Pas de bruit, je dors en chambre d’hôtes, merci !

C’est une demande de la quasi-totalité des hôtes que vous recevrez dans votre maison. Ils recherchent le calme et la tranquillité or ce n’est pas toujours simple de vivre à plusieurs dans une maison d’hôtes. Le bruit est un sujet majeur auquel il convient de réfléchir très tôt bien avant l’ouverture d’un gîte ou de chambres d’hôtes.

Le bruit dérange

Le citadin stressé, le couple d’amoureux, le voyageur professionnel en déplacement…, nous avons tous peur du bruit. Tout un chacun a été confronté au moins une fois dans sa vie à une nuit pénible dans un hébergement sonore. Bruit de canalisation, voisins bruyants, portes qui claquent, circulation automobile, télévisions, trains, aéroports…, les sources de bruit sont nombreuses et peuvent faire d’une nuit un enfer. Or on vient en chambre d’hôtes avec en tête les notions de charme, de rencontre et de se reposer et cela exclut le bruit.

Silence et calme en chambres d’hôtes et gîtes

Parfois les créateurs de gîtes et chambres d’hôtes négligent cet aspect, notamment lors de l’achat de la maison d’hôtes. C’est vrai que c’est compliqué de trouver la maison d’hôtes à acheter et qu’il faut bien faire des concessions, des concessions oui mais pas sur les fondamentaux. Et négliger un environnement sonore qui semble lointain, c’est prendre un gros risque. Je pense à l’autoroute, on est parfois surpris d’entendre de très loin le bruit alors même que la route n’est pas visible. Quelqu’un qui habite sur place ne l’entend plus, mais quand on est pas habitué à un environnement sonore, on perçoit tous les bruits, ce n’est donc pas de la mauvaise fois des hôtes d’être dérangé par des bruits que vous n’entendez plus par habitude.

Autre aspect, décider  des travaux, des revêtements ou du choix du mobilier sans penser à l’insonorisation peut créer de bien mauvaises surprises, à commencer par la déception des hôtes et de très mauvais avis sur internet. Mauvaise e-réputation, des chambres vides, car les clients ne plaisantent pas sur ce sujet. Qui a envie de réserver dans des chambres d’hôtes désignées publiquement comme bruyantes ou dans un gîte dont on indique qu’il est longé par la nationale et qu’on ne peut pas ouvrir les fenêtres ?

Pas de bruit en maison d’hôtes, merci !

Réfléchir au bruit et à l’insonorisation de ses chambres, organiser le fonctionnement de la maison pour limiter les nuisances sonores sont des questions à se poser sérieusement. C’es en fait revenir aux fondamentaux, les hôtes veulent d’abord bien dormir et plus encore, accueil, petit déjeuner…, mais d’abord bien dormir ! Pour ceux qui souhaitent aller plus loin et bien intégrer cet élément dans leur projet de création, nous leur conseillons le dossier consacré au bruit du numéro d’Accueillir Magazine 53 Septembre/Octobre. Vous pouvez l’acheter sur le site internet ou par correspondance.

Urbanisme et chambres d’hôtes, parfois un casse-tête

  • L’urbanisme en France est complexe et la maison d’hôtes demande souvent des travaux
  • Le PLU ou plan local d’urbanisme dicte les règles et informe sur les travaux qu’il sera possible ou pas de faire
  • Comprendre les contraintes locales et les zones dédiées comme Parc naturel, sites classés et inscrits, bâtiment classé ou inscrit, zone Natura 2000
  • Avant même de visiter, il faut connaître les contraintes locales.
  • Et demander un certificat d’urbanisme
  • Une fois la promesse signée, il sera trop tard

Acheter une maison pour y créer des chambres d’hôtes, c’est compliqué. La maison d’hôtes n’est pas tout à fait une maison comme les autres, et parfois, même souvent, il faut y faire des travaux. Installer des panneaux solaires, construire un escalier extérieur, une piscine, une véranda, aménager des combles, percer une fenêtre, voire réaménager une dépendance ou en construire une, tout est envisageable, mais tout n’est peut-être pas possible.¨Avant même de visiter, on peut déjà regarder où se trouve la propriété afin de ne pas s’emballer sur des projets peut-être irréalistes. Comme je l’ai souvent dit sur ce blog, un passage par la mairie est à conseiller à tout créateur de chambres d’hôtes ou d’hébergements insolites, que ce soit pour demander ce certificat d’urbanisme, pour se faire expliquer les règles d’urbanisme ou tout simplement pour se faire une opinion sur l’accueil fait à son projet de chambres d’hôtes.

Comprendre PLU, POS, Carte communale

Les règles d’urbanisme en France sont complexes, plan local d’urbanisme (PLU), plan d’occupation des sols (POS), carte communale…, il faut déjà se familiariser avec la terminologie et les sigles. Ces plans dictent les règles en vigueur sur le territoire. Il faut le demander au service d’urbanisme de la ville ou communauté de commune et regarder dans quelle zone se situe la maison qu’on convoie. A partir de là, on aura rapidement l’information sur ce qu’il n’est pas possible de faire, sur certaines exigences aussi comme les places de stationnement.

Parc naturel, sites classés et inscrits, bâtiment classé ou inscrit, zone Natura 2000…, ont d’autres règles qui ont des incidences sur les règles d’urbanisme.
Quand on trouve la maison d’hôtes de ses rêves, avant de signer quelque promesse que ce soit, il faut absolument se rendre aux services d’urbanisme de la commune ou de l’intercommunalité, se renseigner et demander un certificat d’urbanisme

Demander un certificat d’urbanisme avant d’acheter la maison d’hôtes

Certains projets de chambres d’hôtes nécessitent des travaux importants : aménagement d’une dépendance, transformation des combles, construction ou extension d’un bâtiment, changement de destination d’un bâtiment, insolite avec cabanes ou roulottes… Certains de ces travaux vont nécessiter des permis de construire ou des déclarations préalables. En cas de refus, tout le projet de chambres d’hôtes peut échouer avec parfois en prime l’achat définitif d’une maison qui ne permet plus de réaliser son projet de vie.

Le certificat d’urbanisme, attention, ce n’est pas un permis de construire
Pour avoir une vision plus claire de ses droits avant de se lancer dans le projet et de s’engager sur l’achat de la maison d’hôtes, il est possible de demander un certificat d’urbanisme d’information à la mairie de la commune où le terrain est situé. Ce document délivré gratuitement sous un délai d’un mois renseigne sur la constructibilité ou la divisibilité du terrain et sur les règles applicables comme celles liées à l’appartenance à un périmètre protégé ou à une zone de préemption. Il liste les servitudes et les possibilités de raccordement au réseau public, autant d’éléments essentiels avant d’envisager une construction, des travaux et l’aménagement des chambres d’hôtes ou la mise en place de roulottes ou cabanes.

Le certificat d’urbanisme d’information est un document descriptif et uniquement informatif. Il ne donne aucune autorisation et ne remplace pas le permis de construire ou permis d’aménager qu’il faudra déposer. Il lève les doutes quant au fait que le PU n’interdit pas le projet. Il a une durée de validité limitée et il ne garantit pas contre toutes les évolutions du Plan Local d’Urbanisme (PLU). Ainsi des mesures prises pour des motifs de sécurité, hygiène ou salubrité publique peuvent remettre en cause un certificat d’urbanisme obtenu. D’autant plus qu’il peut y avoir un long délai entre visite de la maison, promesse de vente, passage par les banques, achat définitif et début effectif des travaux.

La promesse de vente, plus importante que l’acte lui-même

Et si vous signez une promesse de vente d’une maison avec à la clé des travaux importants, un bon notaire – le vôtre et pas celui du vendeur – et des clauses suspensives bien rédigées dans la promesse de vente restent indispensables, j’y ai consacré quelques billets sur ce blog. Mieux vaut perdre quelques mois, qu’acheter une maison qui ne convient pas pour y faire des chambres d’hôtes ! On peut se tromper sur tout et réajuster son projet d’hébergement touristique en permanence mais on ne peut pas se tromper sur l’achat de la maison au vu des sommes que cela engage.

Dans tous les cas, je vous recommande de poser explicitement la question à votre notaire, qu’il valide avec vous la faisabilité du projet chambres d’hôtes ou gîte et qu’il mette les réserves qui vont bien dans la promesse de vente.
En plus, au risque de me faire quelques amis, ne croyez pas sur parole l’agent immobilier ou le vendeur, d’abord parce qu’ils ont envie de vendre et ensuite parce que le second peut être parfaitement de bonne foi, mais peut se tromper.
Et je l’ai déjà écrit, c’est la promesse de vente qui est bien la plus importante, l’acte de vente en découlera, donc on ne signe pas de promesse, si on n’est pas sûr de la faisabilité du projet. On ne peut pas se tromper sur l’achat d’une maison !

Ce billet a été modifié le 28 août 2019

Baignoire ou douche en chambre d’hôtes ?

Baignoire ou douche pour ses chambres d’hôtes, c’est la question qui m’est posée par Jacques, un lecteur du blog. Si j’étais à sa place, voici comment je réfléchirais. Il y a plusieurs critères à prendre en compte pour faire son choix.

La consommation d’eau

Une douche consomme moins qu’une baignoire, encore plus parce qu’on peut y mettre un mousseur pour diminuer le débit sans baisser la qualité.
C’est un critère économique, le coût du mètre cube ne va pas diminuer et c’est une considération écologique et quand on ouvre une maison d’hôtes, on est attentif à l’environnement.

Le temps de ménage, c’est de l’argent

Votre temps – pour moi qui témoigne auprès des créateurs de chambres d’hôtes -, c’est primordial. Nettoyer une douche ou une baignoire, ce n’est pas le même travail, ni le même mal de dos, encore plus quand on peut faire des douches à l’italienne, même “fausses”, avec une petite marche car on ne peut pas toujours creuser pour la pente d’évacuation.
Gagner 10 minutes de ménage par chambre, par jour en pleine saison, si on a cinq chambres, cela représente presque une heure de femme de ménage, ou si c’est vous qui faites le ménage, c’est cinquante minutes de sommeil en plus. Un hébergeur qui dort suffisamment a plus de chances d’avoir le sens de l’humour, une attention aux autres et l’accueil, fait vraiment partie de la qualité, plus qu’une baignoire.
Cependant, je fuis aussi les bacs à douche avec portes coulissantes, la grande majorité est non nettoyable, on finira nécessairement par avoir des traces noires dans les rainures et ça ce n’est pas acceptable en chambres d’hôtes, ni en gîte.

Les attentes des clients

Sur les études hôtellerie, les clients préfèrent majoritairement la douche, ceci dit cela prend beaucoup en compte les voyages d’affaires et urbains où on est plus pressé, ce qui n’est pas le cas non plus d’une “maison d’hôtes destination” où les chambres d’hôtes accueillent des personnes pour le repos et la détente.
Cela dépend aussi si on accueille des familles, dans une chambre familiale, la baignoire est bienvenue car plus facile pour laver les plus petits et laisser un peu jouer les plus grands.
En revanche, les personnes âgées ont du mal dans les baignoires.
C’est d’ailleurs pour cela que les chambres aménagées pour les personnes handicapées sont aussi plébiscitées par tous ceux un peu grands, forts, ou ayant des problèmes de mobilité.

Le coût d’équipement et le retour économique

L’hypothèse évoquée par notre lecteur de mettre baignoire et douche, cela multiplie les coûts (achat équipement et travaux et frais de plomberie), et le temps d’entretien.
Cela prend de la place et l’espace, c’est du luxe surtout si on accueille des citadins.
Est-ce qu’avoir baignoire ou douche cela va faire réserver plus la maison ? J’en doute ou alors ce sera à la marge et pas suffisamment pour que cela soit un critère économique. Dans tous les cas, vous pouvez justifier votre choix de douche par une démarche environnementale et de plus en plus de personnes l’accepteront.

Pour poursuivre la réflexion, on peut prendre en compte le fait d’avoir ou pas dans la maison une piscine et / ou un spa. Si oui, les hôtes vont multiplier les douches et pas les bains. Je ne sais pas vous, mais le bain, c’est une détente fin de journée, après la piscine, ou dans la journée c’est plus douche tonique et on en revient à la consommation d’eau si les hôtes se lavent plusieurs fois par jour.
C’est vrai aussi pour les régions chaudes, où en pleine chaleur, un hôte passera facilement sous la douche pour se rafraîchir pas dans une baignoire.

Surenchère à la montée en gamme

De manière générale, il y a une tendance à la surenchère des équipements qui pousse les créateurs de maisons d’hôtes à faire des investissements de plus en plus conséquents. Et ce parce que les référentiels de classements se basent uniquement sur l’équipement, ils ne mesurent pas la qualité de l’accueil. Alors faut-il nécessairement les suivre ?

Si c’était moi puisque vous me demandez mon avis, je ne mettrais pas les deux, douche et baignoire.
Si j’ai plusieurs chambres, j’en ferai probablement une avec baignoire pour les amateurs et les familles et les autres avec douche.
La qualité de votre maison se juge sur l’ensemble de la prestation. Pour moi, le vrai luxe, ce n’est pas la baignoire ou la douche balnéo, c’est ne me poser aucune question car tout est intuitif. Je déteste me battre avec des mitigeurs, m’ébouillanter ou me prendre de l’eau froide, me tremper les cheveux quand je ne le veux pas parce que je n’ai pas compris le fonctionnement de la douche, ça ça m’agace au plus haut point. En revanche, je n’ai jamais choisi une maison pour une baignoire. D’autres critères sont bien plus importants.

2014, nouveau blog pour les créateurs de gîtes et chambres d’hôtes

Pour son 6e anniversaire, le blog ouvrir ses chambres d’hôtes que j’anime se refait une jeunesse.

Une nouvelle présentation, de nouvelles couleurs mais surtout une navigation plus aisée et un accès facilité aux 300 billets déjà publiés pour vous aider à réfléchir et réussir votre projet d’ouverture qu’il s’agisse bien sûr de chambres d’hôtes mais aussi de gîtes ou de meublés de tourisme.

Vous disposez d’une boîte de recherche, il suffit de cliquer sur la loupe et de saisir le mot ou expression recherché. Grâce à elle, vous pouvez sélectionner tous les billets qui parlent d’un thème spécifique : table d’hôtes, déclaration en mairie, piscine… Vous retrouvez également le plan du site avec tous les billets parus classés par catégories :

Vous souhaitez lire chaque billet dès leur parution, vous pouvez vous abonner pour les recevoir une fois par semaine, il suffit d’inscrire votre adresse courriel – que nous n’utiliserons pas autrement ni ne céderons à personne. A chaque billet, vous aurez un lien pour vous désabonner si vous le souhaitez.

Je vous souhaite une bonne navigation sur le blog et vous adresse tous mes voeux de réussite dans votre projet d’ouverture.

Faisabilité d’un projet de gîtes et chambres d’hôtes

La faisabilité, c’est le sujet clé d’un projet de meublé de tourisme, de gîte rural ou de chambres d’hôtes, comme de toute création d’activité. La faisabilité du projet global doit être pensée dans tous ses aspects avant de se lancer, d’acheter une maison ou de faire des travaux. Pour définir cette notion de faisabilité, je ne parle pas des démarches ou des formalités à effectuer, de la capacité à faire, à mener à bien son projet d’hébergement, mais d’un point bien particulier, je prends le concept de faisabilité comme le fait de vérifier que le projet est faisable sur les plans techniques et financiers.

La faisabilité, d’un point de vue technique

Il s’agit de vérifier que rien ne s’oppose à l’ouverture d’un meublé de tourisme, d’un gîte rural ou de chambres d’hôtes dans le bâtiment tel qu’il est mais aussi de lister et chiffrer convenablement tous les travaux et aménagements à effectuer. Cela suppose donc de bien connaître la réglementation applicable pour ne rien oublier d’important. Il faut aussi souvent se pencher de près sur les règles d’urbanisme puisque, dans de nombreux projets, il est nécessaire de déposer un permis de construire ou une déclaration préalable. Redisons-le, ces points peuvent être bloquants et faire échouer un projet de gîte ou chambres d’hôtes.

La faisabilité financière

La faisabilité doit être pensée sous un autre aspect, cela repose sur une partie du business plan, le budget détaillé, du chiffre d’affaires à la marge, mais également sur un plan de financement qui détaille les ressources disponibles, épargne, emprunt bancaire, subventions possibles… et les besoins, achat immobilier, travaux, meubles, équipements, remboursement d’emprunts… Cela permet de déterminer le revenu que l’on pourra dégager et de calculer la rentabilité du projet. Il peut s’agir là-aussi d’un point bloquant.

S’interroger sur la faisabilité de son projet est une étape essentielle qu’il ne faut mieux pas survoler. Et le risque est grand de se laisser déborder par le coup de coeur que l’on peut avoir pour une maison quitte à en oublier la faisabilité du projet. Une fois la maison achetée ou les travaux effectués, il sera trop tard si par malheur il y a un écueil technique ou financier. Pour ceux qui souhaitent prendre le temps de bien se poser toutes ces questions et éviter les pièges, nous proposons deux formations adaptées pour ouvrir meublé de tourisme ou chambres d’hôtes.

Incendie, accident, vol, intoxication…, l’assurance d’être bien assuré

L’assurance fait partie de ces sujets dont nous parlons dans nos formations aux créateurs de chambres d’hôtes ou de meublés de tourisme. Assurer l’incendie, les accidents, les intoxications, les vols, la noyade…, mieux vaut y réfléchir au moins une fois en détail pour s’y préparer.

Assurer biens, personnes et activité de maison d’hôtes

L’assurance, cela semble simple, un passage chez son courtier et hop, c’est réglé ! En êtes-vous sûr ? En fait l’activité de chambres d’hôtes et de gîtes implique des personnes qui ne sont pas votre famille et ont des relations commerciales avec vous. Ce sont des hôtes par votre accueil certes, mais dans les faits, ce sont vos clients.

L’assurance se décline au civil ou au pénal, l’assurance pense responsabilité, équipements, respect de la réglementation, la machine assurance une fois lancée ne comprend pas le facteur humain, la bonne volonté, l’envie de rendre service, elle se veut factuelle et mieux vaut avoir tout pensé.
Gérer une maison d’hôtes ou un meublé de tourisme, c’est un projet qu’on prépare pour accueillir ses hôtes dans joie et la bonne humeur, souvent le simple fait d’évoquer les risques crée un malaise. Mais monter un business plan prévoyant tout, c’est tout penser et prévoir le pire, c’est souvent la meilleure façon de l’éviter.

Certes, les drames ne sont pas nombreux, mais on compte tout de même un incendie dans une maison d’hôtes ou un meublé de tourisme presque tous les mois, plusieurs cas chaque année d’intoxication alimentaire ou au monoxyde de carbone, des chutes, des vols… Et la responsabilité du loueur peut être mise en cause.

Les conséquences peuvent être lourdes, tant sur le plan financier que sur le plan personnel

Rien ne peut effacer certaines tragédies mais le fait de faire correctement les choses, de gérer ses chambres d’hôtes ou son gîte dans le respect de la réglementation et d’être vigilant quant aux risques encourus par ses hôtes peut procurer un certain réconfort en cas de drame. Ce n’est quand même pas la même chose à terme de subir un accident de la vie ou de porter une responsabilité personnelle. Ce n’est pas la même chose si ayant subi un incendie, on a les moyens de reconstruire et de reprendre son activité, ce n’est pas la même chose si en cas de problème l’assureur assume les frais. Et si un accompagnement juridique peut se mettre en place.

Réfléchir aux risques, les limiter et bien sur s’assurer convenablement pour dormir tranquille et se consacrer à son accueil. C’est le thème du dossier spécial du numéro 52 juillet/août 2014 d’Accueillir Magazine, vous pouvez acheter ce numéro ou vous abonner sur notre site internet. Et retrouvez sur notre site Accueillir Magazine des assureurs qui proposent une assurance dédiée à l’activité de gîtes et chambres d’hôtes.

Ouvrir des chambres d’hôtes, le rêve N°1 des Français

Le marronnier de la presse

C’est avec un peu d’agacement que j’écris ce billet. Créer une maison d’hôtes serait le rêve N°1 des Français. Pas une semaine sans que les media ne l’affirment de façon péremptoire. Remettons un peu les choses dans l’ordre.

Tout d’abord, tous les Français ne rêvent pas de se mettre à leur compte et de créer une entreprise, grande ou petite. Les chiffres varient selon les enquêtes, mais globalement on serait sur un Français sur trois qui aurait envie de créer un jour son entreprise. Lorsque les questions sont plus précises et fixent un horizon de deux ou trois ans, ils ne sont plus qu’un sur dix. Et si on se limite à des projets de gîtes ou de chambres d’hôtes, les chiffres sont encore plus faibles.

Ensuite, il y a la question du changement de vie car ouvrir des chambres d’hôtes c’est souvent changer de vie, de métier voire de région. Là-aussi on entend des chiffres surprenants. Des millions de Français rêveraient de tout changer, quitter la vie, se reconvertir…, mais combien passent vraiment à l’acte ? Combien le font réellement chaque année ?

La question économique joue, il faut un patrimoine pour se lancer, un apport financier certain, sauf à trouver une location-gérance qui ne sont quand même pas très répandues.

Enfin dernier point et non des moindres, les activités de services ne sont pas le rêve N°1 des Français loin de là, on peut le regretter.

Créer des chambres d’hôtes est un vrai projet qui nécessite du temps de l’énergie, pour que tout soit parfait, il y a beaucoup de travail, la face cachée de l’iceberg. Il peut s’agir d’un rêve mais le définir uniquement de cette manière, c’est ne pas reconnaître la vraie valeur de cette activité et de toutes les tâches quotidiennes que cela suppose. Accueillir dans sa maison, veiller à ce que ses hôtes passent un bon séjour, leur préparer des plats locaux, des confitures maison… c’est la réalité de la chambre d’hôtes.

Donc rêve, peut-être mais qui doit survivre à la confrontation avec la réalité. Et pour cela cela mérite un peu plus que le billet de trois minutes de la rentrée qui laisse croire que c’est une activité à portée de tous, avant le régime des fêtes et l’achat du maillot de bains du printemps,  alors que de nombreux porteurs de projet mettent plusieurs années à faire aboutir leur projet de reconversion.

La chambre d’hôtes vue par la télé, entre caricature et insolite

Quand la télé caricature

Une nouvelle émission sur la chambre d’hôtes hier, qui à nouveau ne me paraît pas représentative de ce qu’est la chambre d’hôtes.

Le résumé de l’émission était, je cite

Des suites avec jacuzzi, des cabanes sur l’eau, ou une chambre dans un tonneau, les maisons d’hôtes sont de plus en plus souvent insolites, sophistiquées et haut de gamme… Il en existe 70 000 en France, un marché qui prospère, mais dans quelles conditions ?

Il existe environ 25000 adresses pour 70000 chambres et cela ne prospère plus depuis 2010 où le nombre de fermetures équivaut à celui des ouvertures, le marché de la chambre d’hôtes si on s’exprime dans ces termes, est à maturité.

Ont été montrées des maisons chères, il en existe qui sont tout à fait légitimes, mais rappelons que les chambres d’hôtes au-delà de 100 € la nuit représentent moins de 10 % de la totalité des chambres d’hôtes en France, mais sont une grande partie de l’espace médiatique de la télé et des magazines déco.

Rappelons aussi aux créateurs, qu’il est difficile d’amortir des investissements conséquents sur seulement cinq chambres d’hôtes et qu’avec la crise, tout le monde n’a pas les moyens de mettre 200 € pour une chambre, il ne faut pas croire qu’il n’y a plus que le haut de gamme pour créer une maison d’hôtes.

L’insolite présenté, très sympathique dans ce grand parc,  n’est pas de la chambre d’hôtes, c’est de l’insolite, avec les réglementations qui vont avec, camping ou PRL (parc résidentiel de loisirs), cela n’empêche pas un accueil par l’habitant, une prestation de qualité, mais cela n’est pas au sens strict de la loi de la chambre d’hôtes. Dommage quand on est une émission d’information, d’entretenir la confusion.

Sont montrés aussi et à dessein je le crains, des infractions à la réglementation, je pense clairement au concept de table d’hôtes ou aux questions d’urbanisme et je crains que les loueurs ainsi exposés n’aient des contrôles à la suite de cette émission.
Or on sait qu’il y a toute une campagne de dénigrement contre la chambre d’hôtes présentée par les syndicats hôteliers le plus souvent comme de l’hôtellerie illégale, encore un sujet qui renforce cette affirmation, bon coup de lobbying pour jeter le discrédit sur tous.

Les maisons simples  qui fonctionnent depuis des années n’intéressent pas les caméras, il faut faire de l’audience. En tout cas, je n’ai pas trouvé cette émission  représentative de l’ensemble des propriétaires et de leurs maisons, par exemple les loueurs de Gîtes de France Puy-de-Dôme que j’ai rencontrés en Auvergne cette semaine, qui savent bien combien est grande la distorsion entre image et réalité.

Journalisme d’investigation ? En tout cas, caricature ! On commence à avoir l’habitude.

Accueil familial ou chambres d’hôtes ?

Cela fait plusieurs fois que je rencontre lors de nos formations des créateurs qui souhaitent ouvrir des chambres d’hôtes et ont aussi envie d’accueillir des personnes âgées ou handicapées dépendantes lors des vacances ou de séjours temporaires. C’est une belle idée qui peut répondre à la demande de la personne elle-même ou des familles mais cela suppose de respecter des règles spécifiques et on n’est plus dans le cadre de la chambre d’hôtes.

Bien sûr, je ne parle pas d’accueillir dans une chambre d’hôtes accessible en rez-de-chaussée, voire aménagée pour être accessible aux personnes handicapées, des personnes fatiguées, de leur proposer des petits services de confort, des attentions. Quoi de mieux qu’une maison d’hôtes, son jardin et l’accueil pour venir se reposer si on en a besoin ? Mais on est bien là dans une démarche de personne indépendante, qui n’a pas besoin de soins spécifiques, qui décide juste de s’offrir un séjour confortable dans un cadre familial.

L’hébergement de personnes âgées ou handicapées en famille d’accueil est réglementé. Qu’il soit permanent ou temporaire, il est nécessaire de disposer d’un agrément en tant qu’accueillant familial et notamment de signer un contrat avec la personne hébergée qui devient l’employeur de l’accueillant. Il précise les frais d’accueil et les tâches effectuées : hébergement, repas, entretien du linge…

Pour connaître les conditions à remplir pour obtenir un tel agrément, il faut contacter le conseil général. Dans la plupart des cas, l’accueil ne peut dépasser trois personnes et n’est pas conciliable avec une autre activité professionnelle. Il faut donc bien réfléchir avant de s’engager dans cette démarche qui, je le redis, ne relève pas de l’accueil touristique.

Réglementations chambres d’hôtes, c’est chez moi, je ne me sens pas concerné(e)

Ces derniers week-ends, j’ai eu la chance de partir en province, – avec des proches aussi à qui j’avais demandé d’avoir les yeux ouverts, – et donc de réserver plusieurs chambres d’hôtes et un gîte. De très bons souvenirs, mais… – Soyons clairs, rien n’a été dit sur le moment ni sur le net en tant qu’avis de voyageurs, j’ai même volontairement différé l’écriture de ce billet pour que personne ne se reconnaisse.

Mais, plein de petits et gros risques par méconnaissance de la réglementation ou par trop bonne envie de bien faire. Par malentendu aussi, sur le thème, c’est chez moi, ma maison, ma famille, je fais ce que je veux. Non, en tout cas le législateur ne l’a pas entendu comme cela et qui dit réglementations, dit obligation de s’y conformer.
Dans les problèmes identifiés par mes visiteurs mystère ou moi, l’alarme piscine débranchée dans l’après-midi parce qu’elle se déclenche intempestivement, attention, là c’est très grave, avec risque de noyade d’enfants.
Dans une location de gîte, quelqu’un de ma famille rentre et trouve le propriétaire dans la cuisine, il était venu très gentiment réparer une ampoule – cela n’avait pas été signalé au loueur car pas de gêne pour quelques jours, oui mais non ; une fois les clés données, on ne rentre plus sans contacter le locataire au préalable ou sans l’avoir prévenu.
Je passe sur les affichages des prix absents et autres petits détails qui ne sont pas des mises en danger mais qui sont autant d’infractions.

Ce qui est ennuyeux, c’est que tout ceci est fait visiblement en toute bonne foi, parfois même pour rendre service, sauf que même si c’est sa maison – qui n’est plus tout à fait privée – où vit sa famille, dès lors qu’il y a chambres d’hôtes, il y a des réglementations à appliquer. Il y a eu fin décembre 2013 une instruction ministérielle chambres d’hôtes qui refaisait le point sur la majorité des réglementations à appliquer, nous y avons consacré un dossier complet. Ce n’est pas sexy, certes, il y a plus intéressant à lire, certes, mais quand on veut faire chambres d’hôtes, c’est indispensable de les connaître. Avec le monde d’internet et des clients de plus en plus avertis / tatillons / sûrs de tout savoir – cochez la bonne case et ajoutez les vôtres -, mieux vaut être en règle car cette instruction ministérielle chambres d’hôtes a aussi pour objectif de renforcer les contrôles.