OTA et chambres d’hôtes, faut-il tout miser sur un seul “partenaire” ?

Gîtes et chambres d’hôtes, gardez votre indépendance sur internet,
c’est vital pour ne pas perdre le contrôle de votre activité et votre marge financière !

Je croise régulièrement des créateurs de gîtes ou de chambres d’hôtes qui m’expliquent que le plus simple est de s’inscrire sur Airbnb ou sur Booking et de ne rien faire d’autre. Pas de site internet, pas d’annonce, pas de présence sur les réseaux sociaux… En un mot, LA solution serait de tout miser sur un seul acteur pour louer son hébergement.

Formation pour Gagner des réservations en direct sur internet
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Dépendre d’une centrale de réservation est très dangereux pour différentes raisons.

  • Cela signifie se priver de 15 à 20% de son chiffre d’affaires puisque les centrales de réservations vont se rémunérer sur chaque réservation enregistrée. Sachant que la marge avant impôt est de l’ordre de 29% du chiffre d’affaires, si l’on se réfère aux services fiscaux, cela revient peu ou prou à en sacrifier plus de la moitié.
  • Cela met le loueur dans une dépendance totale vis-à-vis d’un seul acteur qui peut le déréférencer à tout moment suite à des plaintes de clients ou qui peut modifier unilatéralement les conditions tarifaires pour décider de prélever plus ou de changer les règles tout court, en matière de réservation, de conditions de paiement, d’annulation….
  • Cela modifie l’activité en elle-même car ce ne sont plus vraiment vos clients, mais ceux de la centrale de réservation.

Gîtes, chambres d’hôtes et OTA, vous n’êtes pas partenaires !

Gîtes et chambres d’hôtes, les clés d’un site internet efficace

Le terme de “Partenaire” souvent employé pour décrire ces OTA ou centrales de réservation me choque beaucoup étant donné la taille de ces centrales de réservation. Je dirai plutôt qu’il s’agit de sous-traitance vis-à-vis d’un donneur d’ordre qui ne va d’ailleurs pas tarder à vous expliquer comment accueillir vos hôtes. L’un de ces grands acteurs le fait déjà !

Un partenaire a des intérêts communs avec vous, votre réussite le sert et vice-versa, croyez-vous vraiment que ce soit le cas avec une multinationale ? Plus cet OTA (online travel agency) vous garde sous sa coupe, plus vous dépendez de lui, plus vous travaillez certes, moins vous gagnez d’argent !

Garder le contrôle de son activité

Il me paraît essentiel de lutter contre cette situation et de garder le contrôle de son activité. Oui, il ne faut pas mettre tous ses oeufs dans le même panier, oui il faut avoir son propre site internet, oui il faut garder le contact direct avec ses clients, oui il faut préserver sa marge financière…

Cela demande du travail, j’en suis consciente, mais ne cédez pas au discours commercial des grandes centrales de réservation, leur intérêt n’est pas le même que le vôtre. Construisez votre communication pas à pas. N’hésitez pas à acheter le numéro 74 mars/avril 2018, le dossier vous donne les moyens de garder votre indépendance.

Gîtes et chambres d’hôtes, faire appel au crowdfunding

Dans certaines situations, le financement d’un gîte, de chambres d’hôtes ou d’un hébergement complémentaire peut poser des difficultés : manque de trésorerie, refus bancaire… La situation peut être particulièrement délicate lorsque ce projet est essentiel mais qu’il n’est pas rentable en lui-même : travaux d’urgence (suite à sinistre, sauver une bâtiment, obligation de développer une activité pour garder sa maison…)  Le financement participatif ou crowdfunding est parfois la solution. Plusieurs types de crowfunding sont possibles.

  • les prêts aux entreprises ou aux particuliers avec ou sans intérêt
  • les investissements avec part dans le capital ou versement de redevances
  • les dons avec ou sans récompense

Les différentes formes de crowdfunding

Selon le baromètre de l’association Financement Participatif France, ce mode de financement a contribué à 24 126 projets en 2017. La collecte s’est élevé à 336 millions d’euros, soit 44% de plus qu’en 2016. Ceci étant, ces chiffres regroupent des formes variées : prêts rémunérés ou non rémunérés, apports en capital, dons avec ou sans récompense… Afin de préciser les choses, le baromètre fournit la moyenne des contributions recueillies depuis la création des plateformes de collecte : 62 € pour un don avec récompense, 95 € pour un prêt non rémunéré, 310 € pour un prêt rémunéré et 7 745 € pour un investissement en capital. Il faut aussi savoir qu’une opération sur deux échoue, les porteurs de projet n’arrivant pas à collecter les fonds prévus ou à convaincre suffisamment de contributeurs. Il faut donc choisir la bonne formule.

Les projets finançables

Pour un don avec récompense, il paraît difficile de collecter plus 4 500 €, le nombre moyen de contributeurs étant de 72 par projet. Cela peut permettre de monter une opération ponctuelle, sociale, culturelle, thématique, à dimension environnementale ou peut-être de participer au financement de travaux sous réserve que les récompenses soient à la hauteur.
Il faut bien garder à l’esprit que participatif implique vrai projet et dimension sociale, on est dans une dimension altruiste, dans la solidarité ou dans le partage de valeurs .

Pour un prêt rémunéré, les sommes peuvent être beaucoup plus conséquentes, mais il va falloir convaincre les prêteurs que l’entreprise sera en mesure de les rembourser et leur verser un taux d’intérêt souvent supérieur à des prêts classiques. En raison de ces éléments, il est certainement préférable de rester sur des micro-projets, comme la rénovation d’un bâtiment ou la création d’hébergements complémentaires ou insolites.

Dans tous les cas de figures, le créateur a intérêt à bien préparer sa levée de fonds, sélectionner une plateforme adaptée à son projet, soigner sa présentation et faire une promotion intense sur les réseaux sociaux.

 

Relèvement des plafonds micro, quelle conséquence pour les loueurs ?

Avec le  relèvement des plafonds micro,

  • les revenus des meublés de tourisme classés et des chambres d’hôtes peuvent bénéficier de l’abattement forfaitaire de 71% jusqu’à 170 000 euros de chiffre d’affaires, contre 82 800 euros auparavant,
  • Les revenus des des meublés de tourisme non classés peuvent bénéficier de l’abattement forfaitaire de 50% jusqu’à 70 000 euros de chiffre d’affaires contre 33 200 euros auparavant.

Chaque année voit son lot de nouvelles mesures fiscales. Nombreuses sont celles qui consistent en des ajustements de mesures existantes, certaines ont des impacts plus significatifs.

De nouveaux plafonds micro

A compter de 2018, les plafonds du régime des micro-entreprises sont relevés à 170 000 euros pour l’imposition des revenus de la première catégorie et à 70 000 euros pour ceux de la seconde. En clair, les revenus des meublés de tourisme classés et des chambres d’hôtes peuvent bénéficier de l’abattement forfaitaire de 71% jusqu’à 170 000 euros de chiffre d’affaires, contre 82 800 euros auparavant, ceux des meublés de tourisme non classés de l’abattement forfaitaire de 50% jusqu’à 70 000 euros de chiffre d’affaires contre 33 200 euros auparavant.

Un fort impact sur la gestion des meublés

Les grincheux diront que les règles relatives à la TVA ne sont pas modifiées. Ceci étant, la plupart des loueurs de gîtes et meublés de tourisme ne sont pas assujettis à la TVA. Le relèvement des plafonds micro va leur simplifier la gestion puisqu’en cas de dépassement des anciens seuils – 33200 euros et 82 800 euros – ils pourront rester dans le régime micro. Ils n’auront plus l’obligation de tenir une comptabilité au réel. Il n’en demeure pas moins que, dans certains cas, le créateur peut avoir intérêt à opter pour le régime du bénéfice réel dès l’ouverture notamment afin de pouvoir déduire ses travaux.

Un impact non négligeable sur les chambres d’hôtes

Comme les règles de TVA ne sont pas modifiées, l’impact pour les loueurs de chambres d’hôtes est moins significatif. Ceci étant, la mesure ouvre l’abattement de 71% au-delà de 82 800 euros. Le loueur n’a pas l’obligation de tenir une comptabilité au réel, avec tous les coûts qui y sont associés. Il va pouvoir lancer son activité et le dépassement du plafond de 82 800 euros s’il intervient ne sera plus un véritable casse-tête. Il faudra uniquement facturer de la TVA sur les séjours et déduire celle réglée sur les achats.

Le relèvement des plafonds micro change la donne pour les créateurs qui ont des projets ambitieux en terme de chiffre d’affaires. Elle est à étudier en détail. Pour tous ceux qui souhaitent aller plus loin, ils peuvent se reporter aux Cahiers Pratiques en vente sur le site internet et remis à jour ce début d’année pour tenir compte de la loi de la Finances votée fin décembre 2017 Gîte et meublé de tourisme, statut juridique, fiscalité et démarches et Chambres d’hôtes, Panorama des solutions juridiques et fiscales. Et bien sûr nous continuerons à traiter ces sujets dans Accueillir Magazine. Et à expliquer l’intérêt de chaque régime et les conséquences de ces choix dans nos formations 2 jours pour ouvrir meublés de tourisme, gîtes et chambres d’hôtes.

Créateurs de gîtes et chambres d’hôtes, tous nos vœux de réussite !

Vous avez envie de changer de vie et de vous mettre à votre compte. Vous hésitez avant de faire le grand saut. Vous vous demandez si c’est le bon moment d’ouvrir des gîtes ou des chambres d’hôtes. Il faut en effet prendre le temps de la réflexion et de préparer ce qui est un grand changement de vie.

Avec le temps, je sais que certaines ouvertures peuvent aller vite car le créateur est prêt, même s’il ne s’en rend pas toujours totalement compte. D’autres projets ont besoin de mûrir, comme le bon vin, pour se réaliser avec succès quelques années plus tard. S’agit-il de chambres d’hôtes ? Avec ou sans table d’hôtes ? D’un gîte ou d’un ensemble de gîtes ? D’hébergements insolites ? Y aura t’il des activités complémentaires ? A chacun de définir le projet qu’il souhaite mener.

Ouvrir des gîtes ou de chambres d’hôtes est une belle aventure : accueillir des visiteurs du monde entier, leur proposer de vivre des moments de bonheur dans une maison où tout a été pensé pour leur confort, partager des repas avec eux en table d’hôtes, leur faire découvrir les produits du territoire ou du potager, leur faire vivre des émotions, des expériences, leur créer des souvenirs… Ouvrir un hébergement marchand, c’est aussi prendre sa vie en mains et lui donner peut-être – probablement – plus de sens. C’est être acteur de sa vie mais également de sa commune et de son territoire, tisser des liens avec les entreprises des environs, faire venir des touristes sur place, générer des retombées concrètes pour l’économie locale…

L’hébergement est une activité millénaire pratiquée par des millions d’individus qui ont ouvert, en leur temps, des auberges, des maisons d’accueil, des relais de poste, des hôtels, des maisons d’hôtes, des gîtes… Vous faites partie de cette longue histoire. Même si elle est millénaire, cette activité est d’une modernité totale. Les loueurs sont directement confrontés aux attentes et outils modernes. Internet, réservation en ligne, équipements, respect de l’environnement et développement durable…, un hébergement qui ouvre en 2018 doit prendre en compte le monde d’aujourd’hui et de demain.

Nous vous adressons tous nos vœux de réussite et vous souhaitons une très bonne année 2018.

Créer ou reprendre un gîte de grande capacité, attention aux normes !

  • Sécurité incendie, accessibilité au public…, la mise aux normes ERP d’un gîte de grande capacité génère des coûts conséquents qu’il faut intégrer dans son budget
  • A défaut de respecter les normes ERP, le loueur peut être contraint par décision administrative de fermer une partie des lits, voire l’établissement, pour poursuivre l’activité, ce qui met en danger sa rentabilité
  • En cas d’accident grave, s’il y a infraction, le ministère public peut décider de poursuivre l’exploitant au pénal et les familles de poursuivre au civil.

Une méconnaissance des règles ERP

Je discute régulièrement avec des créateurs qui souhaitent ouvrir des gîtes de grande capacité. Il s’agit parfois de grands gîtes destinés à accueillir des groupes d’amis ou des cousinades ou parfois de gîtes plus petits pour des familles nombreuses. Ces créateurs méconnaissent souvent les règles en matière de sécurité incendie et d’accessibilité. Or elles ont une importance considérable.

En effet, à partir du moment où le gîte ou le meublé de tourisme a une capacité supérieure à 15 personnes, il est soumis aux normes des établissements recevant du public et sera classé ERP en 5e catégorie avec locaux à sommeil. Ce classement ERP impose de respecter certaines réglementations, notamment dans le domaine de la sécurité incendie mais également dans celui de l’accessibilité au public ou encore de la qualité des eaux chaudes sanitaires.

Ne pas respecter ces normes alors que l’hébergement est un ERP n’est pas raisonnable car c’est de la sécurité des occupants qu’il s’agit. Il faut aussi comprendre qu’en cas d’accident grave, il y aura une enquête de police. Elle ne pourra que constater que l’exploitant s’est soustrait à la réglementation ERP mettant en danger ses hôtes. Il y a alors fort à parier que le procureur de la République décidera de poursuivre l’exploitant du gîte sur le plan pénal. C’est ce qui est arrivé aux deux gérants du bar de Rouen dont l’incendie en août 2016 a fait 14 morts et qui sont poursuivis pour homicides involontaires « par violation délibérée d’une obligation de sécurité ». Je rappelle aussi l’incendie du gîte de Wintzenheim avec ses onze morts le 9 août 2023.

Il faut rester logique et faire un choix clair

Le créateur de gîte ou meublé de tourisme peut,

  • soit rester dans la limitation à 15 personnes, il n’aura pas les règles ERP à respecter mais uniquement celles liées à l’habitation : entretien des cheminées, des chaudières…
  • Il peut aussi décider de dépasser le seuil de 15 personnes et il a alors intérêt à viser bien au-delà de façon à ce que la capacité additionnelle lui permette de couvrir tous les frais liés aux normes ERP. En un mot, pour conclure, il n’y a pas grand intérêt à créer un gîte pour 16 ou 17 personnes.

Cet article a été initialement publié le 16 novembre 2017 et mis à jour le 13 août 2023

Literie des gîtes et chambres d’hôtes, des erreurs à éviter

L’enjeu de l’achat de la literie en gîtes et chambres d’hôtes

  • la literie, son sommier et matelas doivent plaire au plus grand nombre
  • Le créateur doit payer son lit au juste prix
  • Le lit doit durer, choix des matières, protections, entretien sont pensés pour un usage professionnel
  • Le niveau de confort de la literie doit être adapté au niveau de confort et au prix de l’hébergement

L’achat des lits et le choix des sommiers et des matelas prend souvent du temps aux créateurs de gîtes et chambres d’hôtes. Il faut dire que l’enjeu est important puisqu’il en va de la qualité des séjours et du confort de ses hôtes. Il n’y a pas une réponse unique, le choix du lit dépendra évidemment du niveau de prix de la chambre d’hôtes ou du gîte, meublé de tourisme, c’est une évidence que tous les loueurs n’ont pas le même budget à y consacrer.

Des milliers de références de sommiers et matelas

Dans le domaine de la literie, il y a des milliers de références. Sur un des grands sites d’ameublement grand public, j’ai recensé 400 références de sommiers et 1 600 modèles de matelas. Faut-il choisir des ressorts ? de la mousse ? du latex ? Faut-il un soutien souple ? ferme ? très ferme ? Faut-il un sur-matelas ?
Vous risquez de passer des heures à comparer les densités, les épaisseurs, les hauteurs de lit… Et, en plus, les prix varient du simple au décuple ! Si vous allez en magasin sans avoir préparé votre visite, cela peut tourner au calvaire entre un commercial qui risque de vous faire essayer n’importe quoi pour, au final, vous vendre la référence sur laquelle il y a le plus de stock ou la meilleure marge. Et dans tous les cas, ces magasins vendent au grand public. Quand on achète une literie pour soi, on l’adapte à sa morphologie. Mais quel intérêt d’avoir un vendeur qui vous demande si vous avez des problèmes de dos et comment vous aimez dormir, vos préoccupations sont autres, notre corpulence, notre santé, nos goûts sont tous différents, la literie est choisie pour un usage professionnel.

Budget literie à surveiller

En plus, il s’agit d’un budget de plusieurs milliers d’euros et sur lequel cela peut déraper dans tous les sens. On n’a pas le droit de se tromper, il n’est pas question de racheter tous les lits de la maison dans six mois. Au contraire, il faut tout faire pour les entretenir et protéger afin de les conserver plusieurs années et amortir ce qui est un investissement. Si on achète trop cher, c’est de l’argent gaspillé et la multiplication des références a bien pour objectif d’empêcher la comparaison entre les vendeurs de literie et de rendre difficile la notion du juste prix
Acheter cher n’est pas nécessairement la garantie du bon choix, il faut surtout acheter juste, c’est-à-dire la literie qui correspond à son hébergement et qui va plaire au plus grand nombre. C’est une décision à mûrir bien avant l’ouverture du gîte et des chambres d’hôtes.

La literie, avis élogieux ou critiques fréquentes

Lorsque l’on lit les avis de voyageurs, la question du sommeil et de la literie est un des sujets qui revient fréquemment. Soit le lit était confortable, incomparable, soit il était de mauvaise qualité et la nuit a été un enfer. Il y a rarement de demi-mesure sur le sujet et critiques sont souvent très tranchées.
Sachant que les avis de voyageurs ont un impact non négligeable sur les réservations surtout lorsqu’il s’agit de la qualité du sommeil, le créateur ne peut pas traiter ce sujet à la légère. Il ne peut pas prendre le risque de se tromper. Vous même, vous n’avez pas envie de réserver dans une chambre d’hôtes ou une location touristique où vous avez lu que le matelas s’affaisse, que le sommier est pourri, qu’il y a un creux au centre !

Quand on achète une literie pour ses clients en gîtes, meublés de tourisme ou chambres d’hôtes, on est dans une démarche professionnelle, différente des achats que vous avez faits dans votre vie antérieure personnelle. Pour vous aider dans ce choix, vous poser les bonnes questions et vous approprier le vocabulaire du lit, nous avons fait le point. Le numéro 72 novembre/décembre vient de sortir, son dossier est consacré à la literie. Il est en vente sur le site. Lire ce dossier vous fera gagner du temps et de l’argent !

Chambres d’hôtes et permaculture

Dans de très nombreuses maisons d’hôtes, une part plus ou moins importante des produits servis au petit déjeuner ou en table d’hôtes vient du verger et du potager. Fruits et légumes du jardin, confitures, tartes, salades… La demande des hôtes est forte, l’intérêt des loueurs également.

Les hôtes apprécient ces produits cueillis à maturité et dont la production n’a pas nécessité l’utilisation de trop d’intrants, voire d’intrants naturels exclusivement. Beaucoup de jardins potagers sont en effet gérés selon les principes de la permaculture, c’est-à-dire dans une logique de durabilité et de respect qui s’inspire de la nature : préparation du sol, compostage, densification des cultures, association de plantes afin de créer des synergies, rotation des cultures, paillage afin de conserver l’humidité, utilisation optimale de l’eau… Pour rappel, permaculture, c’est la contraction d’ “agri-culture permanente”.

La mise en place du potager va prendre du temps et nécessiter beaucoup d’efforts mais la production peut être importante y compris sur des parcelles de taille limitée. Elle peut permettre de couvrir dès la première année une partie des besoins du loueur tant pour sa consommation personnelle que pour les petits-déjeuners et la table d’hôtes. Elle rassure les hôtes qui sont de plus en plus méfiants face aux productions agroalimentaires et sont en demande d’un retour à la nature. Et si c’était déjà vrai il y a quelques années, les successions de scandales alimentaires que nous vivons quotidiennement ne font que renforcer cette tendance.

Bien sûr, tout cela ne s’improvise pas surtout si l’on a aucune expérience du jardinage. Mieux vaut se documenter, s’informer, se faire aider et se limiter à quelques productions au début. Si on ne l’a jamais fait, on aura peut-être intérêt à commencer par des légumes relativement faciles à cultiver, comme les pommes de terre, les carottes, les radis, les tomates, les pois et les salades. Il ne faut pas non plus sous-estimer le temps qu’il faudra y consacrer et ce soit aussi être un plaisir. Beaucoup parmi les loueurs installés ont appris année après année à gérer de mieux en mieux les quantités, les espèces à associer pour repousser naturellement les nuisibles, pour préparer la terre…

L’intérêt des loueurs est double, déjà faire des économies en produisant soi-même une partie des produits au prix de revient nécessairement moindre que dans le commerce, évidemment je ne compte pas le temps passé dans le potager ! Et remplir ses chambres d’hôtes : venir en chambres d’hôtes c’est rechercher des produits locaux, naturels, sains et si on ne les produit pas soi-même, on peut aussi parler des producteurs voisins chez qui on achète. L’intérêt des loueurs est là aussi, faire une promesse de naturel, de locavore, “de produits de nos grand-mères”, c’est déjà aujourd’hui, et ce sera une demande de plus en plus forte qui fera la différence pour remplir ses chambres d’hôtes.

En amont de son projet de chambres d’hôtes, cela vaut la peine de se former, de s’informer, peut-être de commencer tout petit chez soi pour s’exercer et de prévoir dans les aménagements du jardin le bon emplacement pour son potager.

Que faut-il penser de la suppression du RSI ?

Début juillet, lors de son discours de politique générale, le Premier ministre a confirmé que le gouvernement engagera la suppression du Régime social des indépendants (RSI) en 2018. La plupart des créateurs de gîtes et chambres d’hôtes sont concernés puisqu’ils relèvent actuellement du RSI. Que faut-il penser de cette mesure ?

Tout d’abord, il faut préciser que les cotisations sociales ne vont pas disparaître puisqu’il faut bien financer la protection sociale. Le Premier ministre a d’ailleurs précisé que le nouveau régime social des indépendants serait adossé au régime général des salariés. Pour ceux qui l’ignorent, ce sont déjà les URSSAF qui calculent et encaissent les cotisations des travailleurs indépendants et assurent une partie du recouvrement pour le compte du RSI. La véritable question tient donc de la gouvernance à venir. Ira-t-on vers une fusion des caisses comme cela a été le cas entre artisans et commerçants ?

D’autre part, cela fait plus de 10 ans que les couvertures sociales des salariés et des indépendants se rapprochent que ce soit au titre de l’assurance maladie, de la protection familiale ou des droits à la retraite. Et ce mouvement de convergence va se poursuivre car les carrières sont de plus en plus hachées. L’annonce de la mise en place d’une couverture chômage pour les travailleurs indépendants s’inscrit dans cette démarche. Les travailleurs indépendants devront-ils cotiser pour des risques qui ne les concernent pas ?

Enfin, le processus risque de prendre du temps et le Premier ministre a précisé que la suppression serait engagée en 2018, pas nécessairement achevée. Il faut en effet savoir que 2018 est l’année de la fusion des caisses du RSI. Actuellement une trentaine, leur nombre doit passer à 13 fin 2018. Ce projet de réorganisation engagé en 2016 a-t-il encore du sens ?

J’encourage les créateurs de gîtes et chambres d’hôtes à s’informer et à suivre les débats des mois à venir. Il va falloir s’intéresser aux mesures qui vont être prises et ne pas suivre aveuglement l’opinion des professionnels qui n’auront pas tous fait l’effort de se tenir informés en temps réel du détail des réformes.

Suis-je concerné par le permis de louer ?

Dans les prochains mois, de nombreuses communes vont instaurer une procédure d’enregistrement des locations saisonnières. Cette démarche renforce le contrôle des meublés mis en place au cours des dernières années. De nombreux créateurs de gîtes et meublés de tourisme sont concernés.

Des règles qui se durcissent depuis plusieurs années

Au cours des dernières années, toute une série de mesures ont été prises afin de recenser et d’encadrer le développement des gîtes, des meublés de tourisme et des locations de vacances. L’obligation de déclaration en mairie initialement réservée aux seuls logements classés en étoiles a été étendue à tous les meublés de tourisme même non classés, puis la procédure a été élargie à toutes les locations saisonnières, à l’exception de la résidence principale. Désormais, la résidence principale est elle-aussi concernée puisque la nouvelle procédure d’enregistrement porte sur toute forme de location saisonnière. Cela concerne donc 100 % des meublés “airbnb” dans les zones et villes concernées.

A Paris mais pas seulement

Cette procédure d’enregistrement est un véritable permis de louer, puisque la commune pourra refuser d’enregistrer le logement si les règles d’urbanisme ne sont pas respectées, par exemple s’il s’agit d’un bâtiment dont la destination est agricole ou si la déclaration de changement d’usage n’a pas été effectuée. Toutes les villes de plus de 200 000 habitants, celles de la petite couronne parisienne et celles situées en zone tendue sont concernées. Les autres communes pourront également demander au préfet d’instaurer cette procédure sur tout ou partie de leur territoire. Il n’y a donc pas que la ville de Paris qui est concernée mais aussi de nombreuses communes qui souhaitent préserver le logement et par ricochet les commerces, les écoles ou les services publics.

Comme je l’ai déjà écrit sur ce blog, il est essentiel de se renseigner sur les règles d’urbanisme avant de se lancer dans la création de gîtes et ou de meublés de tourisme, encore plus quand on achète un appartement  ou un bâtiment dédié à ce projet. C’est un sujet que nous allons continuer de suivre au magazine. Pour ceux qui s’y intéressent, vous pouvez y retrouver un article sur le sujet dans le numéro 70 juillet / août 2017 qui vient de sortir, le magazine est en vente sur le site internet.

L’importance des photos des gîtes et chambres d’hôtes

Vous êtes loueur ou futur loueur de chambres d’hôtes et /ou de gîtes, vous allez avoir un site internet et être présent sur les réseaux sociaux, vous allez mettre en oeuvre des actions pour vous rendre visible notamment sur internet. Le choix des photos est primordial et à bien réfléchir. Et parfois il est sous-estimé. On a pris les photos à la va-vite et elles sont toujours en ligne quelques années plus tard. Quel dommage !

Choisir les bonnes photos ou comment déclencher des réservations sans rien faire ou presque !

Qu’est-ce qui vous fait rêver à de futures vacances à vos moments perdus ? Qu’est ce qui vous donne envie de réserver une chambre d’hôtes plutôt qu’une autre ? Qu’est ce qui vous rassure sur la qualité d’un gîte ou d’une maison d’hôtes ? Qu’est-ce qui vous informe sur les prestations présentes , Avez-vous envie de lire un texte pour savoir s’il y a une piscine, un spa, quel est le petit déjeuner ou préférez-vous regarder des photos et vous projeter par avance dans vos futures vacances ?
Réponse, les photos et toujours les photos ! C’est une des clés de la réussite pour un petit hébergement qui ne dispose pas d’un gros budget de communication. Prendre et choisir les bonnes photos ne coûte pas plus cher mais va déclencher des réservations, faire appel à un photographe professionnel est un investissement plus qu’une dépense qui sera rentabilisée rapidement.

Le tout n’est pas seulement de faire venir l’internaute sur le site internet de la maison d’hôtes mais c’est de le pousser à réserver un séjour dès le premier passage. Ce sont les photos qui peuvent y conduire et créer un coup de coeur.

Réfléchir ses photos

J’ai souvent pour objection que quand on commence à mettre en place ses outils de communication, on ne peut pas prendre encore ses photos parce que tout n’est pas fini, que la maison est encore en chantier, le jardin pas au mieux de sa forme. Certes, il faut ruser puis remplacer les photos au fur et à mesure qu’on peut les prendre.

Le choix et l’originalité des sujets, l’angle des prises de vue, tout a son importance. Il faut donc y réfléchir avant l’ouverture et réfléchir à comment transmettre au mieux l’âme de sa maison d’hôtes traduire la qualité de son accueil. Nous sommes dans les meilleurs moments pour braquer son objectif, les jardins sont fleuris, le beau temps donne une magnifique lumière. C’est le bon moment pour y réfléchir et s’en occuper.

Vous souhaitez approfondir ce sujet, nous vous proposons d’acheter le numéro 69 mai/juin d’Accueillir Magazine, son dossier est consacré aux photos.