J’ai déjà fait un billet sur la définition d’un gîte (ou location touristique) et d’une chambre d’hôtes. C’est évident que pour le touriste locataire de gîte ou de chambres d’hôtes, ce n’est pas le même type de séjour touristique. C’est aussi au niveau des réglementations, aménagements, contrats ou autres subtilités juridiques qu’il y a des différences pour l’exploitant.
Mais ce qui m’intéresse aujourd’hui, c’est de réfléchir aux différences pour la vie quotidienne que représente le fait d’ouvrir des chambres d’hôtes ou des gîtes. Après tout, quand on est encore au stade de réflexion de son projet, on peut le réorienter et choisir de créer un ou des gîtes, plutôt que des chambres d’hôtes, peut permettre plus de souplesse dans son organisation quotidienne.
En chambres d’hôtes, les hôtes sont chez vous, vous les voyez, vous leur parlez, vous être présent le matin au moins pour servir les petits déjeuners, la maison doit être propre au quotidien et selon vos choix, les chambres et les lits refaits tous les jours.
En gîte, vous recevez vos clients locataires, vous leur remettez les clés, votre maison reste privée. Vous ne les voyez plus, ils sont chez eux, sauf bien sûr si vous convenez ensemble de prendre l’apéritif ou de leur donner de bons renseignements parce qu’après tout vous avez envie d’être en contact avec eux. Pas de repas à servir et le ménage c’est le jour du départ et avant l’arrivée des nouveaux locataires, cela peut d’ailleurs beaucoup occuper si on a plusieurs gîtes pendant la haute saison.
En chambres d’hôtes, on s’occupe la plupart du temps de prendre soi-même les réservations, on est sollicité souvent pour savoir si il y a des disponibilités, on se préoccupe d’être visible.
Pour les gîtes, la plupart des propriétaires confient leurs biens à une centrale de réservation. Les autres ont les mêmes préoccupations sur la visibilité de leur offre que les exploitants de chambres d’hôtes. En revanche, ils ont besoin de trouver moins de clients car un locataire prend souvent le gîte pour quelques jours.
Reste à calculer le revenu qu’on peut en retirer. Je dirai que cela dépend du taux d’occupation possible, de l’emplacement où se trouve l’hébergement touristique et de la souplesse dont on fait preuve quand on a des gîtes. Certains propriétaires de gîtes louent à des hommes d’affaires, même à la nuitée ou acceptent des week-ends, ils louent donc aussi en dehors des vacances scolaires mais bien sûr, cela leur fait plus de travail. Maintenant, que ce soit pour des chambres d’hôtes ou des gîtes, si la dimension économique est importante et qu’on en attend un revenu, il convient de faire une étude de marché.
Tout ça pourquoi ? Je vois arriver des personnes qui sont très en amont de leur projet et en discutant avec eux, je découvre qu’ils ne se sont pas posés la question, qu’ils sont partis sur l’idée d’ouvrir des chambres d’hôtes. Je trouve dommage de ne pas peser avantages et inconvénients des deux formules et de ne pas se projeter sur le quotidien quand on le peut encore.
Je voulais répondre à Sarah…
Suivez les conseils de Caroline… C’est bien de se diversifier, mais prenez le temps de réfléchir avant de faire les travaux et de vous lancer dans certaines transformations de votre maison..
Proposer une cuisine aux hôtes des chambres, c’est bien, mais prévoyez juste le minimum, du moins juste le nécessaire. Certains clients sont respectueux de votre travail et donneront un coup d’éponge avant de partir, d’autres ont une autre mentalité… celle de se dire, “je paye donc….” et lorsque vous aurez à nettoyer un four dans lequel on vous répondra “oh ! j’ai juste fait réchauffer un poulet” (comme cela m’est déjà arrivé)lorsque vous trouverez des verres cassés ou la vaisselle ébréchée, lorsque vous aurez remplacé la bouteille de gaz, et que vous vous rendez compte que cela apporte un certain confort aux hôtes, mais ne vous rapporte rien à vous..vous vous poserez des questions..
Je me permets de vous donner mon avis, car j’ai des chambres d’hôtes et des gîtes depuis 15 ans maintenant..
Au départ, on a de très nombreuses idées à mettre en pratique et c’est bien. J’ai aussi mis à disposition des hôtes un micro-ondes, un frigo, un congélateur, une bouilloire électrique avec café, thé, infusions…il leur manque toujours quelque chose. Je leur prête de la vaisselle… bien souvent, ils me la rendent sale.. Tout ceci n’est pas grave, ce sont simplement des petits moments de travail supplémentaire, qui rajoutés l’un à l’autre font des heures supplémentaires de boulot..
Pour en revenir à votre souci, si vous faites la table d’hôtes, il vous faudrait fixer un jour de la semaine qui sera toujours le même, et ces soirs-là, ne pas autoriser aux clients qui ne prennent pas le repas, à se servir de la cuisine.
Attention aux nouvelles normes sanitaires imposées aux tables d’hôtes…Pensez également les soirs où vous servirez les repas que vous serez moins disponibles pour vos enfants.
Avec de la bonne volonté, un sourire, un bon ACCUEIL, on arrive à tout ! Bon courage à vous dans votre nouvelle vie
Véronique
Bonjour
Séparer un coin privé pour soi, me paraît indispensable, en tout cas, j’ai du mal personnellement à concevoir l’inverse.
Proposer la table d’hôtes et le petit déjeuner dans une cuisine, pourquoi pas, surtout avec une telle surface, vous avez un potentiel pour en faire un espace très sympa, une grande table en bois, un côté campagne, chaleureux…
Mais vous parlez de formule mixte, gîte et chambre d’hôtes. Laisserez-vous cette cuisine à disposition de locataires ou seulement des chambres d’hôtes pour les déjeuners et les dîners où vous ne proposez pas de table d’hôtes ?
Dans le premier cas, si la cuisine est à disposition comment allez-vous gérer la cohabitation les soirs où vous aurez table d’hôtes et où les locataires voudront se faire à dîner en même temps.
Dans le deuxième cas, attention à mesurer la dimension ménage. J’entends pas là, qu’il y a pour moi une différence entre laisser un coin cuisine dédié à disposition et avoir à refaire tous les jours le nettoyage d’une cuisine aussi grande.
Sympa votre site.
Caroline
Nous sommes en pleine réflexion, justement. Nous aimerions proposer un mix des deux formules, en mettant à disposition des clients de nos chambres, qui seront à l’étage, une grande cuisine (60m²).
Elle serait au rez de chaussé et complètement séparée de notre cuisine personnelle, dont l’entrée est situé de l’autre côté du couloir et donne accès à nos quartiers privatifs. Nous pensons aussi proposer une table d’hôte sur réservation.
La “grande” cuisine servirait alors pour ces repas et les petits-déjeuners. Je pense que cette formule peut nous permettre de sauvegarder l’intimité de notre maison tout en partageant des moments privilégiés avec nos hôtes quand nous le souhaitons et quand ils le souhaitent.
Qu’en pensez vous?
Bonjour Richard
vous avez raison de vous poser la question dans ces termes. Quelles sont les attentes de la clientèle ? Les familles et les longs séjours pensent plutôt gîtes ou location meublée, pour des raisons d’autonomie, d’horaires, aussi pour des raisons de coûts, notamment en matière de restauration. La chambre d’hôtes propose une autre offre d’hébergement, plus vers des couples, des courts séjours et une étude de marché peut montrer les taux de fréquentation, le type de tourisme et les besoins de votre région.
Maintenant, il y a la propriété qui s’adapte plus ou moins bien à propose des chambres d’hôtes ou des gîtes, Il y a votre disponibilité, votre envie de rencontre et d’accueil. On peut aussi proposer les deux formules d’hébergements. Ce que je pense important en début de projet, avant d’acheter ou de faire des travaux dans votre maison, c’est de regarder toutes les possibilités qui s’offrent à vous pour faire votre choix en toute connaissance.
Vous dites que beaucoup de créateurs pensent uniquement aux chambres d’hôtes mais j’ai lu que le gîte a de plus en plus la cote un peu partout auprès des touristes anglais ou étrangers. Il y a la facilité des repas, l’autonomie et aussi les tarifs. Qu’en disent les propriétaires que vous rencontrez ? Merci par avance