La fiscalité de la chambres d’hôtes

Pour certains créateurs de chambres d’hôtes, le sujet est complexe. Cela fait peut-être de nombreuses années que vous payez chaque année vos impôts de la même manière et ce sujet ne fait pas nécessairement partie de vos préoccupations favorites. Il y a probablement plus intéressant dans l’existence, enfin ce n’est que mon opinion !

Nous avons regroupé sur le site d’Accueillir Magazine quelques informations sur la fiscalité des chambres d’hôtes et des meublés de tourisme ou gîtes. Nous publions également tous les deux mois dans chaque numéro d’Accueillir Magazine quelques pages dédiées à la fiscalité car c’est une matière mouvante où on n’a pas le choix que de rester informé tout au long de sa vie d’entrepreneur.

La fiscalité de l’entrepreneur diffère de la fiscalité du salarié

Si vous êtes salarié, vous avez l’habitude de déclarer vos revenus chaque année en additionnant votre salaire à celui de votre conjoint et en divisant par le nombre de parts (quotient familial). Vous avez peut-être également des revenus de placement, provenant d’un livret d’épargne, de SICAV, d’actions ou d’obligations, et des réductions ou crédits d’impôts pour des dons ou des travaux et vous pouvez avoir aussi des revenus locatifs provenant de la mise en location de biens immobiliers meublés ou non.
Vous acquittez aussi les taxes locales – taxe d’habitation et taxe foncière – sur la valeur de votre domicile.
Et il y a la TVA que vous payez sur toutes vos dépenses et investissements,  vous la voyez apparaître sur toutes vos factures mais que vous ne faites pas de déclaration spécifique au titre de la TVA.

Un entrepreneur intègre la fiscalité dans son business plan, longtemps avant l’ouverture

Créer des chambres d’hôtes avec ou non des meublés de tourisme, c’est réfléchir aux impôts à payer au titre de cette nouvelle activité. Il y a bien sûr un impôt sur le revenu tiré de l’activité avec plusieurs modalités. Mieux vaut ne pas se tromper avant de remplir la première déclaration 2042 C. Il y a aussi les taxes locales, et lorsque les bâtiments sont importants les sommes ne sont pas négligeables. Il y a la question de l’assujettissement à la TVA avec la possibilité de la récupérer ou non sur les travaux et dépenses. En un mot, les options fiscales sont multiples, contrairement à ce que vous avez connu en tant que salarié. C’est tellement multiple, complexe et subtil que Charles qui écrit les articles liés à la fiscalité pour Accueillir Magazine a toujours une ou deux pages qui y sont consacrées pour suivre à chaque numéro l’actualité – toujours riche, l’évolution, les questions à se poser et l’agenda fiscal.

Comme je j’ai déjà évoqué sur ce blog, l’activité de chambres d’hôtes est peu rentable si on la rapporte au coût du foncier et au temps passé. Il faut s’intéresser à toutes les dépenses y compris les impôts et taxes. Si vous n’êtes pas familier de ces questions, il est nécessaire de prendre le temps de bien comprendre les options, de chiffrer les impacts voire de se faire conseiller car la rentabilité de votre projet tient peut-être à un bon choix fiscal fait dès le début, cela veut dire avant même l’achat immobilier et les travaux. Et devant la multiplication des options fiscales, le statut qui convient bien à votre voisin et à sa situation patrimoniale et familiale n’est peut-être pas le bon pour vous !

Le numéro 34 juillet / août 2011 d’Accueillir Magazine est paru

Le numéro 34 d’Accueillir Magazine, juillet / août 2011 est paru. Vous y retrouverez un dossier avec des témoignages de propriétaires sur quelques hôtes qu’ils se seraient bien passé de recevoir, ils sont rares mais quand ils s’y mettent, ils sont pénibles ! L’essentiel étant de garder son sens de l’humour et de ne pas laisser un mauvais coucheur venir à bout de sa bonne humeur et de son enthousiasme.
Sinon, vous retrouverez le sommaire en ligne sur le site d’Accueillir Magazine, avec notamment la faillite de deux nouveaux coffrets cadeau, une lettre type pour  demander à recevoir le payement d’un séjour annulé mais contractuellement dû, un reportage dans une maisons d’hôtes super déco, La villa Cécile à Vouhé près de la Rochelle , une initiative d’un propriétaire d’Alsace, les Jardins du temps, parc floral et chambres d’hôtes à Illzach près de Mulhouse, une recette de Bretagne, le Pain d’épices du Manoir du Langouet à Guer dans le Morbihan.

Accueillir Magazine, c’est le seul magazine de presse à destination des propriétaires et créateurs de chambres d’hôtes, connaître l’évolution des réglementations, suivre l’actualité et l’agenda fiscal, partager les idées d’autres propriétaires, découvrir des idées pour se faire connaître… Accueillir Magazine est à adopter pour se tenir informé, gagner du temps et éviter les pièges.

 

Vos chambres d’hôtes seront-elles un lieu de vie ou une halte pour dormir ?

Puisque vous avez choisi de créer des chambres d’hôtes, j’imagine que vous avez l’idée de recevoir chez vous des personnes et que la rencontre et l’accueil sont au coeur de votre projet. Mais pour qu’il y ait rencontre intéressante, j’entends par là, avoir un peu de temps avec l’autre pour partager, discuter, il faut que l’hôte aussi soit venu avec cet objectif. Et cela implique qu’il ne réserve pas la chambre d’hôtes que comme étape pour dormir.

Bien sûr, cela ne concernera pas 100 % des hôtes, il y en aura toujours qui choisiront la maison d’hôtes comme halte sur un trajet ou hébergement à proximité d’un événement, mariage, fête de famille ou autre visite. Ceux-là profiteront peut-être du moment du petit-déjeuner et de quelques instants pour échanger, mais en fait ils viennent surtout dormir et ont choisi un hébergement lié à une situation géographique.
Pour inciter des hôtes à venir, chez vous, à votre rencontre et à y rester quelques jours, il faut que la maison d’hôtes évoque un lieu de vie. Comme on parle de séduire des personnes que le propriétaire de chambres d’hôtes, vous bientôt, ne connaît pas encore, cela ne peut passer que par la communication en amont. Site internet, réseaux sociaux, blogs, beaucoup d’outils sont à votre disposition, ce ne sont pas les moyens qui manquent. Ce qui est plus difficile à trouver, c’est comment communiquer. Cela fait partie des questions à se poser quand on est en réflexion sur la création de ses chambres d’hôtes, et cela passe certainement par vous demander ce qui fera de votre maison un lieu unique. La maison et ses aménagements, son confort, sa  situation géographique, ce qu’il y a à faire et à visiter autour de chez vous…, ne serait-ce pas tout simplement la mise en mots de votre projet de vie ?

Rien de bien nouveau me direz-vous. Et pourtant, il y a encore de nombreux sites internet trop ( ?)  institutionnels où les chambres étalent leurs lits bien bordés. Qui dit lit dit dormir, qui dit sourire, dit échange.

Se faire conseiller par un professionnel du droit et de la fiscalité

Lors des formations, 2 jours pour ouvrir ses chambres d’hôtes, que nous organisons, nous avons deux profils de créateurs de maisons d’hôtes différents qui sont confrontés aux problèmes de choix de statut juridique et fiscal : les salariés ou fonctionnaires d’un côté et ceux qui dans leur vie professionnelle antérieure étaient à leur compte, libéraux, commerçants ou chefs d’entreprises et pour qui c’est plus facile.
Pour les premiers, c’est parfois difficile de comprendre les possibilités et les subtilités de tous les choix juridiques, fiscaux et sociaux. Et je les comprends d’autant mieux que je suis passée par ce parcours du combattant, il y a six ans. Devenir entrepreneur, c’est aussi un choc culturel et il peut être utile d’être bien conseillé.

Payer moins d’impôts

Payer moins d’impôts, c’est a priori le rêve de tout contribuable et c’est intellectuellement légitime. Le problème, c’est que je rencontre des créateurs de chambres d’hôtes qui basent leur modèle économique et leurs choix de statut juridique en fonction de la fiscalité. Je ne dis pas que chercher une optimisation fiscale est inutile, au contraire ! En revanche, construire son budget ou son plan de financement en la considérant comme acquise  est dangereux.

En plein débat sur les niches fiscales et les retraites, en pleine crise économique, on se doute bien que les impôts vont augmenter, on le voit déjà pour beaucoup sur les impôts locaux, taxes d’habitation et foncière. Est-il utile de dire que subventions et aides diminuent et sont de plus en plus difficiles à obtenir ?
S’il y a bien un domaine où rien ne dure, où rien n’est acquis,  c’est celui de la fiscalité. Les lois de finance soumises au Parlement changent les règles tous les ans.  Et remettent en cause, les abattements fiscaux, les crédits d’impôts pour les travaux en matière de développement durable de son habitation, les modalités de calcul de la taxe de séjour…, la litanie est sans limite.

Alors faire des choix spécifiques à cause de la fiscalité d’aujourd’hui, mettre en apport de son financement des subventions qu’on n’aura peut-être pas, penser qu’on aura comme trésorerie l’argent qu’on ne versera pas pour cause de crédits d’impôts pour des travaux faits demain, pour moi c’est à peu près comme jouer au loto, peu de gagnants et beaucoup de perdants. Et je comprends qu’on soit tenté de le faire pour alléger un budget trop serré, pour convaincre un banquier récalcitrant. Mais attention,  c’est de nature à faire capoter un projet complet.

Prendre conseil pour son statut juridique et fiscal

Nous sommes dans un pays très compliqué, multitude de statuts et d’options s’empilent et mieux vaut ne pas se tromper. Sur le plan juridique on peut être auto-entrepreneur, inscrit au RCS (registre du commerce et des sociétés), en société, EURL, SARL, SAS…
On peut acheter la maison avec une SCI, transparente ou pas en terme de fiscalité et elle-même assujettie ou pas à la TVA…
Sur le plan fiscal, le propriétaire de chambres d’hôtes peut être en micro-fiscal ou micro bic avec prélèvement libératoire ou non, soumis à la TVA ou non, en comptabilité en régime simplifié ou au réel ou en comptabilité d’entreprise…

Déjà, il faut comprendre les tenants et les aboutissements de chaque option. La difficulté, c’est qu’on ne peut pas toujours faire comme son voisin parce qu’on n’a pas la même vie que lui. Il peut rester plus ou moins d’années de cotisation avant de toucher sa retraite, on peut avoir plus de frais que lui avec un emprunt à la banque lors des travaux et de l’achat immobilier, on peut être marié, pacsé ou pas, avoir un conjoint dont la situation professionnelle est garantie ou fragile, des enfants à élever ou qui volent de leurs propres ailes, de la famille qui peut investir ou préparer une transmission de patrimoine, à moins que ce ne soit le créateur de chambres d’hôtes lui-même qui veuille transmettre son patrimoine à ses enfants…

Choisir un statut juridique et fiscal est difficile à appréhender et le créateur de chambres d’hôtes souvent dépourvu alors qu’il investit beaucoup d’argent dans l’immobilier, les aménagements, la communication… La question est d’importance et a de très nombreuses conséquences, pas seulement financières. En plus, c’est loin d’être figé et les règles changent peu ou prou chaque année avec la loi de finances et ses nombreux rectificatifs, il faut donc suivre l’actualité.

Accueillir Magazine propose son cahier pratique Chambres d’hôtes, Panorama des solutions juridiques et fiscales réactualisé régulièrement pour faire le point sur les possibilités existantes quand on doit choisir un statut parce qu’on ouvre des chambres d’hôtes ou qu’on dépasse un chiffre d’affaires alors qu’on est installé.
Nous suivons aussi dans chaque numéro d’Accueillir Magazine le calendrier fiscal et l’actualité. Ce sont des outils précieux pour piloter son activité.

Mais dans certains cas, il ne faut pas hésiter à investir dans le conseil d’un professionnel du droit et de la fiscalité qui prendra le temps d’étudier avec vous votre situation personnelle et d’expliquer le choix le plus judicieux et son fonctionnement, car c’est du cas par cas et que cela coûte souvent moins cher dans la vie de ne pas se tromper. C’est un investissement qui peut se révéler précieux. Et je tiens à rappeler que ces professions sont réglementées, que seules des personnes agrées, notaire, avocat, expert-comptable, sont habilitées à faire du conseil juridique !

 

Le numéro 33 mai / juin 2011 d’Accueillir Magazine est paru

Le numéro 33 mai / juin 2011d’Accueillir Magazine vient de paraître, il a été envoyé hier à nos abonnés.

Au sommaire, un dossier sur les Photos, de la promesse à la réservation. Vous mettez tout en oeuvre pour tout aménager pour le plaisir de vos hôtes, mais avant que ceux-ci ne soient chez vous, il n’y a guère que les photos pour les faire rêver et les convaincre de choisir votre maison d’hôtes, il faut donc qu’elles soient la vitrine de la maison, à la hauteur de votre accueil.

Mais aussi l‘affichage des prix, l’évolution des démarches pour les licences boisson, que faire pour refuser les animaux en gîte, se protéger des punaises de lit, ces insectes qui sont en train de revenir dans nos maisons, accuser réception de ses courriels…
Des reportages et témoignages, le Potager et sa Biodiversité au Château de Villiers, le chêne de Piers dans le Lot, une recette de Martinn à Maubourguet en Gascogne.

40 pages de gestion, idées, pratique, idées,  reportages à recevoir et à lire chez vous pour s’informer, ne passer à côté d’aucun sujet important pour votre activité et lire les conseils de tous les propriétaires qui témoignent. A découvrir sur le site d’Accueillir Magazine

 

 

 

 

 

Création de chambres d’hôtes, penser à soi avant de penser à ses clients

Les chambres d’hôtes reposent sur l’accueil et la rencontre. Pour être accueillant, souriant, disponible, il ne faut pas être débordé, ni épuisé. Je ne crois pas que quand on est fatigué, on peut donner le meilleur de soi-même.

L’envers du décor des chambres d’hôtes

Pour connaître l’envers du décor des chambres d’hôtes et du travail des propriétaires, je pense que quand on se lance dans un projet de création de chambres d’hôtes, il faut avant tout penser à soi et faire jouer à fond ses réflexes de paresseux.
Certains propriétaires réfléchissent tout dans le moindre détail pour le plaisir et le confort de leurs hôtes mais s’oublient dans l’histoire, or dans leurs aménagements, déplacements, ménage, repassage,  il va y avoir des gestes reproduits des milliers de fois. C’est toute cette organisation qui millimétrée et bien pensée va faire gagner du temps. Gagner du temps et pas rogner sur la qualité, c’est le défi.

S’organiser pour le quotidien

Donc si j’étais dans un projet de chambres d’hôtes, je penserai à économiser ma future fatigue. Je choisirai des matériaux résistants et faciles à nettoyer, dans les salles d’eau par exemple, je limiterai un maximum les joints, difficiles à nettoyer,  j’éviterai des meubles comme les tables basses en verre transparent, ces mobiliers qui ont des traces et paraissent sales dès qu’on les touche, pour éviter de passer mes journées à les frotter, je réfléchirai mon linge pour choisir des tissus plus facilement repassables, voir du linge de lit qui n’a pas besoin d’être repassé, nous avons des fournisseurs sur notre site Accueillir magazine qui en proposent, cela fait rêver non ?…

On peut multiplier les exemples, mais cela implique qu’avant de passer aux travaux et à l’achat des matériaux, éléments de décoration, vaisselle, on fait passer le côté pratique avant le côté déco. Il y a suffisamment de choix dans notre société de consommation pour concilier les deux aspects, en revanche cela peut vouloir dire renoncer au linge de lit de ses rêves. Mon calcul est que si vous économisez une heure par jour ou même une demi-heure, sur deux mois de saison avec les chambres d’hôtes réservées tous les soirs, cela veut dire dormir 30 à 60 heures de plus !

Autant, s’économiser, après tout ce n’est pas une assiette à liseré doré qui ne va pas au lave-vaisselle qui va changer la qualité des chambres d’hôtes, ni un détail déco supplémentaire qui se révèle pénible à nettoyer, en revanche, s’économiser, être en forme pour accueillir ses hôtes, être disponible pour eux, cela n’a pas de valeur et c’est garantir la qualité de la rencontre.

 

Achat immobilier, notaire ou agent immobilier, à qui confier votre argent ?

Quand on achète la maison pour y faire ses chambres d’hôtes, on se retrouve parfois avec  un agent immobilier impliqué dans la transaction, jusque là rien que de très classique. Je ne saurai trop en revanche recommander de signer le compromis de vente chez le notaire, cela ne nuit en rien aux droits de l’agent immobilier qui verra ses honoraires mentionnés dans le compromis et donc ses droits garantis. Mais l’achat d’une propriété ou même d’un appartement pour y faire des chambres d’hôtes ou gîtes est souvent complexe et il y a quand même 10 % du montant de l’achat immobilier à verser.

Avoir son propre notaire et pas celui du vendeur

La rédaction de la promesse est importante, c’est pourquoi il faut la confier à un notaire, le sien, différent de celui des vendeurs, car en matière d’immobilier, comme de toute transaction juridique, les intérêts  des acheteurs ne sont pas toujours ceux des vendeurs et autant avoir un notaire de son côté qui valide bien tous les points du projet et le sécurise. Au passage, prendre son propre notaire ne coûte pas plus cher, les deux notaires se partageant alors les honoraires inclus dans ce qui s’appelle globalement “les frais de notaire “et qui comprennent aussi les montants reversés à l’Etat.
Il y a souvent des conditions suspensives à inscrire dans la promesse de vente parce qu’il y a travaux et autorisations à obtenir et que si on ne les a pas, le projet de chambres d’hôtes peut échouer, parce qu’il y a les problèmes complexes de destination de bâtiments, s’il y a des servitudes, si des diagnostics n’ont pas été communiqués à temps…, que les montages juridiques peuvent être à mentionner selon qui achète, si une SCI se substitue aux acheteurs initiaux, si les acheteurs ne sont pas mariés, pacsés… Pour être valides ces conditions suspensives doivent être bien rédigées, mieux vaut un notaire.

Et puis il y a une somme d’argent, environ 10% du montant convenu pour l’achat immobilier à donner à la signature. Pour une somme de cette importance autant la confier à un agent ministériel dont on est sûr qu’il a une assurance et un ordre, celui des notaires. Pas sympa comme réflexion, mais s’il y a un problème, voire un contentieux, et en matière immobilière, cela peut durer des années, autant que l’argent soit bloqué chez un notaire plus que chez un commerçant qui peut disparaître pour plein de raisons parce qu’un commerçant prend sa retraite, vend, déménage, fait faillite…, et ce même si la profession d’agent immobilier est réglementée et assurée.
Autre réflexion, si pour une raison, légitime et hors délai de rétractation légal, vous contestez l’achat à un moment donné, votre notaire peut vous aider,  alors que l’agent immobilier ne sera pas forcément enthousiaste, après tout cela lui fait perdre ses honoraires si la vente échoue.

Enfin, dernière  anecdote, parce que je n’ai pas enquêté ni fait de recherche sur le sujet, cela fait deux ventes parmi des connaissances qui se font chez notaire et dont le notaire de l’acquéreur ne garde pas les fonds versés à signature. Dans la première transaction, il a demandé de faire le chèque à l’ordre du notaire des vendeurs. Bizarre, mais enfin  c’est encore un notaire donc passons. Mais dans le second cas, le notaire a demandé que la somme soit confiée à l’agent immobilier des vendeurs. Moi j’aurai dit non. Si vous avez déjà rencontré ce cas de figure et si vous avez une explication cela m’intéresse. Dans tous les cas autant être averti, car ce n’est pas quand on est à la signature, stressé en train de tout vérifier et de se demander si on a pris la bonne décision, qu’on a le temps de se poser ce type de question.

Crédit de ses chambres d’hôtes, ne pas faire peur, ni confiance, à son banquier !

Évidemment, avoir un crédit pour l’achat de la maison et / ou les travaux des chambres d’hôtes va dépendre de votre situation financière, de vos crédits en cours, etc. Il y a des règles économiques qui s’appliquent,  sachant qu’on vous prêtera plus facilement de l’argent si vous en avez  déjà, qu’on vous en prêtera sur l’achat immobilier plus que sur le business plan de vos chambres d’hôtes. Mais il y a en plus quelques critères qui font peur à tout banquier et qui pourrait faire qu’il ne vous écoutera même pas développer votre projet.

Le banquier a facilement peur

Ces critères, c’est ce qu’il appelle instabilité, je ne parle pas de votre état psy – vu la grande  psychologie des conseillers bancaires que j’ai croisés, cela ne rentre pas dans leurs cases à cocher sur l’écran ! – non, je parle de la vie normale de toute personne un peu active !

Schéma plus fréquent qu’on ne le pense : vous devenez une famille recomposée, donc divorce ou séparation, vous déménagez pour faire un foyer à votre nouvelle famille et vous changez de travail. Si vous vous dites en plus,  on va ouvrir des chambres d’hôtes, on a une grande famille mais les enfants sont grands, l’un de nous a rejoint l’autre et a besoin de travailler, c’est un projet qui nous tient à coeur, on en rêve depuis des années, on va le faire, vous avez – banquièrement parlant – tout faux.
Changements dans la vie personnelle, professionnelle et déménagement sont des signes d’instabilité potentielle pour un banquier.

Mettre en concurrence sa banque

Alors que faire ? Arrêter de respirer, de vivre ? Surtout pas, nous sommes dans un monde en mouvement et entreprendre en fait partie.
Je pourrais vous dire de prévenir en amont votre conseiller pour qu’il soit au courant des changements, j’ai testé, cela ne marche pas, en tout cas pas sur une grande ville où vous ne rencontrez pas deux fois la même personne, c’est peut-être plus vrai en province où les conseillers bancaires sont plus stables.
Il faut mettre en concurrence sa banque, faire appel aux courtiers, exiger ses droits, des réponses, des justificatifs, – lui n’oublie jamais vos devoirs -, faire appel aux médiateurs. Ne montez pas votre projet de vie, vos créations de chambres d’hôtes en vous disant, oh mon banquier me connaît ! Cela ne marche plus, même si votre conseiller est fiable, il a de moins en moins de marge de manoeuvre, on n’est plus comme autrefois dans une relation de confiance comme on l’a avec son médecin de famille, un banquier est désormais un prestataire comme un autre. Ne vous fiez pas  à une longue relation de plusieurs années, nombreux sont les patrons de PME et TPE qui l’ont appris à leurs dépends pendant la crise.

Faire payer amis et famille pour ses chambres d’hôtes

Reprenons les fondamentaux, vous ouvrez des chambres d’hôtes et pour y dormir on vous paye. Déjà, ce n’est pas toujours évident pour tout le monde de tendre une facture à quelqu’un qui s’en va alors qu’on a noué une relation avec lui, mais ça c’est la règle du jeu et à vous de trouver le bon moment et la bonne façon. Mon propos était plutôt dans ce billet, attention à qui ne va pas payer, parce qu’il pense être invité chez vous. C’est un sujet un peu plus léger que ceux que j’aborde de temps en temps, ni réglementation, ni fiscalité, mais peut-être plus subtil à régler qu’il ne paraît à première vue.

Je pense aux amis et à la famille. S’ils viennent chez vous occuper les chambres d’hôtes en saison touristique, problème. Si vous ne les faites pas payer, vous ratez du chiffre d’affaire, si vous les faites payer, il faut que la règle soit claire pour qu’il n’y ait pas de soupe à la grimace. Si vous invitez la belle-soeur que vous adorez et qui a trimé comme une malade pour vous aider dans les travaux et l’aménagement, logique, mais l’autre belle-soeur, celle qui n’aura rien fait, va mal le prendre. Bien sûr, cela ne vaut que pour ceux qui ont famille et amis, mais en général les personnes qui ouvrent des chambres d’hôtes ont un bon contact avec les autres et donc des relations, donc vous êtes potentiellement concerné.

Attention aussi aux relations croisées, voici une anecdote vécue : un propriétaire et sa femme reçoivent chaque année pendant quinze jours une famille qui leur dit à chaque fois, mais passez nous voir quand vous serez dans notre région. Ils y vont une fois, lors d’un voyage, dîner et dormir une nuit. Saison suivante, la famille redébarque mais pensant ne pas payer, après tout ils avaient invité les propriétaires chez eux, maintenant, ils sont officiellement amis qui se reçoivent les uns les autres. Donc, réfléchissez aux limites que vous allez fixer chez vous.

Si c’était moi, la règle serait que tout le monde paye, quitte à inviter à dîner ses proches ou à leur faire un petit cadeau en partant avec les confitures maison ou autres spécialités. Mais à vous de penser à éviter les querelles de clochers et de vous fâcher avec la moitié de vos cousins, sauf si cela vous arrange après tout de ne plus les voir.

Gîtes et chambres d’hôtes, est-ce compatible sur la même propriété ?

Tout d’abord, pour lever toute ambiguïté éventuelle, c’est possible sur le plan réglementaire d’avoir sur la même propriété gîte et chambres d’hôtes. Ceci évacué, ma réflexion porte sur la compatibilité entre clients de gîtes et clients de chambres d’hôtes. Les mêmes ? Pas faux, on peut parfois louer un gîte, parfois aller en chambre d’hôtes.

Gîtes et chambres d’hôtes, pas les mêmes attentes

Nous sommes tous à un moment clients des uns et des autres, mais ce n’est pas forcément le même type de vacances. En gîte ou meublé de tourisme, on est chez soi le temps de la location, souvent en famille, voire à plusieurs familles, on peut avoir tendance à se simplifier la vie, cuisine simple, tenue décontractée, enfants en vacances qu’on n’a pas envie de faire taire toutes les cinq minutes. D’un autre côté, en chambres d’hôtes, on va chez quelqu’un, on va faire un effort pour s’habiller, éviter le bruit, être en amoureux et si on est en famille on va faire un effort pour calmer les enfants. Donc question, ces différentes vacances sont-elles compatibles ?

Que diriez-vous d’avoir dans la cour sous vos fenêtres, pendant que vous servez une table d’hôtes un peu sophistiquée, les clients des gîtes, décontractés en train de manger en short, une salade avec transistor ?
Que diriez-vous d’avoir dans la piscine la famille en gîte, avec le paquet de gâteaux et le pique-nique, fermement installée pour la journée, avec les jouets semés tout autour, alors que vous servez le petit déjeuner élaboré des chambres d’hôtes à des couples d’amoureux qui ont envie d’émerger en douceur ?

Penser circulation des hôtes et aménagements sur la propriété

On peut avoir sur la même propriété gîtes et chambres d’hôtes, mais attention, cela demande à penser les aménagements.

C’est un peu schématique, mais il faut penser l’organisation des lieux de la maison d’hôtes, pour qu’à certains moments stratégiques de la journée, des personnes, aux attentes et styles de vie différents, aient chacune leur espace de vie.

En fait, je reviens d’une maison d’hôtes qui est en train de transformer son gîte en une nouvelle chambre d’hôtes. La maison forme trois côtés d’un rectangle et le gîte et les chambres d’hôtes existantes donnent sur une cour intérieure. Imaginez, les locataires du gîte, simplement habillés en train de manger leur salade composée d’un côté de la cour, pendant que les clients des chambres d’hôtes, qui ont fait un effort vestimentaire, dînent à la table d’hôtes assez sophistiquée. Difficilement conciliable !
Et pour cela, il faut que l’aménagement et la disposition des lieux s’y prête un minimum, si on est à la recherche d’un bien à acheter pour en faire gîtes et chambres d’hôtes, c’est une des questions que je poserai, parce qu’on peut toujours faire pousser une haie mais difficilement déplacer une aile d’un bâtiment.

Ceci dit, pas mal de maisons d’hôtes proposent les deux formules et c’est parfaitement compatible. A condition, de mon point de vue, d’avoir une séparation bien marquée sur la propriété.