Vais-je faire table d’hôtes ou ouvrir un restaurant ?

  • Faut-il limiter la restauration à ses hôtes dormant sur place ? C’est la
    table d’hôtes proprement dit qui implique aussi un même menu servi à tous à la même table.
  • Peut-on l’ouvrir à l’extérieur en accueillant des personnes qui ne dorment pas sur place ? La table d’hôtes devient restaurant sur le plan réglementaire même si elle peut demeurer table d’hôtes dans l’esprit, soit un même repas servi à une même table.

Certains créateurs de chambres d’hôtes ont dans leur projet l’idée de
proposer le repas à leurs hôtes. Ils aiment cuisiner, ils y voient un moment fort de convivialité mais aussi un moyen de développer leur activité. Et c’est un des éléments qui peut améliorer la rentabilité pour tous ceux qui veulent dégager un revenu.

Dans certains projets de chambres d’hôtes, le créateur envisage d’ouvrir sa table d’hôtes à l’extérieur, autrement dit à des personnes qui ne dorment pas sur place dans les chambres d’hôtes, soit pour le repas du soir, soit simplement pour proposer une assiette froide à des randonneurs d’un GR qui passe au bout de la propriété. Le porteur de projet ou propriétaire déjà installé y voit une façon de compléter ses revenus et d’accroître son activité d’autant que dans certaines zones rurales les restaurants se font parfois très rares.

La table d’hôtes, définition

La forme de restauration la plus courante en chambres d’hôtes est de proposer le soir le dîner à la table d’hôtes. Ce repas pris en commun est réservé aux résidents qui dorment sur place. Selon la période et le nombre de chambres, il y aura autour de la table quatre, six peut-être dix ou quinze convives qui partageront le repas, un même menu, et passeront certainement une très agréable soirée.
Pour le loueur, cela signifie du travail, beaucoup d’organisation – courses, préparation, service, nettoyage… – et une nécessaire capacité d’adaptation puisqu’il ne sait parfois que tardivement combien de convives dîneront le soir venu.

Ouvrir à l’extérieur, c’est un restaurant

Certains créateurs voient les choses un peu différemment et envisagent
d’ouvrir leur table à l’extérieur, comme le fait une auberge. En prenant cette décision, ils devront respecter la réglementation de la restauration. Mais ils pourront rester dans l’esprit d’un accueil familial avec un repas pris en commun et un menu unique. Certains restaurants et chefs ont fait ce choix au cours des dernières années : un nombre de couverts limités et un menu unique qui varie chaque jour en fonction de leur marché, ils privilégient qualité et fraîcheur des produits à quantité, évitent sous-vide et surgelés et n’ont pas à gérer des stocks.

Se former pour devenir un restaurant

Rappelons tout d’abord que dès que la table d’hôtes n’est pas réservée aux résidents, elle devient, de fait, un restaurant et non plus d’une table
d’hôtes à proprement parler. Dès lors, il faut que la cuisine et les repas
respectent les règles de la restauration, tant en terme d’hygiène que
d’équipements avec la mise aux normes de la cuisine. Le respect de ces règles est essentiel pour mener à bien ce projet. Il faudra également suivre une formation HACCP, pour la maîtrise de la sécurité sanitaire. Et veiller à la traçabilité des aliments plus compliquée que celle demandée aux seules tables d’hôtes.

La décision doit être prise avant à cause des travaux

Sur le plan juridique, rien n’empêche d’ouvrir un restaurant et d’avoir dans sa maison des chambres d’hôtes. Cela peut cependant poser des difficultés pour adhérer à un label, certains refusent de labelliser des restaurant avec chambres d’hôtes, c’est leur choix. Lorsque aucun autre restaurateur n’est implanté sur la commune, souvent le cas dans de petits villages, c’est une piste à ne pas négliger pour réussir son projet.

Il faudra cependant veiller à prendre en compte tous les aspects réglementaires de ce projet. Le statut juridique est  à réfléchir mais ce qui me paraît le plus important, ce sont les travaux liés au bâtiment qui hébergera le restaurant et accueillera des personnes venues de l’extérieur, ce bâtiment est un ERP, établissement recevant du public, et doit être mis aux normes, il faudra faire les travaux liés à la sécurité incendie et à l’accessibilité, ce qui peut être coûteux.
Il faudra également expliquer clairement son projet à ses clients, ils doivent savoir avec qui ils dînent ou s’ils se retrouvent dans la salle d’un
restaurant, ce peut être important dans leur choix d’hébergement quand ils réservent, c’est l’information au consommateur.

Réfléchissez bien à ces deux options avant d’ouvrir votre maison d’hôtes
car une fois les aménagements, équipements et travaux réalisés, il sera
peut-être trop tard ou il faudra réinvestir. Il faudra également penser la
maison et la circulation des hôtes en conséquence pour préserver le calme des chambres d’hôtes.

Cet article a été mis à jour le 3 septembre 2025

 

Comment trouvez-vous vos chambres d’hôtes sur internet ?

Vous avez comme projet de créer des chambres d’hôtes, donc je vais partir du principe que vous y dormez régulièrement et que vous en cherchez de sympathiques. D’un autre côté, vous êtes sur ce blog ou bien vous avez reçu ce billet dans votre boîte aux lettres mail, c’est donc que vous êtes connecté sur le net.
Ma question est la suivante, comment choisissez-vous et réservez-vous vos chambres d’hôtes sur le net ?

Question pas neutre du tout.
En tant que créateur de chambres d’hôtes, vous avez en projet de faire créer un site internet ou de prendre un site clé en mains et d’y mettre quelques textes et photos. Et pour la plupart des personnes que je croise en stage de formation, le site internet est pensé comme une vitrine mais l’envers du décor, la mécanique qui fait qu’un site sort en tête de résultats sur un moteur de recherche n’est pas vraiment analysée.
L’objectif d’un site internet est multiple. Et le côté séduction, c’est très important mais cela vient après.

Après quoi ? Après qu’on l’ait trouvé. Du côté du créateur de site internet, cela s’appelle référencement ou SEO (search engine optimization en anglais). Cela fait appel à plein de techniques compliquées et dont la règle du jeu n’est pas écrite et il faudra trouver un prestataire compétent pour créer le site internet. Et c’est la condition sine qua non pour que vos futures chambres d’hôtes  soient un jour trouvées sur internet par quelqu’un qui aimerait y dormir.

Et j’en reviens à ma question de départ, si vous même, n’avez pas une idée claire de comment on trouve une chambre d’hôtes sur le net, comment allez-vous construire ou faire créer un site internet que quelqu’un un jour trouvera pour y dormir ? Et c’est quand même plus qu’important pour remplir vos futures chambres d’hôtes !

Le planning de création de mes chambres d’hôtes, risques de dérapage

Planning, dur à respecter

Il en va du planning de réalisation comme du business plan, chaque projet de chambre d’hôtes est unique. Selon qu’on achète une maison et qu’on doit y faire des travaux lourds pour créer ses chambres d’hôtes ou qu’on achète une maison d’hôtes en activité avec literie et vaisselle et qu’on “n’a qu’à” poser les bagages, il y a un monde de différence. Mais reprenons quelques aspects qui peuvent faire échouer ou retarder votre projet, une fois la promesse de vente signée.

Il y a des motifs évidents : retard à l’achat de la maison, notamment quand il y a des conditions suspensives à lever ou un prêt bancaire à négocier.
Les travaux, est-ce la peine de dire que dans ce domaine les délais sont une notion très variable ? Si on n’est pas sur place au quotidien pour tout contrôler, si on n’a pas négocié des pénalités de retard, gros risques de dérapage.

Et puis, il y a des raisons moins évidentes.
Si on compte sur des subventions pour ses chambres d’hôtes, il y a parfois l’obligation de ne pas commencer les travaux avant l’accord de la commission, cela peut prendre plusieurs mois pendant lesquels vous êtes bloqués.
Si on a du retard dans la livraison des fournitures : spa, baignoires, matériaux, c’est tout le planning des travaux qui peut être à renégocier, on connait tous le plombier qui ne peut pas travailler à cause de l’électricien qui n’a pas pu avancer à cause du plombier !
Il y a les délais nécessaires pour les déclarations et permis de travaux, à prendre en compte, le risque étant de se faire refuser ou d’avoir à représenter le dossier et donc à refaire de nouveaux devis, notamment quand on a acheté un bâtiment classé, en zone naturelle, proche d’un monument historique, dépendant des bâtiments de France, etc.

Le risque : chaque mois de retard, ce sont des dépenses qui s’accumulent, de la trésorerie qui s’épuise et du chiffre d’affaire qui ne rentre pas. Et si on rate une saison touristique, ce peut être la catastrophe : imaginez, vous comptez ouvrir en avril pour bénéficier dès la première année au moins des vacances scolaires et grands week-ends touristiques et vos chambres d’hôtes sont prêtes seulement en octobre ! Vos finances vont-elles tenir le coup ? Votre banquier va-t-il rester serein ?

Je n’ai aucune méthode pour garantir la réussite d’un chantier de travaux. Sauf à essayer de lister chaque étape avec ses délais minimums, de prévoir l’imprévisible, de s’accorder des marges de sécurité cachées et de la trésorerie de secours.

Faire le business plan des chambres d’hôtes

Le business plan quand on ouvre gîtes, meublés de tourisme ou chambres d’hôtes

  • c’est un document simple et compréhensible
  • A destination du banquier qui doit y retrouver histoire, plan de financement, budget, plan de trésorerie et chiffrages financiers
    Mais aussi, les plans d’action marketing, les opérations à mener, l’évolution sur les premières années et les chiffres réels du territoire qu’on a déterminé par l’étude de marché
    Le banquier ne se déterminera pas au nombre de pages mais au sérieux du contenu et il sait l’évaluer
  • Et pour soi-même, le porteur de projet, car il oblige à éclaircir sa pensée, à traquer les coûts, à estimer sa rentabilité, à se demander comment on va faire, à réfléchir à ses choix juridiques, son statut et les cotisations sociales qui en découlent.
  • En résumé, le business plan, c’est l’histoire et le coût du projet d’un côté, ses perspectives et revenus à en attendre de l’autre, avec au milieu les actions qu’on va mener

Il y a peu de temps une créatrice de chambres d’hôtes m’a expliqué qu’on lui avait conseillé d’utiliser un modèle pour formaliser son business plan. Le dossier était dense avec des tableaux et de multiples onglets à remplir. Il fallait un certain temps rien que pour comprendre le fonctionnement du business plan et il était impossible de répondre à la plupart des questions telles qu’elles étaient formulées.

Business plan oui mais adapté

Il existe en effet sur le net ou sur les sites internet des banques de nombreuses trames de business plan avec des listes de questions à se poser et des quantités de pages. Certains sites en génèrent en série en remplaçant juste le titre ! Le business plan que cette créatrice m’a montré faisait au moins une centaine de pages, impossible à comprendre pour qui n’en a jamais fait. Outre une forte envie de le reposer immédiatement ou d’aller prendre une aspirine, le souci tient au fait que les questions ne sont pas adaptées aux chambres d’hôtes et qu’en définitive le créateur risque de passer à côté des vrais enjeux de sa création de maison d’hôtes. Pour mieux saisir de quoi je parle, je peux vous citer quelques questions types tirées de ces documents : Quel est le volume du marché ? Quel est le pourcentage du marché objectif de l’entreprise ? Quels approvisionnements prévoir ?

De plus, aucun cheminement de création n’est linéaire. Chacun a sa façon de raisonner et va prendre en compte les différents aspects du projet dans l’ordre qui lui paraît logique. A-t-il déjà le bâtiment ? Doit-il l’acheter ? On voit bien qu’aucune trame type ne résistera longtemps à ce type de questionnement.

Comprendre son business plan avant tout

Mieux vaut oublier tout le jargon des experts des business plan qui compliquent à ravir pour vendre des prestations d’accompagnement et se dire qu’à un moment il est utile de formaliser son projet. Je vous propose d’adopter un format simple, du type :

1/ une description succincte du projet
2/ une présentation du créateur, ses objectifs, ses atouts, ses faiblesses, son entourage
3/ une étude du territoire et du tourisme local avec choix d’un positionnement pour son offre et argumentation
4/ un plan d’action avec l’ensemble des opérations à mener y compris après l’ouverture de la maison d’hôtes
5/ les choix juridiques et fiscaux
6/ les chiffrages financiers, budget, financement et trésorerie

Enfin, il y a des erreurs à éviter, qui sont de nature à faire échouer un projet. Autant les connaître, pour les éviter.

Pour vous aider dans ces réflexions, nous avons mis à votre disposition sur le site d’Accueillir Magazine un fil conducteur adapté à la création de chambres d’hôtes et/ou gîtes et meublés de tourisme.

et nous offrons et expliquons aux stagiaires qui suivent nos formations deux jours pour ouvrir ses gîtes, meublés de tourisme et chambres d’hôtes, une trame de budget et un business plan adaptés, à remplir.

N’aménagez pas vos chambres pour vos hôtes, mais pour vous simplifier le quotidien !

Quand je discute aménagement des chambres d’hôtes et de la maison avec les créateurs de chambres d’hôtes, je constate souvent qu’ils réfléchissent les travaux de leurs chambres d’hôtes en pensant à leurs futurs hôtes, ils veulent leur proposer le meilleur, ils visualisent un résultat, ils pensent décoration, couleurs, matières.
Logique, oui mais pas suffisant. En fait, si j’étais en train de créer des chambres d’hôtes, je penserai à moi et à mon quotidien avant tout !

Quand on crée des chambres d’hôtes, on sous-estime beaucoup, voire on ne se projette pas dans le futur quotidien. Or ce quotidien de propriétaire de chambres d’hôtes va être très prenant. Ménage, nettoyage, lavage, repassage sont partie prenant de l’activité. Alors, y penser avant, c’est privilégier des matières faciles à nettoyer et à entretenir, qui ne s’usent pas et supportent un usage intensif. C’est choisir sa literie de façon à ne pas se casser le dos chaque fois qu’on refait un lit, c’est réfléchir ses rangements pour éviter de traverser la maison et de monter des dizaines d’escaliers chaque fois qu’on change une taie d’oreiller, c’est choisir le bon équipement et les bons produits d’entretien, écologiques si possible…

Au final, quelques minutes gagnées tous les jours, c’est à la fin de l’année, beaucoup de fatigue en moins. Des matériaux qui s’usent peu, c’est moins de travaux de rénovation et donc des dépenses en moins. Et un propriétaire de chambre d’hôtes moins fatigué, c’est aussi la garantie d’un accueil plus détendu. Il ne faut pas se leurrer, quand on est crevé, on a plus de mal à supporter réflexions et petites contrariétés, voire caprices de ses hôtes.
Donc si j’aménageais des chambres d’hôtes, je ferai en sorte de me simplifier mon quotidien. Cela ne veut pas dire renoncer au confort des hôtes, ni au côté déco, ni baisser la qualité, c’est en fait intégrer des contraintes supplémentaires dans mes choix, mais payantes sur le long terme. Et la déco est toujours là mais c’est la cerise sur le gâteau et la la seule finalité.

Remettez-vous au coeur du projet de maison d’hôtes !

Acheter des ruines pour y faire des chambres d’hôtes

Acheter une propriété en ruines, un tas de vieilles pierres, tout remonter, tout rénover et y faire des chambres d’hôtes, c’est le rêve de quelques-uns. C’est enthousiasmant de redonner vie à un peu de passé. Enfin, je dois avouer que personnellement, je n’aurai pas le courage de me lancer dans plusieurs années de travaux et ceux qui le font ont toute mon admiration.  Si c’est conjuguer passion, amour du travail manuel et qu’on a le temps devant soi et des revenus annexes, aucun problème.

Le coût total achat + travaux

Il me semble que ce ne peut être un projet possible que pour quelqu’un qui a d’autres revenus. De jeunes couples m’interrogent parfois. Ils ont un calcul économique dans ce projet de rénover des ruines. Au vu des prix de l’immobilier, l’accès à l’achat d’une propriété qui permette d’ouvrir rapidement des chambres d’hôtes est bloquant pour eux, alors qu’acheter à bas prix des ruines, c’est encore possible.
Premier calcul, estimer le coût réel de l’achat et de la rénovation, majorée d’une marge de sécurité parce que je connais peu de gros travaux qui n’ont pas au final coûtés plus chers que prévu et faire un plan de financement. Acheter et commencer les travaux sans avoir la certitude d’aller jusqu’au bout, c’est quand même prendre un super risque.
Deuxième calcul : le coût total de l’achat de la propriété et de la rénovation des ruines  sera-t-il au final au prix estimé du marché immobilier local – actuel bien sûr on peut difficilement extrapoler sur une hausse espérée –  quand ou si vous revendez votre maison ou est-ce que cela va vous coûter plus cher ?
Ensuite, je reviens sur la trésorerie, et je rappelle qu’une des plus grosses raisons pour lesquelles les entreprises s’arrêtent, c’est le manque de trésorerie. Si vous prévoyez de faire une grosse partie des travaux vous-même, de quoi allez-vous vivre pendant ce temps ? Et si vos travaux prennent plus de temps que prévu ou que la première saison de vos chambres d’hôtes ne se passe pas aussi bien que prévu, aurez-vous assez de trésorerie pour faire face. Et si vous devez travailler en même temps que rénover vous même votre maison, êtes-vous prêts à des années de boulot non stop. J’ai vu de tels projets , c’est un travail de titan.

Il y avait peut-être une raison pour ce soit en ruines

Enfin, il ne suffit pas d’acheter des ruines et de les rénover pour que les chambres d’hôtes qui y seront créées permettent de dégager des revenus suffisants. Le projet de rénovation ne doit pas occulter tous les aspects de la création d’un hébergement touristique et notamment l’emplacement et l’étude de marché. Parce que ce n’est peut-être pas un hasard si ces ruines n’ont intéressées personne, c’est peut-être parce qu’elles sont au fin fond de nulle part, et là ce ne sera peut-être pas facile d’y amener des hôtes.

Séjours thématiques en chambres d’hôtes, à penser avant la création

Les séjours thématiques, ce sont des journées, week-ends, semaines dédiées à une activité. Les hôtes viennent dormir en chambres d’hôtes et en profitent pour suivre un cours de cuisine, un atelier couture, comprendre le home staging… Autre possibilité, le séjour est organisé autour d’une thématique comme le bien-être ou le séjour romantique… L’imagination est à l’honneur, il y a autant de séjours thématiques à penser qu’il y a des passions à partager.

L’intérêt pour la maison d’hôtes est multiple. On partage une passion avec ses hôtes, c’est le cas des propriétaires qui partagent leur savoir-faire. Les hôtes ont un séjour clé en main, tout prêt pendant lesquels ils profitent des chambres d’hôtes, de la maison et aussi d’un moment de détente et de partage. C’est facile à réserver, on n’a rien à penser d’autre qu’à venir et se laisser guider, ce qui est extrêmement attractif pour se sauver en chambres d’hôtes le temps d’un week-end.  C’est aussi pour le propriétaire de chambres d’hôtes, l’occasion de prolonger la saison, arrière et avant-saison,  à des moments où le temps est peu propice aux longues balades ou activités extérieures et où l’hôte peut être plus tenté par le cocooning !

Mais organiser un séjour thématique cela ne s’improvise pas. C’est aussi beaucoup de travail en plus, de la communication à faire sur son site internet et les différents supports comme les dépliants, et des espaces dédiés dans la maison, aménagés ou décorés pour cette activité et parfois des réglementations à respecter. La maison d’hôtes ne pourra pas proposer de cours de cuisine si la cuisine est dans un placard à balais, pas de bien-être sans équipements dédiés sur place ou à proximité, pas d’ateliers divers sans la salle qui s’y prête.

Même si on ne lance pas immédiatement ses séjours thématiques quand on crée ses chambres d’hôtes, si le créateur ne les a pas anticipés, lors de l’achat de la maison et des travaux, il  risque de passer à côté de quelque chose d’essentiel et  l’aménagement de ses chambres d’hôtes et des pièces à vivre pourra ne pas convenir.

Et si organiser des séjours thématiques vous tente, découvrez à chaque numéro le quotidien de propriétaires de chambres d’hôtes installés et ne ratez pas le nouveau numéro d’Accueillir Magazine et son dossier consacré aux séjours romantiques en chambres d’hôtes.

Pourquoi faire des chambres d’hôtes ? Par passion !

Pourquoi faire des chambres d’hôtes ? Pour faire fortune ? Parce que vu à la télévision ? Pour le côté relationnel ? Avant tout par passion !
Il y a sûrement autant de motivations pour créer des chambres d’hôtes qu’il y a de créateurs en train de réfléchir à leur projet ou de propriétaires de maisons d’hôtes installés. Pourquoi, parce que cela repose à 360° sur l’humain, sur qui vous êtes, vous qui allez accueillir l’autre, votre passion, votre envie de communiquer, votre sens du relationnel…

Si vous souhaitez faire des chambres d’hôtes pour faire fortune, à mon avis, il y a des moyens plus rapides et moins fatigants – si c’est possible de faire fortune avec des chambres d’hôtes, ce qui reste à prouver !
Et si c’est l’objectif en arrière-pensée, cela veut dire qu’on a peut-être un peu trop regardé les émissions déco de la télévision, belles maisons, apéritif au bord de la piscine, hôtes heureux, femme de ménage pour le travail ingrat et gros billets qui tombent en rafale dans la tirelire, le monde magique des Bisounours !

Ceci dit, la grande majorité des personnes qui créent une entreprise quel que soit le domaine d’activité n’ont pas comme objectif premier de faire fortune, ils en attendent des revenus, une stabilité économique et émotionnelle, un intérêt, une passion. Mais faire des chambres d’hôtes ce n’est pas une activité comme les autres. D’abord sur le plan économique, parce que demandez à un expert-comptable, le retour sur investissement n’est pas cohérent si on prend le chiffre d’affaires versus le coût au m² de la maison d’hôtes. C’est bien pour cela qu’on parle d’activité patrimoniale qui permet d’entretenir sa maison.

Autre détail, absolument pas anodin, quand un entrepreneur ou un commerçant ferme ses bureaux / boutique, il peut continuer à travailler. La plupart des personnes qui sont à leur compte ont une fois la journée de travail achevée, une deuxième journée parce qu’il faut bien faire sa comptabilité, gérer son site internet et se faire connaître et c’est vrai aussi pour les propriétaires de chambres d’hôtes. Mais eux en plus ont leurs hôtes chez eux. Ce qui veut dire qu’ils ne peuvent pas se mettre en tenue négligée, s’affaler sur un canapé avec l’ordinateur portable sur les genoux et couper leur téléphone, se dire qu’ils veulent qu’on leur fiche la paix, je sais c’est caricatural, tout le monde ne le fait pas, mais les propriétaires de chambres d’hôtes ne le peuvent pas même s’ils en ont envie !

Faire des chambres d’hôtes, c’est un projet de vie qui impacte tous les moments de la journée et toutes les personnes de la famille, parce que les hôtes sont dans la maison, parce que le téléphone sonne le soir. Alors, il doit y avoir une constante dans tous les projets de création de chambres d’hôtes : la passion.

Le concept de la maison d’hôtes qui marche

Quand ils réfléchissent à la création de leurs chambres d’hôtes, certains porteurs de projet viennent vers moi avec une forte attente, ils veulent savoir quel est le type de maison d’hôtes qui marche bien. Ils sont à la recherche du Concept avec un grand C, du mode d’emploi qui réussit à tous les coups.

Réussir à coup sûr son projet de maison d’hôtes

Il est vrai que certains secteurs économiques fonctionnent sur ce principe, à commencer par toutes les franchises, de la coiffure à la restauration rapide. Certains sites internet proposent même de choisir votre enseigne en fonction de votre apport personnel, de votre zone géographique et vous listent les enseignes en vrac tous secteurs confondus en vous garantissant le succès. Pour ce faire, chaque franchiseur a défini un fonctionnement très précis et le franchisé se lie à lui par un contrat fort avec clauses de non-concurrence et d’exclusivité. Le même magasin, à peu de choses près, va ainsi exister en Bretagne ou en Provence.

La chambre d’hôtes me paraît très loin de ces enjeux. Il me paraît improbable de fonctionner de la même manière dans différents points de l’Hexagone. Dans tous les cas, personne ne reproduira le même environnement et le même accueil.

Des attentes des hôtes autres que des critères techniques

Certes, certaines attentes des clients sont souvent les mêmes, à commencer par le calme et le confort, par bien dormir, un bon petit déjeuner, de la propreté… Ce sont les fondamentaux techniques, mais cela ne suffit pas à normer une prestation. L’attente des visiteurs est dans l’authenticité, dans le contact humain et dans de multiples aspects qui ne rentreront jamais vraiment dans un cahier des charges. Encore plus parce que ce concept “clé en main” est bien à l’opposé de la chambre d’hôtes,  à chaque fois unique.

La maison d’hôtes qui marche, cela tient probablement plus au fait que le créateur s’est très fortement impliqué dans son projet et qu’il a fait preuve d’imagination et surtout, surtout qu’il est lui-même heureux dans son activité.

Si j’ai donc un conseil à vous donner, oubliez ce concept clé en mains. En revanche, cela ne vous empêche pas de regarder les chambres d’hôtes que vous aimez et de vous demander ce qui fait la différence entre celle-ci et une autre,  parce qu’il y a toujours et partout plein de bonnes idées qu’on peut s’approprier.

Puis-je vivre de mes chambres d’hôtes ?

Faire de ses chambres d’hôtes une activité à part entière qui permette de générer des revenus et d’en vivre, c’est la question que se posent de plus en plus de porteurs de projet. Traditionnellement, la chambre d’hôtes, c’est une activité patrimoniale ou complémentaire. Cela permet de garder ou d’entretenir un beau bâtiment, cela permet à un des deux conjoints de se créer son activité pendant que l’autre garde son travail à l’extérieur et cela permet aussi à des agriculteurs d’avoir un complément de revenu.

Mais peut-on créer des chambres d’hôtes et en vivre ?

Je connais quelques loueurs qui vivent de leurs chambres d’hôtes, en revenu principal, donc sur le principe, c’est possible.
Maintenant, il faut raison garder. Si on veut générer des revenus suffisants pour vivre d’une activité, il faut se donner la peine d’appliquer les règles classiques de la création d’une entreprise pour se donner toutes les chances de réussir et cela vaut aussi pour la création de vos chambres d’hôtes. Il va falloir entre autres faire une étude de marché, mettre au point un budget, savoir comment on va communiquer et se faire connaître, quel sera son statut juridique, et ses options fiscales.

Pour dégager un revenu, il faut appliquer les règles de création d’un commerce

Ensuite, on va appliquer  les trois premières règles du commerce : l’emplacement, l’emplacement et l’emplacement.
Et oui, si  vous voulez vivre de vos chambres d’hôtes, il faudra plus que la pleine saison touristique. Il faudra que les chambres d’hôtes soient occupées toute l’année et tous les territoires ne le permettront pas. Une belle maison ne suffit pas, l’endroit où elle est située est primordial, et quelques kilomètres font la différence. L’étude de marché permettra de regarder comment travaillent les autres hébergements touristiques marchands et le taux d’occupation moyen espéré.

L’achat de la maison en elle-même peut aussi être un piège. Son poids financier, à l’achat avec remboursement du prêt ou en coût d’entretien peuvent plomber un budget. Si ouvrir l’hiver coûte plus cher que les chambres d’hôtes ne rapportent, cela risque d’être très rapidement la fin de l’histoire.

Enfin, il faudra peut-être redimensionner le projet, avec un gîte supplémentaire, une roulotte, une cabane dans les arbres  ou une yourte, la mise en place d’activités complémentaires comme des cours de cuisine, du bien-être, une épicerie de village… Il y a plein d’idées possibles.

Le nerf de la guerre en toute chose, c’est aussi la communication. Avoir les plus belles chambres d’hôtes si elles ne sont pas visibles, ne permettra pas de les remplir.

Dernier point pas politiquement correct en ces temps de manifestation !
Si l’aventure vous tente, soyez conscients que vous quittez le monde des trente-cinq heures pour rejoindre ceux qui les font deux fois par semaine, que vous oubliez les vacances pour vous consacrer à celles des autres, que vous passez dans le monde invisible de ceux qui travaillent beaucoup et plus encore, et avec le sourire parce que en plus vous avez choisi une activité d’accueil en chambres d’hôtes, qui repose sur votre envie de faire plaisir – même quand vous n’avez pas assez dormi.