Taxe de séjour, chambres d’hôtes et gîte, le dossier d’Accueillir Magazine n°60

Nous avons choisi de parler de la réforme de la taxe de séjour pour ce numéro 60 d’Accueillir Magazine novembre / décembre 2015. La taxe de séjour touche chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes, quand ils sont situés sur une commune qui y est éligible. Suite à la révision du barème intervenue fin 2014, beaucoup de communes -, trop peut-être – ont fait le choix d’augmenter le montant de la taxe de séjour payée par les touristes.

La hausse de la taxe de séjour

Au cours des dernières années, de nombreux hébergements ont été confrontés à la hausse de la TVA, qui est passée de 5,5%, à 7% puis à 10%, mais également, plus récemment en 2015, à celle de la taxe de séjour dont le plafond a été doublé pour les 5 étoiles et augmenté de 50% pour les 4 étoiles. Au final, l’addition peut être particulièrement salée pour les gîtes et meublés de tourisme de grande capacité, mais également pour tous les longs séjours.

L’enjeu territorial, favoriser les hébergements déclarés ou l’offre illégale ?

La réforme de la taxe de séjour concerne les loueurs de chambres d’hôtes, de gîtes et de meublés de tourisme, les créateurs qui sont en train de préparer leur projet et de fixer leur prix mais également tous les habitants dont les communes vivent du tourisme. La question de la taxe de séjour est un enjeu territorial. Faut-il “plumer” les touristes au risque de les perdre ou qu’ils aillent séjourner dans des hébergements non déclarés  ? A l’heure du collaboratif, la question est centrale ! A moins que de trop augmenter la taxe de séjour locale ne pousse les touristes à séjourner dans des hébergements situés sur des communes moins gourmandes !  Quand les territoires rivalisent en matière de communication pour attirer les touristes et leurs dépenses, la question de la taxe de séjour n’est pas neutre, on ne peut pas gagner des deux côtés ! En une question, faut-il réfléchir à plus long terme pour faire du tourisme un véritable moteur de croissance du territoire ?

Un dossier consacré à la taxe de séjour, côté loueurs de gîtes et chambres d’hôtes

Comprendre le fonctionnement de la taxe de séjour, son mode de calcul fait partie des étapes obligées du créateur et du loueur confrontés à cette réforme. En effet, comment fixer le prix de son gîte, de son meublé de tourisme ou de ses chambres d’hôtes sans en tenir compte. Doit-elle être inclue dans les prix ou payée à part ? Quels sont les touristes exonérés ? Comment se passe la collecte ? Il ne faut pas oublier que le client, l’hôte, le touriste regarde sa facture finale et pas la façon dont elle se décompose !

Dans Accueillir Magazine novembre/décembre, vous pourrez lire le dossier complet sur la taxe de séjour et réfléchir à votre stratégie. Vous pouvez vous abonner en ligne ou par courrier, vous recevrez ce numéro sous huitaine.

Créateurs de chambres d’hôtes ou gîtes, bénéficiez de l’ACCRE

De nombreux créateurs de gîte ou chambres d’hôtes peuvent bénéficier de l’Aide à la création et à la reprise d’entreprise dit ACCRE. Ce dispositif d’exonération des charges sociales permet de réduire significativement les charges de fonctionnement les premières années tout en ayant une couverture sociale.

Ne pas oublier de profiter de l’ACCRE

Nous recevons régulièrement en stages de formation des porteurs de projet, la majorité devant opter pour pour un statut juridique de professionnel, auto-entrepreneur, inscription au RCS ou création de société et devant donc payer des cotisations sociales.
Le dispositif ACCRE est une question qui revient et qui est visiblement mal connue.

De nombreux bénéficiaires

L’ACCRE n’est pas réservée qu’aux demandeurs d’emploi indemnisés. Elle est accessible également à beaucoup d’autres personnes, notamment les demandeurs d’emploi non indemnisés mais inscrits à Pôle emploi six mois au cours des 18 derniers mois ou encore les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA).
Le dispositif s’applique à la création de société mais aussi à celle d’entreprise individuelle et donc également à la micro-entreprise. Il peut s’agir d’une création ex nihilo ou d’une reprise d’une entreprise existante. Les modalités de l’exonération de charges sociales varient selon le statut juridique adopté.

Pour les micro-entrepreneurs

L’ACCRE va consister en une réduction des cotisations sociales pendant trois ans. Le taux du régime micro social sera progressif, les charges s’élèveront à 3,4% du chiffre d’affaires les quatre premiers trimestres, puis 6,7% les quatre suivants et 10% les quatre derniers avant d’atteindre le taux de cotisation normal, 13,3%. En un mot, le créateur va pouvoir bénéficier de cotisations sociales réduites et calculées en pourcentage du chiffre d’affaires réellement encaissé pour le lancement du gîte ou des chambres d’hôtes.

Pour les sociétés et les entreprises individuelles

Pour tous ceux qui ne relèvent pas de la micro-entreprise, l’ACCRE est une exonération de charges sociales de 12 mois sur la partie de rémunération inférieure à 120% du SMIC. Ce dispositif est intéressant mais souvent moins favorable que celui des micro-entrepreneurs en cas de création ex nihilo car il est rare d’avoir un très bon chiffre d’affaires dès la première année, or, dans ce second régime, les cotisations sont à plein dès la seconde année.

Mieux vaut donc étudier en détail le dispositif ACCRE avant de choisir son statut juridique pour gérer ses chambres d’hôtes ou gîtes et même avant de faire une quelconque démarche. Ce serait quand même dommage de se priver de ce coup de pouce, pour avoir simplement oublié de faire les démarches dans le bon ordre.

Ce billet a été initialement publié le 10 février 2014, il a été réédité le 6 novembre 2015

Gîte, meublé de tourisme, est-ce rentable ?

Vous entendez souvent dire que la rentabilité d’une location saisonnière est bien meilleure que celle d’une location classique.

Investissez dans une résidence de tourisme !

C’est un thème qui revient sur de nombreux sites internet qui proposent d’investir dans des résidences de tourisme dédiées à la location saisonnière en ville, à la mer ou à la montagne.
Le message est repris en coeur par toute une cohorte de professionnels qui mettent en avant les possibilités de défiscalisation, les tarifs de location élevés ou encore la faiblesse des impayés. En un mot, vous auriez bien tort de ne pas saisir une si belle opportunité ou comme variante, vous êtes bien bête de ne pas le faire.

Parler rentabilité oui mais de quoi parle-t-on exactement ?

Attention, on ne parle pas toujours de la même chose, ces sites cherchent à vendre des résidences dédiées à la location touristique avec location d’un appartement meublé généralement à la semaine, l’exploitant gérant tout pour vous. Vous êtes propriétaire des murs, vous les louez au gestionnaire et lui déléguez la gestion et les travaux… La rentabilité mise en avant par les vendeurs est différente de celle que vous pouvez envisager en achetant ou rénovant un bien immobilier et en le gérant vous-même comme meublé de tourisme.
– Au passage, ces résidences de tourisme ne sont pas toujours de bons placements. Je recommande à tous ceux tentés d’investir d’aller au moins visiter les lieux et de se rendre compte par eux-mêmes de la qualité de leur investissement. Et de se rappeler que la rentabilité dépend du gestionnaire qui peut décider à la révision des baux de changer les conditions, l’actualité récente le démontre.

Un meublé de tourisme n’est pas une résidence de tourisme

Pourquoi cette digression dans le blog ? Parce que j’ai vu arriver un business plan avec une rentabilité basée sur les chiffres avancés par une de ces sociétés vendeuse de murs de résidences de tourisme, chiffres qui au passage intègrent les “économies” réalisées sur les déductions fiscales.
Il faut raison garder. Acheter, rénover une maison ou un appartement pour faire de la location saisonnière peut être une opération rentable. Tout va dépendre des modalités. Cela nécessite de bien préparer son projet, c’est-à-dire de chiffrer les coûts d’acquisition et de rénovation, de s’intéresser aux différents choix fiscaux, à la fixation des tarifs de location d’un gîte ou d’un meublé de tourisme sans oublier la commercialisation et les coûts et modalités de fonctionnement.

Un projet bien réfléchi et bien mené peut être rentable. Il peut apporter un vrai complément de revenu ou de retraite mais cela nécessite de la préparation pour bien identifier les points clés qui permettent d’obtenir une bonne rentabilité. C’est pour cette raison que nous proposons des ouvrages et une formation dédiés à ce sujet.

La question de la rentabilité des chambres d’hôtes se pose également, nous y avons consacré un billet.

Que penser des sites collaboratifs ?

Airbnb, Housetrip, Bedycasa, Windu, MorningCroissant…, ces nouveaux sites collaboratifs font la promotion de locations saisonnières ou encore de chambres chez l’habitant. Le plus connu d’entre eux, Airbnb, a connu une croissance exceptionnelle en quelques années. Il est donc légitime qu’un créateur de chambres d’hôtes, de gîte ou de meublé de tourisme se demande d’un côté s’il a intérêt à s’inscrire sur ces sites, de l’autre comment faire face à ces plateformes qui permettent à tout un chacun de s’inscrire y compris sans respecter les réglementations et la fiscalité en vigueur, ni faire les investissements liés à l’activité de location marchande.

Opportunité ou concurrence ?

Faut-il miser tout sur eux et ne faire aucune autre démarche ? Pour ce qui me concerne, je n’aime pas mettre tous mes œufs dans le même panier. En effet, si la location de mon gîte ou de mes chambres d’hôtes est un revenu indispensable à mon foyer, je prends un grand risque à ne dépendre que d’un seul acteur. Que se passera t’il s’il décide de déréférencer mon site ou d’augmenter ses prix ? Puis-je éviter de lui payer des commissions sur chaque location effectuée ? Mes clients sont-ils vraiment mes clients ou en réalité ceux du prestataire ?

Les questions sont nombreuses et le sujet des sites collaboratifs est complexe et appelé à évoluer. J’encourage les créateurs à s’y plonger non pas comme utilisateur mais en endossant la peau du loueur pour bien saisir tous les enjeux. Dans notre numéro 59 septembre/octobre 2015 qui vient de sortir, vous pouvez lire les résultats d’une enquête menée début août sur ce sujet. 350 loueurs de meublés de tourisme et de chambres d’hôtes ont répondu en donnant leur point de vue.

La région idéale pour ouvrir des chambres d’hôtes

De nombreux créateurs de chambres d’hôtes savent parfaitement où ils vont s’installer, en général, une région qu’ils apprécient, un retour sur leurs origines familiales, un rapprochement avec leurs enfants, il y a de nombreuses raisons de déménager, toutes légitimes. D’autres sont moins fixés, ils partent sur une destination mer / montagne / campagne ou une activité randonnée / nature / équitation… avec un rayon géographique assez large. Du coup, ils ajoutent une dimension à leur recherche de la propriété idéale, la martingale de l’emplacement qui va marcher à tous les coups.

Y-a-t-il de bons ou mauvais endroits pour s’installer ?

Certes, l’emplacement compte beaucoup mais il faut aussi bien réfléchir à son offre. Quelles sont les attentes des voyageurs qui viennent sur place ? Quels sont les équipements à proposer, les services appréciés, les mille et une attentions qui vont plaire… ? En un mot, il faut se mettre dans la peau du visiteur avant de faire les travaux, d’acheter le mobilier et les équipements et de fixer les prix. Rien ne sert de s’installer dans une “région qui marche à tous les coups” si l’offre est bancale. C’est l’échec assuré.

En revanche, je connais de nombreux loueurs situés dans des régions plus “difficiles” qui ont un bon niveau d’activité car leur offre est cohérente. Leur positionnement est logique, la maison d’hôtes séduit les visiteurs qui viennent dans la région, ils y trouvent ce qu’ils sont venus chercher à un prix correct. Leurs clients satisfaits reviennent, favorisent le bouche à oreille et la maison d’hôtes fonctionne bien.

Je reste convaincue que pour “réussir ses chambres d’hôtes”, même si je ne suis pas très sûre de ce que ce concept recouvre puisque je parlerai plutôt de s’épanouir dans une activité qui est avant tout un projet de vie, il faut d’abord aimer sa région et ensuite bien préparer son projet. Une petite étude de marché me paraît indispensable pour identifier les bons choix et réfléchir à son offre dans le moindre détail. A la visite de la région, la cohérence s’imposera et le choix de la propriété sera le bon. Et tout en découlera.

Gîtes, meublés de tourisme et chambres d’hôtes, suis-je assujetti à la TVA ?

  • Le loueur est-il assujetti à la TVA ou pas ? C’est un choix fiscal possible ou pas selon le statut juridique
  • La TVA du gîte ou meublé de tourisme suit des règles particulières et fait l’objet de nombreux contentieux avec l’administration fiscale
  • La TVA dépend aussi du chiffre d’affaires, au-delà d’un certain montant, être assujetti à la TVA est obligatoire
  • Le choix de la TVA doit être pensé avec attention, certes on récupère de la TVA sur les dépenses, mais on la paye aussi sur les recettes.

La TVA ou taxe à la valeur ajoutée est un impôt indirect sur la consommation qui est payé par le consommateur sur les produits et services qu’il achète à un entrepreneur assujetti à la TVA. Les taux de TVA varient selon la nature du produit ou service, ils varient aussi selon que l’entrepreneur est situé en France métropolitaine, Corse ou DOM-TOM.

Le sujet de la TVA s’invite souvent dans les réflexions des créateurs, surtout après avoir reçu les devis des entrepreneurs chargés de rénover tout ou partie du gîte ou de la maison d’hôtes. Beaucoup de créateurs ont bien sûr comme objectif de récupérer cette taxe.

TVA des chambres d’hôtes et TVA des meublés de tourisme

Il faut savoir que les meublés de tourisme et les chambres d’hôtes ne suivent pas la même règle.

  • L’activité de chambres d’hôtes est assujettie à la TVA, c’est-à-dire que le loueur doit facturer à ses clients de la TVA sur ses activités mais qu’il pourra déduire la TVA sur ses achats.
  • En revanche, le meublé de tourisme est le plus souvent exonéré de TVA, c’est-à-dire que le loueur ne peut pas déduire de TVA ni en facturer à ses clients.
    Je mets à part les meublés qui proposent des services parahôteliers et qui peuvent être assujettis à la TVA sous certaines conditions.

Exonération ou franchise de TVA

Il faut donc bien comprendre que le loueur n’a pas le choix, l’assujettissement à la TVA dépend de la nature de son activité. A cela se rajoute la question des statuts et la possibilité de bénéficier d’une franchise en base de TVA pour des activités au chiffre d’affaires limité, c’est-à-dire en dessous des plafonds du régime micro. C’est pour cette raison que de nombreux loueurs de chambres d’hôtes qui devraient être normalement soumis à la TVA sont de facto exonérés, par exemple les auto-entrepreneurs.

Le sujet de la TVA est à regarder de près et, avec le temps, je ne peux que constater qu’il y a beaucoup d’erreurs en la matière : mauvais taux, oubli de la mention “TVA non applicable, article 293 B du Code général des impôts”…

Récupérer la TVA, c’est aussi la reverser ! Pour prendre cette décision quand on est loueur de gîte, meublé de tourisme ou chambres d’hôtes, il va falloir faire des calculs, car récupérer la TVA c’est bien, mais il faudra aussi la facturer à ses clients et donc reverser la TVA perçue à l’Etat sur l’ensemble de ses prestations. Autant y réfléchir en amont car si on prend la décision d’être assujeti à la TVA, mieux vaut la récupérer dès la première facture émise pour le compte de l’entrepreneur et choisir les statut juridique et option fiscale qui le permettent et à l’inverse, autant éviter d’y être assujetti si on ne le veut pas. Pour ceux qui le souhaitent, nous proposons deux cahiers pratiques

La TVA un sujet à suivre

Le savez-vous : dans le tableau de bord présent dans tous les numéros d’Accueillir Magazine donne tous les seuils liés à l’activité de gîtes et chambres d’hôtes, dont  la TVA. Vous retrouvez aussi dans nos articles fiscalité les jurisprudences en matière de fiscalité

Tous à vélo !

Nous sommes au lendemain de l’arrivée du Tour de France. Cet événement dépasse les frontières et atteint le milliard de téléspectateurs en audience télévisée. De nombreux territoires en profitent et les commentateurs élargissent de plus en plus le champ des commentaires pour parler de la découverte des Régions et des paysages traversés.

Près d’un Français sur deux fait du vélo au moins une fois par an et le chiffre ne prend pas en compte les enfants. Certains l’utilisent dans la vie de tous les jours, pour aller au travail ou faire leurs courses, d’autres en vacances ou pour le plaisir.

La petite reine a la cote

Année après année, la pratique du vélo s’étend. Environnement, santé, budget, infrastructures…, les incitations sont nombreuses. Le tourisme s’y intéresse de près avec des séjours organisés, des itinéraires cyclables, la labellisation d’hébergements… De nombreux territoires y voient un axe de développement très prometteur mais chacun doit développer son schéma touristique tant le tourisme à vélo dépend de la géographie du territoire.

Circuit itinérant, découverte en étoile, plaisir, compétition, clientèle de proximité ou étrangère, le vélo comporte de multiples facettes qui peuvent intéresser les futurs loueurs de gîtes ou chambres d’hôtes. Le dossier du numéro 58 juillet/août y est consacré.

Réglementation chambres d’hôtes, insolite, meublé, c’est mieux ailleurs !

Les médias se sont faits dernièrement l’écho d’un loueur de chambres d’hôtes de Provence qui a décidé d’arrêter son activité pour partir au Canada. Pour justifier cette décision, il est fait état des normes, des charges et de toutes les contraintes qui pèsent sur l’activité.

Chambres d’hôtes, gîtes, insolite chaque pays a ses règles

En réalité, au Canada, c’est pareil voire pire ! La réglementation qui varie d’un état à l’autre comprend des inspections obligatoires et est particulièrement pointilleuse sur les règles d’urbanisme. Ainsi au Québec, le dossier doit être présenté tous les deux ans moyennant 200 euros environ et une inspection sur place est obligatoire. Quant aux règles principales, ce sont les mêmes. L’habitant doit vivre sur place, la prestation inclus le petit-déjeuner et la maison ne doit pas dépasser 5 chambres et un maximum de 15 personnes.

Je comprends bien l’exaspération de certains loueurs confrontés à des situations complexes ou des contraintes réglementaires imprévues. Je regrette souvent qu’il n’y ait pas plus de souplesse dans l’application des règles notamment en fonction de la taille de l’établissement ou du nombre de chambres – et au passage j’inclus l’hôtellerie familiale qui crève de ces normes. Je regrette également que les lois, normes et réglementations ne soient pas appliquées partout pareil, elles sont devenues tellement complexes que même ceux chargés par l’Etat de les faire respecter ne savent pas toujours comment les mettre en application et les interprètent à leur façon !
Mais en même temps, même si je souhaite une réglementation plus simple et plus claire, il faut bien que nous respections tous les mêmes règles. Après tout, c’est aussi la garantie que son voisin ne pourra pas faire n’importe quoi !

Une fois de plus je recommande la lecture d’Accueillir Magazine aux loueurs et aux créateurs. Notre loueur de Provence qui a décidé de tout quitter aurait su qu’il fallait une autorisation d’urbanisme pour installer une cabane, y compris dans les arbres, et que, pour les services de la répression des fraudes, l’appellation maison d’hôtes est encadrée et doit correspondre à des chambres d’hôtes. Au passage, le dernier numéro comporte un rappel de ces règles “Se préparer à un contrôle de la répression des fraudes” et parle des décisions liées au “choc de simplification” sur les règles liées aux fonctionnement des gîtes, meublés de tourisme et chambres d’hôtes.

Accueillir Magazine n°95 septembre / octobre 2021
Accueillir Magazine n°95 septembre / octobre 2021 Dossier hébergement insolite https://www.accueillir-magazine.com/acheter-numero/n95-detail.html

Je leur souhaite bonne chance au Canada mais leur conseille sincèrement de bien se pencher là-bas sur la réglementation. Et c’est un conseil que je donne à tous les créateurs, certaines erreurs sont lourdes de conséquences, notamment toutes celles liées à l’urbanisme et à l’immobilier parce que les frais engagés sont très importants !

Quelle rentabilité pour des chambres d’hôtes ?

La rentabilité des chambres d’hôtes est connue, les dépenses prévisibles, encore faut-il faute l’effort de faire un business plan puis de tenir ses comptes de façon détaillée pour trouver les pistes d’économies. On peut augmenter sa rentabilité sans baisser sa qualité, et il ne faut pas confondre dépenses et investissements.

Le sujet de la rentabilité intéresse de nombreux loueurs et créateurs de chambres d’hôtes. C’est une question qui revient fréquemment et pour laquelle je vais répondre en deux temps. Cependant, la rentabilité des chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme est un sujet difficile à traiter.
Rentabilité, c’est un mot parfois galvaudé derrière lequel on peut mettre des notions différentes quand on n’est pas contrôleur de gestion et apparenté.

Faire chambres d’hôtes, est-ce rentable ?

Combien de fois ai-je du répondre à cette question sans trop bien savoir ce que mon interlocuteur avait en tête. S’agit-il de calculer un taux de rentabilité ? S’agit-il de savoir si l’on peut rembourser son emprunt ou compléter son revenu ?
Mieux vaut tenter de le définir pour parler tous de la même chose, du moins dans ce billet.
En termes économiques, une façon d’appréhender la rentabilité, c’est de calculer la valeur dégagée par l’activité.

Définir la notion de rentabilité

Il faut bien comprendre qu’une très grande partie de ces activités est exploitée sous le régime de la micro-entreprise, ce qui signifie qu’il n’y a pas d’information statistique sur les marges et les résultats. Il faut donc rechercher d’autres éléments, par exemple ceux qui se rapportent à la rentabilité des entreprises dans leur ensemble.

Il y a une première approche avec le chiffre calculé par l’INSEE. Pour cet organisme de référence, la rentabilité économique s’établit à 6,4 % pour les hébergements de courte durée en 2013.
Les hébergements de courte durée, c’est la catégorie dans la quelle on retrouve les maisons d’hôtes. Pour ceux qui veulent rentrer dans le détail du calcul financier, l’INSEE utilise l’excédent brut d’exploitation, c’est à dire le chiffre d’affaires déduction faite des principales charges d’exploitation et de la rémunération de l’entrepreneur. Ceci étant, la moyenne n’apporte pas grand chose, ce qui est plus intéressant est de préciser que ce ratio est proche de celui des restaurants ou des débits de boissons mais deux fois plus faible que celui des hôtels. En un mot, l’activité de chambres d’hôtes est, en moyenne, rentable, mais sa rentabilité économique est faible.

Ensuite, il y a une seconde approche plus difficile à appréhender par des ratios ou des pourcentages. Il faut prendre en compte toutes les ressources mises en œuvre par le loueur, les investissements, les travaux effectués, l’énergie et le temps passé à tout préparer et à tout gérer. En face, il faut estimer toutes les retombées, la marge… Le taux de rentabilité est le rapport entre le revenu et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. Stricto sensu, il faut donc estimer la marge dégagée par l’activité, une fois toutes les charges prises en compte, et la comparer à la valeur de la maison, emprunt déduit. En fonction de la situation, on peut aboutir à un taux de rentabilité de 5 %, peut-être plus, peut-être moins. Les experts es tous financements et placements vous diront alors que si ce taux est inférieur à la rémunération du livret A, mieux vaut ne pas se lancer, vendre la maison et se contenter de placer ses fonds. Réponse bien théorique, dont on leur laissera la responsabilité !

Rentabilité des chambres d’hôtes, inclure d’autres paramètres

Si je résume, la rentabilité des chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme est faible.

Ce calcul de rentabilité n’intègre pas d’éventuelles plus-values dégagées sur de l’immobilier, ni les raisons pour lesquelles on ouvre des chambres d’hôtes où gîtes, notamment la recherche d’un mode ou d’une qualité de vie.
Ces enquêtes confirment bien le retour régulier que j’ai des loueurs de gîtes et chambres d’hôtes qui me parlent très souvent d’une activité peu rentable, surtout au regard du temps et de l’énergie consacrés à bien accueillir les hôtes.

Dans tous les cas, au vu des investissements immobiliers et des objectifs personnels de chaque projet, il faut faire ses propres calculs et ne pas croire qu’on peut dans ce domaine si atypique que sont chambres d’hôtes, meublés de tourisme et gîtes, appliquer une formule tout faite.

Est-ce rentable ?

Peut-être faut-il aussi se donner la peine de tenir son budget !

L’achat de la maison d’hôtes et les coûts des travaux pour respecter son budget, c’est ce à quoi on pense en premier quand on veut créer des chambres d’hôtes. Il faut pourtant dans le même temps estimer ses futurs coûts de fonctionnement dont l’eau et le chauffage qui peuvent être deux postes très importants de votre futur budget et dépendent de la région où vous vous installez et de la maison en elle-même, plus ou moins bien isolée. Ne pas négliger la fiscalité locale,  et choisir les bonnes options fiscales, car c’est l’ensemble de vos dépenses à laquelle vous devrez faire face.

Faire le budget du quotidien

Beaucoup de créateurs sous-estiment le prix du quotidien, celui du petit déjeuner par exemple, on veut faire plaisir à ses hôtes avec raison, puisque c’est le symbole fort de l’accueil en chambres d’hôtes. Or si vous ne prenez pas en compte dans votre simulation de budget le coût réel de votre fonctionnement, vous risquez de ne pas vous en sortir et de dépenser pour vos chambres d’hôtes plus que vous n’avez de chiffre d’affaire.

Le problème du microbic

Le régime microbic est fréquemment choisi par les propriétaires de chambres d’hôtes ou gîtes. Et c’est un bon régime. Les loueurs de chambres d’hôtes ou de meublés de tourisme ont pourtant l’énorme tort de ne pas tenir leurs dépenses de façon détaillée. Un euro d’écart qui se répète chaque jour sur chaque client et ce sont des milliers d’euros qui auraient pu être économisés sans baisser la qualité. Les budgets, on les fait au moment du business plan, mais ils doivent se remettre à jour régulièrement, nous en donnons la trame dans nos formations en présentiel ou distanciel pour ouvrir chambres d’hôtes et meublés de tourisme.

Donc est-ce rentable ?

Si les chambres d’hôtes vous permettent de dégager un revenu d’appoint, de cotiser quelques années en attendant la retraite ou de faire face à des remboursements d’emprunt, l’activité est peut-être suffisamment rentable. Tout dépend de votre objectif personnel. Tout ne peut pas – je dirai même, ne doit pas – s’évaluer à l’aune d’un taux de rentabilité, l’actualité nous le rappelle chaque soir.

Accueillir des hôtes, partager des moments avec eux, faire la promotion de son territoire, préserver l’environnement, se sentir bien dans son activité quotidienne…, tout ceci fait partie de l’équation à prendre en compte avant de se lancer. Personnellement et je ne vous oblige pas à être d’accord avec moi, je suis convaincue que l’approche économique est utile mais bien insuffisante lorsque l’on parle de chambres d’hôtes. Il faut calculer aussi la satisfaction, le bien-être personnel, le cadre de vie… S’épanouir, ne pas subir les transports en commun franciliens, cela a de la valeur. Vous savez sûrement que certains économistes cherchent à calculer le Bonheur national brut pour évaluer la richesse d’un pays car les notions économiques leur paraissent souvent insuffisantes. En tout cas, cela ne se calcule pas sur la base d’un taux horaire comme en entreprise quand on est salarié.

La vraie question n’est pas celle de la rentabilité.

La vraie question que doit se poser tout entrepreneur, c’est est-ce que cette activité va me permettre de dégager des revenus suffisants par rapport à mes besoins, mes contraintes et ma famille. Et cette équation est différente selon qu’on est retraité avec des revenus ou jeunes parents, avec un domaine familial ou qu’on achète, avec un capital de départ ou des emprunts. Il appartient à chacun d’être clair et cohérent avec sa situation personnelle et ses attentes avant de se lancer.

Et pour ceux qui se posent la question de la rentabilité des meublés de tourisme, nous y avons consacré un billet.

Cet article a été initialement mis à jour le 1er juillet 2015 et mis à jour le 23 septembre 2023

Mille et une petites attentions pour vos hôtes

Je ne prends pas assez le temps de parler sur le blog de ce qui constitue un des charmes de la chambre d’hôtes, avec à la clé des clients fidèles qui reviennent ou conseillent la maison d’hôtes à leurs amis et des avis de voyageurs enthousiastes qui commentent la maison d’hôtes et l’accueil qu’ils y ont reçu.

Je parle beaucoup de travaux, d’aménagements, d’équipements et de budget…, moins souvent des mille et une petites attentions qui font la joie d’un séjour en chambre d’hôtes. Confitures, gâteau maison, découverte de produits locaux, petits sachets de lavande à conserver…, les loueurs fourmillent de bonnes idées pour laisser à leurs hôtes un bon souvenir de leur passage. Bien sûr, vous allez me dire que cela va de soi mais je n’en suis pas certaine.

Nous autres, Français, avons parfois la fâcheuse manie de tout mettre dans des cases et vouloir tout chiffrer et de trop souvent penser rentabilité.
Mea culpa, je parle beaucoup de rentabilité dans ce blog parce qu’il faut quand bien même faire un business plan pour savoir où on se lance et ne pas partir dans le mur, on ouvre pas des chambres d’hôtes pour faire fortune, mais je ne veux pas non plus que la pression financière devienne telle que cela vous gâche la vie.

Le charme des chambres d’hôtes

Mais, il faut aussi savoir sortir de ce cadre et laisser libre cours à ses envies pour chouchouter ses hôtes et leur donner envie de rester ou de revenir. Certes, la chambre d’hôtes est un hébergement marchand avec comptabilité et budget nécessaires, mais paradoxalement ce qui fait sa valeur, c’est l’immatériel, l’accueil. Et ces petits gestes, ces attentions, participent à une relation plus proche et moins mercantile. Il en va de même pour tous ces moments partagés où le propriétaire prend le temps d’échanger avec ses hôtes, de leur donner ses bons conseils, de leur faire découvrir pas La région, mais bien Sa région, celle qu’il connaît et aime.

Vous ne trouverez nulle part, la liste exhaustive de toutes ces petites attentions, tant elles varient en fonction des régions, des maisons et des propriétaires eux-mêmes. Reste à y réfléchir pour choisir celles qui vous ressemblent et qui laisseront un bon souvenir à vos hôtes. Profitez aussi de cet été pour faire le tour des chambres d’hôtes, objectif, noter toutes les bonnes idées, mais surtout à la fin de l’été, demandez-vous celles qui vous ont le plus marquées, dont vous vous souvenez avec le plus de plaisir, je prends le pari que c’est celles où l’accueil a été spontané, chaleureux, attentionné.