Comment ouvrir des chambres d’hôtes ?

Méthodologie

  • Il faut respecter la législation dont le Code du tourisme qui encadre l’activité de chambres d’hôtes
  • Se renseigner sur l’ensemble des réglementations applicables
  • Choisir un statut juridique et un régime fiscal pour déclarer ses futurs revenus
  • Lister l’ensemble des démarches et des formalités administratives à effectuer
  • Faire un budget et éventuellement un business plan
  • Préparer son projet et ne rien oublier, vie quotidienne, communication…

C’est une question légitime pour quelqu’un qui a ce projet en tête et qui se demande comment il va passer de passer de l’idée au projet. Et en ce retour de vacances, beaucoup y pensent. Petit florilège des questions que j’ai le plus souvent et de réponses pour vous aider dans le projet.

– Est-ce que j’ai besoin d’une autorisation pour ouvrir mes chambres d’hôtes ?

Il faut respecter la législation – Loi 2006-437 du 14 avril 2006 et son Décret 2007-1173 du 3 août 2007 -, cinq chambres d’hôtes maximum et 15 personnes accueillies simultanément, donner accès à salle d’eau et WC, fournir linge de maison et petit déjeuner, accueillir ses hôtes et habiter sur place et faire sa déclaration en mairie.
En dehors de ces règles, on pourra probablement ouvrir un hébergement touristique mais pas sous la dénomination chambres d’hôtes et il faudra alors respecter d’autres réglementations.
Autre précision, pas besoin d’autorisation préalable, mais attention certaines communes ont pu prendre des arrêtés qui empêchent le projet, il vaut mieux se renseigner à la mairie.

– Est-ce que mes chambres d’hôtes doivent être labellisées ?

La problématique de la labellisation des chambres d’hôtes,  j’en ai parlé dans mon précédent billet J’ouvre des chambres d’hôtes, est-ce que je dois être labellisé ?

– Est-ce que je dois m’inscrire aux impôts ?

Il faudra déclarer ses revenus liés aux chambres et peut-être la table d’hôtes. Mais on ne “s’inscrit pas aux impôts”, on devra faire auprès de l’administration fiscale les démarches nécessaires selon le statut juridique qu’on aura adopté et là aussi j’en parle beaucoup sur le blog, il y a déjà plusieurs billets qui y sont consacrés.

– Quelles formalités il faut remplir

Nous avons mis un document en ligne sur l’espace créateurs du site d’Accueillir Magazine qui retrace les formalités à accomplir et réglementations pour la création de ses chambres d’hôtes : définition, capacité d’hébergement, déclaration en mairie, table d’hôtes, licences boisson,statut juridique et fiscalité, il ne faut rien négliger.

– Par où commencer ?

A vous de trouver les réponses, cela dépend beaucoup de la dimension de votre projet, entre une et cinq chambres d’hôtes, entre acheter la maison pour y faire chambres d’hôtes ou l’avoir déjà, entre vouloir en vivre ou en faire une activité complémentaire, entre montagne et mer, Sud ou Nord, il y a un monde de différence. Beaucoup de ces questions sont traitées dans ce blog ou dans Accueillir Magazine (qui paraît tous les deux mois), mais voilà une liste de questions à se poser qui peuvent vous aider à dérouler votre projet

– Est-ce que je peux en vivre ?

Les chambres d’hôtes sont en majorité pensées comme revenu complémentaire, un revenu dans un couple dont l’un des conjoints travaille ou pour des retraités actifs. Tout dépend aussi si vous allez avoir des remboursements à faire pour l’achat de la maison. Si vous voulez en vivre, votre projet va devoir être étudié très sérieusement, comme tout création d’entreprise et il faudra vous donner la peine de faire un business plan.

Retrouvez toutes les réponses dans  le pack du créateur et dans nos formations, 2 Jours pour Ouvrir ses chambres d’hôtes

J’ouvre des chambres d’hôtes, est-ce que je dois être labellisé ?

Ou autrement dit, est-ce que je dois adhérer à un label ? C’est une question qui revient souvent et ce qui se cache derrière n’est pas toujours très clair.

Rappel de la définition d’un label : C’est une marque collective se référant à un cahier des charges commun.  Un  label repose sur un référentiel qui décrit les engagements à respecter, le cahier des charges. En l’occurrence pour les labels de chambres d’hôtes, les propriétaires adhérents du label doivent respecter des conditions  quant à l’accueil et au confort de leurs chambres d’hôtes. Le label garantit au voyageur – vos futurs hôtes – un niveau de prestation minimale dans toutes les maisons d’hôtes adhérentes.

Concerne
les chambres d’hôtes
les gîtes et meublés de tourisme
les hébergements insolites

Classement en étoiles

Pour les gîtes ruraux et meublés de tourisme, il y a un classement national, en étoiles, de 1 à 5 étoiles. On peut également choisir de demander une labellisation en épis chez Gîtes de France ou en Clés chez Clévacances.
Ces deux labels – comme Accueil Paysan – ont un agrément pour faire les visites de classement en étoiles des meublés de tourisme.
En revanche, il n’existe pas de classement officiel des chambres d’hôtes en France, autrement dit il n’y a pas de classement en étoiles pour déterminer les niveaux de confort.
Mais les labels comme Gîtes de France et Clévacances peuvent proposer une lebellisation en épis ou en clés.

Les deux labels cités ci-dessus, Gîtes de France et Clévacances les plus gros en termes de nombre d’adresses – ont établi un classement et un référentiel pour les chambres d’hôtes et les gîtes ou meublés de tourisme de 1 à 5 épis et 1 à 5 clés.
Il y a d’autres labels, présents au niveau national ou au niveau régional avec chacun leur charte et référentiel, Fleurs de Soleil, Bienvenue au Château (dans le grand Ouest de la France), Accueil Paysan (pour les agriculteurs) et d’autres mais je ne peux pas tout citer, à consulter, une liste de labels et associations nationales et locales de chambres d’hôtes sur le site d’Accueillir Magazine.
Adhérer à un  label revient donc à accepter la charte de qualité et les règles qu’il a définies en matière d’accueil, de confort… et aussi de payer la cotisation. Adhérer à un label, est une démarche privée.

Je reviens à la question initiale, est-ce que mes chambres d’hôtes doivent être labellisées ?

Ce n’est pas obligatoire sauf si vous recevez des subventions et que dans l’accord figure l’appartenance à un réseau. Il y a environ 23 000 adresses de maisons d’hôtes en France dont 30 % environ sont labellisées et donc 70 % environ n’ont pas fait ce choix.

Dans mes réflexions non exhaustives :
Se labelliser, cela peut rassurer ses hôtes en leur indiquant un niveau de confort.
On peut travailler en réseau, établir des relations avec les acteurs touristiques locaux – parfois les OTSI ne référencent que les chambres d’hôtes labellisées – , partager l’expérience avec d’autres propriétaires de chambres d’hôtes.
On peut recevoir des réservations par le label.
Mais cela peut obliger à suivre un référentiel plus ou moins contraignant
Et son projet peut être atypique ou l’immobilier ne pas avoir les superficies minimales prévues, donc difficilement se plier aux contraintes
Il y a aussi la cotisation à payer.

Etre labellisé a, comme toute chose, avantages et inconvénients,  il appartient à chacun de se faire son opinion en prenant en compte les différents aspects de l’adhésion et de regarder chaque label pour voir avec qui on se sent le mieux.

Trouver une gérance de chambres d’hôtes

Je suis souvent contactée par des personnes à la recherche d’une gérance de maison d’hôtes. Je leur explique que c’est difficile à trouver et que c’est un mode de fonctionnement rare dans ce secteur. Pour préciser les choses, il faut distinguer deux cas de figures :

la location-gérance

La location-gérance est un contrat par lequel le propriétaire exploitant d’un fonds de commerce, en l’occurrence la maison d’hôtes, cède à un locataire-gérant le droit d’exploiter cette activité contre le versement d’une redevance. On parle aussi de gérance libre puisque le gérant assume tous les risques de l’exploitation.

la gérance salariée

La gérance salariée est un schéma très différent puisque le gérant perçoit une rémunération. Il travaille comme salarié pour le compte du propriétaire. On parle aussi de gérance appointée.

Rappelons que pour être chambre d’hôtes, il faut nécessairement habiter sur place, accueillir ses hôtes et déclarer son activité en mairie sous son nom personnel. Ce sont les principaux obstacles à la mise en place d’une gérance salariée puisque le propriétaire reste responsable en titre et qu’il est difficile d’envisager que ce soit le salarié qui se déclare en mairie. En revanche, ce schéma est possible pour de petits hôtels, gîtes d’étape ou de groupe ou chambres meublées puisqu’il n’y a pas la même obligation déclarative.

Le montage d’une location-gérance est complexe, même si, a priori, juridiquement rien ne s’y oppose. Outre la viabilité économique du projet, il y a des aspects pratiques sur lesquels les deux parties doivent se mettre d’accord : clauses de sortie, rachat, vente… Il faut bien comprendre que, dans ce montage, le propriétaire va cesser son activité et le locataire-gérant se déclarer en mairie et que c’est lui qui devient l’exploitant des chambres d’hôtes pour les hôtes et l’administration.

Je le redis, ces opérations sont peu fréquentes mais le montage d’une location-gérance peut constituer une solution de reprise d’une maison en activité lorsque le propriétaire ne veut ou ne peut vendre les murs ou que le gérant n’a pas la possibilité de les acheter à court terme.

Achat de la maison d’hôtes, ne pas négliger les ventes de l’Etat

Lorsqu’un créateur est à la recherche d’une maison à acheter pour y faire chambres d’hôtes, il explore généralement toutes les pistes, les sites internet, les annonces des agents immobiliers, les ventes de particulier à particulier, la partie immobilier du site internet d Accueillir Magazine mais il ne connaît pas toujours les ventes de l’Etat et tout particulièrement celles effectuées par France Domaine.

Les ventes de France Domaine

Il ne s’agit pas uniquement de casernes ou de bâtiments administratifs mis en vente, mais également, dans 20% des cas, de bâtiments d’habitation détenus par les différents ministères et encore des nombreuses maisons forestières de l’ONF (Office national des Forêts).  Les biens qui sont mis en vente sont présentés sur le site internet du Ministère de l’Economie (http://www.economie.gouv.fr/cessions).
Pour obtenir plus d’information sur ces biens et les dates de mise en vente, il convient de contacter la Trésorerie Générale concernée.

Les communes disposent d’un droit de priorité pour acheter. Si elles ne le font pas jouer, les biens sont proposés dans le cadre d’appels d’offres ou d’adjudications publiques. L’acquéreur est le plus offrant sous réserve que sa proposition se situe au-dessus de la valeur domaniale.

Des biens exceptionnels

Il ne faut pas forcément espérer faire une bonne affaire financière. En revanche, ces biens ne sont pas mis en vente dans les autres circuits, c’est la seule manière d’y avoir accès et certains pourraient devenir de superbes maisons d’hôtes parce qu’il y a parfois des bâtiments hors du commun ou d’exception à réhabiliter. C’est ainsi qu’on peut descendre dans des chambres d’hôtes ou gîtes aménagés dans des casernes, une prison, des écoles, des gendarmeries, des maisons de garde-barrières qui n’ont plus de voies de chemin de fer utilisées bien sûr…

De quelles chambres d’hôtes vous souvenez-vous ?

Très souvent, avec les uns et les autres, on discute des anecdotes et des séjours de chacun  en chambres d’hôtes et de ceux qu’on a préférés.  Forcément, la notion de “préférer” ou de “charme” joue sur du très personnel et chaque personne en a sa propre définition.
Quand j’y réfléchis, parmi les dizaines de chambres d’hôtes où je suis passée, il y en a quelques-unes dont je me souviens immédiatement avec émotion, d’autres dont il ne me reste rien.

Dans mes bons  souvenirs,  je pense immédiatement à une bibliothèque croulant sous les livres, j’en étais presque venue à espérer que le temps allait être horrible pour avoir l’occasion de rester au coin du feu avec un super livre.

J’ai aussi mes maisons d’hôtes ++ parce qu’il y a un lien personnel qui s’est créé avec les propriétaires ou avec d’autres hôtes, même si ce n’était que le temps d’une soirée, mais ça c’est parfois aussi le fait du hasard et des rencontres, comme ce dîner il y a plus de dix ans avec des Australiens en Périgord où nous avons parlé plongée sur la Grande Barrière de corail jusqu’à pas d’heure.

Je sais en revanche, que je n’irai plus jamais dans une maison d’hôtes où je n’ai pas vu les propriétaires de mon séjour sauf pour récupérer les clés et payer, le petit déjeuner étant sur la table avec des thermos quand je suis descendue. La maison était belle, bien décorée, bien entretenue, mais quel intérêt ?

En un mot, ma définition d’une maison d’hôtes, c’est rencontre, en deux mots, j’ajoute gourmandise parce que j’ai la reconnaissance du ventre et quelques plats dégustés au petit déjeuner et à la table d’hôtes sont inoubliables.
Pour d’autres personnes, il ajouteront ou remplaceront par décoration ou aménagement, pour d’autres , c’est calmeconfort, espace

Vous qui êtes en train de créer vos chambres d’hôtes, avez-vous réfléchi aux souvenirs avec lesquels vont repartir vos hôtes ? Qu’est-ce qui permettra  à quelqu’un de dire que vous avez été leurs chambres d’hôtes préférées ? Qu’est-ce qui va faire qu’on va se souvenir de votre maison parce qu’elle est unique ? Quels sont les mots-clé de vos chambres d’hôtes ?

Signer la promesse de vente pour acheter sa maison d’hôtes

  • Signer la promesse de vente pour l’achat de la maison d’hôtes est l’étape la plus importante
  • La promesse de vente conclut le contrat qui sera définitif à la signature finale avec la remise des clés de la future maison d’hôtes
  • Plus de renégociation possible, une fois la promesse de vente signée
  • Les questions sur la faisabilité des travaux doivent avoir leurs réponses dans la promesse y compris sous forme de conditions suspensives aux autorisations liées à l’urbanisme
  • Il ne faut signer que quand on a éliminé tous les risques et pièges possibles

L’achat immobilier est décidé, la maison idéale pour créer vos chambres d’hôtes est trouvée, le prix convenu est dans votre budget, vous vous y projetez déjà ! C’est le moment de passer à l’achat proprement dit, qui commence, après la négociation financière avec le vendeur, par la signature d’un compromis de vente ou promesse de vente qui lie les deux parties. Par cet acte, le vendeur et l’acheteur s’engagent définitivement l’un à vendre sa maison, l’autre à l’acheter, Le porteur de projet dispose des délais de rétractation – en tout cas quand il achète en tant que particulier. On parle également de promesse synallagmatique de vente.
Beaucoup de créateurs d’hébergements touristiques se concentrent sur la signature de l’acte d’achat au point de négliger les avants-contrats. Il faut bien dire que certains professionnels de l’immobilier peu scrupuleux les poussent dans ce sens de façon à obtenir une signature rapidement.

L’avant-contrat plus important que le contrat

Contrairement à ce que pensent beaucoup de personnes, dans le processus d’achat d’un bien immobilier, c’est la promesse de vente qui est l’étape la plus importante, celle à ne pas rater. Plus importante que l’acte de vente lui-même parce que tous les éléments importants figurent dans cette promesse dans des termes qui engagent l’acheteur définitivement. Ces termes se retrouvent dans la vente finale qui elle a priori ne présente aucun caractère de surprise.

Or je constate que beaucoup de créateurs, enthousiastes parce qu’ils ont trouvé, enfin, leur maison d’hôtes, ont signé leur promesse de vente et ne savent pas très bien ce qu’il y a dedans, ils se sont polarisés sur les informations financières, le prix convenu et le montage financier décrivant le prêt bancaire. Ils  n’ont pas prêté attention au descriptif des bâtiments quand il y en a plusieurs. Ni lu les dizaines de documents, les diagnostics immobiliers, remis c’est vrai  en général la veille.

Un conseil, n’hésitez pas à décaler la promesse de vente de quelques jours, lisez tous ces documents, même s’ils ne sont pas parfaits, ils donnent des informations : faudra-t-il refaire le circuit électrique, y a-t-il du plomb qu’il faudra obligatoirement enlever et la fosse sceptique, est-elle aux normes ? Ce peut être des coûts imprévus qui posent problèmes.

Les conditions suspensives

La promesse de vente comprend le prix bien entendu mais également toutes les informations cadastrales et certaines doivent alerter quand un bâtiment a une destination autre que habitation ou hôtelière. La promesse de vente doit comprendre toutes les conditions suspensives, c’est à dire l’ensemble des points à remplir pour que la vente ait lieu ou à défaut s’annule, vous permettant de récupérer votre apport financier.

On pense bien sûr à l’obtention d’un prêt bancaire, montant et taux convenus dans la promesse de vente.
Mais il peut y avoir d’autres conditions suspensives qui, si elles ne se réalisaient pas, rendraient le compromis de vente caduque : autorisation de changement d’usage ou de destination d’un bâtiment, par exemple pour des bâtiments agricoles – et oui, on ne crée pas des chambres d’hôtes dans une grange sans faire quelques démarches administratives -, obtention d’un permis de construire ou d’aménager si une extension ou des travaux importants sont nécessaires…

La promesse de vente se signe chez le notaire

La promesse de vente peut être signée directement entre l’acheteur et le vendeur ou par l’intermédiaire d’un agent immobilier, mais je recommande de la signer devant notaire. J’insiste, vu l’importance juridique de cette étape, le recours à un notaire est indispensable. En fait à VOTRE notaire. Cela ne coûte pas plus cher que chacune des deux parties ait son propre notaire.
Vous allez en effet engager beaucoup d’argent dans l’opération et plus que de l’argent, votre projet de vie. Mieux vaut donc faire appel à un spécialiste des actes immobiliers, qui doit être au courant du projet de chambres d’hôtes, gîte ou meublé de tourisme, de façon à répondre à toutes vos questions et défendre vos intérêts. Dans le même esprit, il faut mieux s’assurer que c’est bien le notaire ou un clerc expérimenté de l’étude notariale qui va vous assister dans cette opération et pas un notaire stagiaire recruté il y a quelques mois car lui aussi risque d’être mal à l’aise pour vous défendre dans la transaction, surtout le jour de la signature lorsqu’il sera face au vendeur et à son notaire. On est en effet sur des achats immobiliers complexes qui font intervenir droit de la construction, parfois bâtiments classés, activité commerciale, servitudes, zones protégées… et pas sur la vente sans grande surprise d’un studio dans une copropriété citadine.
C’est pour cette même raison qu’il ne faut mieux pas recourir au notaire du vendeur, car même s’il fait son métier sérieusement, il ne sera peut-être pas proactif pour intervenir si une difficulté surgit et si une condition suspensive doit être ajoutée à la promesse de vente.
Dans tous les cas,  il est préférable de verser le dépôt de garantie ou indemnité d’immobilisation dans les mains d’un professionnel disposant d’une garantie financière, à vérifier quand il s’agit d’un agent immobilier qui doit avoir ouvert un compte séquestre.

Si j’insiste sur ce point, c’est que je connais plusieurs projets de chambres d’hôtes et d’insolite qui n’ont pas pu voir le jour car les conditions n’étaient pas remplies et cela a été des drames familiaux. On peut se tromper sur l’achat d’un lit, pas sur celui de la maison qui engage en général tout le patrimoine familial, de cette maison dans laquelle on veut créer son activité économique pour générer des revenus.

Cet article a été mis à jour le 28 août 2019

L’accueil en chambre d’hôtes, ce n’est pas que recevoir

Pour définir juridiquement la chambre d’hôtes, il y a le texte de loi et le décret d’application. Dans cette définition, il y a la mention “L’accueil est assuré par l’habitant” et c’est bien le dénominateur commun entre toutes les chambres d’hôtes, peu importe que la maison propose une ou cinq chambres d’hôtes, très simple ou hyper luxe, à la mer ou à la campagne, à la ferme ou au château…

Mais qu’est-ce que l’accueil en chambres d’hôtes ?

Si on prend le mot accueil au sens premier, c’est le fait de recevoir à leur arrivée les hôtes et de les héberger. C’est le premier contact, du moins visuel, s’il y a déjà eu des échanges épistolaires ou téléphoniques. C’est certainement un moment clé du séjour en chambre d’hôtes qui peut conditionner la suite. Une fois installés, les hôtes se sentent bien, rassurés, ils ont eu un bon accueil. A contrario, ils peuvent appréhender la suite du séjour, si cela ne s’est pas bien passé, s’ils ont ressenti le fait de déranger, d’arriver au mauvais moment.

Si on respecte l’esprit chambre d’hôtes, c’est en plus établir un contact personnalisé, échanger, devenir le guide de sa région, informer ses hôtes des bons plans, des bons itinéraires, des bonnes adresses…

Accueillir des personnes chez soi, c’est aussi vouloir qu’elles se sentent bien, à l’aise, qu’elles n’aient pas l’impression de déranger, qu’elles trouvent tout ce dont elles ont besoin lors de leur séjour, que le séjour soit “lisse” pour elles parce que tout a été pensé dans les moindres détails par ceux qui les accueillent.

L’accueil, c’est aussi très personnel, cela dépend de sa personnalité, de son envie de faire plaisir, de son état d’esprit, du temps dont on dispose.

L’accueil, cela se prépare, cela se réfléchit, ce n’est pas qu’inné, même si on a le sens de l’hospitalité et un caractère généreux.

L’accueil, c’est aussi quand on veut créer ses chambres d’hôtes un autre angle d’approche pour regarder l’aménagement de sa maison, son offre petit déjeuner, ses horaires, les petits plus proposés aux autres. Parce que votre accueil, c’est ce qui va rendre vos chambres d’hôtes uniques et inimitables.

Achat immobilier pour créer des chambres d’hôtes, attention au règlement de copropriété ou lotissement

Créer ses chambres d’hôtes dans une copropriété ou un lotissement n’est pas toujours possible. Cela fait plusieurs cas que je rencontre, notamment une créatrice qui avait fait tous les travaux nécessaires à ses chambres d’hôtes et qui n’a pu les ouvrir et je crains que ces problèmes ne se multiplient. Alors attention lors de l’achat de votre maison d’hôtes ou au moment d’investir dans l’aménagement de votre maison si vous en êtes déjà propriétaire.

Définitions

De façon un peu lapidaire, rappelons les définitions.
Un lotissement est le morcellement en lots d’une propriété foncière en vue de construire des habitations. On peut y acheter sa maison mais on accepte de respecter le règlement qui régit la vie du lotissement et parfois les biens et services à usage commun comme la piscine ou les parkings. Ces règles peuvent avoir une durée de vie les PLU s’y substituera à terme, il convient donc de vérifier quelles règles s’appliquent.
La copropriété, c’est l’organisation d’un immeuble ou groupe d’immeubles en plusieurs appartement. Il y a copropriété horizontale ou verticale et un règlement de copropriété remis à l’achat du bien immobilier au nouveau propriétaire.

Ces règlements de lotissement ou copropriété qui régissent la vie en collectivité sont tous différents. On y trouve parfois des interdictions et c’est là qu’il faut être vigilant quand on achète son bien immobilier.

Des règlements tous différents

Certains interdisent toute activité commerciale avec par exemple la clause d’exclusivement bourgeois (occupation uniquement habitation), ou listent les activités interdites comme celles avec du bruit, cours de danse, professeur de chant… A contrario certains listent les activités autorisées. D’autres tolèrent les professions libérales, parfois en leur réservant un étage précis, le rez-de-chaussée ou le premier étage. Enfin, il est parfois aussi mentionné que la location meublée est interdite avec ce type de formulation délicieusement désuète “le commerce de chambres garnies est interdit”.

Il y a quelques années, créer ses chambres d’hôtes ne posait pas de problèmes. Mais avec le battage médiatique qui a mis les chambres d’hôtes en exergue, une société de plus en plus individualiste, les voisins deviennent méfiants. Ils craignent le bruit, les arrivés tardives, invoquent un usage démultiplié de l’ascenseur, l’usure de la moquette de l’étage concerné… et sont prêts à bloquer autant que possible tout projet qui leur semble de nature à troubler la quiétude de leur habitation.

Avant d’acheter une maison ou un appartement en vue d’y créer ses chambres d’hôtes, il me paraît indispensable de lire ce règlement et les réserves qui en émanent, en comprendre l’esprit et si on a un doute de consulter un juriste.

C’est à vous de comprendre aussi l’esprit du règlement et de le relier au volume d’activité que vous attendez : une chambre d’hôtes ou plusieurs, toute l’année ou ponctuellement et de façon soutenue avec publicité ou occasionnellement.

Une grande partie de ces règlements sont contestables en justice, surtout pour ceux des immeubles plus anciens parce que mal ficelés sur le plan juridique et il y a déjà eu des jugements qui ont fait jurisprudence.

A vous de voir si l’achat de ce bien immobilier justifie ce risque et si la guerre éventuelle avec vos voisins est vivable au quotidien, sans compter que vos hôtes pourraient en pâtir lors de leurs allées et venues.

Aménagement et décoration ne sont pas synonymes

Décoration en meublé de tourisme, gîtes ou chambres d’hôtes évidemment, c’est très attendu et ce sot les photos qui déclenchent les réservations. Mais cela ne suffit pas, la décoration, c’est la dernière étape une fois les attendus respectés. Nettoyage, solidité et pratique viennent avant décoration.  

Lors de l’aménagement des chambres d’hôtes, la plupart des porteurs de projet pensent beaucoup à la décoration de la maison et des chambres d’hôtes. Ils veulent que tout soit parfait, beau, unique, que cela plaise dans les moindres détails à leurs hôtes. Ils y portent une attention énorme, y passent beaucoup de temps et dépensent de l’argent.

Aménagement n’est pas synonyme de décoration !

Je me souviens avec agacement de cette chambre d’hôtes où je devais débrancher la lampe de chevet pour charger mon téléphone, j’en ai même fait le premier article de ce blog. Du coup, cette maison d’hôtes, je me la rappelle essentiellement pour cela et donc pas de façon positive.

Parfois aussi, c’est exclusivement déco, comme ces émissions à la télévision avec leurs bougies toutes à la même taille et qui ne coulent jamais – les miennes si !-,  leurs magazines disposés de façon artistique sur la table basse et qui ne sont pas écornés parce qu’ils n’ont jamais été lus, ces pièces superbes tant qu’il n’y a personne dedans, ces canapés immaculés où on n’ose pas s’asseoir, peur de déranger les coussins et parce qu’on a l’impression de ne pas faire partie du décor.

Oui, mais une chambre d’hôtes ou un meublé de tourisme, on y vit !

Dans les défauts que je rencontre, ce sont souvent les petits détails pratiques qui m’agacent. Parce que parfois c’est superbe et plus encore, mais pas pour y vivre. Parce que la magnifique chambre d’hôtes ou le superbe meublé de tourisme, une fois qu’on a posé sa valise au milieu, jeté son manteau sur les fauteuils parce qu’il n’y a rien pour les accrocher, posé sa trousse de toilette par terre parce que les étagères de la salle de bains ne sont pas assez grandes, ils sont  beaucoup moins beaux !

Déco, oui, pensé avec amour, oui, mais aménager de façon à intégrer le côté pratique, penser que des personnes vont y vivre, y lire, s’y reposer, vaquer à leur quotidien, appeler leur famille, lire leurs mails, travailler au lit, faire la cuisine, un barbecue, se battre avec le parasol, râler devant une machine à laver qu’on ne sait pas mettre en marche ! Cela fait partie du challenge dans l’aménagement réussi d’un meublé de tourisme, gîtes ou chambre d’hôtes !

C’est dans le détail, que réside souvent le vrai luxe, celui du vrai confort, d’être détendu, parce que tout est parfait. Et cela ne coûte pas plus cher au final. Cela favorise aussi les séjours longs, les clients qui reviennent et la rentabilité. Au décorateur, il faut dans sa tête associer l’ergonome, la personne qui fait le ménage, le client qui y vit et quand tous ces aspects sont conciliés, on a réussi ses aménagements. Première étape avant d’ouvrir, tester soi-même ses hébergements touristiques comme un vrai client, il n’y a que comme cela qu’on se rend compte des petites corrections à apporter.

Cet article a été publié le 29 juillet 2010 et mis à jour le 20 février 2022

Le piège de la trésorerie dans une activité saisonnière

Quand on gère ses chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme, La trésorerie n’est pas un revenu, ce n’est pas l’argent qui tombe dans votre poche à dépenser, c’est de l’argent pour l’activité mis de côté pour les échéances et problèmes à venir.

Quand on ouvre ses hébergements touristiques, on devient une TPE (Très Petite Entreprise) ou du moins on attend la rentabilité des chambres d’hôtes, meublés de tourisme ou gîtes. Je ne parle pas de votre statut juridique (société, auto-entrepreneur, RCS, particulier…), ni fiscal (régime micro, réel, LMP ou LMNP…), je parle simplement de votre fonctionnement quotidien et la trésorerie ou son manque peut devenir votre principal cauchemar !

Pour ceux qui ont eu une vie professionnelle en étant à leur compte, rien de ce que je vais écrire n’a de secret pour ou de nouveau pour vous. Il n’en va pas de même pour ceux qui étaient salariés et qui même s’ils étaient en charge de budgets n’ont pas toujours cette vision purement comptable.

Sans trésorerie, risque majeur

La trésorerie de façon sommaire, c’est l’argent en caisse. C’est le nerf de la guerre. Le problème, c’est que quand elle vient à manquer, on n’a plus de quoi payer ses factures et échéances et mieux vaut ne pas compter sur sa banque pour faire preuve de compréhension et attendre patiemment le début de la saison touristique et le retour des hôtes et leurs paiements. Et si la banque est souple, ses tarifs le seront moins, les taux d’intérêts liés au découvert autorisé, plombent un budget.
Le manque de trésorerie c’est une des toutes premières raisons d’échec des entreprises, pas parce que leur concept ou leur produit est mauvais mais bien parce que à un moment, il leur manque les moyens et le temps de faire face à un imprévu ou de redresser une situation difficile.

Démarrer son projet d’hébergement avec de la trésorerie

Le rapport avec la chambre d’hôtes, le meublé de tourisme ou gîte ? C’est le même problème.
Je vois des créateurs entamer leur nouvelle vie en étant très juste financièrement. En général, et on sait tous que c’est la réalité, le budget immobilier / travaux / aménagements / achats literie et mobilier a été plus important que prévu et le budget a dérapé.
Mais si la saison se passe moins bien que prévu : mauvais temps, crise, chambres d’hôtes ou meublé de tourisme pas encore connus, surestimation de son taux d’occupation, prix mal évalué, matériel à remplacer.., le porteur de projet n’aura pas le temps de se donner le temps d’une deuxième saison !
J’ai vu une maison d’hôtes ouvrir en hiver parce que la banque voulait voir arriver des chèques, alors même qu’ouvrir les chambres d’hôtes l’hiver coûtait plus cher en chauffage que cela ne rapportait d’argent ! J’ai vu une maison revendue avant même l’ouverture des chambres d’hôtes faute de trésorerie. J’ai eu des appels désespérés parce qu’il fallait faire face à des travaux imprévus et que la trésorerie manquait. C’est rare, mais cela arrive dans tout commerce.

Les pièges de la trésorerie

Le premier piège, est la saisonnalité. Pour certains d’entre vous, le chiffre d’affaire va se faire sur quelques mois mais il doit être rapporté à l’année entière et si on ouvre en début de saison, on peut un peu vite oublier que les mois de vache maigre sont à venir. Autre chose, il faut être conscient de ses coûts de fonctionnement, pour connaître le revenu avant impôt et ça aussi c’est souvent sous-estimé !

Il faut avoir ses tableaux financiers, oui les échéances fiscales, que ce soit taxes, impôts, cotisation, contributions, ne sont pas toutes mensualisées. Donc ne pas les avoir anticipé, ne pas avoir provisionné l’argent, c’est un risque. Cela a l’air simple, mais le piège de la micro-entreprise, statut très sympathique au demeurant, c’est que beaucoup de loueurs ne font pas leurs comptes et n’anticipent pas les échéances à venir.

Mon conseil, pour vous lancer dans votre projet de chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme : réduisez un peu votre achat ou vos travaux, le spa, la grille en fer forgé ou le nouveau motoculteur peuvent attendre une saison de plus, mais gardez un peu de réserve financière pour les imprévus, pour vous donner le temps de réajuster votre projet, de mieux faire connaître vos hébergements. Et si en plus vous êtes de nature angoissée, vous passerez de meilleures nuits et cela vous évitera de devoir prendre un abonnement chez votre banquier, vous aurez certainement mieux à faire  !

Cet article a été initialement publié le 22 juillet 2010 et mis à jour le 20 février 2023