Les créations d’entreprises sont moins nombreuses en période de crise. Les incertitudes ont tendance à démotiver les porteurs de projet qui pensent que ce n’est pas le bon moment pour se lancer. Et pourtant, les statistiques montrent que les créations en période de crise donnent naissance à des entreprises plus solides que les autres, ce qui peut surprendre.
Des entreprises plus solides que les autres
En période de crise, le créateur est plus combatif. Il va prendre plus de temps pour préparer son projet, chercher à mieux répondre aux attentes des clients et se différentier. En s’interrogeant sur la pertinence de créer en période de crise, il va être plus inventif, plus fouiller son business plan, plus réfléchir, il va avoir des difficultés supplémentaires pour convaincre ses interlocuteurs banquiers et autres.
Moins facile, plus sûr
Quand on crée en période faste, on se contente souvent de se calquer sur ce qui existe et de le reproduire. En période de crise, un créateur n’a pas d’autre choix que d’être plus attractif que les autres. Trop dangereux pour lui d’attendre le client venir tout seul. Les crises passées ont ainsi favorisé des innovations et permis la démocratisation de nouveaux produits. Il y a fort à parier que la période actuelle va accélérer des évolutions déjà à l’oeuvre voire faire émerger de nouvelles pratiques. Le tourisme ne sera pas à l’écart de ces phénomènes.
Le créateur de chambres d’hôtes ou de gîtes a tout intérêt à innover.
Il y a quelques jours, je répondais à une créatrice qui est en train de préparer l’ouverture de son gîte que les attentes des vacanciers allaient probablement évoluer du fait de la crise sanitaire mais, qu’en réalité, les attentes évoluent fortement depuis des années dans de nombreux domaines.
La gestion d’un gîte ou de chambres d’hôtes n’a plus rien à voir avec celle d’il y a 10 ans.
La réservation se passe en ligne, la décoration joue un rôle majeur, les habitudes alimentaires évoluent, les pratiques sportives également… Il faut abandonner certaines pratiques et en adopter de nouvelles, en un mot innover.
Trois familles d’innovation à suivre
Pour alimenter cette réflexion, je vois trois grandes familles d’innovations possibles pour les années à venir.
La première est liée à l’utilisation des nouvelles technologies qui modifient les comportements avant mais aussi en cours ou après le séjour. La digitalisation ne fait que commencer.
La deuxième consiste à s’intéresser à certaines demandes négligées en offrant des prestations d’hébergement ou des activités personnalisées.
La troisième propose des expériences touristiques plus intenses par exemple autour de thématiques comme la culture, le sport, le bien-être, la gastronomie, l’oenotourisme…
Pourquoi ne pas profiter de cette période particulière pour revisiter son projet de création en faisant preuve d’imagination. Pensez, rêvez, inventez, cela sera réalisable ou pas, rentable ou pas. Certes, il faudra trier, hiérarchiser, renoncer à certains aspects mais pas d’interdit au départ d’un projet, le business plan est là pour rendre le projet réel et faisable.
Tout à fait d’accord pour penser que cette période qualifiée de “crise” est propice à la création ou à l’évolution.
Rien de pire que la routine. Les maîtres mots sont innovation, créativité, résilience… et la vie continue.