Le tourisme dépend pour partie de la météo, les chambres d’hôtes aussi

Tout le monde en a conscience en ce moment, nous avons un temps plutôt pourri. Du coup, côté touriste, on n’a pas vraiment envie de partir en week-end, on ne réserve pas, voire on annule les séjours déjà programmés.
Du côté professionnels du tourisme dont les chambres d’hôtes, il faut regarder l’envers du décor. On continue probablement à chauffer ne serait-ce que pour lutter contre l’humidité, d’où dépenses. Les chambres sont vides, d’où manque à gagner, alors qu’il reste quand même les frais à payer, remboursement à la banque du prêt, amortissement des travaux, frais de promotion, inscriptions dans les annuaires…

Le tourisme, une activité qui dépend de facteurs extérieurs

Il y a un élément dont ne sont pas toujours assez conscients les porteurs de projet.
Le tourisme n’est pas une activité stable et linéaire. Il dépend de beaucoup de paramètres, la météo, la crise économique, un événement régional comme une marée noire, les choix ou restrictions faits en matière de promotion par la Région, ses propres choix en matière de référencement internet ou d’inscription dans des annuaires ou centrales de réservation…
Parfois les réservations sont très bonnes dès tôt dans l’année, parfois celle-ci se rattrape essentiellement sur l’arrière saison mais il s’est passé entre temps plusieurs mois où on a pu être légitimement très inquiet.
Et le fait est qu’avec l’émergence d’internet, les changements de modes de réservation et les changements sociétaux en matière de loisirs, les années ne se ressemblent plus. On passe de plus en plus à des réservations dernière minute qui font qu’on ne peut avoir une vision claire de son taux de fréquentation que a posteriori.

L’activité chambre d’hôtes se pense sur l’année

Une nuit perdue en maison d’hôtes parce que sans réservation l’est définitivement, ce n’est pas une boîte de conserve ou un bien que le commerçant peut espérer revendre à un autre moment. Et comme dans toute activité économique, la trésorerie est le nerf de la guerre et ne comptez pas sur la compréhension des banques pour regarder avec sympathie votre découvert. Il est donc prudent d’aborder sa première année avec de quoi faire face à un démarrage qui peut être lent et de lisser ensuite sa trésorerie et ses revenus pour que les bonnes années équilibrent les mauvaises.
Et parce que ce n’est pas familier pour tout le monde, il est nécessaire de bien comprendre les différences entre chiffre d’affaires, revenus et trésorerie, j’aimerais bien d’ailleurs qu’on enseigne cela à l’école.

Publié par

Caroline Kyberd - Accueillir Magazine

Rédactrice en chef d'Accueillir Magazine, la presse des chambres d'hôtes et meublés de tourisme, j'anime aussi les formations pour ouvrir maisons d'hôtes, gîtes ruraux et meublés de tourisme. Retrouvez-moi sur https://www.accueillir-magazine.com

Une réflexion sur « Le tourisme dépend pour partie de la météo, les chambres d’hôtes aussi »

  1. Bonjour Caroline,

    Je suis entièrement d’accord avec tout ce que vous dîtes.
    Celà fait maintenant 5 ans que nous avons ouverts nos chambres d’hôtes et donc nous avons pu analyser la fréquentation de nos chambres.
    Déjà petite structure juste 2 chambres donc peu de rentabilité.
    de novembre à fin mars très peu de client, car pas de tourisme en hiver dans la région, et nous sommes trop loin pour une clientèle d’affaire, contrairement à la région lilloise.
    Mais cette année nous avons pu ajouté le mois d’AVRIL.(aucun client)
    Mai est identique aux autres années.(même rentabilité)
    Juin juillet aout et septembre seront sûrement remplis par des clients de dernière minute.(je l’espère)
    Nous constatons que moins de propriétaires doivent s’inscrirent sur des sites de référencement, car nous recevons chaque jour des réductions sur les abonnements.
    Perso, nous avons fait le choix de ne pas s’inscrire dans beaucoup de sites.
    Même booking qui était l’année dernière explosif en matière de réservation en chambres d’hôtes ne fait pas le plein de nos nuitées, et quand on leur pose la question, ils nous répondent que c’est général.

    Donc, nous avons une poire pour la soif, mon mari étant retraité, mais beaucoup de collègues qui ne vivent que de ça on des fins de mois très difficiles…
    d’où l’importance de garder un travail dans le couple.
    Depuis le temps que je prêche que l’on ne vit pas des chambres d’hôtes, cette année, celà se vérifie encore plus que les années précédentes.
    Un autre fait se produit, cette année, c’est que nous avons plus de clients exigeants, limite très désagréable, je pense que cela est dû au fait qu’ils regardent bienvenue chez nous et s’imaginent que toutes les chambres sont ainsi.
    Dernièrement, on m’a réclamé un petit salon à côté des chambres d’hôtes, et les clients attendaient que je m’occupe toute la journée d’eux….c’est impossible, je leur ai expliqué que chambres d’hôtes ce n’est pas gîtes et que s’il voulait un salon fallait prendre une suite, ce qui n’était pas le même tarif, que la chambre d’hôte c’est juste petit déjeuner et nuitée
    J’avoue que dans ces conditions il est difficile de garder le sourire et sa bonne humeur.
    Mais un bon client plein d’entrain vient de nous donner la force de continuer, malgré cette année difficile.
    cordialement

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