Ce billet pourrait être écrit pour n’importe quelle activité parce qu’il ne reprend que quelques fondamentaux de l’entreprise et du commerçant et n’apprendra rien à ceux qui sont déjà à leur compte ou l’ont été dans une vie professionnelle antérieure. C’est là où je mesure les fractures qu’il peut y avoir dans notre société et combien j’aimerais qu’on mette à l’école quelques fondamentaux économiques – chiffre d’affaire, budget, trésorerie – sans lesquels on ne s’en sort pas si on veut se mettre à son compte, ce qui est bien de plus en plus la réalité de la vie actuelle pour de nombreuses personnes.
Le chiffre d’affaire n’est qu’un indicateur
Revenons sur la question que j’entends souvent : quel sera mon chiffre d’affaire si j’ouvre des chambres d’hôtes à tel endroit ? Ou est-ce raisonnable d’envisager ce chiffre d’affaire pour mon activité… ? Ou j’envisage d’acheter une maison d’hôtes en activité qui a ce chiffre d’affaires…
Le problème n’est pas la question, après tout si on fait en début de projet, une étude de marché et un business plan, c’est bien pour estimer un chiffre d’affaire potentiel et suivre l’évolution de son chiffre d’affaire quand on est en activité, c’est bien un outil de pilotage dont on ne peut se passer pour savoir où en est son activité et les dépenses qu’on peut engager.
Il faut pousser l’exercice comptable jusqu’au bout
Le problème c’est que cette question est trop rarement suivie de : oui mais est-ce que ce chiffre d’affaire me permettra de m’en sortir, autrement dit est-ce qu’il me permettra de me donner un revenu, de payer mes factures, les taxes et impôts, les remboursements à la banque, les travaux… ? Et cela dépend des coûts de fonctionnement de la maison d’hôtes.
Le chiffre d’affaire me semble être une entité trop valorisée pour certains créateurs qui voient le chiffre en valeur absolue. Petite question, vous préférez 20 000 euros de chiffre d’affaire dont 10 000 dans votre poche une fois vos frais déduits ou 90 000 euros de chiffre d’affaire avec 100 000 euros de dépenses et un banquier brusquement peu aimable ?
Franchement je préfère la première solution (20.000 de CA) car rien n’empêche les mois creux de trouver un travail saisonnier ou un CDD pour combler.
Et c’est encore mieux si l’on n’a pas d’emprunt à rembourser au dit banquier qui ne fait rien pour aider les TTPE (très très petites entreprises) et qui aime à vous prendre entre 10 et 35 € par mois si vous désirez avoir un TPE (terminal de paiement électronique).