Gîte et meublé de tourisme, faut-il se mettre au bénéfice réel ?

De nombreux créateurs de gîtes et meublés de tourisme adoptent le régime micro-BIC. Il faut dire que ce régime fiscal est simple, que les formalités sont limitées et que l’abattement accordé aux meublés classés est avantageux. Il existe une alternative pour les loueurs professionnels mais également pour les non professionnels, le régime du bénéfice réel.

Choisir le bénéfice réel

Le loueur en meublé notamment non professionnel (LMNP) peut choisir d’être imposé en fonction du bénéfice réel du meublé de tourisme et non pas en fonction d’un revenu théorique calculé sur son chiffre d’affaires déduction faite de l’abattement de 71 % (meublés de tourisme classés) ou de celui de 50 % (meublés non classés). Dans le régime du bénéfice réel, le LMNP (loueur de meublé non professionnel) va pouvoir reporter ses pertes sur les 10 ans. Il n’est pas taxé sur ses revenus tant qu’il bénéficie de pertes reportables.

Tenir sa comptabilité

Bien sûr, la contrepartie de cet avantage fiscal est la tenue d’une comptabilité selon les règles des Bénéfices industriels et commerciaux. Le LMNP pourra ainsi déduire du chiffre d’affaires les charges de fonctionnement, les frais d’entretien, les dépenses de publicité, l’assurance, la taxe foncière, les intérêts d’emprunt mais également les amortissements liés à l’achat du bâtiment, du mobilier et du matériel. C’est pour cette raison que son bénéfice est nécessairement réduit. En cas de pertes liées aux amortissements, celles si sont reportées sur les années ultérieures.

Limiter la plus-value

Lors de la vente du gîte ou du meublé de tourisme, le LMNP va bénéficier du régime de taxation des plus-values des particuliers avec un avantage non-négligeable. Les amortissements qui ont été comptabilisés ne sont pas pris en compte. La plus-value est calculée par rapport au prix d’acquisition majoré des frais d’acquisition et des travaux selon les règles fixées par l’administration fiscale, elle est donc réduite.

Le régime du bénéfice réel est plus complexe que le régime micro mais il offre une véritable opportunité pour se constituer un patrimoine tout en restant non-professionnel et en bénéficiant d’une fiscalité avantageuse.

Publié par

Caroline Kyberd - Accueillir Magazine

Rédactrice en chef d'Accueillir Magazine, la presse des chambres d'hôtes et meublés de tourisme, j'anime aussi les formations pour ouvrir maisons d'hôtes, gîtes ruraux et meublés de tourisme. Retrouvez-moi sur https://www.accueillir-magazine.com

5 réflexions au sujet de « Gîte et meublé de tourisme, faut-il se mettre au bénéfice réel ? »

  1. il faut dire encore plus clairement
    que le régime au réel installe uniquement une situation fiscale
    mais absolument pas un statut social;
    jeunes porteurs de projet penser aussi à y constituer votre retraite…

  2. Le choix d’un expert-comptable n’est pas simple. La connaissance du secteur des gîtes et chambres d’hôtes est un atout indéniable, mais il faut aussi prendre en compte la qualité de l’écoute par rapport à vos questions. En un mot, il faut que le courant passe et que la confiance soit au rendez-vous.

  3. Bonjour,
    En termes d’Experts comptables, auriez-vous des recommandations à nous faire car tous les experts comptables ne sont pas spécialisés dans le secteur de la location de meublés ou chambres d’hôtes ?
    Vers qui faut-il aller ?
    Merci par avance,

  4. En effet, le loueur de meublé peut avoir intérêt à revenir au régime micro si ses charges d’exploitation sont réduites. Il faut bien sûr être éligible et ne pas dépasser le plafond de chiffre d’affaires du régime micro, soit 82 200 euros de chiffre d’affaires annuel pour les meublés de tourisme classés. Cela a un autre avantage, celui de simplifier la gestion du gîte puisqu’il n’y aura plus de comptabilité à tenir. Nous vous conseillons de bien vérifier tous les impacts de ce choix avec un expert-comptable ou un conseil extérieur.

  5. C’est exactement ça, mais on y passe ses week-ends entre référencement web, contacts clients et compta…
    Faut un troisième bras pour le ménage, un quatrième pour l’entretien et un cinquième pour les travaux…
    Sincères remerciements à votre équipe qui par ses conseils m’a aider à réduire à 10 ans la durée nécessaire pour stabiliser et mettre en vitesse de croisière mon gite 15 places.
    LMNP ok, mais à mi-temps maximum dans l’activité professionnelle de base qui nous reste.
    C’est le statut difficile mais idéal pour restaurer tout en louant, une fois le dur financé, ne faut-il pas revenir aux 71% quand il n’y a plus grand chose à investir ou dépenser ?
    amicalement,
    http://www.gitelecoolant.fr

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