statut juridique est délicate et doit être étudiée au cas par cas. Elle dépend de la nature de l’activité, du chiffre d’affaires et des objectifs du loueur. Un statut professionnel – entrepreneur individuel, auto-entrepreneur, société – est nécessaire si la location est exercée à titre habituel. Voir notre cahier pratique, Panorama des solutions juridiques et fiscales du loueur de chambres d’hôtes : https://www.accueillir-magazine.com/accueillir-edition/panorama-detail.html

5. Je veux conseiller des visites à mes hôtes, je dois me déclarer

A l’office du tourisme
A la préfecture
Au comité départemental du tourisme
A la mairie

Réponse : Nulle part, pas de démarche à effectuer ! Nous sommes le 1er avril ! Mais toutes les autres réponses au quizz sont valables  

Charges sociales des chambres d’hôtes et retraite

Nous rencontrons souvent des loueurs de chambres d’hôtes qui se plaignent du niveau élevé des charges sociales. Je ne vais pas polémiquer sur les taux en vigueur en France. Tout le monde sait qu’ils sont parmi les plus élevés d’Europe.

Je vais plutôt vous parler de deux grandes options à avoir à l’esprit lorsque l’on choisit un statut juridique pour faire chambres d’hôtes, sachant que certains loueurs peuvent rester de simples particuliers et ne pas cotiser mais que cette solution est de plus en plus contestée sur le plan juridique et n’est probablement encore envisageable que si l’activité est ponctuelle ou très limitée.

Si votre objectif est de payer le moins possible de cotisations sociales, vous pouvez choisir un statut qui vous le permet, par exemple en optant pour le régime du réel puisque vos cotisations sociales seront calculées en fonction du revenu réellement dégagé une fois toutes les charges déduites, loyer compris.
En revanche, si votre objectif est d’avoir une bonne couverture et d’accumuler des trimestres pour votre future retraite, vous avez intérêt à choisir un statut qui vous permet de dégager un revenu au moins égal à 600 fois le SMIC horaire, soit environ 5 800 € par an car c’est ce seuil qui permet de valider quatre trimestres chaque année. Vous pouvez aussi envisager un statut de salarié ou d’assimilé salarié avec des cotisations plus lourdes mais des droits plus généreux en créant par exemple une société par actions simplifiée.

Penser à sa retraite avant d’entreprendre
Tout dépend de vos objectifs personnels et de vos autres activités et revenus, du nombre d’années pendant lesquelles vous comptez accueillir en chambres d’hôtes, si vous avez déjà acté de votre retraite pour votre précédente vie professionnelle, ou si vous comptez le faire rapidement…
Ne vous focalisez pas uniquement sur la question fiscale, encore plus parce que c’est une matière très instable en France. Regardez de près la question du statut social, des cotisations sociales et des droits associés, c’est quand même aussi important d’avoir son nombre de trimestres de cotisations pour avoir à terme une retraite pleine et en profiter.

Pour faire le point sur ces sujets, nous vous proposons un Cahier pratique Chambres d’hôtes, Panorama des solutions juridiques et fiscales. Et il peut être très utile de contacter un professionnel du droit avant de choisir son statut.

Les démarches administratives vous engagent

L’ouverture de vos chambres d’hôtes approche et il y a encore une multitude de tâches mais aussi de démarches que vous allez devoir effectuer.

Des tâches tout d’abord, comme les derniers travaux et aménagements, la décoration des chambres, l’achat des lits, matériels et équipements manquants, l’organisation du planning de réservations, des factures, de la comptabilité… Il faut en effet penser à tout pour que le séjour des premiers hôtes se passe sans encombre et que cela donne l’impression d’une grande facilité. Leur satisfaction en dépend, le bouche à oreille et le succès de sa maison d’hôtes également.

Des démarches aussi et c’est le propos de ce billet !
Il y a la question du choix du bon statut juridique et fiscal mais également la déclaration en mairie de vos chambres d’hôtes, celle de la table d’hôtes, les démarches liées aux boissons alcoolisées, au fonctionnement de la piscine
Attention avant de faire vos démarches ! Sans vouloir vous inquiéter, ces démarches vous engagent. Il faut à la fois ne rien oublier mais aussi bien évaluer les conséquences de chacune des démarches administratives effectuées. Aller aux impôts, signer un formulaire CERFA ou oublier de le signer, choisir un statut juridique, des options fiscales, c’est tout sauf anodin car face à l’administration difficile de faire marche arrière par la suite. Et je suis désolée, quand contactée par des créateurs ou des loueurs fraîchement installés, il paraît difficile de trouver une solution ou de découvrir qu’ils ont au final fait des dépenses inutiles, augmenté inutilement leur enveloppe fiscale… Certaines décisions ne sont pas graves, d’autres si, qui peuvent, rarement mais quand même, remettre en cause l’existence même de la maison d’hôtes.

Il n’est pas difficile d’ouvrir une maison d’hôtes, mais cela ne s’improvise pas non plus, si j’étais cynique, je dirai qu’en France, il faut quand bien même mériter notre administration ! Pour éviter de stresser et d’avoir des ennuis, gardez juste en tête de rester bien informés et avec du bon sens, tout se passera bien. Des milliers de loueurs se sont installés tranquillement, sans encombre.

Je vous adresse tous mes encouragements pour ces prochaines semaines.

Pour vous aider dans cette dernière ligne droite, vous pouvez vous référer à un cahier pratique en vente sur notre site internet J-100 avant l’ouverture de ma maison d’hôtes, ai je pensé à tout ?

Chambres d’hôtes et salles de bains partagées

Je rebondis sur une question de Nicolas qui se demande combien de salles de bains ou de salles de douche dans une maison d’hôtes.

D’abord, la loi ne prévoit pas des salles d’eau privatives pour chaque chambre d’hôtes. “Art D 324-14. − Chaque chambre d’hôte donne accès à une salle d’eau et à un WC. ” Vous trouverez sur le site d’Accueillir Magazine le texte du décret de référence.
Donc accès, ne dit pas privatif.

En revanche, les labels peuvent avoir d’autres exigences et refuser de labelliser des chambres d’hôtes aux sanitaires partagés, c’est le cas de Gîtes de France. Rappellons que la labellisation n’est pas un classement et qu’il n’existe pas de classement dans le domaine des chambres d’hôtes.
Une démarche de labellisation des chambres d’hôtes par les offices de tourisme existe, elle s’appelle Chambre d’hôtes référence, nous l’avons détaillée dans notre numéro d’Accueillir Magazine 52 de juillet / août 2014. La charte de Chambre d’hôtes référence donne pour choix en ce qui concerne les salles d’eau ou de bains, je cite : “Salle d’eau (jusqu’à 5 personnes) (A partir de 6 personnes, 2 salles d’eau avec lavabo + douche ou baignoire, et 2 WC). Celle-ci ne devra pas être partagée avec les exploitants.”
Cela reste une charte de labellisation, donc pas d’obligation à s’y reporter, mais un bon indicateur.

Chambres d’hôtes, salles de bains privatives ?

Nicolas, quelques réflexions
– il faut se poser la question de la fluidité, on n’imagine pas une seule salle d’eau pour cinq chambres d’hôtes avec des temps d’attente ou des tours à prendre sur papier avec des quarts d’heure chonométrés.
– Cela pose nécessairement la question du prix, nécessairement plus bas que si la salle d’eau est privative.
– C’est une question d’information au consommateur, celui-ci doit savoir ce qu’il réserve et ça c’est non seulement du ressort de la loi mais aussi du bon sens si on ne veut pas le voir se déchaîner dans les avis de voyageurs.

Maintenant, c’est une bonne question à se poser, parce que créer une salle d’eau supplémentaire n’est pas toujours possible, on pense par exemple aux appartements, elle peut prendre la place d’une pièce de vie dont on a besoin. Des solutions existent, deux chambres en suite se partageant une salle de bains, la baignoire directement dans la chambre quand elle est spacieuse, la douche derrière un muret dans la chambre, j’ai pratiqué, très sympa et prend très peu de place…
Au final, une remarque, la montée en gamme donne maintenant beaucoup de maisons confortables, voire haut de gamme ou luxueuses, mais la chambre d’hôtes, c’est avant tout l’accueil, et cela laisse de la place avec des maisons plus simples, moins de travaux et d’investissements, des plus petits prix.

Définition de la chambre d’hôtes, êtes-vous au point ?

La chambre d’hôtes est définie par un texte de loi et un décret, c’est la base de la réglementation et le point de départ de tout projet. Vous le savez sûrement, mais chiche, un petit quizz pour vérifier vos connaissances.

1. Combien de chambres d’hôtes pouvez-vous ouvrir au maximum ? 


5

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Réponse : Vous pouvez ouvrir de 1 à à 5 chambres d’hôtes.

2. Combien de personnes au maximum pouvez-vous accueillir comme hôtes ?

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17 
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Réponse : En chambres d’hôtes, le loueur peut accueillir jusqu’à 15 personnes.
Attention, au-delà de 15 personnes accueillies, on n’est plus chambres d’hôtes

3. Savez-vous comment on compte les personnes accueillies ? 

Je peux accueillir 15 personnes adultes et un bébé 
Je peux avoir 6 chambres et 20 places tant que je n’ouvre que 5 chambres et 15 personnes en même temps 
Cela se réfère au nombre de places de lits disponibles 
On compte les hôtes présents dans la maison qui ne doivent pas être plus que 15 personnes, enfants compris

Réponse : Il ne faut pas avoir plus de 15 places de lit, même si vous n’accueillez pas plus de 15 personnes. Attention avoir une capacité d’accueil supérieure à 15 personnes peut remettre en cause votre projet de chambres d’hôtes.

4. Salle de bains, salle de douche, peu importe ! 

Je dois proposer une salle de bains privative et attenante à la chambre 
Les hôtes doivent avoir accès à une salle de douche qui peut être partagée

Réponse : Même si c’est devenu une tendance d’avoir des salles de douches ou salles de bains attenantes à la chambre d’hôtes, ce n’est pas une obligation légale. C’est une question d’information au consommateur. Cela peut changer le coût de travaux et des aménagements de prévoir une salle de douche partagée avec eau chaude et eau froide et WC au lieu d’en créer une supplémentaire. Connaître ses droits et obligations, cela peut faire faire des économies.

5. Petit déjeuner

Je dois le proposer à tous mes hôtes 
Je m’arrange avec le bistrot d’en face comme cela je peux partir tôt.
Je propose un prix avec petit déjeuner et un prix sans petit déjeuner, les hôtes choisissent

Réponse : Le législateur a prévu la chambre d’hôtes comme “fourniture groupée de la nuitée et du petit déjeuner”. C’est le symbole de la chambre d’hôtes et le loueur doit le proposer systématiquement. Le prix de la chambre d’hôtes s’entend petit déjeuner compris.