Ai-je le droit d’ouvrir un meublé de tourisme ?

Beaucoup de notions fausses circulent sur le web avec les questions des droit d’usage et durées de location possible et la guerre des chiffres.

Retour sur la définition légale de ce qu’on appelle désormais au choix

  • meublé de tourisme,
  • gîte,
  • location saisonnière,
  • ou airbnb.
Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches

C’est quoi un meublé de tourisme ?

On parle de gîte qui s’entend à la campagne, de meublé de tourisme, de meublé
touristique ou de location saisonnière
. L’appellation “gîte rural” est propre au label Gîtes de France. Quant au mot airbnb, il est désormais utilisé, mais mal à propos car Airbnb, le site éponyme, est une plateforme qui regroupe différentes formes d’hébergements dont l’insolite ou les chambres d ‘hôtes.
Saluons d’ailleurs le travail de marketing de ce site qui a réussi en moins de 10 ans l’exploit de devenir une antonomase, figure de style qui fait d’un nom propre, un nom commun.

Remarque : avoir un hébergement locatif sur Airbnb n’exonère pas des règles qui s’appliquent aux gîtes ou meublés de tourisme. C’est ce que semblent pourtant croire de nombreuses personnes, vu les appels que nous recevons à la rédaction qui nous expliquent que ce que nous écrivons ou les courriers reçus d’une administration ne s’appliquent pas à leur cas personnel puisqu’eux sont “airbnb”. Cela peut amener à des situations graves pour avoir négligé des démarches ou réglementations importantes.

L’activité est encadrée par le Code du tourisme.

“Les meublés de tourisme sont des villas, appartements, ou studios meublés, à l’usage exclusif du locataire, offerts en location à une clientèle de passage.”

Article D324-1 du Code du tourisme

C’est donc du bâti, un ensemble indivisible dans lequel le client pourra dormir, se restaurer, faire sa toilette. Il y a nécessairement des fenêtres qui s’ouvrent et une pièce à vivre, ce doit être un logement décent. Cela exclut par exemple des sous-sols ou des chambres de bonne et aussi quelques biens insolites qui devront trouver une qualification autre, camping par exemple pour les bulles.

Quel est votre projet ?

Le projet n’est pas le même selon qu’on a un village de gîtes ou meublés de tourisme, un meublé ou plusieurs en complément de chambres d’hôtes dans une activité de type professionnel ou un meublé de tourisme qu’on gère à la semaine pendant les vacances scolaires.

Le projet est aussi différent si on le gère soi-même ou si on en confie la gestion à un tiers. Contrairement à la chambre d’hôtes, le meublé de tourisme ne demande pas la présence du loueur. Il peut être piloté à distance et tout ou partie des tâches peuvent être déléguées : accueil, ménage, réservations…

Propriétaire ou locataire

Les deux sont possibles sur le principe.
Mais si on est locataire, il faut une autorisation de sous-location.
Attention, cela peut coûter cher de déroger à cette règle, des juges ont attribué au propriétaire la totalité des sommes perçues par un locataire qui sous-louait un appartement sans autorisation.
Attention aussi les logements sociaux n’autorisent pas les sous-locations donc ni les meublés de tourisme, ni les chambres d’hôtes.
Dernier point, ce peut être interdit dans un lotissement dont le règlement est toujours en vigueur.

Partout ? oui mais changement d’usage

Sur le principe oui, mais dans les faits, quand un logement est loué en meublé de tourisme à l’année, il peut être demandé au loueur un changement d’usage.
Cela est le cas,

  • dans les communes de plus de 200 000 habitants et de petite couronne parisienne ;
  • de manière facultative dans les communes appartenant à une zone d’urbanisation continue de plus de 50 000 habitants dont la liste est fixée par décret ;
  • dans les autres communes, sur autorisation préfectorale pour celles qui le demandent.

Le changement d’usage, ce peut être une simple formalité administrative. Ce peut être aussi soumis à autorisation, à compensation… C’est en tout cas une tendance qui se durcit, nous en parlions dès 2015 sur ce blog avec Paris qui est la première ville à avoir mis en place un système de compensation. Maintenant ce sont les grandes villls et les littoraux, mais pas que qui sont en train de mettre des règles d’usages.

Plusieurs règles existent

L’autorisation, ce peut être un seul meublé de tourisme par foyer fiscal, selon la densité, le quartier par exemple.
La compensation, c’est le fait de d’une compensation au réel : la personne qui transforme un logement en meublé de tourisme doit transformer simultanément un local commercial de même surface en logement.
La compensation double au triple, c’est de devoir convertir le double ou le triple de m² de local commercial.
La compensation via l’achat de droits de commercialité, la personne voulant transformer un logement en meublé de tourisme peut payer une autre personne pour qu’elle transforme un local commercial en logement.

Précision, cela ne concerne pas les résidences principales louées de façon ponctuelle.

Partout, mais pas dans tous les immeubles

Une copropriété dont le règlement de copropriété indique un usage bourgeois ou exclusivement bourgeois, interdit de facto les meublés de tourisme, et ce même si des professions libérales peuvent s’y installer. La Cour de Cassation s’est prononcée sur ce sujet.
D’autre part, attention aux nuisances pour les voisins, les vacanciers ont un autre rythme que ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler, les arrivées et départs à toutes heures, les clients qui font la fête, tout ceci peut conduire à avoir des plaintes déposées contre soi.

Beaucoup de confusion sur la durée de location possible

Des chiffres circulent sur le net de façon inappropriée, alors quelques rappels

les 90 jours : le meublé de tourisme ne peut pas être loué plus de 90 jours consécutifs dans un même contrat, c’est la loi. Si la demande est faite par
un client de dépasser cette durée, il faut se tourner vers un autre type de bail dont le bail mobilité.
Mais un meublé de tourisme peut être loué plus que 90 jours consécutifs quand
différents clients se succèdent.
Pour être claire, pas plus de 90 jours à un même client, mais bien sûr, plus de 90 jours consécutifs – ou pas d’ailleurs – quand il y a plusieurs contrats qui s’enchaînent avec plusieurs clients.

les 120 jours sont réservés aux seules résidences principales que les propriétaires louent en leur absence. Ils ne peuvent pas dépasser 120 jours de location sur l’année. Cela concerne toutes les résidences principales, peu importe où elles se trouvent.
Ce chiffre de 120 jours n’existe que pour les résidences principales mais pas pour un dépendance qui serait louée à l’année en meublé de tourisme.

La semaine obligatoire : non, il n’est pas obligé de louer à la semaine, c’est souvent le choix de loueurs pour se simplifier la vie, parce qu’ils ont une autre activité et ne sont libres que le week-end, parce qu’ils ont un grand hébergment et que louer à la nuit représente trop de travail. C’est toujours l’article L324-1-1 du Code du tourisme qui donne la réponse et définit le meublé de tourisme comme

des villas, appartements ou studios meublés, à l’usage exclusif du locataire, offerts à la location à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile et qui y effectue un séjour caractérisé par une location à la journée, à la semaine ou au mois“.

Article L324-1-1 du Code du tourisme

Vous pouvez donc décider de louer à la nuit, la semaine, trois jours… C’est votre décision personnelle dépendant de la taille du logement, de la demande et du temps que vous pouvez y consacrer ou du contrat signé avec la conciergerie.

A ce stade, vous savez si vous pouvez ouvrir un meublé de tourisme ou pas dans le bien que vous possédez ou souhaitez acheter. Reste à vérifier les autres réglementations, le statut juridique et la fiscalité, nous décrivons tout dans notre cahier pratique Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches. Retrouvez-nous aussi dans nos stages de formation, en présentiel et distanciel, 2 jours pour ouvrir meublés de tourisme, gîtes et chambres d’hôtes, vous saurez éviter tous les pièges et construire votre projet de façon sereine et rentable de A à Z.

Ouvrir un gîte de groupe, quelle est la bonne capacité ?

7 couchages, c’est déjà grand par rapport à l’offre existante.

C’est bien en termes de places de couchage des clients qu’on estime la capacité d’un hébergement touristique.
Pour devancer les questions habituelles, un grand lit compte bien pour deux personnes et un lit enfant compte, ce qu’entend le législateur par nombre de couchages, c’est le nombre de personnes à évacuer en cas de problème, particulièrement les incendies.

A partir d’un certain nombre de couchages, on parle de gîte de groupe ou de gîte de grande capacité. Derrière ce mot, il y a des hébergements bien différents tant en termes d’activité qu’en terme de taille et de réglementations.

Meublé de tourisme ou auberge collective

Le gîte de groupe peut être un gîte classique de 10, 12 ou 15 couchages ou plus loué à un même groupe ou à une même famille avec un contrat unique. Dans ce cas, au sens de la loi, il s’agit d’un meublé de tourisme qui respectera les réglementations liées à cet hébergement touristique.

Il peut aussi s’agir d’un gîte où il est possible de réserver un lit dans un dortoir ou dans une chambre partagée, il peut y avoir aussi des chambres individuelles à réserver. Dans ce cas, il s’agit d’une auberge collective. Si celle-ci est à proximité d’un itinéraire de randonnée, on parle également de gîte d’étape.

Des activités bien différentes

Dans un cas, celui du gîte de groupe – meublé de tourisme, le séjour sera d’une ou plusieurs nuits (au choix du loueur), voire même d’une ou de plusieurs semaines. La famille ou le groupe vont utiliser l’hébergement comme lieu de vacances ou de résidence ponctuelle, sans y élire domicile bien sûr.

Dans l’autre cas, celui du gîte de groupe – auberge collective, il s’agira plutôt de courts séjours voire de location pour une seule nuit, par exemple dans le cas des randonneurs sur les chemins de Grande randonnée, on pense par exemple aux chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Dans le premier cas, celui du gîte de groupe – meublé de tourisme, le groupe est autonome, il s’occupe, se fait à manger, il rencontre ou pas le loueur en dehors des départ et arrivée.

Dans le second cas, celui du gîte de groupe – auberge collective, le client devra respecter un certain nombre de règles, pour les horaires, l’accès aux pièces communes, voire les repas s’ils sont proposés en plus du couchage. Il peut aussi s’agir d’une cuisine laissée en libre accès aux clients.

10, 12, 15 ?

L’essentiel de l’offre de meublé de tourisme est autour de cinq places. Seuls 15% des gîtes ont une capacité de plus de six couchages.

Sept est donc déjà une relative grande capacité même si les seuils de 10 ou celui de 12 sont ceux le plus couramment évoqués. Bien sûr, tout dépend de la superficie de la maison, de la taille des pièces communes, du nombre de sanitaires…, mais c’est au loueur de définir et d’installer le nombre de couchages qu’il considère comme adapté. Il peut se référer aux grilles de classement en étoiles pour se faire une idée mais il doit aussi prendre en compte la demande et l’offre locale pour définir au mieux la capacité de son gîte de groupe – meublé de tourisme ainsi que les prestations qu’il compte proposer.

Dans les deux cas, attention à l’ERP

15 couchages est un chiffre à connaître, puisqu’au-delà de 15 couchages, le gîte ou meublé de tourisme sera systématiquement classé en Etablissement recevant du public (ERP) avec des normes en matière d’incendie, d’accessibilité ou d’analyse de l’eau chaude à respecter. Jusqu’à 15 couchages compris, le classement en ERP ne s’applique pas. Attention, cependant, chaque situation se regarde au cas par cas, la règle générale des 15 couchages pouvant être remise en cause par des configurations ou activités qui rendent alors les normes ERP obligatoires. Attention, ce peut être une fermeture administrative, mais ces règles sont aussi là pour éviter le drame.

Quant aux gîtes de groupe – auberges collectives ou gîte d’étape, ils peuvent être assimilées à des hôtels dès le premier couchage avec les réglementations afférentes.

En début de projet, certains porteurs de projet ne sont pas toujours conscients de l’importance de décisions de fonctionnement, de services ou d’aménagement qui peuvent les faire basculer dans un autre type d’hébergement que celui pensé initialement. Ce sont des pièges sont à éviter car ils sont de nature à faire échouer le projet. Pour sécuriser votre projet, retrouvez-nous en formation, en présentiel ou distanciel pendant 2 jours, vous en repartirez avec tous les outils pour sécuriser et réussir votre création d’hébergement touristique.

Le numéro 100 juillet/août 2022 d’Accueillir Magazine vient de sortir

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Chez Accueillir Magazine, nous fêtons la sortie du 100e numéro. C’est l’occasion pour moi de faire un retour en arrière.

Site internet, le dossier numéro 1 janvier/février 2006

En 2006, le premier dossier était consacré à la création du site internet de la maison d’hôtes. Bien sûr, il est un peu dépassé, pas de site responsive à l’époque… Le site reste un sujet majeur pour tout loueur ou créateur puisque l’idéal est de pouvoir apparaître en bonne place sur les moteurs de recherche. Et disposer d’un site bien fait n’est pas très onéreux.

Se mettre aux énergies renouvelables, le dossier du numéro 11 septembre/octobre 2007

La question environnementale n’est pas récente et nombreux sont les loueurs qui sont passés aux énergies renouvelables. Granulés, pompes à chaleur, panneaux solaires…, nous avions choisi de faire de ce sujet un dossier complet dès 2017. Difficile de dire que ce sujet n’est pas d’actualité.

Réservations en ligne, quelles solutions ? le dossier du numéro 36 novembre/décembre 2011

Une fois le site créé, il permet de générer des réservations en direct. En 2011, le dossier était consacré aux outils de réservation en ligne disponibles pour des gîtes ou des chambres d’hôtes, un investissement utile si on souhaite limiter sa dépendance aux centrales de réservations qui ne cessent de prendre plus de place.

Bien-être : le nouveau souffle des maisons d’hôtes, le dossier du numéro 45 mai/juin 2013

Le bien-être est un thème très à la mode aujourd’hui mais, en réalité, il n’est pas nouveau. C’est un créneau que beaucoup de loueurs ont choisi pour se démarquer il y a déjà plusieurs années. Ce choix est très cohérent avec l’esprit maison d’hôtes mais il nécessite d’être réajusté en permanence pour coller aux attentes.

Photos, définir sa stratégie, le dossier du numéro 69 mai/juin 2017

Les photos déclenchent des réservations. En 2017, le dossier était consacré non seulement à la place des photos mais aussi aux différentes stratégies possibles. Le sujet est toujours central. Les pratiques et les goûts en matière de photos évoluent, il faut suivre le mouvement.

Améliorer la rentabilité de son hébergement, le dossier du numéro 81 mai/juin 2019

En 2019, pour la première fois, nous consacrions un dossier complet à la rentabilité des gîtes et chambres d’hôtes. Nous allons certainement en reparler vu l’importance du sujet devant l’inflation. Beaucoup de créateurs et de loueurs ne regardent que le chiffre d’affaires, il ne faut pas oublier la marge.

Je ne peux pas lister ici les 100 dossiers publiés depuis 2006 avec tout leur contenu mais vous assure que nous allons continuer à vous proposer les meilleurs sujets pour vous aider à gérer votre hébergement. Pour ceux qui ne connaissent pas Accueillir Magazine, n’hésitez pas commencer par lire ce numéro 100. Il vous propose une rétrospective et un dossier sur les choix gagnants des 10 prochaines années.

Accueillir Magazine, les articles à la Une du numéro 99

Le numéro 99 Mai/Juin 2022 d'Accueillir Magazine vient de paraître pour fixer ses prix et déclarer ses impôts en gîtes, meublés de tourisme et chambres d'hôtes
Le numéro 99 Mai/Juin 2022 vient de paraître. La rédaction d’Accueillir Magazine vous présente les articles qu’elle a choisi de mettre à la Une.

Fixer le prix de ses gîtes ou chambres d’hôtes

Dans un contexte de reprise de l’inflation, la fixation des prix est un exercice difficile. Comment faire évoluer ses prix ? Faut-il répercuter la hausse des prix ? Quels sont les éléments à prendre en compte ? Le dossier de ce numéro fait le point sur la fixation des prix et propose des pistes d’action en chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme.

Déclaration d’impôt, mode d’emploi et erreurs à éviter

Chaque année, des loueurs de chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme se trompent lors de la déclaration de leurs revenus et payent trop d’impôts. Il faut dire que le formulaire est loin d’être simple. Nous vous proposons un mode d’emploi des rubriques et cases à compléter dans la déclaration et un recensement des erreurs à éviter.

Meublés de tourisme, vers plus de régulation

La liste des communes qui limitent la création de gîtes et meublés de tourisme s’allonge. Autorisation préalable, procédure de changement d’usage, règle de compensation, numéro d’enregistrement, limitation à 120 jours… la rédaction a choisi de présenter les réglementations applicables.

Gérer une surréservation

Que ce soit en gîte ou en chambre d’hôtes, la surréservation est le cauchemar de nombreux loueurs dès qu’approche la haute saison. Nous vous proposons un article complet pour essayer de l’éviter et agir au mieux en cas de surréservation.

Conjoncture, une forte envie de vacances

70% des Français ont prévu de partir avant fin juin. Que vont-ils faire ? Où vont-ils aller ? La rédaction vous présente les tendances des prochaines semaines.

Pour lire tous ces sujets, et bien d’autres, vous pouvez vous abonner à Accueillir Magazine sur le site internet, par courrier ou par téléphone.

Quitter la ville

L’épidémie de covid a amplifié un phénomène, celui du départ des villes vers la campagne ou vers des villes plus petites.

Stage de formation 2 jours pour ouvrir ses chambres d'hôtes, meublés de tourisme et chambres d'hôtes

Raz de marée, définitif ou pas, l’avenir le dira. L’immobilier en tout cas est parlant avec des hausses significatives des transactions immobilières ces deux dernières années. Les études immobilières ont fait état de demandes en hausse en faveur de villes plus petites, de zones rurales proches d’une gare ou proches du littoral depuis la fin du confinement, avec comme critères de recherche de l’espace, un jardin et une bonne connexion internet.
Il faudra étudier la part du télétravail avec une semaine répartie entre bureau et maison qui permet de supporter un éloignement et des trajets plus longs. Et la part des résidences secondaires avec peut-être une demande poussée par le sentiment de pouvoir et devoir moins voyager dans les années à venir, aussi pour des raisons de développement durable de plus en plus marquées dans le tourisme.

Le télétravail n’explique pas tout

Cette demande n’est pas uniquement liée au développement du télétravail. Elle révèle des maux plus profonds : coût du logement dans les grandes villes, pollution, difficultés de transport, stress, bruit, anonymat…, la grande ville est devenue difficile à vivre pour beaucoup. L’épidémie a eu pour effet de pousser tout un chacun à réfléchir à ses priorités. La recherche d’un meilleur cadre de vie est devenu un objectif pour beaucoup de familles. Même si le phénomène n’est pas massif, l’épidémie l’a probablement accentué. Pour la première fois dans certaines enquêtes, le salaire n’est plus en tête de liste des attentes pour chercher un emploi, la qualité de vie prime.

Une nouvelle vision du travail

Le rapport au travail poursuit sa mue également. Pour de multiples raisons, certains salariés veulent réduire leur temps de travail en entreprise ou se mettre à leur compte et mener à bien des projets personnels qui leur tiennent à cœur. Ils se disent que, dans cette grande maison à l’écart de la ville, ils pourront se lancer dans la permaculture, l’apiculture, l’artisanat ou l’accueil touristique, voire dans les quatre activités en parallèle – et dans beaucoup d’autres évidemment. Gîtes, chambres d’hôtes ou hébergements insolites peuvent y trouver leur place, y compris en activité secondaire.
Quand on écoute les jeunes, ils ont aussi envie de multi-activités au lieu de travailler pour un seul employeur et beaucoup d’être à leur compte, en tout cas pour une partie de leur activité. Ajouter un complément grâce à un hébergement touristique, gîte ou chambre d’hôtes, peut tout à fait rentrer dans ce schéma.

Gîtes et chambres d’hôtes
ne s’improvisent pas

Il y a des questions réglementaires, des questions juridiques et fiscales quand on cumule plusieurs types d’activité, il faut être conscient du “reste à vivre” donc la rentabilité des chambres d’hôtes ou la rentabilité des meublés de tourisme ou gîtes. Et la nécessité de respecter les réglementations locales. Les questions d’urbanisme, dont je suis forcée de dire qu’elles sont beaucoup trop sous-estimées. Pas une semaine sans un appel ou un mail à la rédaction parce que le projet ne se fait pas, le Plan local d’urbanisme ne le permettant pas, avec en corollaire des drames humains si on a déjà acheté la propriété.

Autre aspect à ne pas négliger, de plus en plus, on voit des villes et communautés de communes prendre des mesures pour réguler ces appartements ou maisons achetés pour des locations saisonnières qui déséquilibrent la vie locale. Rappelons que ces mesures concernent les seuls meublés de tourisme aussi appelé gîtes ou locations saisonnières et pas les chambres d’hôtes.

Enfin, le nombre de fausses informations qui circulent sur le net et les forums, lancées par des personnes convaincues d’avoir raison, – et malheureusement aussi par certaines interlocuteurs dans des administrations qui affirment péremptoirement des choses fausses -, incite à croire qu’on est informé. Parfois c’est très grave. Je suis désolée de dire que je vois souvent des projets qui risquent une interdiction administrative à tout moment.

La viabilité du projet

La transition vers cette nouvelle vie peut être difficile. La précipitation n’est pas bonne conseillère. Il faut se préparer sérieusement à ce changement de vie pour mettre toutes les chances de son côté quitte à différer la date de départ. Et se rappeler que plus que quitter la ville, il faut partir pour un projet de vie, la première formulation est un refus et on ne crée pas sur un refus, on crée sur des attentes, un projet, des envies, des passions…

Pour sécuriser et réussir vos projets de chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme, retrouvez-nous sur nos stages de formation de deux jours, en présentiel ou distanciel, nous répondrons à vos questions.

Cet article publié le 23 juillet 2020 a été réactualisé le 11 avril 2022.

Accueillir Magazine, les articles à la Une du numéro 98

Accueillir Magazine 98 mars / avril 2022

Le numéro 98 Mars/Avril 2022 vient de paraître. La rédaction d’Accueillir Magazine vous présente les articles qu’elle a choisi de mettre à la Une.

Site internet, lever les freins à la réservation

En moyenne, deux internautes sur 100 réservent sur le site internet d’une chambre d’hôtes, d’un gîte ou d’un meublé de tourisme, et parfois le taux de conversion est encore inférieur. 98 à 99% des clients potentiels sont le plus souvent perdus. Comment rendre le site internet plus efficace ? Comment lever les freins à la réservation ? Quelles améliorations faciles peut-on apporter à son site internet ? Que faut-il prendre en compte lors de sa création ? Nous avons choisi de traiter ce sujet dans le dossier du numéro 98 mars avril 2022.

Rénovations énergétiques, les aides

Comment limiter la facture énergétique ? Il est peut-être le temps de réfléchir à une rénovation thermique. Un article complet en rubrique Pratique pour s’y retrouver dans les aides et avant de se lancer dans les travaux.

Mauvais avis, y réfléchir en amont

Les avis de voyageurs occupent une place importante dans le processus de décision de nombreux voyageurs. Quels sont les points les plus importants aux yeux des clients ? Comment réagir face à un mauvais avis ? Nous avons choisi de faire le point.

Télévisions, des taxes et des redevances

Pas une semaine à la rédaction sans une question sur la contribution à l’audiovisuel public ou sur les redevances SACEM pour les chambres d’hôtes, les gîtes et les meublés de tourisme. Comment sont-elles calculées ? Que doit-on vraiment payer ? Y-a t-il des exceptions ou des réductions ? Attention, les déclarations fiscales sont à faire avant fin avril. Un article à retrouver en rubrique Gestion.

Changer de régime fiscal en 2022

La loi de finances encourage les changements de régime fiscal. Il est désormais plus facile de passer du régime micro au bénéfice réel ou inversement. Nous avons décidé de présenter le nouveau dispositif sans attendre puisqu’il est possible d’agir dès 2022.

Pour lire tous ces sujets, et bien d’autres, vous pouvez vous abonner à Accueillir Magazine, pour 39 € 1 an – 6 numéros ou 69 € 2 ans – 12 numéros (tarifs France métropolitaine et DOM)

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L’hébergement hybride, est-ce une bonne idée ?

Certains loueurs font le choix de créer des hébergements qui peuvent se louer tantôt en chambres d’hôtes, tantôt en gîte. Ils voient dans cette formule hybride une façon de plaire à différents types de clients et d’améliorer leur rentabilité.

L’hybridation est à la mode

Pas un jour sans que l’on ne vante les espaces modulables, les formules à mi-chemin en l’hôtel et l’auberge de jeunesse, les chambres qui peuvent devenir des bureaux, les bureaux qui peuvent devenir des salles de réception… L’hybridation est un concept à la mode qui est séduisant à de nombreux titres mais, comme en toute chose, le risque est grand de s’y lancer sans réflexion préalable car cela est plus complexe qu’il y paraît.

Les avantages de l’hébergement hybride

Le principal avantage est probablement de s’adapter au rythme du loueur lui-même. Il peut prendre quelques semaines de vacances en haute saison en louant la maison dans son ensemble en tant que gîte. Il peut limiter sa charge de travail à certains moments de l’année en louant une partie de la maison en meublé de tourisme sur des durées plus longues, par exemple s’il a des contraintes familiales ou une activité professionnelle par ailleurs.
Un autre avantage réside dans le fait d’attirer d’autres types de clients. En basse saison, une location meublée à prix raisonnable peut séduire des étudiants ou des professionnels qui cherchent un logement pour plusieurs semaines ou plusieurs mois alors que l’offre chambres d’hôtes aura plus de mal à les convaincre. En revanche, en haute ou moyenne saison, l’offre chambres d’hôtes retrouve toute sa logique par rapport à une clientèle de loisirs.

Des agendas à maîtriser

Les calendriers doivent être très définis, car dans le channel manager, à l’office de tourisme ou sur une centrale de réservation, vendre sous forme de chambres d’hôtes ou de meublé de tourisme, ce seront des fiches différentes, des prix différents, des services différents, il faut dissocier les deux et ne pas risquer du surbooking, avec le même espace loué deux fois sous des formes différentes.

Les inconvénients de l’hébergement hybride

Le principal inconvénient tient de la communication. Le client qui réserve sur internet a besoin de comprendre rapidement de quoi il s’agit. Selon le moment, il est à la recherche d’une chambre d’hôtes ou d’un gîte. Il faut apporter une réponse claire à sa demande. La caractère hybride de l’hébergement peut le perturber et l’internaute n’a pas le temps de contacter le loueur pour en savoir plus. Il veut être rassuré et réserver immédiatement.
Un autre inconvénient réside dans le fait que les attentes d’un client de gîte ou de chambres d’hôtes ne sont pas les mêmes, ce qui a des conséquences sur les aménagements, les services, la décoration… A force de vouloir satisfaire ces deux clientèles, le risque est de ne plaire à aucune.

Dans certaines situations, créer un hébergement hybride peut être une solution à étudier, surtout lorsque le bâtiment s’y prête. Il faut notamment bien maîtriser les questions fiscales et juridiques car les règles applicables aux chambres d’hôtes et aux gîtes ne sont pas les mêmes.

Créateurs de gîtes et chambres d’hôtes, nos vœux de réussite !

Ouvrir des gîtes ou des chambres d’hôtes est loin d’être un fleuve tranquille. Il faut penser à une foultitude de choses. Entre la recherche du bien immobilier, les travaux, les équipements, les démarches administratives et tous les autres préparatifs, les créateurs sont souvent très occupés, voire parfois préoccupés lorsque tout ne se déroule pas comme prévu. Et il y a généralement des surprises, bonnes et mauvaises.

En ce début d’année, nous vous adressons nos vœux de réussite. Nous vous souhaitons de pouvoir passer ces imprévus et de mener à bien votre projet de chambres d’hôtes, de gîtes ou d’hébergements insolites. Nous espérons que vous pourrez rapidement ouvrir votre porte à l’autre, à cet hôte pour qui vous faites tous ces efforts afin d’accueillir tous ces visiteurs qui sont demandeurs d’un autre tourisme et apprécient tant les hébergements à taille humaine.

Nous sommes à vos côtés avec le blog, le magazine papier, les lettres électroniques, les formations, les annonces immobilières… L’ensemble de ces outils sont à votre disposition pour vous permettre d’ouvrir votre hébergement dans les meilleures conditions.

Le magazine de janvier/février 2022 vient de sortir. Nous avons choisi de consacrer son dossier au linge de lit, sujet fondamental s’il en est un de l’accueil en gîtes et chambres d’hôtes. Si vous n’êtes pas encore lecteur du magazine papier, n’hésitez pas à rejoindre les abonnés.

Très bonne année 2022,

L’équipe d’Accueillir Magazine

Difficile achat immobilier de ses chambres d’hôtes ou gîtes

L’engouement pour les résidences secondaires et le développement du télétravail a entraîné une raréfaction des biens disponibles dans de nombreux territoires. Certains porteurs de projet y rencontrent des difficultés à trouver une maison pour y ouvrir gîtes ou chambres d’hôtes tout en restant dans leur budget. Les prêts bancaires aussi sont plus difficiles à obtenir.

Certains territoires sont en tension

Les tensions les plus fortes concernent des villes moyennes situées à distance raisonnable de la capitale ou des principales métropoles, des villes desservies par les lignes TGV mais aussi de nombreuses communes du littoral et de villégiature. Se greffe une deuxième difficulté liée aux travaux. Dans ces zones où les transactions immobilières se sont multipliées depuis quelques années, il est compliqué de trouver des artisans pour effectuer les rénovations nécessaires dans un délai raisonnable. Et trouver une maison sans travaux est parfois impossible. De plus, la pandémie a compliqué la logistique internationale et de nombreux matériaux de bricolage sont difficiles à approvisionner.

D’autres territoires à considérer

Ces éléments peuvent inciter à s’intéresser à d’autres territoires. La France a un potentiel touristique exceptionnel. Dans chaque département, des villes et villages disposent d’atouts suffisants pour y ouvrir des chambres d’hôtes et des gîtes avec succès. Le territoire compte 490 Stations Vertes, 200 Petites Cités de Caractère, 164 Plus Beaux Villages de France, 70 Villages Etapes… Au total, plus de 1 300 villes sont des communes touristiques au sens de la loi. Et c’est sans compter toutes les communes qui ne peuvent prétendre au statut de commune touristique malgré leurs atouts

Adopter une autre approche

Vu qu’il est très difficile de trouver la maison parfaite dans le lieu idéal pour un prix limité, il peut être utile de commencer par lister ses critères de recherche et de les hiérarchiser. Quel est le critère le plus important ? une région ? un lieu ? une distance par rapport à un lieu ? un type de maison ? un environnement ? Tous les critères ne seront peut-être pas satisfaits mais si les plus importants d’entre eux sont remplis, c’est l’essentiel. Et cela permet de la souplesse géographique. Bien sûr, il faut prendre en compte un critère personnel, partir sur un territoire pour y être heureux. On peut être mer ou montage, ville ou campagne, il faut garder à l’esprit que dans cette maison on va y vivre toute l’année autant qu’y travailler et que la maison d’hôtes ne peut être accueillante qu’avec des loueurs heureux de partager leur région.

Ouvrir une chambre d’hôtes ou des gîtes n’obéit pas à la même logique que les hôtels. Il ne s’agit pas d’ouvrir 30 ou 50 chambres mais au maximum 5 chambres d’hôtes ou un ou deux gîtes. Certains territoires moins touristiques qui ne disposent pas d’hôtels pour accueillir les visiteurs ont besoin de gîtes et chambres d’hôtes et les taux de fréquentation pourraient vous étonner, ce qui ajouté à un immobilier moins cher, conduit à une excellente rentabilité que ce soit en chambres d’hôtes ou en meublés de tourisme ou gîtes.

L’hébergement insolite, une option à ne pas négliger

  • Un dossier complet d’Accueillir Magazine sur les catégories d’hébergements touristiques insolite, les contraintes d’urbanisme, et les questions à se poser avant d’investir :
    • Choc des cultures, insolite contre urbanisme
    • Camping, PRL, HLL, RML, caravane, identifier sa catégorie d’insolite
    • Tout envisager avant de se lancer
Accueillir Magazine n°95 septembre / octobre 2021
Accueillir Magazine n°95 septembre / octobre 2021 Dossier hébergement insolite

Certains projets de chambres d’hôtes butent sur la question financière. Pour atteindre une rentabilité suffisante, le créateur se dit que la meilleure solution est d’acquérir une maison de grande taille avec des dépendances, mais une fois le plan de financement élaboré le financement ne passe pas faute d’apport suffisant. Se tourner vers l’hébergement insolite peut être la solution.

Une maison plus petite

Lorsque l’apport financier est limité, mieux vaut s’orienter vers une maison plus petite, donc moins coûteuse, mais avec un terrain suffisant pour y installer des hébergements complémentaires. Sur la base d’un prix de maison de 2 000 € par m², le prix d’achat de 50 m² supplémentaires pour y installer deux chambres en dur est de 100 000 € sans intégrer les frais d’acquisition. En comparaison, l’installation de deux hébergements insolites pourra coûter deux fois moins cher, parfois même moins. Tout va dépendre du type d’hébergement que l’on va choisir : yourtes, bulles, cabanes

L’urbanisme au coeur du projet

Il n’y a pas de catégorie administrative pour l’insolite, il faut identifier son projet et regarder l’urbanisme. Acheter un terrain avec des règles d’urbanisme qui permettent de mener à bien son projet d’urbanisme est compliqué. J’ai souvent des appels car un porteur de projet a acheté un terrain nature mais ne peut rien y faire.

Avec des hébergements complémentaires

L’hébergement insolite est avant tout un hébergement complémentaire qui doit pouvoir s’intégrer au projet global. Il faut prendre le temps de bien le choisir et d’effectuer des calculs prudents pour estimer le taux d’occupation, le chiffre d’affaires et la rentabilité. Autre avantage, un déploiement progressif est possible, l’installation des hébergements pouvant s’effectuer sur deux ou trois ans.

Dernier élément à ne pas négliger, certaines collectivités territoriales soutiennent les créations via des subventions. L’installation d’hébergements insolites se prépare comme tout projet et ne s’improvise en aucun cas, notamment sur les questions d’urbanisme. Si vous souhaitez approfondir ces sujets, vous pouvez acheter le numéro 95 septembre/octobre d’Accueillir Magazine, son dossier est consacré à l’hébergement insolite.
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  • Comprendre et s’adapter aux contraintes liées à l’urbanisme
  • Faire le point sur les réglementations applicables aux hébergements insolites
  • Estimer le chiffre d’affaires et la rentabilité