Votre projet de chambres d’hôtes doit être cohérent

Qu’est-ce qui peut faire échouer votre projet de chambres d’hôtes ? Et quand vous visitez une maison à acheter, êtes-vous capable d’en repérer les défauts majeurs ou les nuisances ?
La cohérence est un point sur lequel j’insiste beaucoup dans nos formations 2 jours pour ouvrir sa maison d’hôtes. Un projet de chambres d’hôtes doit être cohérent, sinon l’offre aura la valeur de son maillon faible.

Identifier les points faibles de sa maison d’hôtes

C’est vrai pour toute activité économique. Etes-vous prêt à acheter un  vêtement de marque très cher dans une boutique sale ? A payer très cher un dîner gastronomique servi à la louche dans des assiettes premier prix venant du supermarché du coin ?
Vos futurs hôtes auront la même vision de vos chambres d’hôtes. Identifier le maillon faible en amont,  – parce qu’il y en a probablement un – , c’est avoir la possibilité de l’éliminer ou de le rendre moins visible. Et le prix auquel vous proposerez vos chambres d’hôtes dépendra de l’ensemble de l’offre.

Prévoir de superbes chambres d’hôtes très déco, grande surface, salle de bain haut de gamme, dans une maison dont la salle de petit déjeuner serait très petite et inconfortable, créer une offre bien-être dans un environnement bruyant, acheter à côté d’une exploitation agricole avec les nuisances d’odeurs ou de bruit  liées à son activité, avoir des chambres d’hôtes chères et servir à sa table d’hôtes un repas médiocre…

Le point faible est celui qui définit la valeur de la maison d’hôtes

Ce sont quelques exemples qui sont de nature à faire échouer ou à rendre difficile le projet de chambres d’hôtes.

Certains problèmes sont irrémédiables, il ne faut pas se voiler la face, quand on a un environnement sale, bruyant ou sentant mauvais, quel que soit le charme de l’offre intérieure, je doute que cela fonctionne.
Certains inconvénients peuvent être palliés, la perfection n’existe pas. Il n’y aura pas de parking, pas de piscine, pas de… Ce n’est pas nécessairement un critère bloquant, mais il faudra trouver une parade éventuellement et proposer une autre solution, loueur unhangar pour ranger les voitures par exemple ou expliquer où on peut stationner gratuitement et facilement (sauf en ville bien sûr).
Cela permet de regarder autrement les investissements, ceux qu’on ne pourra pas valoriser et rentabiliser dans le prix des chambres d’hôtes, parce qu’elles seront perçues comme trop chères par les hôtes. Difficile par exemple de créer, sauf si c’est pour son plaisir, un superbe concept de spa haut de gamme dans une maison familiale à petit prix.

Avant d’acheter la maison d’hôtes ou de prévoir les travaux, c’est l’ensemble des prestations qu’il faut regarder. Au risque de voir toujours les mêmes critiques revenir dans les avis de voyageurs. Les hôtes ne sauront pas toujours l’analyser mais ils sont dans les faits attentifs à la cohérence..

Chercher l’information avant d’avoir un problème lié à sa maison d’hôtes

Beaucoup de personnes pensent qu’ouvrir des chambres d’hôtes, c’est aménager sa maison, recevoir des hôtes, proposer un petit déjeuner. Ils oublient que nous vivons dans un pays réglementé, que dès lors qu’on fournit des prestations de services ou des ventes de marchandises moyennant paiement, on relève de réglementations. Rien n’est impossible ou presque, à condition de s’informer au départ. Parce que mal ficelés, certains projets vont être plus compliqués qu’ils n’auraient dû l’être ou coûter plus cher.

Parmi les créateurs de chambres d’hôtes, il y a chaque année, une dizaine de personnes qui nous contactent en urgence à la rédaction d’Accueillir Magazine. Ils sont à un stade bien avancé de leur projet, ont déjà acheté la maison ou sont en promesse de vente, ils ont ou non fait les travaux pour aménager leurs chambres d’hôtes. Ils on investi beaucoup d’argent, de temps, d’énergie et c’est leur avenir qui se joue. Et tout se bloque et parfois définitivement et cela parce qu’ils n’ont pas pris en compte réglementations ou spécificités locales.

Dans les cas que nous avons rencontrés , il y a eu lors de la déclaration en mairie de l’ouverture des chambres d’hôtes, la découverte que la mairie avait pris un arrêté pour empêcher les extensions touristiques car le maire avait un problème de gestion des eaux usées de sa commune. C’est très rare, je le précise.
On nous a appelé aussi plusieurs fois sur le très classique achat d’une propriété agricole sans avoir pensé à vérifier que le changement de destination du bâtiment serait possible et sans condition suspensive dans la promesse. Cela malheureusement c’est plus classique, et il faut bien comprendre les règles d’urbanisme assez simples au demeurant, c’est par cela que nous commençons notre stage de formation 2 jours pour réussir l’ouverture de ses chambres d’hôtes.
Et celui de la créatrice, qui elle a pu renoncer à temps avant de signer l’achat de la maison, après avoir découvert que les chambres d’hôtes en activité qu’elle voulait acheter étaient dans une grange qui n’avait jamais jamais eu de déclaration de changement de destination. D’accord le maire n’avait rien dit mais rien ne disait que la situation allait perdurer ni qu’elle pourrait revendre un jour sans problème !

Autre cas, des chambres d’hôtes aménagées dans une maison située dans le lotissement. Le règlement de ce lotissement interdisait toute activité autre qu’habitation, à moins de trouver une faille dans sa rédaction et de le contester en justice, impossible d’ouvrir des chambres d’hôtes.
Dernier cas en date, une créatrice qui a acheté la maison en face de la sienne pour y faire des chambres d’hôtes. Non, la loi stipule bien qu’on doit habiter dans la maison et même tout à côté, juste de l’autre côté de la route, ce n’est plus la même propriété, ce n’est plus un accueil par l’habitant, ce ne peut pas être des chambres d’hôtes, et ça c’est la toute première réglementation des chambres d’hôtes.

Se lancer dans un projet de vie nouveau comme celui d’ouvrir des chambres d’hôtes, c’est passionnant. Mais autant éviter les grosses galères en cherchant de l’information avant d’être trop avancé dans le projet. Et le mieux cela reste la lecture d’Accueillir Magazine, car aucune réglementation ou difficulté n’échappera à votre attention.

Un refus de crédit qui met le projet à terre et les chambres d’hôtes à l’eau !

Certains projets de création de chambres d’hôtes nécessitent le recours à un crédit bancaire, qu’il s’agisse de financer l’achat de la maison ou les travaux. Mais, les banques sont frileuses et les refus de crédit sont aujourd’hui nombreux. Et quand on joue avec la banque son projet de vie, son avenir, et ses rêves, on ne peut se permettre l’improvisation. Avant de faire le tour de toutes les banques et établissements spécialisés, il peut être utile d’ajuster son projet sur le plan financier afin de se donner toutes les chances.

Sécuriser sa demande de crédit

Dans certains cas, on peut accroître son apport personnel ou avoir recours à la solidarité familiale afin de limiter le montant du crédit bancaire. Il faut peut-être revoir un peu le coût du projet à la baisse si l’apport représente un pourcentage limite dans le montage du dossier de prêt par rapport à ce que la banquier vous a indiqué. Mieux vaut l’avoir déjà rencontré ainsi que ses concurrents pour savoir ce qu’il appelle un bon dossier, toutes les banques ont leurs règles et selon les années certaines privilégient certains types de dossier en étant plus zen.

Le poids du business plan

Un dernier conseil, soyez prudent dans vos calculs. La première saison ne sera peut-être pas très bonne, le démarrage plus long que prévu le temps de trouver les bonnes clés pour se rendre visible sur internet notamment, mieux vaut donc prévoir une marge de sécurité financière, en d’autres termes garder un peu de trésorerie, de quoi faire face aux premiers remboursements. C’est un point qui rassurera également le prêteur.
Plus vous aurez anticipé les questions de votre banquier, plus votre dossier semblera sérieux. Mieux vaut avoir en main un dossier complet, son étude de marché, une idée précise de son futur statut juridique et de ses choix fiscaux, un business plan raisonnable, savoir expliquer comment on va vendre ses chambres d’hôtes – et oui, là, on parle bien de sous puisqu’on est à la banque !

NB. Nous remettons une trame de budget et de business plan adapté à la création de chambres d’hôtes pour tous ceux qui assistent à nos formations 2 jours pour ouvrir sa maison d’hôtes, nous l’avons appelé Horizon Hôtes.

Accompagnement de votre projet de chambres d’hôtes, famille et amis ont plein d’idées

Construire votre projet de chambres d’hôtes est forcément influencé par votre personnalité, votre vision du tourisme et ce que vous aimez faire en vacances ou quand vous vous déplacez, vos expériences dans les maisons d’hôtes où vous avez séjourné, ce que vous y avez aimé ou critiqué. Nous sommes tous un peu formatés par notre vie passée. Et c’est tant mieux puisque ouvrir des chambres d’hôtes, c’est proposer un lieu de vie, un lieu de rencontre, un lieu d’accueil, le vôtre, et pas seulement une chambre où vont dormir vos hôtes.

D’un autre côté, vous allez recevoir dans vos chambres d’hôtes des personnes très variées aux attentes ou habitudes différentes. Et ces personnes, il faudra aussi répondre à leurs attentes. Et ces personnes, vous en avez sûrement le reflet dans votre entourage. Plutôt que de tout réinventer, demandez à vos proches d’accompagner votre projet. Quelques soirées de tempêtes de cerveaux et vous aurez des tonnes d’idées et d’anecdotes sur ce qu’ils attendent d’une chambre d’hôtes et vous serez surpris parce qu’il y a sûrement des détails ou des aspects qui pour vous sont secondaires mais pour eux sont importants.

Jeune couple amoureux, mère de famille, père divorcé en vacances avec ses enfants, homme d’affaire en déplacement, insomniaque, allergique, croyez-vous que les observations sur la chambre d’hôtes idéale seront les mêmes ? D’accord, on ne peut pas créer la chambre d’hôtes qui plaira à tous en matière de décoration. Mais on peut mettre des petits détails pratiques qui seront utiles à tous. Un exemple personnel – et ceux qui m’ont rencontrée en formation savent que c’est “presque” une obsession  – , il n’y a souvent pas de prises électriques accessibles pour recharger  téléphone, ordinateur, appareils photos. Et moi dans mes anecdotes, je me souviens avoir dû débrancher la lampe de chevet ou ramper sous le lit pour recharger mon portable,  bof.

Bien sûr, il faudra faire la part de choses dans tous ces conseils, tous ne sont ps à suivre, mais vous serez surpris de nombre d’idées que cela peut vous donner pour vos futures chambres d’hôtes.

Activité et fréquentation des chambres d’hôtes

Vendredi et samedi dernier, nous avons accueilli en formation une douzaine de porteurs de projet. Certains savaient déjà où ils créeront leur maison d’hôtes, d’autres se questionnent encore sur le lieu et le délai. Parmi les questions posées, il y a en a une qui revient très régulièrement. Où trouver des données et statistiques fiables sur la fréquentation touristique pour bâtir son projet ?

En effet, de nombreux porteurs de projet se heurtent à l’absence de données précises sur l’activité des chambres d’hôtes. Rappelons que la plupart des propriétaires sont des indépendants, que leurs statuts et leurs obligations déclaratives sont variés et que lorsque des chiffres existent, il s’agit le plus souvent d’enquêtes non exhaustives. Il y a cependant des sources officielles, comme les statistiques des CDT (comité départemental du tourisme) et CRT (comité régional du tourisme), mais cela reste des moyennes qui agrègent des hébergements très différents sur des territoires souvent vastes.

Il est donc très important de se faire sa propre opinion en fonction de son projet et de son implantation exacte. Il faut sortir des clichés. Vous n’aurez pas que des touristes d’agrément venus en couple visiter la région ou  lézarder au soleil au bord de la piscine. Le tourisme est multiforme et les motifs de déplacement très variés : vacances en famille, escapades, sportifs, halte sur un trajet, rendez-vous professionnel, participation à un salon ou à une foire, formation, événements familiaux… Ainsi selon que vous accueillerez ou non des familles, vous aurez plus ou moins de monde aux vacances scolaires. Selon que vous proposerez ou non une connexion internet, vous aurez plus ou moins de professionnels en déplacement, etc. Monsieur de la Palisse n’aurait probablement pas dit mieux.

Pour bien bâtir son projet, une des questions à se poser est donc d’identifier qui viendra chez vous, à quelle période et pour quelle raison. Cela passe par l’étude de marché et c’est en engageant ce type de réflexion que vous pourrez partir sur de bonnes bases et des hypothèses réalistes et que vous ferez les aménagements adéquats.

Roulotte et cabane, l’insolite est à la mode

Accueillir Magazine n°95 septembre / octobre 2021
Accueillir Magazine n°95 septembre / octobre 2021 Dossier hébergement insolite

Sauf à vivre dans un monde sans internet, sans magazines grand public et sans guides touristiques, il est difficile d’ignorer l’engouement pour l’insolite. Cabane, roulotte, yourte, bulle en plastique, tipis, tonneaux…, il en naît tous les jours et pourquoi pas. Le public aime et proposer quelque chose d’innovant c’est toujours sympathique. Oui mais, ce n’est pas parce que c’est ludique et sympathique que cela s’exonère de toute réflexion. Il ne suffit pas d’installer une roulotte dans le fond de son jardin pour s’improviser hébergeur touristique et ouvrir des chambres d’hôtes et bien sûr il y a quelques réglementations à respecter, notamment les questions d’urbanisme.

Concerne
les chambres d’hôtes
les gîtes et meublés de tourisme
les hébergements insolites

Comme dans tout projet, il y a des aspects réglementaires à regarder évidemment différents selon le type d’hébergement choisi, sa taille, le terrain sur lequel on le place, s’il est mobile ou pas voire démontable une partie de l’année… Les précurseurs, les premiers qui ont eu l’idée de l’insolite se sont installés un peu comme bon leur a semblé en “s’affranchissant” des règles que personnes n’avait encore vraiment réfléchies – pas tous, je connais un propriétaire qui a dû, il y a dix ans,  batailler ferme pour sa roulotte, le maire le regardait comme un martien !

Mais aujourd’hui, l’insolite en roulotte et cabane, n’est plus si unique. Les projets se sont multipliés et  les services de l’Etat s’y sont penchés avec intérêt. Certains fabricants ou revendeurs, pas tous bien sûr, vous assurent la main sur le coeur que vous pouvez faire ce que vous voulez, ce n’est pas tout à fait exact. Vous courrez même le risque, la jurisprudence étant passé par là de devoir retirer ou démonter vos équipements. Ce projet de roulotte ou cabane, comme tout autre s’étudie, réglementation, fiscalité, visibilité, ce n’est pas parce que le projet est original qu’il ne respecte pas toutes les étapes de mise en place d’un projet traditionnel !

Si vous souhaitez approfondir ces sujets, vous pouvez acheter le numéro 95 septembre/octobre d’Accueillir Magazine, son dossier est consacré à l’hébergement insolite.
NOUVEAU : retrouvez-nous pour une formation en distanciel afin de

  • Mieux connaître les différentes formes d’hébergement insolite
  • Comprendre et s’adapter aux contraintes liées à l’urbanisme
  • Faire le point sur les réglementations applicables aux hébergements insolites
  • Estimer le chiffre d’affaires et la rentabilité

Union libre, nous achetons une maison pour y faire des chambres d’hôtes, il va falloir nous marier !

Séparation, divorce, décès, tout bon contrat envisage le pire
Se protéger quand la chambre d’hôtes est l’activité principale est important
Que se passera-t-il pour vous en cas de vente de la maison d’hôtes ?
Allez-vous avoir une compensation pour cet emploi perdu ?

Mariage, remariage, PACS, union libre, ce billet n’est pas une incitation à changer de statut matrimonial. En revanche, il vous faut réfléchir à vous protéger si vous vous lancez en couple dans un achat immobilier ou des travaux d’aménagements pour y faire des chambres d’hôtes que l’un des deux va gérer. Car que se passera-t-il si vous vous séparez ou si l’un de vous décède ? – ce que je ne vous souhaite pas bien sûr ! Mais tout bon contrat envisage les conditions d’une séparation ou d’un décès et ouvrir des chambres d’hôtes quand c’est son activité principale, c’est bien une forme de contrat de travail.

Divorce, séparation et revente de la maison, un classique

La jurisprudence est longue en matière de séparation des biens quand un couple décide de ne plus continuer ensemble et en général, la vente de la maison est décidée, sauf à ce que l’un des deux puisse racheter la part de l’autre. Si dans cette maison, vous avez créé des chambres d’hôtes et que c’est votre activité, qu’allez-vous devenir ? Si vous avez fait tout ou partie des travaux vous-même, comment allez-vous valoriser sans facture tout le travail fait pour embellir la maison qui lui a donné de la valeur, une plus-value qui sera partagée au prorata de vos parts si vous êtes co-propriétaire, ou qui reviendra au seul détenteur. Encore plus, parce que pendant ce temps vous n’avez probablement pas gagné d’argent et pas cotisé à votre retraite.

Comment puis-je valoriser mon activité ?

Il faut se poser des questions pour envisager les différents problèmes qui peuvent se poser, dépendant bien sûr de votre famille.

  • Si vous passez plusieurs mois à aménager les chambres, à décorer la maison et à développer l’activité de chambres d’hôtes, ce qui donne certainement de la valeur au bien immobilier, comment ce travail sera-t-il valorisé si la maison est vendue ? 
  • Comment allez-vous justifier que la vente de la maison vous fait perdre vos chambres d’hôtes, donc votre activité économique et que vous devez être dédommagé(e) en conséquence ? Sachant que vous n’aurez probablement pas de chômage pour avoir le temps de vous retourner.
  • Si la maison appartient à votre conjoint(e) et que vous vous séparez, pourrait-il la récupérer avec en plus vos chambres d’hôtes pour continuer avec un/une autre sans autre procédure ni indemnisation ?
  • Si votre conjoint(e) décède, devrez-vous déménager et perdre aussi vos chambres d’hôtes qui pourraient être vendues ou reprises par les héritiers? La question du remariage quand l’un ou les deux ont d’autres familles, demande de se protéger.

Cela mérite bien de vous interroger, au mieux cela ne servira à rien. Et si le pire arrive, alors vous n’aurez pas en plus de la souffrance de la séparation à vous retrouver sans rien. Mariage, Pacs sont des hypothèses, il y a en a d’autres avec un achat en SCI, ou vous créez une société ou devenez commerçant en signant un bail commercial par exemple. Il vous faut valider toutes les options avec un professionnel du droit (avocat ou notaire) qui peut vous conseiller au mieux selon votre situation familiale et patrimoniale. Mais croyez-moi, c’est quand tout va bien qu’on peut protéger son activité, après, c’est souvent trop tard.

Je fais le site internet avant l’aménagement de mes chambres d’hôtes

Je sais, c’est un paradoxe que de créer son site internet, celui qui va vous permettre de faire connaître vos chambres d’hôtes alors que celles-ci ne sont pas encore ouvertes, peut-être même totalement en chantier. Je connais toutes les objections :  je n’ai pas de photos, les travaux ne sont pas finis, je n’ai pas le temps, voire, mon prestataire informatique qui va me faire le site m’a dit que cela ne servait à rien – NB, s’il vous dit cela, personnellement j’en changerai immédiatement parce que cela veut dire que rendre votre site internet visible n’est pas sa priorité !

Il va falloir prendre en considération le fait que votre site internet a deux types de lecteurs :  votre futur hôte, personne humaine qui viendra dormir chez vous et le robot du moteur de recherche qui classe les sites internet pour bien les présenter aux internautes qui font une recherche.
Et si le premier ne peut pas encore réserver chez vous puisque vos chambres d’hôtes n’existent pas encore, le second peut commencer à comprendre ce qu’est ce nouveau site internet et de quoi il parle. Alors comment faire ?

Quelques idées :
On peut mettre une simple page d’accueil sur le nom de domaine (ou URL, autrement dit , le http://www.meschambresdhotesamoi.com de votre futur site), expliquant le projet avec des mots  clé importants pour le moteur de recherche, ce que c’est, où cela se trouve.
On crée son site immédiatement en précisant bien que les réservations ne seront ouvertes que tel jour et on remplace les photos au fur et à mesure que la maison et les chambres d’hôtes prend forme. Cela a l’avantage de faire vivre son site, de se rendre compte de ses imperfections, de le faire évoluer. Attention, il faut pouvoir faire autant de mises à jours que vous le souhaitez, certains prestataires font payer les mises à jour et cela dissuade rapidement de renouveler le contenu de son site internet.
Mieux encore, on crée son blog et on l’alimente d’anecdotes, d’explications, on fait l’historique des travaux, on met les photos avant/après. Petit à petit des lecteurs vont suivre l’histoire et auront envie de découvrir les lieux en réservant une chambre quand ce sera possible.

Compter trois à quatre mois pour que le moteur de recherche repère le site internet et commence à le référencer. C’est un minimum quand on n’a pas un gros budget communication pour s’inscrire dans tous les annuaires ou d’acheter de la publicité sur internet – comme les Adsenses de Google. Et pour être honnête, c’est même très peu sur un secteur aussi concurrentiel que celui du classement par les moteurs de recherche des sites internet d’hébergements touristiques.

Mettre tous les atouts de son côté pour avoir des réservations quand on ouvre ses chambres d’hôtes, c’est rassurant, c’est sauver une saison, c’est récupérer de la trésorerie. Reste le vrai problème, le manque de temps de faire ce blog ou ce site internet en même temps que les travaux.
Oui mais c’est un vrai investissement sur l’avenir. Et si vous voulez un témoignage vécu, je vous recommande dans les commentaire celui de Patricia Potier du CDT de Vendée qui accompagne des porteurs de projets.

C’est la rentrée, je change de vie, j’achète une maison et j’y crée mes chambres d’hôtes

Pour beaucoup d’entre vous, c’est la rentrée et vous venez de reprendre le travail. Vous êtes revenus de vacances, vous avez fait plusieurs escapades en chambres d’hôtes, vous appréhendez les trains de banlieue, les jours de grève, le retour dans l’entreprise ou vous allez prendre votre retraite prochainement et c’est décidé, d’ici un an ou deux, vous allez ouvrir votre maison d’hôtes. Reste à trouver la maison à acheter, à faire les travaux, les aménagements…

Mais en fait, c’est une démarche risquée. Plutôt que vous jeter immédiatement dans la recherche et l’achat de la maison, de consulter pléthores de sites d’annonces immobilières, commencez par bien vous documenter sur le secteur des chambres d’hôtes. En effet, rien ne ressemble moins à une maison d’hôtes qu’une autre maison d’hôtes. La localisation, le nombre de chambres, la configuration des lieux, les repas, les prix aussi, tout ceci est lié et rend un projet unique.

Il y a dans le domaine des chambres d’hôtes – comme dans tous autres domaines – des échecs. Je rencontre souvent des créateurs et je ne peux que constater que certains manquent parfois de préparation. Ils ne se projettent pas assez dans leur future vie, ils ne voient que le côté sympathique de la création et la recherche de l’immobilier en fait partie. En plus c’est du concret, on s’y voit, on imagine ses petits déjeuners, on choisit ses rideaux, on sait qu’il y aura une pergola…. Ceux-là ont du mal à répondre à des questions précises comme : Mettrez-vous des lits simples ou doubles dans les chambres ? Qui viendra chez vous ? Les hôtes auront-ils accès à internet ? Comment sera votre journée-type ? Que servirez-vous au petit déjeuner ? Combien cela coûtera-t-il ? Quel sera votre taux de fréquentation ? Comment vous ferez-vous connaître ?

La démarche que je vous propose est nettement moins sexy, étude de marché, coût, rentabilité, nombre d’heures de ménage, quotidien…, pas très attractif, je le reconnais.  Mais je suis convaincue que c’est en essayant de répondre à ces questions et à bien d’autres que l’on se rend compte si cette activité vous convient ainsi qu’au reste de votre famille.  C’est cette réflexion préalable qui permet de définir son projet voire de le faire évoluer pour qu’il colle mieux à sa personnalité. Cela me paraît décisif de passer par cette étape avant de se lancer dans les visites immobilières au risque d’acheter une maison certes charmante mais qui ne cadrerait pas avec vos véritables attentes, au risque d’acheter une maison et de la revendre quelques années après parce qu’on se rendra compte que ce n’est pas la vie dont on avait rêvé ou le bien immobilier qui convenait.

Alors, en cette rentrée, profitez de votre énergie pour vous documenter sur le secteur et réfléchir à ce que vous envisagez comme votre future activité et mode de vie.

Accueillir Magazine n°29 vient de paraître

Accueillir Magazine N°29 Septembre / Octobre 2010
Nous vous invitons à découvrir ce nouveau numéro.

Au sommaire :

– Un dossier consacré aux confitures maison, le symbole des chambres d’hôtes
– Électricité, hausse du mois d’août, faut-il quitter EDF et faire jouer la concurrence ?
Classement des meublés de tourisme, de nouvelles règles et de nouveaux critères
Le Grenelle de l’environnement, quels impacts pour les maisons d’hôtes ?
Votre site internet, toutes les pages comptent, pas seulement la page d’accueil !
– Et vos nombreuses opinions sur la saison estivale.

Et toutes les rubriques du magazine – actualité des chambres d’hôtes, gestion, idées, acteurs, pratiques – mais également un reportage dans le Périgord, les traductions en cinq langues, la recette fétiche d’une  propriétaire de chambres d’hôtes de Bretagne et les courriers des lecteurs.