Baignoire ou douche en chambre d’hôtes ?

Baignoire ou douche pour ses chambres d’hôtes, c’est la question qui m’est posée par Jacques, un lecteur du blog. Si j’étais à sa place, voici comment je réfléchirais. Il y a plusieurs critères à prendre en compte pour faire son choix.

La consommation d’eau

Une douche consomme moins qu’une baignoire, encore plus parce qu’on peut y mettre un mousseur pour diminuer le débit sans baisser la qualité.
C’est un critère économique, le coût du mètre cube ne va pas diminuer et c’est une considération écologique et quand on ouvre une maison d’hôtes, on est attentif à l’environnement.

Le temps de ménage, c’est de l’argent

Votre temps – pour moi qui témoigne auprès des créateurs de chambres d’hôtes -, c’est primordial. Nettoyer une douche ou une baignoire, ce n’est pas le même travail, ni le même mal de dos, encore plus quand on peut faire des douches à l’italienne, même “fausses”, avec une petite marche car on ne peut pas toujours creuser pour la pente d’évacuation.
Gagner 10 minutes de ménage par chambre, par jour en pleine saison, si on a cinq chambres, cela représente presque une heure de femme de ménage, ou si c’est vous qui faites le ménage, c’est cinquante minutes de sommeil en plus. Un hébergeur qui dort suffisamment a plus de chances d’avoir le sens de l’humour, une attention aux autres et l’accueil, fait vraiment partie de la qualité, plus qu’une baignoire.
Cependant, je fuis aussi les bacs à douche avec portes coulissantes, la grande majorité est non nettoyable, on finira nécessairement par avoir des traces noires dans les rainures et ça ce n’est pas acceptable en chambres d’hôtes, ni en gîte.

Les attentes des clients

Sur les études hôtellerie, les clients préfèrent majoritairement la douche, ceci dit cela prend beaucoup en compte les voyages d’affaires et urbains où on est plus pressé, ce qui n’est pas le cas non plus d’une “maison d’hôtes destination” où les chambres d’hôtes accueillent des personnes pour le repos et la détente.
Cela dépend aussi si on accueille des familles, dans une chambre familiale, la baignoire est bienvenue car plus facile pour laver les plus petits et laisser un peu jouer les plus grands.
En revanche, les personnes âgées ont du mal dans les baignoires.
C’est d’ailleurs pour cela que les chambres aménagées pour les personnes handicapées sont aussi plébiscitées par tous ceux un peu grands, forts, ou ayant des problèmes de mobilité.

Le coût d’équipement et le retour économique

L’hypothèse évoquée par notre lecteur de mettre baignoire et douche, cela multiplie les coûts (achat équipement et travaux et frais de plomberie), et le temps d’entretien.
Cela prend de la place et l’espace, c’est du luxe surtout si on accueille des citadins.
Est-ce qu’avoir baignoire ou douche cela va faire réserver plus la maison ? J’en doute ou alors ce sera à la marge et pas suffisamment pour que cela soit un critère économique. Dans tous les cas, vous pouvez justifier votre choix de douche par une démarche environnementale et de plus en plus de personnes l’accepteront.

Pour poursuivre la réflexion, on peut prendre en compte le fait d’avoir ou pas dans la maison une piscine et / ou un spa. Si oui, les hôtes vont multiplier les douches et pas les bains. Je ne sais pas vous, mais le bain, c’est une détente fin de journée, après la piscine, ou dans la journée c’est plus douche tonique et on en revient à la consommation d’eau si les hôtes se lavent plusieurs fois par jour.
C’est vrai aussi pour les régions chaudes, où en pleine chaleur, un hôte passera facilement sous la douche pour se rafraîchir pas dans une baignoire.

Surenchère à la montée en gamme

De manière générale, il y a une tendance à la surenchère des équipements qui pousse les créateurs de maisons d’hôtes à faire des investissements de plus en plus conséquents. Et ce parce que les référentiels de classements se basent uniquement sur l’équipement, ils ne mesurent pas la qualité de l’accueil. Alors faut-il nécessairement les suivre ?

Si c’était moi puisque vous me demandez mon avis, je ne mettrais pas les deux, douche et baignoire.
Si j’ai plusieurs chambres, j’en ferai probablement une avec baignoire pour les amateurs et les familles et les autres avec douche.
La qualité de votre maison se juge sur l’ensemble de la prestation. Pour moi, le vrai luxe, ce n’est pas la baignoire ou la douche balnéo, c’est ne me poser aucune question car tout est intuitif. Je déteste me battre avec des mitigeurs, m’ébouillanter ou me prendre de l’eau froide, me tremper les cheveux quand je ne le veux pas parce que je n’ai pas compris le fonctionnement de la douche, ça ça m’agace au plus haut point. En revanche, je n’ai jamais choisi une maison pour une baignoire. D’autres critères sont bien plus importants.

2014, nouveau blog pour les créateurs de gîtes et chambres d’hôtes

Pour son 6e anniversaire, le blog ouvrir ses chambres d’hôtes que j’anime se refait une jeunesse.

Une nouvelle présentation, de nouvelles couleurs mais surtout une navigation plus aisée et un accès facilité aux 300 billets déjà publiés pour vous aider à réfléchir et réussir votre projet d’ouverture qu’il s’agisse bien sûr de chambres d’hôtes mais aussi de gîtes ou de meublés de tourisme.

Vous disposez d’une boîte de recherche, il suffit de cliquer sur la loupe et de saisir le mot ou expression recherché. Grâce à elle, vous pouvez sélectionner tous les billets qui parlent d’un thème spécifique : table d’hôtes, déclaration en mairie, piscine… Vous retrouvez également le plan du site avec tous les billets parus classés par catégories :

Vous souhaitez lire chaque billet dès leur parution, vous pouvez vous abonner pour les recevoir une fois par semaine, il suffit d’inscrire votre adresse courriel – que nous n’utiliserons pas autrement ni ne céderons à personne. A chaque billet, vous aurez un lien pour vous désabonner si vous le souhaitez.

Je vous souhaite une bonne navigation sur le blog et vous adresse tous mes voeux de réussite dans votre projet d’ouverture.

Faisabilité d’un projet de gîtes et chambres d’hôtes

La faisabilité, c’est le sujet clé d’un projet de meublé de tourisme, de gîte rural ou de chambres d’hôtes, comme de toute création d’activité. La faisabilité du projet global doit être pensée dans tous ses aspects avant de se lancer, d’acheter une maison ou de faire des travaux. Pour définir cette notion de faisabilité, je ne parle pas des démarches ou des formalités à effectuer, de la capacité à faire, à mener à bien son projet d’hébergement, mais d’un point bien particulier, je prends le concept de faisabilité comme le fait de vérifier que le projet est faisable sur les plans techniques et financiers.

La faisabilité, d’un point de vue technique

Il s’agit de vérifier que rien ne s’oppose à l’ouverture d’un meublé de tourisme, d’un gîte rural ou de chambres d’hôtes dans le bâtiment tel qu’il est mais aussi de lister et chiffrer convenablement tous les travaux et aménagements à effectuer. Cela suppose donc de bien connaître la réglementation applicable pour ne rien oublier d’important. Il faut aussi souvent se pencher de près sur les règles d’urbanisme puisque, dans de nombreux projets, il est nécessaire de déposer un permis de construire ou une déclaration préalable. Redisons-le, ces points peuvent être bloquants et faire échouer un projet de gîte ou chambres d’hôtes.

La faisabilité financière

La faisabilité doit être pensée sous un autre aspect, cela repose sur une partie du business plan, le budget détaillé, du chiffre d’affaires à la marge, mais également sur un plan de financement qui détaille les ressources disponibles, épargne, emprunt bancaire, subventions possibles… et les besoins, achat immobilier, travaux, meubles, équipements, remboursement d’emprunts… Cela permet de déterminer le revenu que l’on pourra dégager et de calculer la rentabilité du projet. Il peut s’agir là-aussi d’un point bloquant.

S’interroger sur la faisabilité de son projet est une étape essentielle qu’il ne faut mieux pas survoler. Et le risque est grand de se laisser déborder par le coup de coeur que l’on peut avoir pour une maison quitte à en oublier la faisabilité du projet. Une fois la maison achetée ou les travaux effectués, il sera trop tard si par malheur il y a un écueil technique ou financier. Pour ceux qui souhaitent prendre le temps de bien se poser toutes ces questions et éviter les pièges, nous proposons deux formations adaptées pour ouvrir meublé de tourisme ou chambres d’hôtes.

Incendie, accident, vol, intoxication…, l’assurance d’être bien assuré

L’assurance fait partie de ces sujets dont nous parlons dans nos formations aux créateurs de chambres d’hôtes ou de meublés de tourisme. Assurer l’incendie, les accidents, les intoxications, les vols, la noyade…, mieux vaut y réfléchir au moins une fois en détail pour s’y préparer.

Assurer biens, personnes et activité de maison d’hôtes

L’assurance, cela semble simple, un passage chez son courtier et hop, c’est réglé ! En êtes-vous sûr ? En fait l’activité de chambres d’hôtes et de gîtes implique des personnes qui ne sont pas votre famille et ont des relations commerciales avec vous. Ce sont des hôtes par votre accueil certes, mais dans les faits, ce sont vos clients.

L’assurance se décline au civil ou au pénal, l’assurance pense responsabilité, équipements, respect de la réglementation, la machine assurance une fois lancée ne comprend pas le facteur humain, la bonne volonté, l’envie de rendre service, elle se veut factuelle et mieux vaut avoir tout pensé.
Gérer une maison d’hôtes ou un meublé de tourisme, c’est un projet qu’on prépare pour accueillir ses hôtes dans joie et la bonne humeur, souvent le simple fait d’évoquer les risques crée un malaise. Mais monter un business plan prévoyant tout, c’est tout penser et prévoir le pire, c’est souvent la meilleure façon de l’éviter.

Certes, les drames ne sont pas nombreux, mais on compte tout de même un incendie dans une maison d’hôtes ou un meublé de tourisme presque tous les mois, plusieurs cas chaque année d’intoxication alimentaire ou au monoxyde de carbone, des chutes, des vols… Et la responsabilité du loueur peut être mise en cause.

Les conséquences peuvent être lourdes, tant sur le plan financier que sur le plan personnel

Rien ne peut effacer certaines tragédies mais le fait de faire correctement les choses, de gérer ses chambres d’hôtes ou son gîte dans le respect de la réglementation et d’être vigilant quant aux risques encourus par ses hôtes peut procurer un certain réconfort en cas de drame. Ce n’est quand même pas la même chose à terme de subir un accident de la vie ou de porter une responsabilité personnelle. Ce n’est pas la même chose si ayant subi un incendie, on a les moyens de reconstruire et de reprendre son activité, ce n’est pas la même chose si en cas de problème l’assureur assume les frais. Et si un accompagnement juridique peut se mettre en place.

Réfléchir aux risques, les limiter et bien sur s’assurer convenablement pour dormir tranquille et se consacrer à son accueil. C’est le thème du dossier spécial du numéro 52 juillet/août 2014 d’Accueillir Magazine, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner sur notre site internet. Et retrouvez sur notre site Accueillir Magazine des assureurs qui proposent une assurance dédiée à l’activité de gîtes et chambres d’hôtes.

Ouvrir des chambres d’hôtes, le rêve N°1 des Français

Le marronnier de la presse

C’est avec un peu d’agacement que j’écris ce billet. Créer une maison d’hôtes serait le rêve N°1 des Français. Pas une semaine sans que les media ne l’affirment de façon péremptoire. Remettons un peu les choses dans l’ordre.

Tout d’abord, tous les Français ne rêvent pas de se mettre à leur compte et de créer une entreprise, grande ou petite. Les chiffres varient selon les enquêtes, mais globalement on serait sur un Français sur trois qui aurait envie de créer un jour son entreprise. Lorsque les questions sont plus précises et fixent un horizon de deux ou trois ans, ils ne sont plus qu’un sur dix. Et si on se limite à des projets de gîtes ou de chambres d’hôtes, les chiffres sont encore plus faibles.

Ensuite, il y a la question du changement de vie car ouvrir des chambres d’hôtes c’est souvent changer de vie, de métier voire de région. Là-aussi on entend des chiffres surprenants. Des millions de Français rêveraient de tout changer, quitter la vie, se reconvertir…, mais combien passent vraiment à l’acte ? Combien le font réellement chaque année ?

La question économique joue, il faut un patrimoine pour se lancer, un apport financier certain, sauf à trouver une location-gérance qui ne sont quand même pas très répandues.

Enfin dernier point et non des moindres, les activités de services ne sont pas le rêve N°1 des Français loin de là, on peut le regretter.

Créer des chambres d’hôtes est un vrai projet qui nécessite du temps de l’énergie, pour que tout soit parfait, il y a beaucoup de travail, la face cachée de l’iceberg. Il peut s’agir d’un rêve mais le définir uniquement de cette manière, c’est ne pas reconnaître la vraie valeur de cette activité et de toutes les tâches quotidiennes que cela suppose. Accueillir dans sa maison, veiller à ce que ses hôtes passent un bon séjour, leur préparer des plats locaux, des confitures maison… c’est la réalité de la chambre d’hôtes.

Donc rêve, peut-être mais qui doit survivre à la confrontation avec la réalité. Et pour cela cela mérite un peu plus que le billet de trois minutes de la rentrée qui laisse croire que c’est une activité à portée de tous, avant le régime des fêtes et l’achat du maillot de bains du printemps,  alors que de nombreux porteurs de projet mettent plusieurs années à faire aboutir leur projet de reconversion.

La chambre d’hôtes vue par la télé, entre caricature et insolite

Quand la télé caricature

Une nouvelle émission sur la chambre d’hôtes hier, qui à nouveau ne me paraît pas représentative de ce qu’est la chambre d’hôtes.

Le résumé de l’émission était, je cite

Des suites avec jacuzzi, des cabanes sur l’eau, ou une chambre dans un tonneau, les maisons d’hôtes sont de plus en plus souvent insolites, sophistiquées et haut de gamme… Il en existe 70 000 en France, un marché qui prospère, mais dans quelles conditions ?

Il existe environ 25000 adresses pour 70000 chambres et cela ne prospère plus depuis 2010 où le nombre de fermetures équivaut à celui des ouvertures, le marché de la chambre d’hôtes si on s’exprime dans ces termes, est à maturité.

Ont été montrées des maisons chères, il en existe qui sont tout à fait légitimes, mais rappelons que les chambres d’hôtes au-delà de 100 € la nuit représentent moins de 10 % de la totalité des chambres d’hôtes en France, mais sont une grande partie de l’espace médiatique de la télé et des magazines déco.

Rappelons aussi aux créateurs, qu’il est difficile d’amortir des investissements conséquents sur seulement cinq chambres d’hôtes et qu’avec la crise, tout le monde n’a pas les moyens de mettre 200 € pour une chambre, il ne faut pas croire qu’il n’y a plus que le haut de gamme pour créer une maison d’hôtes.

L’insolite présenté, très sympathique dans ce grand parc,  n’est pas de la chambre d’hôtes, c’est de l’insolite, avec les réglementations qui vont avec, camping ou PRL (parc résidentiel de loisirs), cela n’empêche pas un accueil par l’habitant, une prestation de qualité, mais cela n’est pas au sens strict de la loi de la chambre d’hôtes. Dommage quand on est une émission d’information, d’entretenir la confusion.

Sont montrés aussi et à dessein je le crains, des infractions à la réglementation, je pense clairement au concept de table d’hôtes ou aux questions d’urbanisme et je crains que les loueurs ainsi exposés n’aient des contrôles à la suite de cette émission.
Or on sait qu’il y a toute une campagne de dénigrement contre la chambre d’hôtes présentée par les syndicats hôteliers le plus souvent comme de l’hôtellerie illégale, encore un sujet qui renforce cette affirmation, bon coup de lobbying pour jeter le discrédit sur tous.

Les maisons simples  qui fonctionnent depuis des années n’intéressent pas les caméras, il faut faire de l’audience. En tout cas, je n’ai pas trouvé cette émission  représentative de l’ensemble des propriétaires et de leurs maisons, par exemple les loueurs de Gîtes de France Puy-de-Dôme que j’ai rencontrés en Auvergne cette semaine, qui savent bien combien est grande la distorsion entre image et réalité.

Journalisme d’investigation ? En tout cas, caricature ! On commence à avoir l’habitude.

Accueil familial ou chambres d’hôtes ?

Cela fait plusieurs fois que je rencontre lors de nos formations des créateurs qui souhaitent ouvrir des chambres d’hôtes et ont aussi envie d’accueillir des personnes âgées ou handicapées dépendantes lors des vacances ou de séjours temporaires. C’est une belle idée qui peut répondre à la demande de la personne elle-même ou des familles mais cela suppose de respecter des règles spécifiques et on n’est plus dans le cadre de la chambre d’hôtes.

Bien sûr, je ne parle pas d’accueillir dans une chambre d’hôtes accessible en rez-de-chaussée, voire aménagée pour être accessible aux personnes handicapées, des personnes fatiguées, de leur proposer des petits services de confort, des attentions. Quoi de mieux qu’une maison d’hôtes, son jardin et l’accueil pour venir se reposer si on en a besoin ? Mais on est bien là dans une démarche de personne indépendante, qui n’a pas besoin de soins spécifiques, qui décide juste de s’offrir un séjour confortable dans un cadre familial.

L’hébergement de personnes âgées ou handicapées en famille d’accueil est réglementé. Qu’il soit permanent ou temporaire, il est nécessaire de disposer d’un agrément en tant qu’accueillant familial et notamment de signer un contrat avec la personne hébergée qui devient l’employeur de l’accueillant. Il précise les frais d’accueil et les tâches effectuées : hébergement, repas, entretien du linge…

Pour connaître les conditions à remplir pour obtenir un tel agrément, il faut contacter le conseil général. Dans la plupart des cas, l’accueil ne peut dépasser trois personnes et n’est pas conciliable avec une autre activité professionnelle. Il faut donc bien réfléchir avant de s’engager dans cette démarche qui, je le redis, ne relève pas de l’accueil touristique.

Réglementations chambres d’hôtes, c’est chez moi, je ne me sens pas concerné(e)

Ces derniers week-ends, j’ai eu la chance de partir en province, – avec des proches aussi à qui j’avais demandé d’avoir les yeux ouverts, – et donc de réserver plusieurs chambres d’hôtes et un gîte. De très bons souvenirs, mais… – Soyons clairs, rien n’a été dit sur le moment ni sur le net en tant qu’avis de voyageurs, j’ai même volontairement différé l’écriture de ce billet pour que personne ne se reconnaisse.

Mais, plein de petits et gros risques par méconnaissance de la réglementation ou par trop bonne envie de bien faire. Par malentendu aussi, sur le thème, c’est chez moi, ma maison, ma famille, je fais ce que je veux. Non, en tout cas le législateur ne l’a pas entendu comme cela et qui dit réglementations, dit obligation de s’y conformer.
Dans les problèmes identifiés par mes visiteurs mystère ou moi, l’alarme piscine débranchée dans l’après-midi parce qu’elle se déclenche intempestivement, attention, là c’est très grave, avec risque de noyade d’enfants.
Dans une location de gîte, quelqu’un de ma famille rentre et trouve le propriétaire dans la cuisine, il était venu très gentiment réparer une ampoule – cela n’avait pas été signalé au loueur car pas de gêne pour quelques jours, oui mais non ; une fois les clés données, on ne rentre plus sans contacter le locataire au préalable ou sans l’avoir prévenu.
Je passe sur les affichages des prix absents et autres petits détails qui ne sont pas des mises en danger mais qui sont autant d’infractions.

Ce qui est ennuyeux, c’est que tout ceci est fait visiblement en toute bonne foi, parfois même pour rendre service, sauf que même si c’est sa maison – qui n’est plus tout à fait privée – où vit sa famille, dès lors qu’il y a chambres d’hôtes, il y a des réglementations à appliquer. Il y a eu fin décembre 2013 une instruction ministérielle chambres d’hôtes qui refaisait le point sur la majorité des réglementations à appliquer, nous y avons consacré un dossier complet. Ce n’est pas sexy, certes, il y a plus intéressant à lire, certes, mais quand on veut faire chambres d’hôtes, c’est indispensable de les connaître. Avec le monde d’internet et des clients de plus en plus avertis / tatillons / sûrs de tout savoir – cochez la bonne case et ajoutez les vôtres -, mieux vaut être en règle car cette instruction ministérielle chambres d’hôtes a aussi pour objectif de renforcer les contrôles.

Y a-t-il encore de la place pour des chambres d’hôtes, gîtes ou meublés de tourisme à petit prix ?

La question est venue lors de notre stage de formation la semaine dernière. Un couple part sur l’idée de créer des chambres d’hôtes à petit prix, avec peut-être pour certaines sanitaires partagés – ce qui est possible réglementairement parlant, c’est seulement une question d’information au consommateur.

Quelle place pour des hébergements peu chers ?

Accueillir Magazine n°99 mai/juin 2022
Dossier fixer ses prix pour les chambres d’hôtes, gîtes et meublés de tourisme

Mais devant la montée en gamme voulue par les labels, Gîtes de France par exemple n’accepte plus les sanitaires partagés, la médiatisation des chambres d’hôtes, les plus belles du Figaro, des Maisons et des Hôtes, les livres de Marie-Dominique Perrin, les maisons mises en avant dans la communication des comités départementaux du tourisme…, ils ont l’impression que la tendance est aux maisons d’hôtes haut de gamme voire luxe et que les autres ont disparu.

Les prix des chambres d’hôtes

Disparus les petits prix, oui mais seulement de l’espace médiatique magazine et télé.

Ces maisons d’hôtes haut de gamme représentent 10 % environ de l’offre chambres d’hôtes. On trouve des chambres d’hôtes à tous les prix et plus important en fait, on trouve des clients qui ont tous les niveaux de revenus, y compris faibles, qui ont envie de partager des moments de vie chez les autres. L’hospitalité et la convivialité ne sont pas fonction du revenu.

Le charme de la maison d’hôtes, c’est bien de ne ressembler à nulle autre, elle est le reflet de la personnalité du propriétaire. De l’autre côté, ceux qui louent, vos hôtes sont aussi tous différents avec leurs goûts et envies. Certains choisiront la déco, d’autres la promesse d’une bonne table, d’aucuns craqueront devant le jardin, mais dans la grande majorité des cas, le prix entrera pour une part non négligeable dans le choix de la location.

Fixer ses prix dépend de son offre – maison, chambres…-, de l’étude de marché, de la région où on s’installe. Ce qui est dangereux, c’est de se tromper quand on fixe ses prix sur le positionnement de son offre, pas de choisir d’ouvrir des chambres d’hôtes dans une maison toute simple mais chaleureuse. Tous les choix sont possibles, c’est juste une question de cohérence et de bien réfléchir son projet, qui dans les faits ne doit pas être abordé par la seule question du prix, trop réductrice. Ces remarques sont valables pour les meublés de tourisme et gîtes.

Pourquoi les chambres d’hôtes ferment-elles ?

Le nombre de maisons d’hôtes est stable désormais en France, les ouvertures compensent les fermetures de chambres d’hôtes. Ce n’est pas forcément perceptible tant les médias parlent des créations, des projets, des nouvelles adresses de charme ouvertes et consacrent un espace médiatique important à la chambre d’hôtes. Lors de nos formations pour ouvrir une maison d’hôtes, j’ai régulièrement la question de savoir pourquoi certaines maisons ferment.

Comme toute entreprise

Evidemment, il y a toutes les raisons logiques :
– On arrête l’activité pour la retraite après quelques années voire plus de vingt ans, tout dépend quand on s’est lancé dans l’aventure et quels étaient les objectifs de départ, pour certains, c’était une activité sympathique le temps de compléter quelques années de cotisations retraite aussi.
– Mutation du conjoint, divorce, maladie, raisons familiales, on n’a pas le choix, cela se produit partout malheureusement, en maison d’hôtes aussi.

Mais en chambres d’hôtes comme dans tous les autres types d’activités économiques, il y a aussi des arrêts liés à l’échec. Mauvais taux de remplissage, trésorerie en berne, les causes sont connues et classiques, ce qui est intéressant ce sont les raisons.

La trésorerie

Vu les taux d’intérêts très bas en ce moment, la question se pose d’emprunter un peu plus à son banquier et de garder de quoi faire face aux dépenses les premiers mois.
Notamment quand on crée une maison d’hôtes, les travaux par expérience prennent plus longtemps que prévu, ce qui provoque parfois un décalage du démarrage de la location et ils coûtent aussi plus chers ou il y a des imprévus, donc on vide sa trésorerie ou on doit se réendetter.
Malgré une étude de marché, on n’est pas à l’abri d’un décalage entre les prévisions de fréquentation et les réservations réelles des chambres d’hôtes et locations touristiques. Cela se corrige, se réajuste mais cela demande aussi d’avoir le temps –d’inverser la courbe-, non mauvais choix de mots, de trouver les solutions.

Sous-estimer la communication

Souvent, très très souvent, ont été sous-estimés les efforts à faire pour faire connaître son hébergement touristique, site internet, réseaux sociaux, annuaires, centrales de réservation, pas simple se s’y retrouver et de trouver les bonnes solutions pour sa maison d’hôtes. Si on n’a pas pris le temps de s’y pencher, si le site internet est en ligne seulement avec l’ouverture des chambres d’hôtes, le démarrage peut être plus difficile et donc retour sur la trésorerie défaillante.

La méconnaissance ou le manque d’information

ainsi que le manque de culture entrepreneuriale sont aussi un danger pour toute activité. Je rencontre encore des personnes qui ignorent la fiscalité et ne se rendent pas compte de ce qu’elles vont avoir à payer. Taxe de séjour, prélevée au sou le sou, encore ne faut-il pas oublier de la faire payer, CFE, l’ancienne taxe professionnelle, taxe foncière, cotisations sociales, impôts sur le revenu… Si on ne l’a pas prévu, cela ne va pas passer. Les factures d’eau et de chauffage peuvent faire très mal aussi. En un mot si on s’est lancé sur ses seules prévisions de chiffre d’affaire en pensant que trésorerie égale revenus, cela conduit peut-être à la cessation de paiement ou à la faillite. Et malheureusement je rencontre des porteurs de projet qui sous-estiment l’importance de faire un budget complet et réaliste. Parce que cela semble simple de tenir une maison d’hôtes !

Avoir négligé la réglementation

Cela peut aussi conduire à la fermeture administrative ou à l’impossibilité de menser à bien une partie de son projet, à moins que les coûts engendrés par les erreurs soient impossibles à couvrir.

En dernier et pas le moindre,

L’erreur dans le choix du projet initial

La chambre d’hôtes véhicule une sorte d’imaginaire, – oserai-je dire fantasme ? – qui voit des personnes s’y lancer. Elles sont heureuses le temps de la création, l’adrénaline, la recherche de l’immobilier, l’aménagement, les travaux, la décoration, mais malheureuses quand vient le temps d’ouvrir les chambres d’hôtes, d’accueillir au quotidien, ce qui est bien l’objectif final d’une maison d’hôtes. Ces maisons ouvrent et referment très vite. Ceci dit, j’ai l’impression qu’avec Bienvenue chez nous, l’émission anti-chambres d’hôtes, cet imaginaire est en voie de disparition !

Je vous souhaite de vous épanouir dans votre activité future de loueur de chambres d’hôtes ou locations touristiques, pour cela il faut s’informer et tout mettre à plat. Parce que les mauvaises surprises, il les faut mieux sur le papier que quand on est installé. Et pour bien démarrer un projet, et bien il y a notre pack du créateur et vous pouvez aussi venir nous rencontrer dans nos formations, nous vous parlerons, Charles et moi, de tous les sujets à penser, des pièges à éviter et vous saurez tout des réglementations, de la fiscalité, du budget, du business plan, des moyens de se faire connaître…
Bon courage car un projet bien conçu a toutes les chances de voir la réussite de sa maison d’hôtes.