La galère des travaux dans la maison d’hôtes

Nombreux sont les loueurs qui ont vécu le stress, les travaux seront-ils fini à temps, dois-je prendre des réservation pour mes chambres d’hôtes ou dois-je annuler celles que j’ai prises ? les dernières semaines sont toujours difficiles à vivre, mais parfois cela se passe vraiment mal.

Ce matin j’ai “encore” eu un appel de quelqu’un qui se retrouve en procès avec son entrepreneur. C’est déjà plus qu’un problème pour tous ceux qui entreprennent de gros travaux et rénovation dans leur maison, mais quand cela fait rater une saison touristique, cela devient un drame financier. Quand je dis “encore”, c’est parce que malheureusement, c’est une situation trop fréquente : délais pas tenus, malfaçons, matériaux pas livrés, etc. La liste est longue des créateurs et propriétaires de chambres d’hôtes qui se retrouvent dans une situation difficile. Alors quelques conseils sur des exemples vécus.

Assurance, ne pas s’engager à la légère

Il est vraiment nécessaire de signer un contrat dans les règles avec un devis détaillé ! Je sais, on discute avec quelqu’un de sympathique, on parle avec enthousiasme de ce qu’on veut faire, on écoute les bonnes idées et les conseils et on tombe d’accord à l’oral sur les finitions mais comme elles ne sont pas écrites, si elles ne sont pas réalisées, on n’aura pas de recours.

L’entrepreneur doit être assuré, appelez l’assurance pour vérifier que c’est vrai. Je connais un propriétaire qui avait bien une assurance mentionnée sur son contrat mais les échéances n’avaient pas été payées donc pas d’assurance au final et évidemment un entrepreneur insolvable. Il y a même de faux certificats d’assurance. Et quand on vérifie l’assurance, on vérifie aussi le type de travaux qu’elle couvre. Un plombier par exemple n’est pas toujours assuré pour raccorder un chauffe-eu solaire !

Le contrat et les pénalités

Autre cas rencontré, dans l’enthousiasme du projet de chambres d’hôtes et parce qu’on a en tête une idée bien précise qui ne plaît pas aux entrepreneurs, certains sont prêts à renoncer à quelques garanties. A éviter absolument !

Pour les travaux qui concernent les chambres d’hôtes, mieux vaudrait commander les travaux comme professionnel et non comme particulier. Car s’il y a retard dans l’ouverture des chambres d’hôtes, le préjudice économique sera “peut-être” plus facile à prouver. Dans tous les cas, prévoyez des pénalités de retard.

Enfin si vous n’y connaissez pas grand chose en gros oeuvre ou que vous n’êtes pas sur le chantier au quotidien, réfléchissez à vous faire accompagner par un architecte ou un professionnel qui va coordonner vos travaux.

Les coûts variables en chambres d’hôtes

Les charges variables en opposition aux charges fixes sont les charges qui dépendent de son chiffre d’affaires ou de sa production.
Pour exemples : une charge fixe, c’est le remboursement mensuel à la banque de son emprunt, que la maison d’hôtes soit pleine ou vide, le remboursement est dû et ne varie pas en général. Alors que des charges variables en chambres d’hôtes sont l’électricité et l’eau dont les consommations augmentent selon le nombre de clients qu’on reçoit. Ces charges variables sont souvent sous-estimées par les créateurs de  chambres d’hôtes et c’est une erreur.

Le chiffre d’affaires n’est pas le revenu

Beaucoup de créateurs s’intéressent au chiffre d’affaires qu’ils tireront de l’activité chambres d’hôtes et / ou gîtes et oublient un peu vite les coûts, à commencer par les charges variables qu’ils considèrent comme quantité négligeable.

Il n’est pas inutile de rappeler que le chiffre d’affaires ce n’est pas
ce qu’on met dans sa poche à la fin de l’année. C’est l’addition de
tout ce qu’on a gagné, il faut en déduire toutes les dépenses, charges
fixes et variables, des impôts et taxes à la facture de téléphone en passant par l’électricité et le pain…
Le lavage du linge, l’achat des aliments et des boissons servis, les
consommables et produits d’accueil offerts dans la chambre ou dans la salle de bains, l’eau et l’énergie consommés ne sont pas des coûts négligeables, d’autant qu’ils sont proportionnels au nombre de séjours ou au nombre de nuitées. Ils peuvent représenter facilement 5 à 6 euros pour un séjour d’une nuitée, voire plus si on les sous-traite.
En réalité, tout dépend des durées de séjour puisque certains coûts
(blanchissage…) peuvent être amortis sur plusieurs nuitées alors que d’autres sont fonction du nombre de nuitées ou encore du nombre de personnes accueillies.

Veiller aux coûts variables, source de rentabilité

Economiser sur ces coûts sans remettre en cause la qualité apportée à ses hôtes est une vraie gageure. Toutes les idées sont bonnes à prendre. Placer des économiseurs d’eau sur les robinets, mettre en concurrence les fournisseurs, sélectionner le meilleur café ou thé tout en restant dans des budgets raisonnables, acheter les bons équipements de lavage ou de repassage…
Au fil des nuitées, tous ces gestes représentent beaucoup d’argent, d’autant que les marges sont souvent faibles. Et il m’arrive d’avoir un appel de propriétaires installés qui se rendent compte à la fin de la première année qu’ils n’ont rien gagné, juste couvert les frais. Et encore tant mieux car il y en a qui ne les couvrent pas ou qui se rendent compte qu’ouvrir leurs chambres d’hôtes l’hiver leur coûte plus cher en chauffage que l’argent qu’ils en retirent. Dans ce cas, autant rester fermé à se reposer.

Economiser 1 euro par nuitée en chambres d’hôtes si on
a 5 chambres et 100 nuits d’occupation représente 500 euros non dépensés, on va vite vers des sommes pas négligeables pour la rentabilité de l’activité et qui peuvent améliorer les revenus du loueur et de sa famille.

Je ne peux que recommander à chaque créateur de prendre le temps d’évaluer ses coûts variables pour avoir une idée plus précise de la marge obtenue et de décider ainsi des bons investissements. Il me paraît en effet très difficile de fixer ses prix, de signer avec un prestataire de coffrets, avec une centrale de réservation ou encore de décider de remises pour les longs séjours sans connaître précisément tous ces éléments.

Et cela passe nécessairement par établir un business plan détaillé. Nous en travaillons un modèle créé sur mesure lors de nos formations. 

Cet article a été relu en septembre 2019

Chambres d’hôtes, revenu principal ou complémentaire ?

La question est fréquente et les réponses parfois un peu stéréotypées car il y a une grande diversité de situations. D’une autre façon, cela pourrait s’intituler projet patrimonial ou économique ? Et on a l’impression à travers les media de ne plus voir que des personnes qui en vivent. Pourtant, pour une très grande majorité des propriétaires, la chambre d’hôtes n’est qu’un revenu complémentaire. Une autre façon de répondre à cette question et de mieux comprendre la diversité des situations consiste à faire quelques calculs.

Dans mon premier exemple, nous allons prendre un propriétaire qui dispose de deux chambres, facturées 60 € la nuitée, petit déjeuner inclus. Supposons qu’il travaille de Pâques à la Toussaint mais que la fréquentation soit essentiellement concentrée en juillet et août plus quelques rares week-ends, soit 50 nuitées par chambre et par an. Le chiffre d’affaires obtenu est de 6 000 € par an (2 chambres x 60 euros x 50 nuitées), soit 500 euros par mois.

Mon second exemple est celui d’une maison de cinq chambres où la nuitée est facturée 80 € petit déjeuner inclus. La maison est ouverte toute l’année et fonctionne à bon régime pendant les vacances, les ponts et tout l’été, soit 120 nuitées par chambre et par an. Le chiffre d’affaires est de 48 000 € par an (5 chambres x 80 euros x 120 nuitées), soit 4 000 euros par mois.

Attention, nous parlons de chiffre d’affaires, pas de revenus nets qui tomberaient dans la poche du propriétaire. Il faudra dessus, acquitter impôts et peut-être charges sociales, fournitures, entretien et aménagement de la maison et même remboursement éventuel de la banque.

Au-delà de ces chiffres, ces exemples présentent deux visions différentes de l’activité. Dans un cas, des propriétaires sur le pont toute l’année avec cinq chambres à faire fonctionner en général, sans pouvoir se faire aider, dans l’autre, une activité limitée à une partie de l’année et où le fonctionnement de deux chambres d’hôtes est moins lourd à porter.

Etre locataire pour créer ses chambres d’hôtes, est-ce possible ?

 

  • Le texte de loi parle d’accueil chez l’habitant
  • Il n’est pas fait référence à la qualification de l’habitant, propriétaire ou locataire
  • Si on est locataire avec un bail d’habitation, il faut l’autorisation du propriétaire
  • Mais il faut aussi penser à protéger son activité en pensant bail commercial.

Depuis un an, j’ai de plus en plus souvent la question. De jeunes couples notamment aimeraient ouvrir des chambres d’hôtes chez eux, mais ils ne sont pas propriétaires de leur logement et ne peuvent pas se permettre l’achat d’une grande propriété. Est-ce possible ?

La réglementation chambres d’hôtes

C’est possible sur le plan de la réglementation, la loi ne dit pas qu’on doit être propriétaire de son logement pour ouvrir des chambres d’hôtes chez soi. Le décret chambres d’hôtes (Décret n° 2007-1173 du 3 août 2007 publié au Journal Officiel du 4 août 2007), précise bien que “L’accueil est assuré par l’habitant”. Cela n’impose donc pas qu’il s’agit du propriétaire du bien. Un locataire ou un occupant à titre gratuit peut donc ouvrir des chambres d’hôtes dans sa résidence, tant qu’il assure en personne l’accueil.

Ceci dit, il lui faudra l’autorisation du propriétaire, je dirai dans tous les cas, et a fortiori si le bail locatif interdit la sous-location. Ne parlons pas de l’éventuelle autorisation de travaux lourds et négociation sur la remise des loyers, si le locataire est amené à payer des travaux pour aménager ses chambres, travaux qui donneront probablement de la valeur au bien mais bon, négociation à bien réfléchir.

Au passage certains loueurs de chambres d’hôtes sont à la fois propriétaires en bien propre de leur maison ou par une SCI et locataire de leur bien par une SARL, EURL ou en tant que commerçant.

La question du bail commercial

Enfin, si ces chambres d’hôtes deviennent pour vous un revenu important, comment allez-vous protéger votre activité ? Dans un bail d’habitation, le propriétaire peut résilier le bail pour différentes raisons comme reprendre le bien pour lui ou ses enfants ou pour vendre et vous ne pourrez pas lui opposer une activité commerciale.
Une activité de chambre d’hôtes, ce n’est pas facile à déménager, c’est même fortement lié au lieu précis où elles sont situées, je mets un bémol sur les chambres d’hôtes en ville ou changer de rue ne pose pas de problème fondamental. Donc locataire et chambres d’hôtes, oui, mais en activité complémentaire ou attention, protégez votre projet de façon professionnelle.

Les commerçants, qui ont la même problématique de ne pas perdre leur local, sont eux protégés par un bail commercial, dit 3 / 6 / 9 ans et si leur propriétaire veut récupérer leur bâtiment, il leur doit un fort dédommagement au titre de la perte d’activité. L’idéal serait donc de signer un bail commercial donc d’avoir un statut de professionnel, sans compter qu’on parle là aussi de changement de destination du lieu d’habitation en local mixte ou commercial.

Locataire, difficile pour une activité de chambres d’hôtes

Louer des murs, c’est classique en hôtellerie, mais le prix du loyer est entièrement consacré à l’activité. Alors qu’une propriété où se trouvent des chambres d’hôtes a une partie d’habitation privée, des extérieurs et cela pour un maximum de cinq chambres. Cela rend l’équation “loyer versus revenus” difficile à ajuster si on est dans le cadre d’une activité professionnelle principale et qu’on veut dégager un revenu.

Maintenant, si l’objectif est de proposer des chambres d’hôtes et que le revenu dégagé par l’activité permet d’habiter une plus belle propriété que celle qu’on aurait pu louer, de profiter de la piscine, de donner une qualité de vie à sa famille, c’est génial.

 

Sanitaires et salles de bains en chambres d’hôtes

En chambre d’hôtes, les sanitaires doivent-ils être privatifs ou peuvent-ils être partagés ? Je reviens sur un sujet que beaucoup connaissent mais sur lequel j’ai encore eu une question. Quelles sont les règles ? Sauf à acheter une maison déjà aménagée en chambres d’hôtes, à faire construire sa maison d’hôtes ou à trouver la maison exceptionnelle, il est rare d’avoir un bien immobilier qui dispose déjà de chambres, chacune avec sa salle d’eau et sanitaires privatifs. C’est donc une question que se posent pratiquement tous les créateurs de chambres d’hôtes. Il va bien falloir créer de une à cinq salles d’eau / salles de bains supplémentaires et c’est souvent le casse-tête compte tenu du plan de la maison, de l’importance et du coût des travaux que cela représente.

Que dit la loi ?

Reprenons les fondamentaux. Avec la montée en gamme des chambres d’hôtes dans leur ensemble, les visiteurs attendent une salle d’eau / salle de bains avec WC,  privatifs mais aussi attenants à la chambre. Ils aiment les salles d’eau et les chambres spacieuses. Ils aiment y voir clair si possible avec de la lumière naturelle. Et si on veut être labellisé, c’est désormais une condition pratiquement incontournable, il faut même pour le haut de gamme envisager les sanitaires séparés de la salle de bains.
Mais ce n’est pas ce que dit la li. Les textes imposent qu’il y ait accès à une salle d’eau et à un wc. Cela ne signifie pas qu’ils soient privatifs ou qu’ils soient attenants à la chambre d’hôtes. Les salles d’eau ou les toilettes ou les deux peuvent être partagés. Il peut s’agir d’un partage avec l’habitant, comme on le voit souvent en ville dans les appartements, ou encore entre plusieurs chambres d’hôtes.

Le fait de proposer ou non des sanitaires attenants et privatifs a un effet important sur les clients et sur les prix. Il s’agit d’un critère décisif dans le choix d’un hébergement. Ce choix a aussi un impact si vous souhaitez obtenir un label, comme Gîtes de France, Clévacances, Fleur de Soleil…, chaque réseau ayant fixé des règles.

Ce choix tient également de l’information au consommateur, celui-ci doit savoir ce qu’il réserve avant de s’engager.

Sanitaires, coûts et travaux

Ceci étant, il faut faire ses calculs et, dans certains cas, il peut être plus avantageux de conserver une chambre et de fonctionner avec des sanitaires partagés plutôt que transformer des pièces en salles d’eau et de perdre ainsi de la capacité.

Certains loueurs de chambres d’hôtes ont opté pour la suite parentale, deux chambres se partageant les mêmes salle d’eau et sanitaires, qui peuvent accueillir familles ou amis.
Dernière tendance, d’autres installent la baignoire directement dans la chambre, une cloison servant de séparation entre les deux espaces, voire sans séparation du tout. Attention, c’est une option très appréciée des amoureux et intéressante quand on a plusieurs chambres d’hôtes. Mais si on n’a que cette formule à proposer, cela peut faire fuir un couple qui souhaite un peu d’intimité lors de sa toilette, des amis qui voyagent ensemble et cela ne règle pas la question des WC.
D’autres loueurs transforment une chambre mitoyenne en salles d’eau. Cela peut constituer une bonne solution si on a de la place mais, si votre objectif est d’avoir un bon chiffre d’affaires, cela revient à sacrifier des lits. De plus, il n’est pas certain qu’en cas de revente de la maison, ce choix sera apprécié par le futur acheteur.

La réponse est donc souvent un compromis et l’aide d’un architecte peut être utile. Avant de vous lancer, allez visiter des espaces d’exposition de salles de bains, mesurez les douches, les WC et les lavabos et réfléchissez bien à la taille du lit et aux rangements dans la chambre. Cela va prendre un peu de temps, mais cela en vaut la peine car une fois les travaux effectués, il sera difficile de revenir en arrière.

Créer des chambres d’hôtes est bien toujours le rêve numéro 1 des Français

Ce week-end, rencontre avec de nombreux créateurs et deux émissions de radio : BFM Goûts de Luxe, émission du samedi 27 mars et France Inter Au détour du monde du dimanche 28 mars 2010. Créer des chambres d’hôtes est bien toujours le rêve numéro 1 des Français. Petit retour sur des questions ou affirmations entendues ce week-end.

– Il y a de plus en plus de chambres d’hôtes
Non, fermetures et ouvertures s’équilibrent à peu près et le nombre d’adresses ne progresse plus ou à la marge. Ceci dit la couverture médiatique très importante faite autour des chambres d’hôtes  renforce cette impression. Les chambres d’hôtes ne représentent qu’environ 1,5 % de l’hébergement marchand français. Dans certaines régions, si elles n’étaient pas là, il n’y aurait plus de tourisme possible, y compris les déplacements d’affaires indispensables pour l’économie de tout territoire.

– Il n’y a plus que du luxe et des prix très chers
C’est vrai qu’il y a eu une montée en gamme ces dernières années. Mais on voit beaucoup dans les magazines de déco ou féminins ces très belles maisons déco. C’est vrai aussi que dans les zones très touristiques où le foncier est très cher, les prix sont plus élevés. Mais il existe encore bien des maisons d’hôtes pour tous les prix. On trouve encore de nombreuses chambres dont le prix est pour deux personnes, petit déjeuner inclus dans les 40 / 50 euros.

– Ce ne sont plus que des projets immobiliers
Non, il y a une petite partie de créateurs de chambres d’hôtes qui achètent la maison pour faire leurs chambres d’hôtes, mais ce n’est pas la majorité. Beaucoup aménagent leurs chambres d’hôtes dans la propriété familiale ou dans leur résidence, une fois les enfants partis vivre leur vie.

Les créateurs de chambres d’hôtes veulent en vivre
Pas tous et peu y arrivent. C’est encore pour la très grande majorité une activité complémentaire. Mais il faut bien avouer qu’avec le chômage et les quinquas licenciés, certains ont simplement besoin de cotiser quelques années pour compléter leurs trimestres de retraite. Si les attentes économiques des créateurs de chambres d’hôtes sont plus fortes qu’il y a quelques années, c’est peut-être aussi que les exigences des touristes sont plus importantes et donc les investissements plus conséquents. Et puis avec la crise, le chômage, les revenus qui baissent, le besoin d’aider ses enfants ou proches, nous sommes nombreux à faire attention à nos dépenses ou à la rentabilité de nos investissements.

Des chambres d’hôtes dans sa résidence secondaire, est-ce possible ?

  • L’ouverture de chambres d’hôtes n’est pas limitée à la résidence principale. 
  • La loi précise que les chambres d’hôtes doivent être situées chez l’habitant sans plus de précision, ce qui permet de l’envisager dans une résidence secondaire.
  • Les textes législatifs et réglementaires doivent cependant être respectés le temps de l’ouverture.
  • La prestation offerte doit être de qualité.
  • Une créatrice m’a contactée. Elle était très inquiète sur le fait que le maire de sa commune puisse s’opposer à l’ouverture de chambres d’hôtes dans sa résidence secondaire. Elle avait lu sur un site internet qu’un loueur ne pouvait pas faire chambre d’hôtes que dans sa résidence principale. 

    Respecter la loi

    Ouvrir des chambres d’hôtes seulement une partie de l’année ne permet pas de s’exonérer de la loi et des textes réglementaires. Le principal étant que le loueur qui ouvre ses chambres d’hôtes vive sur place, dans sa résidence secondaire donc, quand il accueille ses hôtes. Il doit aussi proposer le petit déjeuner, déclarer ses impôts, payer la taxe de séjour, s’enquérir de son statut juridique, se préoccuper de ses questions d’assurance… Bref les mêmes préoccupations qu’un loueur à l’année, delta peut-être de la commercialisation; on ne déploiera pas nécessairement les mêmes efforts qu’un loueur dont c’est l’activité principale.
    La déclaration en mairie de ses chambres d’hôtes doit être faite et indiquer les périodes d’ouverture.

    Un loueur peut faire chambre d’hôtes la moitié de l’année dans le nord et l’autre moitié dans le sud ou décider de n’ouvrir qu’à la belle saison lorsqu’il s’installe dans sa maison secondaire, même si il vit ailleurs une partie de l’année.

    C’est le cas par exemple de retraités qui quittent la ville dès les beaux jours et proposent des chambres d’hôtes dans leur maison de famille, à la campagne ou à la mer. Pour eux, c’est le moyen de conserver une grande maison à laquelle ils tiennent, qu’ils ne souhaitent pas vendre mais dont le coût d’entretien est élevé, ce qui ne les empêche pas d’y accueillir également leurs proches pour une semaine de vacances.

    Les textes juridiques ne font que confirmer la vision du grand public qui voit dans la chambre d’hôtes un accueil par un habitant qui ouvre les portes de sa maison toute l’année ou simplement que quelques mois. La déclaration en mairie parle d’ailleurs bien de périodes d’ouverture. C’est d’ailleurs le cas de nombreuses chambres d’hôtes, qui en résidence principale, ouvrent seulement une partie de l’année.

    Attention toutefois, côté client peu importe que le loueur soit ouvert tout ou partie de l’année, il attend une prestation de qualité et des recommandations pour ses visites. Chambres d’hôtes et Résidence secondaire ne rime pas avec vacances pour le loueur.

    Faire le budget de fonctionnement de sa maison d’hôtes

    Le budget est un des passages obligés pour les créateurs qui réfléchissent à l’ouverture de chambres d’hôtes. L’exercice prend du temps car il s’agit de chiffrer tout le fonctionnement de la maison par le menu.

    Je conseille de commencer par lister tous les éléments à budgéter. Ensuite, pour chacun des points, il faut faire des choix ou retenir deux ou trois alternatives. Enfin, on peut passer à l’étape du chiffrage en demandant si nécessaire des devis. D’expérience, certaines problématiques reviennent fréquemment.

    Comment chiffrer le coût des petits déjeuners ou de la table d’hôtes sans préciser noir sur blanc ce que l’on prévoit de servir ? Il faut commencer par définir des menus types même si rien n’empêche de faire évoluer les repas par la suite.

    Comment se faire connaître sans y consacrer un budget minimum ? Pour lancer son activité, il faut un peu investir et ne pas trop limiter le nombre de dépliants imprimés, les inscriptions sur les annuaires ou sites internet… Il sera toujours temps de revoir ces postes à la baisse la deuxième année.

    Beaucoup de porteurs de projet chiffrent en détail les travaux à effectuer et le mobilier à acheter mais négligent ou minimisent les autres dépenses de fonctionnement, et pourtant ce sont ces dépenses qui vont faire la différence entre permettre de lancer l’activité plus rapidement ou plomber le budget quotidien. Et calculer les prix de revient de ses chambres d’hôtes se révèle indispensable.

    Et pour les créateurs qui participent à l’une de nos formations, nous leur offrons Horizon Hôtes avec des trames de budget et de business plan à remplir.

    Trouver un fil conducteur pour acheter sa maison d’hôtes

    L’achat d’une maison pour créer ses chambres d’hôtes n’est pas facile, il faut se méfier du coup de coeur et raison garder  pour évaluer potentiel et travaux, qualité du bâti, emplacement, environnement et accessibilité… On a une idée de ce qu’on aime mais ce n’est pas facile de se projeter et de savoir si au final la maison convient à son projet de chambres d’hôtes. Une idée est de trouver un fil conducteur qui permet de  regarder la maison autrement et de se demander si elle correspond bien à son projet.

    Il n’y a pas une seule façon de faire, vous aurez sûrement d’autres idées. Quoiqu’il en soit, pour démarrer mon projet aujourd’hui,  j’ai décidé de m’intéresser au prix de vente de mes futures chambres d’hôtes.

    Au final, quand on ouvrira ses chambres d’hôtes ou meublés de tourisme, il faudra que leur prix soit cohérent par rapport à ceux pratiqués dans la région pour des prestations équivalentes, par rapport à la maison, , son charme, à la taille des chambres, la qualité du bâti, les extérieurs…

    Cela commence par se familiariser avec les prix pratiqués dans la région, déterminer le nombre de chambres et le niveau de confort qu’on veut proposer, penser aux prestations complémentaires comme piscine, cuisine extérieure qu’on veut ajouter et qui seront comprises dans le prix. Ensuite quand on visite une maison, on pense à la fourchette de prix à laquelle pourraient être proposées les chambres d’hôtes ou meublés detourisme et/ou les travaux à faire pour aboutir à la prestation souhaitée. Cela donne  une estimation de chiffre d’affaires et donc de retour sur investissement. Mais cela permet aussi d’être assuré d’avoir un projet cohérent.

    Obtenir des subventions pour créer des chambres d’hôtes

    Comment obtenir des subventions pour créer mon gîte ou mes chambres d’hôtes ? C’est une question qui revient souvent chez les créateurs qu’ils achètent ou qu’ils possèdent déjà la maison. En effet, les travaux sont souvent lourds : aménagement des combles ou d’une dépendance, extension du bâtiment, installation de salles de bains et de wc privatifs…

    Concerne
    les chambres d’hôtes
    les gîtes et meublés de tourisme
    les hébergements insolites

    Des subventions départementales ou régionales

    La création de gîtes ou de chambres d’hôtes est éligible à de nombreuses subventions, mais également la rénovation. Les financements sont le plus souvent départementaux ou régionaux. Il est nécessaire de se renseigner très en amont du projet auprès des Conseils Généraux et Conseils Régionaux afin de connaître les conditions à satisfaire, les obligations à respecter ainsi que la procédure à suivre et de prendre garde aux délais.

    Au-delà de l’intérêt financier que cela peut représenter pour le créateur, il faut garder à l’esprit qu’une collectivité finance un projet parce qu’elle y a un intérêt elle-aussi mais que son objectif n’est pas nécessairement d’accroître l’offre d’hébergement dans sa globalité.

    Sur de nombreux territoires, l’offre de gîtes et chambres d’hôtes est abondante et les taux d’occupation parfois un peu faible. Parmi les objectifs des départements ou des Régions qu’ils sont prêts à aider avec des subventions, il peut y avoir la montée en gamme afin de mieux satisfaire les attentes des touristes, la dynamisation de petites communes ou de territoires en déclin, la réhabilitation du bâti ancien, la mise en accessibilité d’hébergements aux personnes handicapées, la rénovation environnementale, la mise en valeur d’une zone géographique précise…

    Avant de se lancer dans une procédure souvent très contraignante et longue, le créateur aura tout intérêt à bien comprendre les objectifs de ses partenaires et de vérifier que son projet correspond bien à tous les critères requis. Je lui conseille également de se procurer le schéma départemental et régional de développement touristique car sa lecture permet de mieux saisir les enjeux territoriaux. Il devra également regarder le planning car la chasse aux subventions peut être longue et cela peut retarder la création de ses chambres d’hôtes, encore plus s’il doit attendre l’accord pour commencer ses travaux ou pour déposer sa demande de prêt à la banque. C’est pour cette raison que nous déconseillons de mettre les sommes accordées par la subvention potentielle dans la catégorie apport de son prêt, car si la subvention prend du retard ou est remise en cause, le prêt capote. A savoir, j’ai déjà vu des subventions qui semblaient bien se passer avec un accord oral de principe ne pas être accordées au final, ou la commission ne pas se réunir pendant plusieurs mois, diffèrant d’autant l’attribution des subventions sur le territoires.

    Des aides, accompagnements ou subventions environnementales

    D’autres financements, crédits d’impôts, prêts à taux zéro, accompagnements gratuits par des professionnels existent, beaucoup pour des rénovations environnementales avec l’ADME (voir numéro 103 d’Accueillir Magazine janvier/février 2023), des accompagnements à l’obtention de l’écolabel, la mise en place de sources d’énergies renouvelables… Ce sont des dispositifs d’état mais les Régions également allouent des fonds, notamment européens. Donc retour sur le site du Conseil Régional et sur les agences qui aident à la rénovation de l’habitat.

    Nous avons compilé sur notre site Accueillir Magazine des ressources qui peuvent vous accompagner. Et si vous ouvrez un meublé de tourisme ou un gîte, nous en parlons dans notre ouvrage Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches.