Le revenu de mes chambres d’hôtes permet-il d’en vivre ?

La question est fréquente et les créateurs de chambres d’hôtes qui attendent un revenu de leur activité ont raison de se la poser. Pour vous faciliter la tâche et avancer dans votre réflexion, je vous propose de faire un petit calcul selon deux modalités.

Chiffres d’affaire de loueurs de chambres d’hôtes

Premier cas. Le loueur a trois chambres d’hôtes, le prix de la nuitée est de 70 euros petit déjeuner inclus. Compte-tenu de la région, il attend essentiellement une fréquentation sur trois à quatre mois sur l’année, disons 90 nuitées par an par exemple de juin à septembre. Cela va donner un chiffre d’affaires annuel de 18 900 €.

Second cas. Le loueur loue cinq chambres d’hôtes toujours à 70 euros la nuitée, petit déjeuner inclus. La saison est plutôt longue. Les efforts de promotion et de communication permettent d’attirer des visiteurs en basse saison. Disons qu’il atteint 180 nuitées par chambre d’hôtes. Son chiffre d’affaires sera de 63 000 €.

Nous obtenons donc un chiffre d’affaires qui peut aller de 1 à 3. Si la seconde maison d’hôtes avait des chambres à 90 €, l’écart serait de 1 à 5 et le chiffre d’affaire de 81 000 €. L’écart serait entre plus fort entre ces deux exemples si nous rajoutions une activité complémentaire dans le second cas, une table d’hôtes, la location d’un gîte, des stages thématiques…

Marge et revenus des chambres d’hôtes

Reste à déduire les coûts directs liés à l’activité, les taxes et charges fixes liées à la maison dont l’emprunt bancaire et les cotisations sociales pour calculer le revenu qu’il peut attendre de sa maison d’hôtes. Il est cependant probable que dans notre premier exemple, le loueur n’en obtiendra qu’un revenu complémentaire. En revanche, notre second loueur peut espérer en un tirer un revenu à part entière.

Les conditions sine qua none pour pouvoir vivre de ses chambres d’hôtes : l’emplacement pour avoir un bon taux de fréquentation et la capacité à se faire connaître par tous moyens et donc de comprendre le monde d’internet.
Ce n’est bien sûr pas suffisant, la cohérence complète du projet et de la maison d’hôtes reste indispensable, ainsi que l’accueil, ce qui veut dire un loueur bien dans sa peau et heureux dans sa vie, cela aucun business plan ne le mesure.

Et attention, le chiffre d’affaire peut faire rêver, mais il y a beaucoup de travail derrière et au final, le taux horaire si on veut comparer avec son travail de salarié reste très faible, compte tenu du nombre d’heures travaillées. Et dans tous les cas, cela commence par une étude de marché et un business plan.

Créer des chambres d’hôtes avec un petit budget, c’est possible

Avec la montée en gamme des chambres d’hôtes et l’espace médiatique très important qui leur est consacré dans la presse, on voit surtout dans les magazines de très belles maisons restaurées avec soin, des grandes chambres, des espaces bien-être, c’est logique, c’est plus facile à photographier et plus facile pour faire rêver ses lecteurs. Mais cela induit aussi en erreur certains porteurs de projet qui n’ont pas le capital nécessaire pour l’achat d’une telle propriété. Et c’est bien le poids du foncier qui compte pour beaucoup dans le projet et le budget de chambres d’hôtes.

Chiffre d’affaire n’est pas marge

Je voudrais insister sur un point qui me semble parfois mal compris : on peut vendre une nuit en chambre d’hôtes cher et perdre de l’argent et vendre une chambre d’hôtes à plus petit prix et gagner de l’argent. Il y a trop souvent confusion entre chiffre d’affaire et revenu alors que c’est bien au final ce qui reste sur le compte une fois tout payé, y compris l’emprunt bancaire qui est important. La rentabilité d’une maison d’hôtes ne dépend pas du prix du bien immobilier.

Il y a des projets pour tous les budgets

Certains porteurs de projet ont l’impression que créer des chambres d’hôtes n’est possible que quand on a un gros capital. Ne soyons pas hypocrites, c’est quand même plus facile, mais je dirai que ce n’est pas le fait de la création de la chambre d’hôtes, c’est plus facile pour tout dans la vie quand on a de l’argent. Pour ceux qui ont un petit budget, il faut déployer ténacité, obstination pour convaincre son banquier et trésors d’imagination pour restaurer, décorer et aménager.

Mener à bien son projet reste possible même quand on a moins de moyens. Et sur les quelques 24000 adresses de maisons d’hôtes en France, toutes ne sont pas dans le luxe, on trouve encore beaucoup de chambres d’hôtes dans des maisons toutes simples mais à l’accueil chaleureux.

Je mets au même plan financier le fait d’acheter une maison avec ou sans travaux. Globalement, cela revient au même financièrement si on prend tout en compte, c’est une différence de temps dans l’apport de trésorerie et si vous faites les travaux vous-même, dans le manque à gagner parce que vous ne travaillez pas par ailleurs ou que vous allez mettre plusieurs années à ouvrir vos chambres d’hôtes.

Je suis allée faire un tour sur les annonces de maisons d’hôtes en vente sur le site d’Accueillir Magazine et il y en a à moins de 300 000 euros. Cela reste une somme importante, mais peut-être plus accessible pour un emprunt bancaire.

Le choix de la région où s’installer

Cela ramène clairement au choix de la région. Certaines sont devenues difficilement accessibles tant le prix de l’immobilier a flambé. Il est indispensable de vivre dans une région qu’on aime et qu’on connaît ou qu’on se donne la peine de connaître. Mais il peut être nécessaire de changer de destination ou de s’éloigner, le prix de l’immobilier variant selon l’endroit où on est, une maison en bord de mer ne se vend pas au même prix que dans les terres à quelques kilomètres. Et on trouve de vrais petits bijoux immobiliers dans certaines provinces pour le prix d’un studio à Paris.

Ce n’est d’ailleurs pas parce qu’on n’est pas dans une région très chère et on pense donc aussi très attractive et donc très touristique, qu’on n’a pas un potentiel important pour remplir ses chambres d’hôtes. On en revient à l’importance de l’étude de marché pour comprendre qui est sur le territoire et qui viendra dans vos chambres d’hôtes et calculer son taux de fréquentation et donc son chiffre d’affaire potentiel. Et à la nécessité de faire un budget pour savoir ce qui restera une fois tout payé et donc la rentabilité.

 

Créer une société pour gérer ses chambres d’hôtes

Très souvent, les loueurs de chambres d’hôtes sont des particuliers ou des auto-entrepreneurs. Certains choisissent cependant de créer une société pour mener leur activité.

La société quand on crée à plusieurs

Le motif le plus fréquent tient au fait que plusieurs personnes souhaitent créer ensemble une maison d’hôtes, des amis, des concubins… Ils choisissent alors de s’associer en constituant une société qui va gérer les chambres d’hôtes.
Il peut y avoir d’autres motivations, comme le fait de vouloir protéger une partie de son patrimoine ou celui de son conjoint lorsque l’on est marié par exemple sous un régime de communauté. La création d’une société permet en effet d’isoler certains actifs professionnels qui vont être placés dans la société.
D’autres raisons sont plus complexes. Il peut s’agir d’un montage fiscal ou financier. On peut combiner une société avec la création d’une société civile immobilière par exemple.

SARL, SAS, SASU, EURL, quelle société pour ses chambres d’hôtes ?

Il existe de nombreuses formes de sociétés commerciales.
En chambres d’hôtes, les statuts de SARL ou d’EURL sont les plus fréquents.
La SARL est une Société A Responsabilité Limitée. Sa création suppose qu’il y ait au moins deux associés. Ils apportent le capital social qui est réparti en parts sociales, se mettent d’accord sur les statuts qui définissent les règles de fonctionnement de l’entreprise et désignent un gérant. Il peut s’agir d’un des associés ou d’un salarié sans part sociale.
L’Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée est une variante où la société n’a qu’un seul associé. Il existe d’autres formes juridiques comme les Société par Action Simplifiée (SAS) ou les SASU pour leur variante unipersonnelle, avec à chaque fois des différences quant aux conséquences fiscales et sociales.

La constitution d’une société est un acte juridique pas nécessairement complexe mais qui engage fortement les associés. Il faut bien prendre le temps de comprendre toutes les conséquences, qu’il s’agisse du court terme mais aussi du long terme. Il ne faut donc pas hésiter à faire appel à un expert-comptable, un avocat ou un professionnel du droit pour vérifier le montage et poser toutes les questions nécessaires avant de signer les statuts.
Dans tous les cas et quel que soit le choix, comprendre les statuts juridiques et  fiscaux de son activité est indispensable.

Et que pense votre conjoint de la création de chambres d’hôtes ?

C’est un projet de vie et le conjoint fait partie de l’aventure

Que vous soyez seul à gérer les chambres d’hôtes, votre conjoint travaillant par ailleurs, ou que ce soit un projet commun, la création d’entreprise tout comme celle de chambre d’hôtes impactera fortement votre vie à tous les deux. Encore plus en maison d’hôtes, parce que les clients sont sur place, sur la propriété, dans la maison même.
Il est essentiel d’en parler par avance et de discuter largement de la vie quotidienne avant de se lancer et même par la suite, une fois le gîte ou les chambres d’hôtes ouvertes. Il faut en effet être sûrs de ses attentes, de l’implication personnelle qu’implique une activité d’accueil chez soi et être conscient du volume de travail très important que cela représente.

Etre conscient aussi des rythmes de vie qui vont changer, notamment pendant les week-ends, et les vacances scolaires, on vit en décalé de la société, puisqu’on travaille quand les autres sont en vacances. Faute d’avoir regardé avec réalisme la future vie quotidienne, votre couple et votre vie de famille pourraient en souffrir. Or les attentes sont différentes d’une personne à l’autre et aussi quand on est un homme ou une femme. Une constante demeure, quand on crée son activité, on a besoin d’être soutenu par son conjoint.

Le soutien du conjoint, la clé de la réussite d’un projet

La Caisse d’Epargne vient de s’intéresser au profil des entrepreneurs et notamment à travers une comparaison homme / femme. Cette étude a été réalisée en interrogeant 925 chefs d’entreprises de moins de dix salariés. Elle révèle de nombreuses différences et en dit long sur les motivations qui poussent les uns et les autres à se lancer ainsi que sur la place du conjoint.

D’un côté, les hommes, ils ont créé leur entreprise pour être indépendant plutôt que salarié et pour être plus libre. Les femmes ont été plus souvent motivées par un besoin d’épanouissement personnel et par le goût d’entreprendre. La différence est également très forte concernant l’argent, une motivation peu citée par les femmes mais beaucoup plus fréquemment par les hommes.

L’étude est intéressante également sur la question de l’accompagnement. Lors du démarrage de l’activité, les femmes déclarent s’être beaucoup appuyées sur leur conjoint et sur des experts privés tandis que les hommes citent plus fréquemment la famille, les amis et les relations. Concernant la place du conjoint, les hommes déclarent que l’aide apportée par leur femme a été essentiellement dans les tâches familiales tandis que pour les femmes ce soutien a été dans le projet professionnel.

Dans tous les cas, et ce n’est pas spécifique à l’activité de chambres d’hôtes, discutez-en, les non-dits tuent les couples – je sais ce pourrait être le titre d’une chronique des courriers du coeur -, la vie quotidienne en maison d’hôtes peut aussi être aménagée en fonction des attentes : la fréquence de la table d’hôtes notamment est une des variables d’ajustements. Mais penser que l’activité avec des hôtes dans la maison n’aura pas d’impact est illusoire.

Et si vous continuez, il faudra vous organiser, sinon, revisiter le projet et peut-être penser plus gîtes que chambres d’hôtes, ce qui peut-être une forme de compromis.

 

La législation des chambres d’hôtes

Je rencontre des créateurs de chambres d’hôtes qui ont plein d’idées et c’est tant mieux. Ils veulent sortir des sentiers battus et réfléchissent à des formules originales. Ils imaginent un accueil un peu différent, une configuration des lieux autres…, et pourquoi pas.
Mais attention, cela va parfois jusqu’à vouloir ouvrir son hébergement dans une maison à une autre adresse, avec des petits déjeuners en libre service, avec des durées minimales de séjour…

Loi et décret chambres d’hôtes

Tout ceci est sympathique mais il faut garder à l’esprit qu’il existe un texte de loi et un décret qui définissent l’activité de chambres d’hôtes. Pour mémoire, les chambres doivent être situées chez l’habitant, sur sa propriété dans une dépendance c’est possible. L’habitant assure lui-même l’accueil, il doit fournir systématiquement le petit-déjeuner et le linge de maison et le nombre de chambres est limité à cinq pour une capacité maximale de quinze personnes et il n’y a pas de durée minimale de séjour possible à imposer.

La table d’hôtes, la piscine, le spa et autres aspects sont également réglementés. Rien d’insurmontable mais c’est la loi. Cette législation peut donc limiter la créativité mais il n’est pas possible de s’en exonérer et le fait de se déclarer en mairie en tant que chambres d’hôtes suppose que l’on respecte ces règles.

Ce ne sera pas des chambres d’hôtes

Par conséquent, si l’on souhaite mettre en place un accueil différent, sans petit déjeuner ou aller au-delà de cinq chambres, cela reste possible mais avec une autre appellation que chambres d’hôtes et d’autres contraintes réglementaires.

On peut envisager d’ouvrir un petit hôtel ou un gîte de groupe ou de s’orienter vers une activité de location meublée saisonnière. On peut penser insolite, yourte, roulotte ou cabane, un camping… Il ne faut jamais exclure ces pistes car l’important est certainement de créer un hébergement qui vous ressemble et qui corresponde aux attentes des visiteurs. Attention, le risque c’est que lors de contrôle, l’administration considère que vous n’êtes pas chambre d’hôtes et cela peut avoir de très lourdes conséquences.

Vous voulez sécuriser votre projet, venez à une de nos formations ou achetez le pack du créateur et bien sûr l’abonnement à Accueillir Magazine permet de suivre tout ce qui est réglementation en lisant le numéro reçu chez vous tous les deux mois.

Rentabilité, louer un meublé ou une location saisonnière ?

Créer un gîte ou location meublée saisonnière, ce peut être un projet complémentaire de la chambre d’hôtes ou un projet à part entière. Nous connaissons des loueurs qui ont fait ce choix d’avoir plusieurs biens meublés, un village de gîtes… Dans tous les cas, il faut penser rentabilité.

Meublé touristique ou Meublé seul, sous quelle forme louer ?

Les créateurs qui se demandent s’ils vont proposer de la location meublée s’interrogent parfois sur le fait de louer le logement en meublé à l’année ou d’opter pour le meublé saisonnier de courte durée. Ils ont souvent en tête l’idée que la location saisonnière est plus rentable et qu’il sera plus facile de récupérer l’usage du logement si besoin.

Calculer la rentabilité

Concernant la rentabilité, il faut prendre en compte tous les éléments pour faire le calcul.
Certes, la fiscalité d’un meublé saisonnier est souvent avantageuse et le prix à la semaine supérieur à celui d’un meublé classique. Mais il y aura des périodes non louées, les équipements nécessaires sont supérieurs à une simple location meublée, il faut prévoir du ménage à chaque changement de locataire et souvent des petites réparations, être là pour accueillir ses locataires et récupérer les clés au départ…
Enfin et pas le moindre, il y aura la gestion avec la promotion du bien, l’envoi des contrats, les paiements, des frais de publicité et d’annonces sur des sites spécialisés, sauf à confier la location du bien à une centrale de réservation ou une agence qui prendront une commission…
Au final, la rentabilité sera peut-être meilleure mais il y aura du travail à fournir et des difficultés à régler au quotidien.

Sur le sujet de la disponibilité du bien locatif, le loueur saisonnier n’élit pas domicile sur place et la location est limitée dans le temps. Ceci étant, pour accéder à ce dispositif qui peut être avantageux, il faut respecter la loi. Dans de nombreuses communes, pour louer en meublé de courte durée, les propriétaires doivent demander un changement d’usage du logement d’habitation qu’il compte proposer à la location. Parfois, cette démarche n’est pas possible ou soumise à de trop fortes contraintes.
Concernant la location meublée classique, il s’agit le plus souvent d’un bail d’un an renouvelable par tacite reconduction. Le loueur peut cependant refuser le renouvellement en respectant un préavis de trois mois pour reprendre ou vendre le logement ou pour un motif légitime et sérieux comme le non-paiement du loyer.
Si le meublé se trouve sur la même propriété que d’autres locations saisonnières ou chambres d’hôtes, la question se pose aussi du partage des lieux par des personnes ayant des envies et des horaires différents.

Respecter les réglementations

Louer en location saisonnière ou en simple meublé, ce choix doit donc être mûri. Il va impacter les travaux et l’aménagement du meublé. Et une fois la décision prise, il convient de respecter toute la réglementation applicable à sa formule d’hébergement pour ne pas être pris en défaut par son locataire ou par un tiers. Et comme toujours avant de prendre sa décision, il convient de ne pas considérer la rentabilité du bien du seul point de vue financier

Réfléchir très tôt au futur site internet de ses chambres d’hôtes

Le site internet de ses chambres d’hôtes, son référencement et globalement la visibilité de la maison d’hôtes sur l’ensemble du net, réseaux sociaux y compris, c’est un sujet que j’ai déjà abordé sur ce blog, mais je veux vraiment insister dessus.

Désormais, le site internet est au coeur de l’activité d’hébergement marchand, même si ce n’est pas le seul vecteur pour avoir un bon taux de fréquentation. Réfléchissez simplement aux mutations du tourisme que vous avez vécu comme client depuis vingt ans, aviez-vous imaginé regarder votre téléphone mobile pour trouver une chambre d’hôtes ou location disponible dans les 10 km autour de votre voiture ? Pensiez-vous regarder la chambre d’hôtes en détail sur un écran d’ordinateur au lieu d’une petite vignette dans un catalogue d’office de tourisme ou de label ?

Je ne peux que conseiller aux créateurs de réfléchir à leur site internet suffisamment tôt. Concevoir un site internet est une tâche compliquée et qui mérite autant d’énergie que l’achat de la maison ou l’éxécution des travaux. En plus, cela prend du temps, temps qu’on n’a pas quand on est dans la dernière ligne droite avant l’ouverture des chambres d’hôtes, temps qu’on peut trouver quand on est en amont en train de réfléchir à son projet.

Dupliquer un site existant en changeant les photos, le lieu et le nom des propriétaires est très facile mais cela ne reflètera pas l’esprit de la maison d’hôtes et la personnalité de ses habitants. L’ouverture de chambres d’hôtes est un acte très personnel, vous, votre voisin ou moi n’aurons pas la même décoration, le même accueil, les mêmes attentions, les mêmes petits soucis de détails, tout ce qui fait qu’une maison d’hôtes est unique. Selon moi, le site internet doit correspondre à cette démarche et faire passer un message d’accueil ainsi que l’esprit de la maison, parce qu’il en est la vitrine ouverte sur le monde pour séduire vos futurs hôtes.

Réussir le site internet de sa maison d’hôtes suppose pas mal de préparatifs. Il faut réfléchir à l’architecture du site, à la structuration des pages, aux textes et aux photos. La page d’accueil mérite beaucoup d’attention. Y mettrez-vous une photo de la maison, une vue des environs, des photos des chambres ? Quels seront les premiers mots ?

Le web a ses clés complexes. Un site internet qui marche, c’est beaucoup plus que quelques pages. Pourquoi certains sites sortent-ils en première position, pourquoi certaines maisons d’hôtes ont-elles fait le plein cet été malgré une météo maussade, pourquoi certaines chambres d’hôtes sont-elles plus réservées que d’autres ? Il y a beaucoup de paramètres à cela, mais le site internet et les actions menées autour en sont un important.
C’est quand on est conscient de cela, qu’on peut se poser les bonnes questions, c’est quand on a consulté des dizaines de sites internet que l’on peut commencer à réfléchir à l’aspect technique, prendre contact avec des prestataires, identifier les bons, demander des devis…

Je rencontre fréquemment des créateurs et propriétaires installés qui me disent ne pas aimer ce côté de l’activité, appréhender le côté code technique, le langage informatique, trouver cela compliqué, que cela prend du temps.
Je comprends, mais dans toute activité commerciale, il y a des aspects rébarbatifs. On ne vous demande pas de développer votre site vous-même, mais d’en comprendre les enjeux. Et n’oubliez pas  que ce site internet vous apportera une grande partie de vos réservations mais peut aussi vous en faire perdre beaucoup et vous en faire rater encore plus.
Alors faites-en un défi, passez du temps à comprendre l’envers du décor d’internet, c’est un bon investissement pour remplir sa maison d’hôtes.

Pour vous aider sur ces sujets, nous avons un cahier pratique dédié à la création du site internet.

Le bilan comptable de la maison d’hôtes

Lorsque le créateur de chambres d’hôtes choisit de créer une société pour mener son activité, il donne naissance à une personne distincte qui va avoir une identité juridique, une adresse, un dirigeant et des biens propres.

La lecture des comptes avant l’achat de la maison d’hôtes et les travaux

Cette société aura l’obligation d’établir des comptes et devra produire des états financiers, dont principalement un compte de résultat et un bilan. Ce dernier document est intéressant car il permet de se poser de nombreuses questions quant aux enjeux financiers. Encore plus quand on anticipe ce bilan comptable avant d’acheter une maison pour créer des chambres d’hôtes et / ou de faire des travaux d’aménagements souvent conséquents.

A l’actif du bilan, on retrouve les biens de la société. Il y a les immobilisations, c’est-à-dire les éléments détenus pour l’activité, les stocks, les créances clients, les autres créances et la trésorerie. Dans une activité de maison d’hôtes, l’un des enjeux principaux concerne l’immobilier, les travaux et l’équipement. Quels sont les éléments nécessaires pour l’activité ? Auront-ils une valeur le jour où je revendrai la maison d’hôtes ? Quels seront les stocks indispensables ? Certains clients risquent-ils de payer avec un délai ? Quel niveau de trésorerie faut-il pour faire face à la basse saison ?

Le passif, découvert, pertes et trésorerie

Au passif du bilan, on a les capitaux apportés, les dettes financières et toutes les autres dettes vis-à-vis des fournisseurs, des administrations ou des associés. Ces éléments donnent lieu à d’autres questionnements. Comment est-ce que je finance l’achat de la maison ou la réalisation des travaux ? Quel est le niveau de dette supportable compte tenu de l’activité envisagée ? Faut-il négocier un découvert avec la banque dès le démarrage ?

Que vous créiez une société ou non, il est important d’avoir une vision complète des enjeux. Etablir un bilan comptable prévisionnel même simplifié peut vous permettre de faire ainsi le tour de nombreuses questions et de faire ensuite les bons choix, car l’objectif, c’est bien de réussir votre projet de chambres d’hôtes et pas de scruter avec angoisse vos relevés bancaires.

Agrément pour chambres d’hôtes, comment l’obtenir ?

L’agrément est une question qui revient souvent chez les créateurs lorsqu’ils commencent à réfléchir à leur projet de chambres d’hôtes, l’affiliation auprès d’un label aussi.

Tout d’abord, il n’existe pas d’agrément pour faire chambre d’hôtes. Il n’est pas nécessaire de faire une demande préalable auprès d’une administration locale ou départementale pour obtenir une autorisation d’ouverture. En revanche, comme je l’ai déjà indiqué sur le blog, il faut déclarer son activité de chambres d’hôtes à la mairie un peu avant l’ouverture de son hébergement. Il faut bien sûr que l’activité soit en règle, que ce soit sur le plan de l’urbanisme, des réglementations, des règlements éventuels de copropriété ou lotissement…

Ensuite, il n’y a pas d’obligation de classement lorsque l’on fait chambres d’hôtes et il n’existe pas de classement officiel, comme c’est le cas pour les hôtels, les campings ou les meublés. Le loueur peut, s’il le souhaite, demander le classement de ses chambres d’hôtes auprès d’un label, comme Gîtes de France, Clévacances, Fleurs de Soleil, Accueil Paysan… Il peut aussi choisir de ne pas faire classer ses chambres. La moitié des loueurs de chambres d’hôtes détient un classement, l’autre moitié non.

Le fonctionnement des labels implique également une adhésion. Le loueur qui demande le classement doit également adhérer à l’association des loueurs et celle-ci doit accepter son adhésion. C‘est une spécificité et c’est pour cette raison que l’on parle parfois d’affiliation. Dans d’autres secteurs du tourisme, ce ne sont pas les mêmes structures qui classent les établissements et qui fédèrent les professionnels. Il y a d’un côté des cabinets d’audit agréés et d’un autre des syndicats professionnels.

Demander le classement et adhérer à un label sont des décisions qui nécessitent un peu de réflexion.
Cela représente un budget pour le futur loueur, le coût de l’adhésion à l’association et la cotisation annuelle,  mais surtout très probablement des travaux à effectuer pour obtenir le classement voulu et des investissements pour l’équipement demandé. Le label peut en effet refuser l’adhésion du loueur de chambres d’hôtes si l’hébergement ne répond pas à sa charte.
La question de la labellisation ou du classement ou de l’affiliation à un label est donc une question à traiter en début de projet quand on se dit que ça y est, on y va, on va créer ses chambres d’hôtes.

 

La chambre d’hôtes, une activité économique atypique

La chambre d’hôtes est une activité très atypique. Il est difficile, voire impossible, de formuler un raisonnement économique ou financier qui s’applique à l’ensemble du secteur.

La chambre d’hôtes est d’abord une activité patrimoniale

D’abord, parce que de nombreux propriétaires pratiquent la chambre d’hôtes comme une activité patrimoniale qui permet de garder la maison, de préparer sa transmission aux enfants, de payer les travaux d’entretien mais aussi de faire des rencontres et de conserver une vie sociale bien après l’âge légal de la retraite. Ils ferment une partie de l’année et ne se reconnaissent pas vraiment dans les préoccupations classiques des entrepreneurs, trésorerie, rentabilité, marge, coût horaire…

Choisir d’en vivre

D’autres propriétaires de chambres d’hôtes, moins nombreux, en font une activité à part entière et y consacrent une énergie et un temps largement au-delà des 35 heures. J’en connais plusieurs. Jeunes retraités ou même renonçant à une carrière plus lucrative, ils ont décidé de vivre autrement et de développer d’autres valeurs. Cela non plus, cela ne rentre pas dans une grille d’analyse économique. Je ne connais pas de case “je privilégie d’autres valeurs” dans la rubrique “objectifs financiers” du business plan, ni comme mention dans les actifs de la société “belles rencontres”, ni de réponse au plan carrière professionnelle “objectif de l’année prochaine, me consacrer à mon potager pour ne manger que mes fruits et légumes”.

Business Plan ou Indice du bonheur ?

Dans une logique de pure rentabilité économique, il faudrait valoriser chaque mètre carré de la maison d’hôtes et sélectionner les travaux et investissements les plus rentables quitte à faire des concessions quant à la qualité des abords ou à la taille des pièces. J’imagine la tête du banquier qui lirait dans une demande de prêt le commentaire suivant “nous ne ferons table d’hôtes qu’une ou deux fois par semaine pour que cela reste un véritable plaisir de préparer les repas pour nos hôtes” ou “nous voulons un bassin naturel, cela coûte plus cher, mais nos grenouilles seront heureuses et c’est un tel bonheur de se baigner dans une eau pure”.

Atypique ou totalement moderne ? Précurseur d’un autre mode de société qui ne base pas tout sur la consommation mais recherche un nouvel équilibre ? Sans rentrer dans ces débats philosophiques, si on veut ouvrir des chambres d’hôtes, il faut faire la part des choses entre ce qu’on attend comme “valeurs immatérielles” – pas au sens où l’entendent les experts-comptables mais au sens épanouissement personnel – et ce que l’on vise comme chiffre d’affaire et revenu.