D’abord s’installer où on est heureux de vivre
L’autre jour, j’ai croisé un couple de porteurs de projet, ils veulent ouvrir des chambres d’hôtes. lui est pré-retraité, – enfin c’est la formulation politiquement correcte quand l’entreprise dans laquelle on travaille vous conseille vivement de partir, mais ça c’est un autre débat !
Jusque là rien que de très cohérent : les chambres d’hôtes seront des revenus complémentaires, les enfants sont élevés, ils ont envie de rester actif et en contact avec d’autres personnes.
En discutant, le reste du projet, ou plutôt la région d’installation, m’a laissée un peu plus perplexe. Je vous refais le dialogue (en plus court, rassurez-vous).
Moi : “Et vous allez-vous installer où ?”
Eux : “Zone sud”
Moi : “C’est large (en gros la moitié de la France), plus précisément ?”
Eux : “On ne sait pas, peu importe, mais notre maison sera comme ça, et nous ferons tel type de décoration, d’ailleurs nous avons déjà acheté les draps et les tissus d’ameublement. Nous ferons ce type de table d’hôtes à ce prix, etc.”
En gros, reste à trouver et acheter la maison d’hôtes. Pourquoi pas, dans tout projet il faut démarrer par un bout et extraire de la pelote le début du fil. Moi j’aurai tendance à partir de la maison, mais je trouve aussi logique qu’on ait déjà tout pensé en même temps qu’on cherche l’immobilier car cette phase peut durer de nombreux mois.
En revanche, qu’on bâtisse ce projet en dehors de “l’empreinte culturelle” de son territoire m’interpelle. Que finalement, on élargisse sa zone de recherche car on ne trouve pas la maison idéale, on y est bien souvent forcé, mais qu’on s’installe “peu importe où” me laisse plus sans voix. D’abord, il faut avoir envie de vivre sur un territoire, de s’y installer, avoir avec lui une vraie rencontre. Je ne sais pas si vous serez d’accord avec moi, mais il y a des coins où on passe mais c’est beau, c’est bien et voilà, et des coins où on ressent ce coup de foudre, on s’y sent bien, chez soi et ce n’est quand même pas si fréquent !
En plus quand on ouvre des chambres d’hôtes, il faut faire partager ce territoire, cette culture, ses bonnes adresses à ses hôtes, cela suppose de bien le connaître et pas seulement de s’y être parachuté.
La question que je me pose, ouvrir des chambres d’hôtes est-ce une activité comme les autres, comme un commerce qu’on peut finalement installer n’importe où ? Ma réponse serait non, mais ce n’est que mon opinion !
Oui ouvrir des chambres d’hôtes c’est avoir envie de partager ce qu’on aime et ce qu’on vit au quotidien. Commencer par la couleur des draps c’est en effet bizarre …
Chère Sandrine,
Vous avez totalement raison. N’allez pas ailleurs pour ouvrir une chambre d’hôtes. J’ai vécu 33 ans en Normandie puis 13 ans en Provence (dans le Luberon…) je suis revenue en Normandie pour ouvrir mes chambres d’hôtes. Les destinations touristiques trop isolées des grandes villes ainsi que les coins de paradis perdus en pleine campagne sont souvent désertés 6 mois par an (c’est le cas du Luberon par exemple). La proximité d’une grande ville attire les citadins qui ont besoin de passer quelques heures ou jours “au vert” et ils sont de plus en plus nombreux. La proximité d’une sortie d’autoroute n’est pas négligeable. Rouler pendant des heures dans la campagne avant de trouver une CH – même de rêve -refroidira beaucoup de gens. La patience n’est plus à la mode !
Je suis tout à fait d’accord. Moi même, dans quelques années, je souhaiterais ouvrir des chambres d’hôtes. J’habite à côté de Lille, pas forcément une région super touristique, quoique…. J’avais bien pensé également m’installer ailleurs, mais où et pourquoi ailleurs ? Je suis née à Lille, imprégnée de ma culture lilloise et de ma région et c’est finalement cela que j’ai envie de faire connaître et de partager, chose que je ne pourrais jamais faire dans une autre région…
Personnellement je n’ai pas de chambre d’hôte mais si je devais en acheter, je regarderais d’abord si l’endroit est propice.
A savoir :
se situer dans un lieu touristiquement intéressant
regarder s’il n’y a pas des chemins de randonnées
Voir les possibilités d’activités aux alentours
tout cela en essayant de trouver un hébergement adéquat.
On peut toujours modifier et aménager le bâtiment mais pas la région dans laquelle on se trouve.
Effectivement, on se laisse parfois piéger par l’aspect attractif d’un site de vacances lorsqu’il fait beau et qu’il y a du monde. Parfois, le mauvais temps ou la baisse de l’affluence font voir les choses différemment ensuite. Il vaut mieux tester les lieux avant de décider un achat immobilier.