Business plan de chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme, les cinq erreurs à éviter

La question du business plan revient souvent chez les créateurs de chambres d’hôtes et ceux qui veulent investir dans des gîtes ou meublés de tourisme. 

C’est poser sur le papier votre projet, où s’installer, pourquoi, comment, quels moyens pour développer l’activité, pour se faire connaître, quels revenus attendus, quels objectifs à court et moyen terme, comment financer ce projet, les forces et les  faiblesses. En plus, c’est nécessaire pour convaincre un banquier si on sollicite un prêt.

Sauf à avoir l’habitude de rédiger régulièrement des business plans, le créateur peut commettre certaines erreurs. Certains sont lourdes de conséquences.

Surestimer le taux d’occupation des chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme

La tentation est parfois grande de surestimer le taux d’occupation prévisionnel. Cela fait apparaître un chiffre d’affaires plus élevé et permet de boucler le dossier financier. J’ai ainsi vu des créateurs construire leur budget sur 50% de taux d’occupation, voire parfois plus. J’aimerais remettre les éléments en perspective. Le taux d’occupation dépend fortement de la localisation mais aussi des actions commerciales mises en œuvre. Un taux de 50% est possible dans certaines communes où le besoin d’hébergement existe 12 mois sur 12 mais il n’est pas toujours envisageable dès que l’activité est très saisonnière. Il repose aussi sur une bonne connaissance du tourisme et surtout sur une très bonne maîtrise des techniques commerciales, notamment de la commercialisation des chambres d’hôtes, meublés de tourisme ou gîtes sur internet.

Fixer des prix de nuitée trop élevés

La prudence doit être de mise et les calculs effectués sur un prix raisonnable. Rien n’empêchera d’essayer de vendre ses chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme plus cher par la suite, mais les prix de nuitée utilisés dans le business plan doivent être issus d’une étude de marché. L’analyse de la concurrence est une étape indispensable pour les déterminer. Pour ceux qui souhaitent vendre leurs hébergements plus chers que les autres, seule une étude très poussée de la concurrence peut le permettre. En effet, votre projet a peut-être des atouts que les autres n’ont pas et pour lesquels les attentes de certains clients sont fortes, ce qui légitime un prix plus élevé mais faut il savoir toucher ces clients. N’oubliez pas non plus que les actuaires des banques ont des référentiels, ne seraient que ceux de vos futurs concurrents ou confrères/consoeurs, ils ne valideront pas des prévisions trop spéculatives.

Ne pas s’intéresser suffisamment aux dépenses

Calculer précisément le revenu est essentiel. Le chiffre d’affaires étant limité, la marge dépend nécessairement des dépenses. Il faut donc passer en revue tous les postes de charges et réfléchir à dépenser au mieux. Cela suppose de mettre en concurrence les fournisseurs (travaux, communication, équipements…), de renégocier les contrats (téléphonie, internet, assurance…), d’éliminer les dépenses inutiles… Selon moi, entre une maison d’hôtes bien gérée ou mal gérée, l’écart des dépenses peut facilement atteindre 25% du total du chiffre d’affaires. Cela change totalement la perspective et les revenus.

Sous-estimer le montant des travaux

Rares sont les projets où il n’y a pas de travaux à effectuer. Parfois, il s’agit de simples rénovations, dans d’autres cas d’aménagements plus importants : construction, agrandissement, restauration… Il faut absolument prévoir des marges par rapport aux devis des artisans car il y a des aléas. Dans les petits chantiers, les imprévus sont limités mais plus le chantier est long, plus le risque qu’il y ait des imprévus est élevé. Et il ne sera pas facile d’obtenir un prêt additionnel pour y faire face.

Ne pas s’intéresser aux impôts et cotisations sociales

Les impôts, les taxes et les cotisations sociales coûtent cher. Ils pèsent sur la rentabilité du projet. Il faut faire les bons choix juridiques et fiscaux pour alléger l’addition. Ne pas adopter le bon statut juridique peut empêcher de se développer, créer une société commerciale – SARL, SAS… – pour gérer des chambres d’hôtes n’est pas toujours nécessaire, souhaiter récupérer la TVA sur ses travaux peut avoir de lourdes conséquences… Il faut donc choisir le un statut juridique et un régime fiscal adapté à sa situation.

Pour vous aider sur ces sujets, nous vous recommandons l’achat du Pack du créateur de chambres d’hôtes ou le cahier pratique Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches. Ils sont en vente sur le site internet d’Accueillir Magazine ou nos formations2 jours pour ouvrir chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme“.

Cet article, initialement publié le 9 novembre 2009, a été mis à jour le 23 décembre 2022.

Publié par

Caroline Kyberd - Accueillir Magazine

Rédactrice en chef d'Accueillir Magazine, la presse des chambres d'hôtes et meublés de tourisme, j'anime aussi les formations pour ouvrir maisons d'hôtes, gîtes ruraux et meublés de tourisme. Retrouvez-moi sur https://www.accueillir-magazine.com

2 réflexions au sujet de « Business plan de chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme, les cinq erreurs à éviter »

  1. Pardon j’oubliais !!!

    Cela pemet d’appronfondir la question :

    Pour quelles raisons les clients viendront répondre à mon offre plutot qu’aux autres acteurs concurrents ?

  2. Bonjour, je lis avec plaisir votre commentaire sur le business plan. Je rajouterai 2 ou 3 points,
    -En tout début c’est un travail sincère qui permet de se convaincre soit même (vous l’évoquez)
    -c’est l’accompagnement nécessaire d’un prévisionnel car la stratégie, les actions,les moyens vont aussi impacter les comptes.
    -C’est un moyen de prendre sérieusement ses prévisions d’activité pour des objectifs obligatoires et non éventuels.

    Pour ma part je pense que hors partie prévisions chiffrées, 6 à 8 pages suffisent. On ne lit jamais un pavé de 150 pages dans sa totalité. Par contre,il faut une matrice qui aide à n’oublier aucun poste.
    Merci pour vos billets.

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