Ouvrir des chambres d’hôtes pour sa retraite

De nombreux créateurs envisagent l’ouverture de chambres d’hôtes à la retraite. Ils y voient une façon de compléter leur revenu mais aussi de conserver une activité car ils appréhendent de se retrouver du jour au lendemain à la maison sans rien faire, alors qu’ils sont en pleine forme.

Jeunes retraités rime (presque) avec maison d’hôtes

Créer des chambres d’hôtes, c’est un projet qui rime souvent avec nouvelle vie. Pas surprenant donc que de nombreux porteurs de projet soient de jeunes retraités qui voient dans les chambres d’hôtes, les gîtes ou les meublés de tourisme un complément de revenus mais aussi une nouvelle activité avec des projets, des travaux, des contacts, des rencontres, une opportunité de rester actif.

La retraite peut constituer un choc pour ceux qui avaient une vie professionnelle très dense avec de multiples responsabilités et contacts. La chambre d’hôtes les intéresse car cela permet de gérer cette transition en douceur et de passer d’une période de vie à une autre. En effet, accueillir des hôtes dans sa maison, c’est travailler en réseau avec les professionnels locaux, restaurateurs, office de tourisme…, faire des projets, des travaux…, se tenir au courant de l’actualité et faire de très nombreuses rencontres. Pour tous ceux qui ont une passion, le jardinage, l’histoire, la musique, la peinture…, cela peut aussi permettre de partager ce goût avec ses hôtes et s’enrichir soi-même de tous ces contacts.

C’est en plus l’intérêt de gérer une petite TPE (très petite entreprise), de l’aménagement de la maison au quotidien, en passant par les réservations et la visibilité, on devient tour à tour webmaster, hôtelier, décorateur, cuisinier, animateur, femme de ménage, guide touristique, psychologue aussi !

Si tout cela ressemble à vos objectifs, rien ne sert d’envisager l’ouverture de quatre ou cinq chambres d’hôtes, deux ou trois sont certainement suffisantes et peut-être ouvertes seulement une partie de l’année. Certes le chiffre d’affaires sera plus faible mais la charge de travail le sera également. Cela va vous permettre d’être plus disponible pour vos hôtes et de conserver du temps pour vous ou pour votre passion, pour voyager, visiter la famille… La chambre d’hôtes ou la gestion de meublé de tourisme permet de n’ouvrir qu’une partie de l’année, c’est une des rares activités qu’on peut adapter à son emploi du temps

Cumul activité de chambres d’hôtes et retraite

Avant de vous lancer, pensez à vérifier avec vos caisses de retraite que vous pourrez mener cette activité sans mettre en péril votre pension de retraite. C’est une recherche personnelle parce qu’il n’y a pas une carrière qui ressemble à une autre et les caisses de retraites, selon que vous avez été fonctionnaire, militaire, dans le secteur privé, expatrié ou à carrière multiple…, ont des règles différentes.

Parlons un peu de cumul emploi-retraite. Les règles ont changé en 2015. Il est souvent possible de cumuler sa pension de retraite avec le revenu de ses gîtes ou de ses chambres d’hôtes mais le fait de cotiser n’ouvre plus de droits supplémentaires. Par le passé, c’était le cas. Un retraité pouvait cumuler sa pension et une activité relevant d’un régime différent avec à la clé une amélioration de sa pension de retraite. Ce pourrait être à nouveau le cas avec la réforme attendue des retraites, mais nous n’en connaissons pas encore le texte, mieux vaut ne pas spéculer. Si le jeune retraité peut mettre l’activité au nom du conjoint qui n’est pas encore à la retraite et peut peut-être ainsi bénéficier de quelques trimestres supplémentaires, c’est encore mieux. Nous voyons des loueurs faire des changements de gérants au sein du couple.

Peut-être vaut-il mieux réfléchir à limiter le montant des charges sociales aux cotisations minimales obligatoires en choisissant le bon statut juridique et fiscal ou à rester particulier sous certaines conditions en limitant volontairement le chiffre d’affaires. La question du statut juridique est primordiale, renseignez-vous. Nous proposons un ouvrage dédié aux régimes juridiques et fiscaux pour faire chambre d’hôtes : Chambres d’hôtes, Panorama des solutions juridiques et fiscales.

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Ce billet a été publié initialement le 28 juin 2011 et misà jour le 26 mars 2019

Publié par

Caroline Kyberd - Accueillir Magazine

Rédactrice en chef d'Accueillir Magazine, la presse des chambres d'hôtes et meublés de tourisme, j'anime aussi les formations pour ouvrir maisons d'hôtes, gîtes ruraux et meublés de tourisme. Retrouvez-moi sur https://www.accueillir-magazine.com

2 réflexions au sujet de « Ouvrir des chambres d’hôtes pour sa retraite »

  1. Bonjour
    Pourquoi “ouvrir cinq chambres d’hôtes et plusieurs gîtes”
    Je croyais que l’on était limité à 5 chambres et 15 personnes au maximum ?
    il est donc possible d’avoir plus que 5 chambre …. ? plusieurs gites ? combien au maxi ?
    Merci

  2. J’aime beaucoup votre article, il est très réaliste. On ne mesure pas toujours la somme de travail que représente une chambre d’hôte, ni le temps que cela demande. La disponibilité est importante car elle s’étale sur la journée complète. Le petite déjeuner peut être demandé assez tôt le matin, ce qui nécessite de se lever bien avant pour être prêt, où plus tard que prévu parce que les personnes ne se sont pas réveillées.
    Les échanges sont souvent passionnants (où pas)et entraînent parfois beaucoup plus loin que l’on ne le pense.
    Il est alors temps de nettoyer les chambres et cela nous mène à midi. L’après-midi les personnes n’arrivent pas toujours en fin d’après-midi. Il n’est pas rare qu’elles soient là vers 16 heures (je pense aux personnes à bicyclette ou à pied par exemple) ou beaucoup plus tard que prévu alors qu’une sortie était au programme. Le but n’est bien sûr pas de dissuader les personnes qui ont envie de créer des chambres. C’est un beau métier, mais même à petite échelle, cela reste un métier d’accueil. Et si il n’y a pas de passion, cela devient vite une charge. Il faut apprendre à toujours se renouveler, oublier ses problèmes parce que les personnes viennent pour se détendre et oublier les leurs.
    Il faut se tenir au courant de ce qui se passe dans les alentours, connaître les restaurants, les essayer, visiter les musées, bref être un mini syndicat d’initiative. Et cela c’est vraiment très très intéressant…
    Bon courage à tous, beaucoup de beaux projets et de succès dans les entreprises.

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